IMEC / Laflèche - Réf. Cabinet Pierrat
(Paris)
Droits de reproduction sur la toile :
Le grand jeu de l'IMEC
Table
À titre de lecteur, de professeur et de
spécialiste de l'oeuvre de Céline (1), j'ai protesté auprès de l'Institut
« Mémoire de l'édition
contemporaine » (IMEC). L'Institut venait de retirer,
sans raisons ni explications, au site Céline d'Infonie la
permission de reproduire gratuitement les photographies dont
l'Institut gère aujourd'hui les droits. J'ai toujours
été respecteux des droits d'auteur et de
reproduction, mais cela ne saurait m'empêcher de protester
contre son inverse, ce qui me paraît être une
exploitation exagérée des droits de
propriété intellectuelle, avec ce qui me paraît
une inqualifiable attaque contre une entreprise entièrement
et gracieusement vouée à l'admiration du plus grand
romancier du XXe siècle. Si tel n'est pas le cas, que
l'IMEC s'explique.
J'ai donc protesté par courrier
électronique, dès la lecture du texte de Marc
Laudelout, lancé sur le site Céline, avec les
protestations légitimes de David Desvérité.
Par retour de courrier électronique,
surprise ! j'ai reçu rien de moins qu'une MISE EN
DEMEURE du Cabinet Pierrat de Paris au nom de l'IMEC. Vous vous
rendez compte ? Un Cabinet d'avocats à la Cour !
Tout ce qu'il y a de plus fesses serrées, forcément,
dont on imagine tous avec quel sérieux fut
présentée la note à l'IMEC.
Combien coûte à l'IMEC une lettre
d'avocat ? Le Cabinet Pierrat fait-il, comme les paires de
lunettes à Montréal, dans le « deux pour
une » ? Une à David Desvérité
et une autre à Guy Laflèche pour le même prix
(puisque c'est à peu près le même texte,
exactement au même moment). Cela dit, je réserve mes
plaisanteries pour la prochaine étape de mes protestations,
comme je le dirai plus loin.
J'ai aussitôt répliqué
à l'IMEC et expédié le dossier aux cinq
journaux parisiens suivants : le Canard
enchaîné, le Figaro,
Libération, le Monde et le Nouvel
Observateur. Je n'ai malheureusement ni les moyens ni le temps
de lancer la campagne de presse correspondant à
l'inqualifiable incartade de l'IMEC, mais j'aurai tout de
même fait au moins un effort pour sensibiliser la presse de
Paris sur le comportement de l'Institut français.
Le 31 mai 2001, j'ai trouvé, le temps
de publier le dossier dans mes fichiers télématiques,
comptant bien les faire connaître sur la toile. Les lecteurs
auront été nombreux à protester contre l'IMEC.
L'objectif est fort simple : que ses dirigeants rendent
compte de leurs décisions et de leurs comportements dans
cette affaire.
Les documents qui suivent se trouvent dans
l'ordre inverse de leur rédaction, sauf en ce qui concerne
la pièce maîtresse qui justifie pour moi maintenant le
dossier, la MISE EN DEMEURE du Cabinet Pierrat que m'a
adressée l'IMEC. Ce n'est pas souvent qu'on reçoit
à Montréal une lettre d'avocat de Paris. Et il est
encore plus exceptionnel certainement -- et scandaleux -- que j'en
reçoive une, à titre de professeur, de la part d'un
Institut français qui n'a pas daigné
répondre autrement aux protestations d'un professeur de
l'Université de Montréal.
Mon objectif est toujours de protester contre
le comportement de l'IMEC vis-à-vis du site Céline
d'Infonie, espérant encore forcer l'Institut à
revenir sur sa décision.
Mais mon objectif est également de
forcer le président ou le directeur de l'IMEC à me
présenter ses excuses au nom de son Institut. Tant que je
n'y parviendrai pas, ce sera une honte pour l'IMEC, objet de
d'une amusante dérision, que rien ne peut m'empêcher
de
prendre de haut, avec le plus grand sérieux. Du moins
jusqu'à ce que je me fâche pour de bon. Car si la
direction de l'IMEC met trop de temps à me présenter
ses excuses, je pourrais bien changer de ton !... de sorte que
ses dirigeants et leur Institut !... sans plus de soin... ni
de
prudence !... seront !... modestement,
peut-être !... mais, très
entièrement !... très
précautionneusement !... recouvert de
ridicule !
31 mai 2001.
Mise en demeure de l'IMEC
adressée au professeur Guy Laflèche
par le cabinet Pierrat de Paris
Message électronique (succinct !)
Date : Thu, 29 Mar 2001 15:17:39 +0200
From : Perrine Guigon
To : lafleche@ERE.UMontreal.CA
[auj. guy.lafleche@umontreal.ca]
Subject : IMEC/ Laflèche
Je vous prie de bien vouloir trouver ce
document en pièce jointe.
Le document joint
Université de Montréal
Monsieur Guy LAFLECHE
C.P. 6128, succ, Centre Ville
Montréal, Quebec
Canada H3J 3J7
Et par email
Paris, le 28 mars 2001
LETTRE RECOMMANDÉE AVEC ACCUSÉ DE RÉCEPTION
Nos refs : IMEC / Laflèche
EP / PG
L'Institut Mémoires de l'Édition
Contemporaine dont je suis le conseil me remet un dossier qui
laisse apparaître un grave litige vous concernant.
En effet, d'après les pièces en
ma possession, il apparaît que le site Internet
« perso.infonie.fr/garp01 » a reproduit sans
l'autorisation de l'IMEC certaines photographies de
l'écrivain Céline, extraites de la collection Pierre
Duverger et Lucette Destouches dont l'IMEC gère les droits
d'exploitation.
Or, je vous rappelle que l'article L. 122-4 du
Code de la Propriété Intellectuelle précise
que « toute représentation intégrale ou
partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants
droit ou ayants cause est illicite. Il en est de même pour la
traduction, l'adaptation ou la transformation, l'arrangement ou la
reproduction par un art ou un procédé
quelconque ».
En conséquence, c'est en toute
légitimité et à bon droit que mon client a
adressé une facture à Monsieur David
Desverité, en sa qualité de webmaster de ce site,
pour la reproduction des photographies litigieuses sur son site
Internet.
Cependant par courrier en date du 19 mars
dernier adressé à l'IMEC,vous avez contesté la
légitimité des démarches de l'IMEC dans des
termes outranciers.
Outre le caractère
particulièrement infondé de votre intervention, je me
permets de vous préciser qu'en cas d'exécution de vos
menaces, je me verrais contraint d'engager à votre encontre
toutes mesures judiciaires nécessaires à la
sauvegarde des droits de mon client.
En effet, je me permets de vous rappeler que
la loi française est compétente dès lors que
l'infraction est réalisée sur le territoire
français.
En conséquence, je vous mets en demeure
de cesser tout agissement préjudiciable à
l'égard de mon client.
À défaut d'une réponse
satisfaisante sous huitaine à compter de la réception
de la présente, mon client m'a donné instruction
très ferme de prendre à votre encontre toutes mesures
propres à assurer la sauvegarde de ses droits.
Vous devez de ce fait considérer cette
lettre comme une mise en demeure de nature à faire courir
tous délais, intérêts et autres
conséquences que la loi et les tribunaux attachent aux mises
en demeure.
Je suis à la disposition de votre
avocat pour tout entretien qu'il pourrait souhaiter avoir.
Je vous indique par ailleurs, que je fais
tenir copie de la présente à l'Université de
Montréal.
Je vous prie de croire, Monsieur, à
l'expression de mes salutations distinguées.
Emmanuel PIERRAT
Avocat à [l]a Cour
Commentaire
Mes amis parisiens m'ont immédiatement
transmis l'adresse postale du Cabinet Pierrat. Mais seule la
version papier, reçue plus de deux semaines plus tard,
comprend les coordonnées du bureau d'avocats, dont
l'essentiel se résume comme suit :
Cabinet Pierrat : Emmanuel Pierrat et autres, avocats à la
Cour;
Perrine Guigon, juriste;
91, boul. Raspail, 75006 - Paris.
De Lafleche Guy
Date : 1 avril, 2001 22:27
A : perrine.guigon@...
cc : guy.lafleche@UMontreal.CA
Sujet : IMEC/LAFLECHE (2)
Montréal, le 30 mars 2001
Institut Mémoires de l'Édition contemporaine
(IMEC),
9, rue Bleue,
75009 Paris, France.
a/s Maître Emmanuel Pierrat, avocat,
Cabinet Pierrat, Paris
a/s Mme Perrine Guigon,
perrine.guigon@...
cce guy.lafleche@umontreal.ca
LETTRE RECOMMANDÉE AVEC ACCUSÉE DE
RÉCEPTION
Monsieur Emmanuel Pierrat,
Avocat du cabinet Pierrat.
Maître,
Je reçois à l'instant votre mise
en demeure du 28 mars 2001, par votre courrier électronique
du 29 mars (29/03/2001 15:17:39), qui m'est adressé par Mme
Perrine Guigon, de votre cabinet. Malheureusement, ce courrier
électronique ne comprend pas d'autres adresses ou
coordonnées que l'adresse électronique de Mme Guigon
aux bons soins de laquelle je vous adresse la présente, dont
je prends copie conforme électronique (cce
guy.lafleche@umontreal.ca).
Je suis actuellement en congé
sabbatique et dans l'impossibilité de
récupérer rapidement la lettre en recommandé
que vous m'avez adressée à mon bureau à
l'Université de Montréal. Je vous serais donc
extrêmement reconnaissant de bien vouloir m'adresser par
retour de courrier électronique vos adresses et
coordonnées, soit le nom légal, l'adresse postale et
les numéros de téléphone de votre cabinet de
Paris. Je vous signale en passant que si vos adresses et
coordonnées ne figurent pas sur votre envoi
électronique et comme par ailleurs le message de madame
Perrine Guigon n'est ni signé ni même adressé,
cela devrait indiquer que vous n'accordez pas beaucoup d'importance
aux envois électroniques, alors même que la seule
pièce de moi que vous avez dans vos dossiers est
précisément un message électronique. Par
conséquent, sans préjudice du présent message
électronique, je vous en adresserai copie conforme par
Lettre recommandée dès que j'aurai l'adresse postale
de votre cabinet.
Votre mise en demeure en date du 28 mars
dernier et toutes ses allégations concernent un seul et
unique objet, soit le message électronique que j'ai
adressé à l'IMEC le 19 mars 2001 et dont je porte
copie en appendice de la présente. Comme vous le dites
vous-même dans votre envoi, cette lettre était
adressée à l'IMEC et n'est donc pas encore du domaine
public. De plus, cette lettre du 19 mars était
adressée aux bons soins (« a/s ») de
Madame Hélène Favard qui devait bien entendu la faire
tenir à une autorité compétente de l'IMEC si
elle ne se jugeait pas telle et je suis en droit de croire que cela
a été fait.
Dois-je comprendre que votre mise en demeure
constitue la réponse de l'IMEC à mon courrier
électronique du 19 mars ? Si tel est bien le cas, je
vous
serais reconnaissant de bien vouloir me donner le nom, le titre,
l'adresse postale et les coordonnées
téléphoniques et électroniques de la personne
en autorité de l'IMEC avec laquelle je puis correspondre
à ce sujet ? -- celle probablement dont vous
détenez votre mandat.
Je ne pense pas que l'IMEC puisse
procéder dans l'anonymat (2) alors que
je me suis précisément identifié par mon nom,
mon titre et mes coordonnées dans le message qui est l'objet
de votre mise en demeure. Même une entreprise privée
ne procéderait pas de cette manière devant les
protestations et les questions d'un professeur
d'université.
À titre d'avocat vous devez comprendre,
j'imagine, que les recours judiciaires ne peuvent nullement
s'appliquer à un message électronique du domaine
privé adressé à l'IMEC et auquel aucune
personne en autorité n'a encore donné suite. Il
serait donc impérieux que j'obtienne réponse à
ma lettre du 19 mars, notamment pour savoir si j'y donnerai suite
et comment, ce que je ferai évidemment en fonction des
informations dont je disposerai, décision que je prendrai
dans une huitaine, soit le 10 avril 2001, date que je porte
à mon agenda (3).
Je m'attends donc à ce que vous
transmettiez la présente à l'IMEC, puisque c'est
à l'Institut que je l'adresse par vos soins. J'imagine
qu'une personne en autorité pourra répondre enfin aux
questions que j'ai posées le 19 mars et qui sont toujours
sans réponse. On pourrait résumer les choses de la
façon suivante : y a-t-il un intellectuel à
l'IMEC ? (4). Y a-t-il à
l'Institut une personne en autorité à laquelle je
puisse adresser mes questions et mes protestations ? Poser la
question, c'est bien entendu y répondre : vous voudrez
bien transmettre la présente à cette personne en
autorité et me donner son nom, ses titres et ses
coordonnées par retour de courrier électronique.
S'il survenait un jour, ce qui est bien improbable, un conflit
juridique entre moi et l'IMEC ou l'un ou l'autre de ses
responsables, vos services d'avocat pourraient être requis
par l'IMEC, mais d'ici là, ce ne saurait être le
cas.
En effet, ma lettre privée à
l'IMEC en date du 19 mars ne contient aucune des allégations
de votre mise en demeure.
Jamais ni d'aucune manière je n'ai
contesté la légalité et le droit le plus
strict de l'IMEC d'exiger toutes les sommes qu'il désire du
site Céline d'Infonie pour la reproduction de treize
photographies de la collection de Pierre Duverger et de celle de
Lucette Destouches, qui sont gérées par l'IMEC. Pour
moi, les droits d'auteur appartiennent rigoureusement aux auteurs
et à leurs ayants droit et il en est évidemment de
même du droit de propriété des documents.
À titre de professeur d'université, à titre
d'auteur et à titre d'éditeur, je suis un farouche et
inconditionnel défenseur du respect absolu des droits
d'auteur, titres de possession et copyrights. J'ai d'ailleurs,
sans y penser une seconde puisque cela est pour moi tout naturel,
reconnu et déclaré clairement, sans l'ombre d'un
doute, tous les droits de votre client dans la lettre qui figure en
appendice, votre seule pièce au dossier IMEC/Laflèche
(excusez, je vous prie, mon ironie sarcastique) et dont voici un
extrait tout à fait pertinent : « L'IMEC, que
vous représentez, détient [c'est clair,
n'est-ce pas ?, cher maître] les photos d'archives qui
étaient utilisées jusqu'à maintenant sur le
site d'Infonie ». Cette affirmation claire et nette de
mon message du 19 mars découle évidemment de mon
attitude respectueuse du strict et absolu respect des
copyrights.
Par conséquent, il est outrageant que
vous me prêtiez de manière non fondée des
propos ou des pensées contraires que vous ne sauriez appuyer
d'aucun passage de mon message électronique. Bien au
contraire, il est évident que si j'interviens dans cette
affaire, c'est précisément parce que je reconnais
tous les droits de propriété de l'IMEC et des ayants
droit des collections de Pierre Duverger et de Lucette Destouches.
Si les droits sur les photographies en question ne vous
appartenaient pas, ou aux ayants droit au nom desquels vous
agissez, je ne pense pas qu'elles auraient été
retirées du site Céline d'Infonie et, a fortiori, je
n'en serais pas à interroger la démarche de l'IMEC en
m'apprêtant à protester publiquement à ce
sujet, comme je le ferai dans une huitaine, ce qui est mon droit le
plus strict (mais je reviendrai longuement sur mes libertés
de pensée, de parole et d'action).
Il est donc tout à fait évident
et je tiens à le redire clairement ici, comme je le
rappellerai dans toutes mes interventions publiques à ce
sujet : non seulement je reconnais toute la
légalité des droits d'exploitation
gérés par l'IMEC, mais jamais ni d'aucune
manière je n'ai ni ne saurais encourager la reproduction
illégale de ces photographies sous quelque forme que
ce soit, par qui que ce soit et à quelque moment que ce
soit. Laisser croire aussi peu que ce soit que je pourrais penser,
dire ou favoriser le contraire relève de la diffamation
à mon endroit. J'espère, Maître Pierrat, que
vous êtes maintenant conscient de la gravité de vos
accusations, calomnies et allégations infondées.
Toutefois, ce n'est pas de vous, mais de
l'IMEC que j'attends des excuses d'ici une huitaine. L'Institut
voudra bien me les offrir avec celles qu'il me doit du simple fait
de m'avoir adressé une mise en demeure sans raison ni
fondement, comme nous le conclurons plus bas, car je pense que vous
serez, maître Pierrat, dans la triste situation de
l'expliquer aux responsables de l'IMEC. Mais j'imagine que cela
fait partie des aléas du métier.
Par ailleurs, autre allégation de votre
mise en demeure, j'aurais employé dans ma lettre du 19 mars
2001 des « termes outranciers ». Il s'agit,
là encore, d'une grave accusation sans fondement et vraiment
surprenante dans une mise en demeure. Je vous mets moi-même
en demeure, si je puis dire, je vous mets au défi de me
citer précisément les passages de mon message qui
sont en cause et de me dire en regard de quelles accusations, comme
je viens de le faire pour le propos diffamatoire que constitue le
sixième alinéa de votre lettre qui dit que j'aurais
« contesté la légitimité des
démarches de l'IMEC », ce qui est faux, calomnieux
et diffamatoire, surtout après votre exposé de
l'article L.122-4 du Code, ce qui laisse croire par association que
j'y contreviendrais ou favoriserais son infraction, ce qui est
proprement scandaleux et, j'oserais dire, malhonnête. Je
crois toutefois, cher maître, que vous avez dû
être mal inspiré par le ou les responsables du dossier
à l'IMEC et que cela ne peut tenir à votre analyse
juridique du dossier ! du dossier, c'est-à-dire de ma
lettre
qui se trouve en appendice. Mais nous en sommes ici à vos
fausses allégations de « termes
outranciers ». De quels passages de ma lettre s'agit-il
et à quel propos ?
Quittons un instant le vocabulaire juridique
pour parler plus précisément du contenu de ma lettre
du 19 mars à l'IMEC adressée aux bons soins de madame
Favard. Et commençons par elle. Est-elle insultée
d'être désignée sous le titre de fonctionnaire
ou des attributs (la lenteur à répondre : elle
ne m'a encore pas répondu !) que j'attribue à la
fonction ? Dans ce cas, il lui suffit de me le dire (et vous
pouvez évidemment le faire en son nom) et je reformulerai ce
passage de mon message avant d'en faire un document du domaine
public ou de le développer en un texte d'opinion
destiné à la presse ou aux communications sur
l'internet.
J'ai par ailleurs employé à tort
et je m'en excuse le mot de
« rétorsion » pour qualifier la
démarche de l'IMEC offrant au coût de près de
dix milles francs français par année
(10.000 FF/annuel) au site Céline d'Infonie le droit de
produire les treize (13) photographies en cause.
Vérification faite au Larousse, ce n'est pas le mot juste
pour exprimer le fait de demander pour un service un montant
évidemment trop élevé en une circonstance
donnée précisément pour refuser de rendre ou
d'offrir ce service. En système capitaliste (et comme
Américain, je suis bien placé, je crois, pour savoir
de quoi je parle), cela signifie simplement qu'on refuse de faire
des affaires. Je me permets donc de vous signaler en passant que
ce comportement n'est pas propre à rendre service aux ayants
droit dont l'IMEC a pour fonction, devoir et responsabilité
de gérer les droits d'auteurs. Cela me paraît
d'ailleurs beaucoup plus grave, que la rétorsion, surtout si
celle-ci n'est pas faite à bon droit.
Si j'ai bien compris le message qu'on lisait
sur le site Céline d'Infonie il y a trois semaines (mais je
constate à l'instant qu'il ne s'y trouve plus), le
responsable du site, monsieur David Desvérité avait
compris les choses tout autrement. La preuve en est qu'il parlait
du « racket » auquel le livrerait l'IMEC, ce
qui bien sûr, est une très mauvaise
interprétation. Comme vous le savez évidemment, tout
aussi francophone que moi, le mot anglais s'empoie en
français pour désigner le fait de faire des profits
vraiment exagérés dans des circonstances
données. On le dit tous de son boulanger lorsqu'il augmente
le prix de son pain de cinq cents ou centimes : un vrai
racket ! Et, à mon avis, le mot serait tout à
fait
approprié si l'IMEC entendait vraiment obtenir près
de dix milles francs par années pour la reproduction de ses
treize photographies sur le site Céline d'Infonie. Ce
serait évidemment une transaction commerciale vraiment
fabuleuse et le simple fait d'imaginer que cela puisse être
le prix vraiment désiré par l'IMEC du site
Céline serait en effet assez hallucinant pour scandaliser le
public à bon droit. À moins que l'IMEC puisse
prouver sans l'ombre d'un doute que ces prix seraient exigés
par les ayants droit du site Céline d'Infonie (et dans ce
cas, j'imagine que les dirigeants de l'IMEC refuseraient
aussitôt de continuer à gérer des demandes
aussi dommageables pour l'image de leur Institut dans la
circonstance), les ayants droit, dis-je, s'en prendraient
eux-mêmes à l'IMEC pour des demandes aussi
surprenantes ici, pour un site entièrement conçu et
réalisé par un artiste bénévole.
D'après ce que je comprends, jusqu'à mieux
informé, cela signifie tout simplement que l'IMEC refuse
purement et simplement que ces treize photographies ne paraissent
sur le site d'Infonie. Ce que l'IMEC désire, ce n'est
évidemment pas, à mon avis, faire de l'argent, mais
dans les faits, qu'il le veuille ou non et pour des raisons que
j'ignore, l'Institut s'en prend évidemment à plus
petit que lui, au site Céline d'Infonie, en lui refusant
à toutes fins utiles la possibilité de reproduire
toute photo dont l'IMEC détient les droits.
À ce propos, aussi bien faire tout de
suite deux remarques. D'abord, s'il s'agissait vraiment du prix
dont l'IMEC comptait réellement vendre le droit de
reproduction de ses photos, cela aurait plusieurs significations,
dont la première serait de réserver ses services aux
très grandes entreprises commerciales. C'est son droit le
plus strict. Mais il faut alors expliquer à quels sites
internets ou à quelles entreprises médiatiques il
compte les vendre à ce prix. Ensuite, s'il s'agit
simplement d'écarter, comme je le crois, d'interdire
l'accès de son matériel au site d'Infonie, alors je
me permets d'ajouter ici qu'un individu peut agir ainsi dans le
privé, mais certainement pas un commerçant et encore
moins un organisme public ou semi-public. Si l'IMEC refuse de voir
ses photographies utilisées par le site Céline
d'Infonie, alors il serait plus simple, plus sage et plus convenant
de le dire. Mais il faudrait probablement aussi que l'Institut
s'en explique publiquement. Bref, le mot
« rétorsion » ne correspond nullement
à tout cela, mais je trouverai sûrement le mot juste,
un mot qui exprimera également ma réprobation ou mon
désaccord, mais qui dans aucun cas ne saurait être
outrancier.
En ce qui concerne enfin l'expression de
« coup de cochon » pour décrire le
comportement des Éditions Gallimard vis-à-vis du site
Céline d'Infonie, je la maintiens avec d'autant plus de
plaisir qu'elle exprime à la fois la réalité
et le fond de ma pensée, personne n'ayant aucun respect pour
les mauvais coups faits sans qu'on ait d'autre compte à
rendre que le droit ou le pouvoir de les faire. C'est la force des
puissants, des tyrans ou des imbéciles. Il arrive souvent
qu'Hydro-Québec, cher Maître, ait le droit strictement
légal de couper le chauffage en plein hiver à une
pauvre famille et elle ne le fait jamais car ce serait criminel.
Il est évident et absolument hors de doute que les
Éditions Gallimard, dirigées par monsieur Antoine
Gallimard, avaient, ont et auront toujours le droit le plus strict
d'empêcher le site Céline d'Infonie de reproduire les
quelques extraits textuels qui permettaient d'illustrer l'oeuvre de
Louis-Ferdinand Destouches dit Céline, lui qui
précisément a souvent été victime des
actions les plus légales à son endroit. C'est leur
droit de se tirer dans le pied, cela ne fait absolument, je vous le
répète, aucun doute. Alors ? C'est ce que l'on
appelle précisément et techniquement, même si
cela n'est pas dans l'ordre du vocabulaire juridique du Code civil,
un coup de cochon. Vous avez déjà assisté
à cela ? Moi oui, et je l'ai raconté dans mon
livre
intitulé Vues d'Argentine (Laval, Singulier, 1983,
p. 18). L'histoire se passe à Sayil, au Mexique. Un
cochon était là, autour de nous, lorsque tout
à coup, sans raison, de la manière la plus
inattendue, inexplicable et complètement cochonne, c'est
bien le cas de le dire, il a foncé sur mon fils et l'a
jeté dans la boue rouge. Il s'est tout de suite fait
traiter de sale cochon, bien entendu. Mais à la
différence du cochon en question, les Éditions
Gallimard peuvent parler, s'exprimer et s'expliquer. Comme
elles n'en font rien, fonçant sur le site Céline
d'Infonie sans plus de raison et de bon sens que le cochon de
Sayil, je crois que ma comparaison est tout à fait
justifiée et l'expression « coup de
cochon » se trouve employée ici dans son sens
strict le plus juste. En tout cas, même si cela ne vous
concerne pas du tout, vous en avez gracieusement l'explication
simple, sincère et franche, ce qui pourrait vous servir
à expliquer aux responsables de l'IMEC que l'expression
pourrait s'appliquer tout aussi justement au comportement de
l'Institut, dans une huitaine, si ses responsables ne s'expriment
pas mieux que notre cochon de Sayil.
Le site Céline d'Infonie est
orchestré gracieusement par monsieur David
Desvérité. Pour ma part, je l'utilise pour
présenter à mes étudiants l'oeuvre de
Louis-Ferdinand Destouches de manière efficace, alors qu'ils
lisent évidemment ses oeuvres publiées aux
éditions Gallimard. Il ne fait pas de doute que de nombreux
utilisateurs de l'internet prennent connaissance de l'oeuvre de ce
grand romancier du XXe siècle sur ce site d'Infonie, qui
présente sa vie, son oeuvre et sa critique de manière
tout à fait remarquable, pour le grand public, alors
même que le site est fréquenté par de nombreux
spécialistes comme moi, qui y trouvent le complément
indispensable du Bulletin célinien par ses annonces
au jour le jour des actualités céliniennes (travaux
en cours, colloques et conférences, dernières
parutions, etc.). Je pense donc qu'il est essentiel de vous en
proposer une brève description, étant donné
que c'est lui qui est visé par les démarches et
décisions de l'IMEC, de sorte que l'on puisse évaluer
à leur juste mesure ces décisions et
démarches, de même que l'importance et la
légitimité de mes propres questions et critiques
adressées à l'Institut. Le site s'intitule
« Louis-Ferdinand Céline, 1894-1961 » et
se consulte gratuitement à l'adresse suivante :
< http://perso.infonie.fr/garp01/ >,
aujourd'hui :
<
http://www.lfceline.fr.st/ >.
Le site a été créé
en mars 1998 et dès le mois de juin suivant, son adresse
sur l'internet figurait en page d'identification du Bulletin
célinien (no 188, juin 1998, p. 2). Comme tous les
spécialistes de l'oeuvre de Destouches le savent, ce
bulletin d'information indispensable a été
fondé et est toujours dirigé par Marc Laudelout
à Bruxelles :
courriel : celinebc@skynet.be;
Adresse : B.P. 70/B.1000 Bruxelles 22 / Belgique.
La liaison entre le bulletin de M. Laudelout et le site
Céline d'Infonie est publique et bien connue, puisque les
deux initiatives se complètent mutuellement. Chose
certaine, le site (comme le bulletin) est un formidable instrument
de promotion de l'oeuvre de Céline : on peut le voir
aux statistiques affichées par Infonie sur le site qui n'a
pas compté moins de quarante milles (40.000) visiteurs
depuis sa création; il est visité ou utilisé
par 40 à 50 personnes par jour en moyenne et une fois
jusqu'à 132 (le 26 janvier 2001); en janvier 2001, il a
compté 1950 entrées. Or de ces entrées,
environ vingt-cinq pour cent (25%) de ses internautes sont des
fidèles. Vraisemblablement de très nombreux
spécialistes qui viennent s'informer de l'actualité
célinienne et de nombreux admirateurs du romancier
français, dont la plupart des oeuvres se trouvent aux
éditions Gallimard.
Or le 22 avril 1999, le responsable du site a
été mis en demeure de soustraire vingt-cinq brefs
extraits de textes dont les droits sont détenus par
Gallimard. En fait, les éditions Gallimard ont tenté
en pratique de faire fermer le site en prétendant faire
interdire la publications de tous les textes publiés sur le
site. Les éditions Gallimard ont dû s'en tenir,
évidemment, comme c'est leur droit le plus strict (vous
prenez bonne note, maître Pierrat de cette reconnaissance des
droits et copyright de l'éditeur par le sous-signé).
Il s'agissait de six (6) brefs extraits présentant le
Voyage, quelques extraits d'autres oeuvres et de
correspondances; plus important pour les chercheurs (car dans tous
les autres cas, le but était simplement de présenter
sommairement l'oeuvre au public et d'attirer à
l'écrivain de nouveaux lecteurs), le site diffusait
également quelques courts textes épuisés,
qu'on ne peut trouver en librairie et qu'on ne peut consulter qu'en
bibliothèque). Je peux vous présenter une liste
détaillée de ces vingt-cinq textes (aucun d'eux,
évidemment, ne concernait les pamphlets de Céline
qu'il est interdit de publier de quelque façon que ce soit,
je dois insister sur ce point très important). Dans tous
les cas, il ne s'agissait nullement pour le site Céline
d'Infonie de faire quelque profit que ce soit et encore moins de
priver les éditions Gallimard et les ayants droit de
l'oeuvre de Céline du moindre droit d'auteur ou du moindre
profit. Bien au contraire, il est évident que le site
Céline d'Infonie consiste précisément à
faire la promotion de « leur » auteur (leur
auteur entendu au sens juridique et légal de la
propriété littéraire de telles ou telles de
ses oeuvres, car du point de vue culturel et artistique, l'oeuvre
de Céline n'appartient à personne - car en ce sens,
elle appartient à la littérature française et
pour bien dire à la littérature occidentale du XXe
siècle -, comme je l'écrivais dans mon message du 19
mars, ce qui est évidemment tout autre chose que les droit
de propriété et de publication qui appartiennent,
eux, incontestablement aux seuls ayants droit : et quelle
chance pour Gallimard et ses ayants droit de pouvoir gérer
une part aussi importante de notre patrimoine littéraire).
Comme je l'ai exprimé avec un peu de virulence plus haut, le
moins que l'on puisse dire est que la maison Gallimard ne rendait
pas service à son propre auteur en ne collaborant d'aucune
manière à un site internet qui en fait la promotion
gratuitement.
En effet le site conçu, produit et
dirigé par David Desvérité est le seul
entièrement consacré à l'oeuvre du romancier.
Sa simple présentation, en page d'accueil, est à elle
seule une réussite remarquable. Elle situe en moins de deux
écrans aussi bien l'impact idéologique des essais
pamphlétaires de l'auteur que l'importance
littéraire, stylistique et artistique du romancier, du
dramaturge et du créateur. Le site présente une
à une les oeuvres de Céline, en produisant les pages
couvertures des ouvrages. La présentation se
complète d'une bibliographie essentielle. Tout cela est
propre à séduire le grand public pour lui faire
connaître et apprécier une oeuvre à sa juste
valeur, propre en tout cas à la faire lire, pour que chacun
puisse la juger ensuite personnellement et en parler en
connaissance de cause.
Or, le site ne s'adresse pas qu'au grand
public. Il comprend également une description des
ressources mises à la disposition des étudiants et
des chercheurs, une présentation des principaux fonds
d'archives sur l'oeuvre et fait la liste des travaux et recherches
des universitaires (sans que le dépouillement ne soit
complet, évidemment, mais en indiquant les ouvrages
où l'on trouvera ces dépouillements exhaustifs).
Enfin, permettez que je le répète, le site est mis
à jour très régulièrement et
présente aux chercheurs l'actualité
célinienne.
Monsieur David Desvérité fait
tout cela, mais il fait plus encore : c'est non seulement un
technicien d'informatique remarquablement doué qui peut
réaliser un site vraiment de niveau professionnel (le site
comprend son compteur, ses données statistiques et un moteur
de recherche), mais c'est également un excellent
rédacteur, de sorte que le site donne des
présentations, des analyses et des exposés sommaires
d'une très grande qualité, notamment du point de vue
du style et de la rédaction française. Il faut le
dire et le redire : non seulement on trouve fort peu de sites
littéraires de cette qualité sur l'internet, mais ce
site est entièrement au service de l'oeuvre de
LOUIS-FERDINAND CÉLINE et de ses lecteurs et chercheurs.
Exemple de compétence et de
probité intellectuelle, réussite technique et
artistique hors du commun, on doit ajouter pour finir que c'est peu
de dire que David Desvérité le fait gratuitement sans
en tirer aucun profit monétaire : il est évident
qu'il doit y investir avec son temps une part de ses deniers. En
ce monde de concurrence pour faire toujours et tout le temps le
plus d'argent possible, il me semble que David
Desvérité a droit à notre reconnaissance,
à notre admiration et même à toute l'aide que
nous puissions lui apporter. Notamment en l'imitant et en
renonçant à un peu de notre temps, de nos profits et
même de nos intérêts financiers pour le
récompenser, lorsque cela est possible et ne nous
coûte pas trop cher. Voilà d'ailleurs pourquoi je me
porterai toujours à la défense de sa création,
particulièrement contre ceux qui, probablement bien
involontairement, nuisent à son travail ou en tout cas, et
pire encore, refusent de l'aider aussi peu que ce soit sans
raisons. Je peux me tromper complètement, mais
jusqu'à mieux informé je crois que ce pourrait
être le cas de l'IMEC, peut-être parce que ses
responsables ou ses fonctionnaires connaissent mal la nature et la
fonction du site Céline d'Infonie, telles que j'en
achève la description que j'estime juste, précise et
méritée. Appuyer les efforts de David
Desvérité, c'était en tout cas le seul
objectif de mon message électronique adressé à
l'Institut le 19 mars dernier et qui me vaut aujourd'hui une mise
en demeure de me taire. Je ne sais pas qui écrivait
récemment, s'inspirant de Céline, que tout se paye
dans notre monde, le mal comme le bien et que le bien,
forcément, c'est plus cher... Eh bien l'Institut ne me fera
pas taire d'une mise en demeure infondée et sans
objet ! On
devrait commencer à comprendre pourquoi. Mais il y a encore
d'autres raisons.
Le travail de David Desvérité
est consacré à Céline ! Quelle chance.
Comme vous le savez, l'oeuvre de Destouches nous interpelle tous,
pour la raison très simple que le romancier français
le plus important du XXe siècle certainement a aussi
été un propagandiste ou du moins un extraordinaire
intervenant en faveur de l'idéologie raciste
française qui a précédé
immédiatement la dernière guerre mondiale,
pensée qui a été directement reliée
à l'idéologie nazie qui a conduit aux camps de
concentration et à la tentative d'extermination physique des
Juifs. Que le plus grand romancier français de notre
siècle ait pu partager et propager des idées qui ont
conduit à la pire ignominie et au plus grand génocide
dont nous avons encore tous devant nous aujourd'hui le souvenir des
derniers survivants, voilà un sujet extrêmement
difficile et qui exige donc la remarquable compétence de
monsieur Desvérité. Pour cette raison encore,
oeuvrant sur Céline, il a droit à toute mon
admiration, non seulement à titre de spécialiste de
l'oeuvre de Destouches, mais également et tout simplement
comme citoyen responsable de notre Occident. Qu'il n'ait pas droit
à l'aide et à l'appui du financier et
commerçant Antoine Gallimard, c'est une chose; qu'il ait
droit à des procédés qui me paraissent
contraires aux missions de l'Institut « Mémoires
de l'Édition Contemporaine », c'en est une autre
- dont l'IMEC devrait s'expliquer s'il ne veut pas qu'on puisse lui
prêter de mauvaises intentions.
Le point où j'en suis est fort
simple : l'IMEC exige près de dix mille francs pour que
le site en question continue à utiliser des photographies
appartenant à ses collections; David
Desvérité les a retirées aussitôt; non
sans protester. Avec courage. Je compte à mon tour
protester et j'ai commencé par adresser mes questions et
annoncer mes intentions aux responsables de l'IMEC. Je ne pense
pas que cela soit interdit. C'est actuellement là où
nous en sommes au moment où je reçois votre mise en
demeure. Mise en demeure de quoi ? De me taire ? De ne
pas
protester ? De ne pas manifester ?
Justement, ni au Québec en
Amérique, ni en France au coeur de l'Europe de l'Ouest, nous
ne vivons actuellement sous un régime dictatorial comme
à l'époque de l'URSS, à ce que je sache. Or
vous m'écrivez pourtant, de Paris, ce qui est proprement
hallucinant, que vous comptez engager contre moi des mesures
judiciaires (lesquelles ? de quoi serais-je
accusé ?) en
cas, dites-vous, « d'exécution de (mes)
menaces » ? Menace, c'est le mot que vous
employez. Je ne comprends pas.
« Menace » est un peu fort
dans une lettre d'avocat, il me semble. Je proteste en
privé et demande des explications à l'IMEC avant,
AVANT de protester publiquement, s'il y a lieu,
précisément parce que je suis assez responsable pour
demander le point de vue de l'Institut - et au lieu de m'expliquer
ce point de vue et de profiter de l'occasion pour m'exposer sa
position dans cette affaire... l'IMEC tenterait de m'enlever mon
droit le plus strict à la liberté de pensée,
d'opinion et d'action ? Vous vous rendez compte, j'imagine,
du
ridicule de la situation, car heureusement le Cabinet Pierrat n'a
pas le pouvoir du KaGéBé. N'est-ce pas pourtant les
mêmes objectifs et les mêmes méthodes ? Je
ne
parle pas de vous, bien entendu, mais de l'IMEC qui tenterait de
m'intimider de la sorte.
Les responsables de l'IMEC me permettront
à ce propos une petite parenthèse. Copie de la mise
en demeure de votre avocat Emmanuel Pierrat en date du 28 mars 2001
est adressée à l'Université de
Montréal : « Je vous indique par ailleurs,
que je fais tenir copie de la présente à
l'Université de Montréal », m'écrit
l'avocat dans sa mise en demeure. Pourquoi ? On vient de
parler de
la dernière guerre et de ses nazis. Il me paraît donc
approprié de faire un petit pas de plus pour en venir
à l'Occupation et à la Résistance.
L'idée que nous nous faisons, en Amérique, de cette
pénible période de l'histoire moderne de la France
est bien représentée dans notre imaginaire par la
valeur de l'héroïsme et du courage absolu de celui qui,
jamais, ne trahira, même sous la torture. C'est l'horreur
absolue de la délation. Et bien entendu, le personnage honni
de cette représentation dramatique de l'histoire est celui
bien connu du mouchard. Moucharder, dénoncer, aviser les
« autorités » des actions des individus
qui ne partagent pas nos idées, ce sont là des
comportements auxquels il ne faut jamais céder, comme nous
l'apprenons à nos enfants. J'imagine qu'il en est de
même partout aujourd'hui dans le monde occidental,
précisément en regard du courage et de la force de
caractère que nous ont enseignés les
résistants de la France occupée.
Qu'une dénonciation à mon
employeur me vienne donc de fonctionnaires d'un Institut
français par mise en demeure d'un Cabinet d'avocats
français, voilà qui est pour moi vraiment inattendu
et qui fera sûrement les délices scandalisées
de la presse lorsque cette affaire sera publique. Cela dit, je ne
sais pas si une telle action est acceptable en France, alors
qu'elle est inadmissible en Amérique où comme vous
devriez le savoir tout professeur jouit d'une totale liberté
de pensée, de parole et d'action. Après tout,
peut-être que, pour des fonctionnaires de l'IMEC, cela ne
tombe pas sous le sens, mais ce n'est pas le lieu ni le temps de
s'interroger à ce propos. Nous avons en effet d'autres
chats à fouetter.
La huitaine. D'après le plan de mon
exposé, voilà le dernier sujet à traiter avant
d'en venir à mes protestations proprement dites, soit ma
lettre du 19 mars. Lorsque vous serez à votre bureau lundi,
vous ne serez pas sans remarquer que je vous aurai répondu
par retour de courrier électronique. J'espère que
vous en prendrez bon exemple. Bien entendu, rien de vous oblige
à me transmettre vos coordonnées par courriel, ni
à me transmettre les coordonnées du responsable du
dossier à l'IMEC. Encore moins de me mettre en contact avec
une personne responsable en autorité de l'IMEC qui pourrait
répondre à mes questions. Ces trois demandes sont
soumises à votre bon vouloir et à la bonne
volonté de votre... « client » (mais
l'IMEC n'a-t-il pas des fonctions sociales et culturelles, et
peut-être même un mandat politique ?). Il est
encore
plus évident que l'IMEC n'a aucun compte à me rendre
(mais peut-être des comptes à rendre ?) et
qu'aucune
personne responsable en autorité n'est tenue de prendre
contact avec moi au sujet de la présente qu'en revanche vous
êtes bien entendu forcé de lui transmettre. Cela dit,
dans une huitaine ce sera à mon tour de prendre acte de la
réaction de l'IMEC.
Actuellement, toutes les informations que je
détiens sur cette affaire me viennent du site Céline
d'Infonie, de même que du Bulletin célinien, et
jusqu'à preuve du contraire je n'ai aucune raison de les
mettre en doute. Avec la réception de votre mise en
demeure, je ne peux pas dire que ma modeste intervention
(c'était le TITRE de mon message du 19 mars, comme vous le
voyez à votre dossier : « modeste
protestation ») aura permis à l'IMEC de m'exposer
son point de vue.
Permettez-moi donc de vous exposer mon propre
point de vue. Après avoir lu attentivement le site de
l'IMEC sur l'internet :
je
peux en conclure que l'Institut n'est nullement une entreprise
commerciale. Au contraire, ses objectifs sont de servir de trait
d'union entre des archives privées d'une part et des
chercheurs et créateurs de l'autre. « La
politique de constitution des fonds de l'Institut est fondée
sur la volonté d'enrichir les recherches dans le domaine de
l'histoire du livre et de l'édition d'une part, dans celui
de la création littéraire et intellectuelle d'autre
part » (fichier : presentation). Son programme de
mise en valeur des archives est évidemment remarquable
(fichier : expo) et il ne fait pas de doute que ses
activités et ses publications sont très importantes.
En revanche, on en conclura facilement que l'IMEC ne peut avoir
pour objectif d'obtenir 10.000FF/an d'un site comme celui
d'Infonie.
Voici plutôt ce que je propose. (1)
Premièrement, le site Céline doit prendre acte et
l'IMEC bien indiquer que son entente avec le site Céline
d'Infonie est tout à fait exceptionnelle. Je n'en connais
pas encore l'historique, mais il faut expliquer (par exemple et si
tel est le cas) que les photographies ont pu être
prêtées AVANT que l'IMEC n'en prenne la
gérance, de sorte que treize photographies sont
prêtées gracieusement au site par l'IMEC de
manière exclusive, exceptionnelle et
privilégiée. (2) Il doit être clairement
indiqué que ces photographies sont sous copyright de l'IMEC,
produite sur le site avec son autorisation et qu'elles ne peuvent
être reproduites ou utilisées sans l'autorisation de
l'IMEC. (3) Il va de soi qu'un lien conduira du site Céline
d'Infonie au site IMEC, mais non à l'inverse, bien
sûr. (4) En compensation, par exemple, le site Céline
d'Infonie présentera un fichier faisant la promotion de
l'« Exposition Louis-Ferdinand Céline »
de l'IMEC, il présentera une description sommaire des 27
panneaux de l'exposition, comprenant une centaine d'illustrations
et de documents; un de ces panneaux pourrait être
représenté, avec la possibilité d'agrandir
d'un clic ses documents (mais avec une faible résolution,
évidemment). On expliquerait comment il est possible de
s'adresser à l'IMEC pour obtenir cette exposition
remarquable à l'occasion d'un colloque ou d'une série
de conférences. (5) S'il le désire, l'Institut
rédigera un texte bref et concis pour indiquer que le site
Céline d'Infonie, auquel collabore déjà
activement le Bulletin célinien, est un site
complètement indépendant de l'IMEC. (6) Si un
différent survenait ayant trait à l'utilisation des
photos sur le site ou la teneur ou le contenu du site, l'IMEC
serait en droit de retirer en tout temps son droit de reproduction,
mais normalement on devrait s'attendre à un délai
assez long et je suggérerais une année.
Pourquoi cette entente ne serait-elle pas
possible ? Il s'agit de faire connaître et
apprécier
l'oeuvre de Louis-Ferdinand Destouches, tout simplement; pour
David Desvérité, il s'agit de partager sa passion et
son savoir faire pour qu'en profitent les lecteurs, les futurs
lecteurs, les étudiants et les passionnés de l'oeuvre
célinienne. Il ne s'agit évidemment pas d'une
entreprise commerciale. Il s'agit, tout simplement, d'une oeuvre
de création. Tous ceux qui aiment l'oeuvre de Céline
doivent favoriser ce travail.
En revanche, l'IMEC y trouve aussi son compte.
L'Institut se voit déjà avantageusement
présenté sur le site Céline d'Infonie aux
chercheurs du monde entier. Les treize photographies qu'on y
trouverait illustrent en trois clins d'oeil l'extraordinaire
richesse des collections de l'IMEC. Je ne vois pas pourquoi l'IMEC
se priverait d'une promotion aussi juste qu'avantageuse. Et ce
n'est pas tout : n'est-ce pas précisément le
premier rôle de l'Institut que de faire cette promotion et la
diffusion de ces documents ?
En effet, ce sont les ayants droit des
collections de Pierre Duverger et de Lucette Destouches qui seront
les premiers à tirer profit de cette promotion et de cette
diffusion. Je me permets de supposer, en effet, que ces
gens-là n'ont pas déposé leurs collections
auprès de l'IMEC pour autre chose et je ne pense pas qu'ils
puissent être heureux qu'on entrave de quelque façon
une diffusion qui est entièrement favorable à leurs
documents. S'ils cherchaient le profit, j'imagine qu'ils auraient
vendu leurs collections; s'ils voulaient en empêcher la
diffusion, ils ne les auraient pas déposées à
l'IMEC.
Bref, il me semble que la production des
treize photographies sur le site Céline d'Infonie ne peut
qu'être profitable à tous. L'IMEC doit donc
absolument expliquer pourquoi tel n'est pas le cas. Autrement,
tout le monde en viendra aux mêmes conclusions que moi,
à savoir que le site Céline d'Infonie est victime de
l'Institut, pour des raisons inconnues. Et dans ce cas, nous avons
tous le droit et même le devoir de protester. J'imagine que
l'IMEC a un président ou un p.-d.-g., un directeur
administratif et des chercheurs regroupés en
assemblée délibérante. Ils doivent tous
être saisis de la démarche de leur Institut
vis-à-vis du site Céline d'Infonie et rien ne
m'empêchera de protester dans les termes les plus virulents
possibles (mais jamais outrageants, sachez-le bien). Bref, il faut
absolument que l'IMEC reconsidère sa position et change
d'attitude et je compte bien intervenir pour que le plus grand
nombre possible de professeurs et de chercheurs interviennent aussi
dans ce débat.
Maintenant que j'ai terminé mon
exposé, je pense qu'il est très important de vous
signaler qu'une MISE EN DEMEURE, du strict point de vue juridique,
implique des consignes claires. Mon exposé jusqu'ici vous
aura fait la preuve, j'espère, que toutes les
allégations contenues dans votre mise en demeure sont
inexactes, fausses et même dans un cas franchement
diffamatoires. Cela dit, s'il y a mise en demeure, je voudrais
bien savoir de quoi. Le droit le plus strict qui est à la
base de tous les systèmes juridiques n'est-il pas de savoir
de quoi l'on est accusé ? (et
précisément, au
Québec, notre droit est justement le droit français,
sauf pour les affaires criminelles qui relèvent de la Common
Law britanique - mais je ne pense que je sois encore accusé
de meurtre !). Votre mise en demeure est beaucoup trop large
pour
être recevable. Vous me dites, par exemple, que je dois
« cesser tout agissement préjudiciable à
l'égard de (votre) client », mais ne me dites
nulle part de quoi il s'agit. La seule action que j'ai
posée jusqu'à maintenant, vous ne le contesterez pas,
est d'écrire à l'IMEC. En quoi cela serait-il
« préjudiciable » (c'est votre
accusation) à l'Institut ? Imaginez un instant,
maître, qu'un juge vous demande de répondre à
cette question. Considérez-vous qu'il est illégal de
protester contre les décisions de l'IMEC ? Est-il
illégal de demander des comptes à ses dirigeants au
sujet des politiques qu'ils adoptent ?
Il ne fait absolument aucun doute que je peux
revoir la formulation de mes protestations en germe dans ma lettre
du 19 mars 2001 si l'on me précise ce qui ne convient pas
à l'IMEC. Je peux même cesser toute protestation et
ne faire absolument aucune action publique si l'IMEC m'expose son
point de vue et me convainc de la pertinence de ses
décisions, dont pour l'instant je ne connais encore rien, je
vous le répète, n'ayant que le point de vue du site
Céline d'Infonie et du dernier numéro du Bulletin
célinien.
Reste maintenant la question épineuse
de la mise en demeure proprement dite. Je viens en effet de vous
expliquer précisément pourquoi les allégations
de votre lettre ne tenaient à rien et en quoi votre mise en
demeure ne me mettait même en demeure de rien du tout. Cela
dit, je reçois tout de même de la part de l'Institut
Mémoires de l'Édition Contemporaine (IMEC) une
soi-disant lettre de mise en demeure de la part d'un cabinet
d'avocats de Paris. Professeur d'Université responsable, je
n'entends pas que les choses en restent là. Une mise en
demeure de l'IMEC à l'encontre d'un professeur de
l'Université de Montréal ! J'attends donc des
explications et excuses de la part des responsables de l'Institut
et à deux niveaux. Je demande d'abord des excuses formelles
de la part de ses dirigeants, excuses qui seront également
adressées à mon Université. Ensuite, je
demande à savoir qui a pris cette décision et
pourquoi : on appelle cela des explications.
Sans aucun préjudice de mes droits, je
peux dire que je n'envisage aucune contre-action judiciaire. Je
pense simplement alerter l'opinion publique sur le comportement des
responsables ou des fonctionnaires de l'IMEC. Vous imaginez comme
moi le titre de l'entrefilet de Libération, du
Monde et du Devoir : « Un professeur
de l'Université de Montréal reçoit une mise en
demeure de se taire par les services juridiques de l'Institut
Mémoires de l'Édition Contemporaine »...
En tout cas, dites-vous bien que le fonctionnaire ou le responsable
qui a pris la décision vous remettre la pièce
constituant votre dossier IMEC/Laflèche risque de s'en
mordre les doigts.
Tout ce qui précède, cher
monsieur Pierrat s'adresse à votre client,
évidemment. Puis-je vous dire qu'il neige actuellement
à Montréal ? Le vendredi 30 mars, c'est
vraiment
désespérant. Heureusement que j'ai pris
l'après-midi pour vous rédiger la présente,
cela m'a un peu distrait de la vraie vie. Ce n'est pas très
juridique, comme remarque, je le sais, mais je peux faire un petit
effort : non seulement votre mise en demeure est la
première reçue dans ma famille depuis au moins 82
ans, qui est l'âge de mon père, mais tous sont
absolument ébahis que j'en reçoive une... et qu'elle
me vienne de Paris ! Comme je ne fais pas métier
d'avocat, j'imagine qu'il ne m'est pas interdit de vous adresser
cet ultime alinéa et même de vous offrir une
poignée de main, car cela me déplaît
suprêmement d'avoir dû parfois être un peu
sévère avec vous et votre Cabinet dans la
présente.
Puis-je encore, excusez-moi tous, transformer
le dernier alinéa qui précède en un
pénultième ? Je voudrais encore offrir
mes
salutations à madame Perrine Guigon, qui est tout de
même en première ligne. Sans rancune, puis-je vous
dire, Madame, que vous m'avez adressé le message le plus
court que je n'ai jamais reçu ? « Je vous
prie de
bien vouloir trouver ce document en pièce
jointe ». Je l'ai aussitôt détruit, bien
entendu. C'est une règle élémentaire du
courriel de ne jamais ouvrir un document attaché s'il n'est
pas clairement identifié. C'est en apercevant vingt minutes
plus tard, au moment de sortir de ma boîte
électronique, le titre de votre message portant
« IMEC/Laflèche » que je l'ai
récupéré. Comme j'avais une bonne quinzaine
de messages dans ma boîte électronique, quelle
chance ! Cela ne me concernera plus, mais ce serait
peut-être une bonne idée de signer vos messages, ce
qui est d'autant plus facile que votre ordinateur a
déjà en place une routine pour cela. Mme Guignon,
Maître Pierrat et responsables de l'IMEC, je vous prie tous
de bien vouloir accepter l'expression de mes meilleurs
sentiments,
__gl>-
Guy Laflèche
19 mars 2001
a/s Madame Hélène Favard, IMEC,
helene.favard@imec-archives.com,
Institut Mémoires de l'Édition Contemporaine,
imec@imec-archives.com
cc celinebc@skynet.be
Chère madame Favard,
Je suis professeur de littérature
française à l'Université de Montréal.
Je suis particulièrement intéressé par
l'oeuvre de Louis-Ferdinand Destouches, dit Céline. Chaque
année, au moins une séance de mon cours sur le roman
français porte sur son oeuvre et mes étudiants
connaissent le site internet INFONIE, remarquable, sur lui, en
dépit du formidable coup de cochon dont il a
été victime de la part du propre éditeur des
ayants droit de l'auteur.
Vous vous doutez peut-être, chère
madame, qu'un auteur comme « Céline »
n'appartient ni à ses ayants droit, ni à ses
éditeurs, ni à personne.
L'IMEC, que vous représentez,
détient des photos d'archives qui étaient
utilisées jusqu'à maintenant par le site d'INFONIE.
Je ne peux croire que vous réclamiez des milliers de francs
pour en interdire dorénavant la parution sur ce site, au
lieu d'en faire la promotion (et des documents et de votre Institut
et de Céline). Il est impérieux que l'IMEC s'entende
avec le responsable du site d'INFONIE, monsieur
Desvérité, pour qu'il obtienne de votre part les
droits que l'IMEC détient sur ces documents.
Cela est non seulement impératif, mais
également urgent. Je sais très bien que, liée
à l'IMEC, vous ne pouvez probablement pas réagir
rapidement. Mais je ne suis pas non plus très patient,
étant donné l'incurie dont profite les fonctionnaires
sous la loi de l'inertie, une des plus grandes forces de
désattaction universelle. Je vous propose donc
l'échéancier suivant :
1) Vous me répondez avant dix jours, soit avant le jeudi 29
mars (je porte la date à mon agenda). Autrement, sans
accusé de réception de votre part, je me mets au
travail.
2) Je mettrai immédiatement en ligne sur l'internet la
présente, accompagnée de tous les renseignements que
je pourrai trouver sur l'IMEC.
3) Je lancerai un développement du présent message
sur la liste électronique BALZAC de l'Université de
Montréal qui rejoint plus d'un millier de
spécialistes de la littérature française
à travers le monde (5).
Ce sont, (2) et (3), des choses simples que je
peux faire rapidement, en moins d'une soirée chaque fois.
Par la suite, il me faudra plus d'énergie et
d'imagination (6).
À votre place, je ne miserais pas trop
sur la force d'inertie et je ferais en sorte que l'IMEC s'entende
dans les jours qui viennent avec le responsable du site
Céline d'Infonie ou pour le moins que vous preniez contact
avec lui et que toute menace de rétorsion (7) soit annulée. Je vous serais surtout
très reconnaissant de prendre contact avec moi à ce
sujet.
En espérant soit des explications, soit
votre compréhension, je vous prie d'accepter l'expression de
mes meilleurs sentiments,
__gl>-
Guy Laflèche
lafleche@ere.umontreal.ca
[mon adresse est aujourd'hui: guy.lafleche@umontreal.ca]
GUY LAFLECHE,
Professeur titulaire,
Études françaises,
Université de Montréal,
C.P. 6128, succ. Centre-ville,
Montréal, Québec,
Canada H3J 3J7
Extrait du Bulletin célinien
20e année, no 219, avril 2001, p. 3-4.
L'IMEC réclame 10.000 FF du site
Céline
Comme chacun sait (c'est signalé tous
les mois en deuxième page du Bulletin
[célinien]), nous réalisons également sur
l'internet un site entièrement consacré à
Céline. L'entreprise est complètement
bénévole. Due essentiellement à David
Desvérité, un passionné de Céline, elle
propose un panorama complet de tout ce qui concerne l'oeuvre et
l'écrivain. Ce site fait l'unanimité dans la presse
spécialisée et sur le Web : « Du grand
art » (Hachette.Net, septembre 1998) ;
« Un bon site sur cet auteur
controversé » (L'Officiel du Net, mars
1999) ; « Intelligent sans être intellectuel,
cultivé sans être universitaire, ce site est un point
de passage incontournable pour tous ceux qui s'intéressent
à l'auteur du Voyage au bout de la
nuit » (www.auteurs.net), etc.
On se souvient que les éditions
Gallimard s'étaient déjà montrées
menaçantes en exigeant que tout texte de
Céline soit retiré du site. La manoeuvre
n'était pas très élégante puisqu'elle
consista à faire pression sur le fournisseur d'accès
(Infonie) afin que le webmestre obéisse aux ukases
gallimardiens. Étonnant acharnement à mettre des
bâtons dans les roues de ceux qui ont pour seul but de mieux
faire connaître une oeuvre et un écrivain. C'est
d'autant plus étonnant qu'en principe, Gallimard devrait se
féliciter qu'un site fasse ainsi une publicité non
négligeable et entièrement gratuite pour l'un de ses
grands écrivains.
Aujourd'hui, c'est l'IMEC (Institut
Mémoires de l'Édition Contemporaine), situé
à Paris, qui nous réclame de l'argent pour des
photographies qui sont sur le site et dont il gère les
droits d'exploitation. Sur le plan juridique, on ne contestera pas
cette exigence. L'internet obéit aux mêmes lois que la
presse écrite, et si des clichés appartenant à
untel ou untel sont reproduits, on ne voit pas pourquoi on serait
exonéré du versement de droits de reproduction. Sur
le plan moral, il en va peut-être autrement. Il nous semble
que tous les admirateurs et défenseurs de l'oeuvre
célinienne devraient se réjouir de l'existence d'un
site comme celui-là, et donc faire une exception à la
loi commune qui consiste à exiger de l'argent pour tout et
pour n'importe quoi. L'IMEC gère les droits de deux
collections photographiques : celle de feu Pierre Duverger, et
celle de Lucette Destouches. Dans le premier cas, c'est d'autant
plus navrant que notre ami Duverger nous avait accordé le
droit de reproduire toutes les photographies lui appartenant.
Aujourd'hui, Mme Geneviève Duverger a cédé
à l'IMEC le droit d'exploiter ses clichés.
Conséquence : nous nous voyons retiré le droit
de
reproduire sur le site les seules et uniques photographies en
couleurs de Céline. On n'ose imaginer ce que le
regretté Pierre Duverger en aurait pensé, lui qui
soutenait notre initiative et qui venait à nos
réunions annuelles. Exemple ; la page d'accueil s'ouvre sur
une magnifique photo de Céline prise durant
l'été 1960, à Meudon. L'IMEC réclame la
somme de 1.250 F pour la reproduction (annuelle) de cette
photo !
Les autres photographies appartiennent à la collection
Lucette Destouches. Une dizaine d'entre elles sont reproduites sur
le site : l'IMEC exige la somme de 8.000 F si l'on veut les y
maintenir. Triste constat : c'est au nom de l'ayant droit de
Céline que cet argent nous est réclamé. Qu'en
aurait dit l'écrivain ? Et il faut, pénible
coïncidence, que cette offensive ait lieu l'année du
quarantième anniversaire de sa disparition...
Il ne s'agit d'ailleurs pas uniquement de
photos de Céline, mais de photos de proches. Ainsi, deux
photos de sa fille Colette en 1926 (1.100 F), des parents de
l'écrivain (900 F), d'Edith Destouches, la première
femme de Céline (550 F), etc. Tous ces prix s'entendent hors
TVA. Au total, la facture s'élève à
près de 10.000 FF ttc.
Il est clair que le webmestre du site n'est
pas en mesure de payer cette somme car il s'agit,
répétons-le, d'une initiative sans aucun but
lucratif. Et l'accès même au site est gratuit,
c'est-à-dire qu'il ne dispose d'aucune source de revenus, ni
publicitaire, ni autre. David Desvérité a donc
décidé de retirer ces photos du site, non sans faire
connaître aux internautes la nouvelle attaque dont sa
réalisation est l'objet. Nous en faisons autant pour les
lecteurs du Bulletin.
Tout cela est profondément affligeant.
Le fait que les tentatives de dialogue demeurent sans
réponse l'est tout autant. Pas d'état d'âme
apparemment, de l'autre côté. Fric first, comme
l'eût dit Céline. N'était-il vraiment pas
possible, en accord avec les détenteurs de ces
photographies, de faire une exception pour ce site
entièrement consacré à l'écrivain, et
dont tout le monde s'accorde à reconnaître la
qualité ? Poser la question. c'est, en quelque sorte,
y
répondre. Sauf si l'on considère, comme le disait
Céline, que tout se paie, le bien comme le mal. Et que le
bien, c'est beaucoup plus cher, forcément...
Marc Laudelout,
Les coordonnées suivantes suivent l'article.
Adresse du site Céline sur l'internet :
< http://perso.infonie.fr/garp01/ >
< http://www.lfceline.fr.st/ >
Adresse de l'IMEC qui gère, par ailleurs, un important
fonds documentaire sur Céline : 9, rue Bleue,
75009 Paris. Tél.: (33) 1.53.34.23.23.
Fax : (33) 1.53.34.23.00. Site :
www.imec-archives.com/
Voici le communiqué de presse que j'ai
adressé aux journaux parisiens avec le dossier de l'affaire.
Il résume assez bien le corps de cet ouvrage pour ceux qui
se contenteront de la feuilleter.
Montréal, 13 avril 2001
Revu et corrigé le 23 juillet 2005
? Les questions ¿?¿
1. Qu'est-ce que le Bulletin
célinien ?
Périodique d'information mensuel
fondé en 1982 et dirigé par Marc Laudelout. Il rend
compte de l'actualité littéraire, éditoriale
et universitaire sur l'écrivain français
Louis-Ferdinand Destouches, dit Céline. Ses
coordonnées sont les suivantes :
Adresse postale : B. P. 70 / B. 1000 Bruxelles 22
/ Belgique.
Coût de l'abonnement : 45 euros (la revue compte environ 500
abonnés).
Courriel :
celinebc@skynet.be où l'on rejoint M. Marc
Laudelout.
2. Qu'est-ce que le site « Louis-Ferdinand
Céline » ?
Site internet gratuit lancé sur la
toile en 1998 par David Desvérité. C'est le
complément multimedia du Bulletin célinien,
même si les deux instruments d'information et d'animation
sont indépendants. Le site présente la vie et les
oeuvres de Céline au grand public (éditions,
manifestations et spectacles) et informe les spécialistes de
l'actualité célinienne (publications savantes,
conférences et colloques).
Site internet :
<
http://www.lfceline.fr.st/ >.
Coût : gratuit et sans
publicité payante. Le site compte environ cinquante
visiteurs par jours, dont 25% d'habitués; la majorité
de ces habitués sont vraisemblablement des
spécialistes de l'oeuvre. Courriel : lfc@infonie.fr
où l'on rejoint M. David Desvérité.
3. Les Éditions Gallimard ?
La célèbre maison
d'édition détient les droits sur la plupart les
oeuvres dites « littéraires » de
Céline. Elle a tenté de faire fermer le site
Céline d'Infonie, le 22 avril 1999, en prétendant
détenir tous les droits sur tous les textes et faisant
pression sur le serveur Infonie. Le site a d'ailleurs
été fermé durant quelques jours.
4. Qu'est-ce que l'IMEC ? (8)
L'Institut Mémoires de l'édition
contemporaine (IMEC) a été fondé en 1988.
L'institut est un trait d'union entre de nombreux fonds d'archives
privés et le monde de l'art, de la création et de la
recherche. L'IMEC gère en particulier les fonds d'archives
privés de grandes maisons d'édition.
En mars 2001, répondant aux demandes du
responsable du site Céline d'Infonie, l'IMEC a
adressé une facture pro forma de 10.000 FF pour le
droit annuel de maintenir les treize photographies du site dont il
gère les droits.
Monsieur David Desvérité
protestant sur son site a reçu une mise en demeure du
cabinet Pierrat au nom de l'IMEC. Le professeur Laflèche de
l'Université de Montréal ayant protesté d'un
message électronique auprès de l'IMEC a
également reçu, le 29 mars 2001, une mise en demeure
du même cabinet d'avocats parisien de la part de l'IMEC, avec
copie à son employeur, l'Université de
Montréal.
Voici les coordonnées de
l'IMEC :
Site <
http://www.imec-archives.com/ >.
Téléphone : (33) 1.53.34.23.23.
Télécopieur : (33) 1.53.34.23.00.
Adresse postale : 6, rue Bleue / 75009 Paris.
Courriel :
paris@imec-archives.com.
Voir <
http://www.imec-archives.com/contact/ >.
5. Qui est Guy Laflèche ?
Professeur au département des
études françaises de l'Université de
Montréal depuis 1973, j'enseigne notamment le roman
contemporain. L'un de mes cours porte actuellement sur le
« roman expérimental ». Je suis
l'auteur de deux articles spécialisés sur
Louis-Ferdinand Céline, l'un sur son style, l'autre sur son
idéologie raciste (1974 et 1976,
réédités en 1992).
Téléphone : 514-343-5612 (boîte vocale
à
Montréal).
Son cv : <
http://mapageweb.umontreal.ca/lafleche/ >.
Courriel :
guy.lafleche@umontreal.ca.
? Questions pour la presse ¿?¿
Contrairement à celles qui
précèdent, ce sont toutes pour l'instant des
questions sans réponse.
1. Y a-t-il un intellectuel à l'IMEC ?
Qui sont les dirigeants de l'Institut
Mémoires de l'édition contemporaine ? Qui est
son président ? Combien de responsables y
trouve-t-on ? Aucun d'entre eux ne peut-il prendre contact
avec le professeur Laflèche pour lui expliquer la politique
de l'Institut et sa démarche vis-à-vis du site
Céline d'Infonie ? Est-ce que l'IMEC ne peut
défendre ses politiques autrement que par mises en demeure
juridiques ?
2. Quels sont les objectifs de l'IMEC en regard du site
Céline d'Infonie ?
L'Institut comptait-il vraiment obtenir
près de 10.000 FF par année du site Céline
d'Infonie, comme l'ont pensé apparemment David
Desvérité et Marc Landelout ? L'IMEC voulait-il
faire fortune ? L'Institut voulait-il simplement
empêcher le site Céline d'Infonie de continuer
à diffuser les photos dont les droits lui appartiennent,
comme le croit plutôt Guy Laflèche ? L'IMEC
voulait-il nuire au site et par contrecoup au Bulletin
célinien, voire à la diffusion de l'oeuvre de
Louis-Ferdinand Céline ? L'Institut ne pouvait-il, au
contraire, faire une exception précisément pour le
site Céline d'Infonie qui présentait avantageusement
la richesse de ses archives sur le romancier ? En tout cas,
la question se pose : quels sont les objectifs de l'IMEC dans
cette affaire ?
3. L'IMEC est-il intervenu auprès d'autres sites sur la
toile ?
L'IMEC a-t-il déjà pris d'autres
initiatives juridiques sur l'internet ? ou l'action visant le
site
Céline d'Infonie est-elle la première et la seule
à ce jour ?
En effet, la question se pose : d'autres
sites sur l'internet ont-il été victimes de la
médecine de l'IMEC ? Si la réponse était
non, alors pourquoi celui-là est-il frappé ?
4. Est-ce qu'on répond aux protestations par une mise en
demeure ?
Est-il habituel, est-il normal qu'un
professeur fasse l'objet d'une mise en demeure à la suite
d'une lettre de protestation privée ? -- avant
même qu'un responsable en autorité, s'agissant d'un
organisme public, ne réponde à ses questions et
protestations. Est-ce habituel en France qu'un débat soit
judiciarisé avant même d'être
commencé ? Qui a pris cette décision à
l'Institut ? À quel niveau a-t-elle été
prise ? Et pourquoi donc ?
5. Une mise en demeure de faire quoi, au juste ? de se
taire ?
La lettre d'avocat du Cabinet Pierrat
était une soi-disant « mise en
demeure ». Mais je ne comprends toujours pas de quoi
j'étais mis en demeure. De ne plus posedr de questions ou
de me taire, de ne plus protester ? Est-ce qu'on
peut mettre quelqu'un en demeure de se taire sans autres
précisions ?
Ma réplique étant restée
sans réponse à ce jour, et comme je ne crois avoir
rien à me reprocher dans mon message électronique du
19 mars, je ne vois aucune raison de cesser de protester. Bien au
contraire.
Le droit de parole, le droit de manifester, le
droit de protester doit être garanti par la Constitution de
la République française et ne peut pas, me
semble-t-il, ne pas être inscrit au Code civil
français.
En conséquence, je crois que le
président ou le directeur de l'Institut Mémoires de
l'édition contemporaine (IMEC) me doit des excuses, comme il
doit des explications au public.
Notes
(1) « Louis-Ferdinand
Céline », dans Guy Laflèche,
Polémiques, Laval, Singulier, 1992, p. 23-72.
(2) Voir plus loin, la n. (4).
(3) En fait, j'ai laissé tout le temps
à l'IMEC de réagir. C'est le 31 mai 2001 que j'ai
publié le présent dossier sur la toile et le 5 juin
2001 que j'ai lancé ma campagne de protestation par courriel
avec l'appel promis au groupe de discussion Balzac. Cf. n. (5)
(4) Jusqu'ici et jusqu'à preuve du
contraire, il n'y a aucun intellectuel à l'IMEC,
c'est-à-dire une personne en autorité ayant la
compétence de répondre à mes questions et
protestations. Cela est évident. Mes coordonnées
sont publiques, mais aucun responsable de l'IMEC n'a encore pris
contact avec moi à ce jour.
(5) Le modérateur de Balzac-L est Christian
Allegre. « Balzac » est un groupe de discussion
et d'information sur la littérature française,
fondé par Michel Pierssens. Le site est
hébergé par le département des études
françaises de l'Université de Montréal. Il
compte plusieurs centaines d'abonnés, dont plusieurs
peuvent relancer les messages, comme cela a été le
cas pour celui-ci des sites de François Bon à
remue.net, Alexandre Gefen à fabula.org,
Thierry Guichard au site électronique du
« Matricule des Anges », Laurent Margantin
à d'autres espaces, Patrick Rebollar sur
litor, Jean-Marc Warszawskia au Bulletin électronique
rEm. J'ai lancé mon appel le 5 juin 2001. Le
voici :
Chers amis, bonjour ! -- Je vous ai déjà
signalé l'attaque de la maison Gallimard contre le site
« Louis-Ferdinand Céline ». Nous avons
été nombreux, comme on peut le lire sur le site,
à trouver que l'action de Gallimard contre un site
littéraire d'une rare qualité (sur un auteur qui ne
s'y prête vraiment pas !) n'était pas
raisonnable,
puisqu'au contraire Gallimard, où nous achetons tous les
romans de Céline, devrait offrir son aide à l'auteur
bénévole du site, David Desvérité, de
même qu'au Bulletin célinien, dirigé par
Marc Laudelout, qui en est le principal partenaire. -- Les droits
d'auteur et les droits de reproduction ne sont ici nullement en
cause, puisqu'il s'agissait d'illustrer le site de quelques
très brefs extraits des romans que nous achetons tous (je le
répète) dans les collections de Gallimard et de
textes inaccessibles actuellement en librairie. Honte à
Gallimard. -- Or voilà qu'on remet cela. Il faut dire que
Gallimard fait partie, mais ce n'est probablement qu'un hasard, du
Comité de direction de l'IMEC, l'Institut
« Mémoires de l'édition
contemporaine ». Le site Céline diffusait treize
photographies de Céline, avec l'accord du
propriétaire d'une bonne partie d'entre elles, avant son
décès, l'autre partie appartenant à la
succession Destouches, dont les administrateurs étaient
liés d'amitié à ce site jusqu'ici. Tout
à coup, on se demande pourquoi !, l'IMEC réclame
10 000 FF par année pour ces photos ! --
Professeur à l'Université de Montréal,
spécialiste et fanatique de l'oeuvre de Louis-Ferdinand
Destouches dit Céline, j'ai protesté
énergiquement auprès de l'IMEC :
d'accord !
dis-je en substance, les droits de gérance et de
reproduction des photographies du site Céline d'Infonie vous
appartiennent, absolument personne ne le conteste, mais ne
pourriez-vous pas, tout de même, agir de manière non
seulement civilisée, mais essayer de vous entendre avec
David Desvérité, le responsable du site qui fait
justement la plus extraordinaire publicité à vos
collections?... -- J'ai ajouté que si l'on ne
répondait pas favorablement à ma requête ou si
on la laissait sans réponse j'allais faire appel à
vous, de la liste Balzac. Je commencerais à lancer ainsi
une campagne de soutien au site Céline d'Infonie contre
l'IMEC sur l'internet. -- Vous ne le croirez pas, mais la
réponse est venue cinq jours plus tard: j'ai reçu,
à titre de professeur à l'Université de
Montréal, une MISE EN DEMEURE du Cabinet Pierrat de Paris,
avec copie à mon Université ! Une mise en
demeure de
me taire, de ne pas faire appel à vous, je ne sais trop...
J'ai répondu aussitôt, aux bons soins des avocats de
Paris. Je n'en ai encore reçu aucune réponse. -- Je
crois qu'il y a là un comportement scandaleux qui doit
être dénoncé. Vous trouverez facilement tout le
dossier de l'affaire que j'ai mis en orbite dans mes fichiers
à l'adresse suivante [où on les lit
actuellement] :
<
http://mapageweb.umontreal.ca/lafleche/co/im.html >.
Je vous serais extrêmement reconnaissant faire
connaître le présent message et encore plus, bien
entendu, de protester auprès de l'IMEC, et par
solidarité pour un professeur, et surtout pour
défendre un site responsable de très grande
qualité sur l'un des grands romanciers français du
XXe siècle orchestré bénévolement,
comme le Bulletin célinien, par des chercheurs, des
animateurs, des écrivains et des artistes qui
méritent tout notre soutien, David Desvérité
et Marc Laudelout. -- Pensez-y : au coût où a
été payé l'inestimable manuscrit de Voyage
au bout de la nuit ces dernières semaines, ne serait-il
pas raisonnable qu'un important site internet de la
littérature française, qui est justement
consacré à l'auteur de ce manuscrit-là,
mérite un peu l'aide (toute modeste) des gros et des riches
qui profitent des textes et des photos de l'auteur maudit? -- En
espérant que vous ne serez pas indifférents à
mon appel, je suis tout à fait prêt à discuter
avec vous de toutes les implications de cette affaire. Je pense en
effet qu'après quelques échanges des plus
engagés d'entre vous sur Balzac nous pourrions mettre en
place une action commune responsable qui permettrait honorablement
à l'IMEC (et peut-être même à
Gallimard !) d'en venir à une entente profitable avec
le
site Céline. -- Bien cordialement, -- Guy Laflèche,
Université de Montréal.
(6) Le présente publication est
évidemment une nouvelle étape de ces
développements et je ne la regrette pas. La meilleure
façon de protester contre le comportement irresponsable ou
du moins inexplicable et inexpliquée de l'IMEC contre le
site Céline d'Infonie était bien d'étudier la
question des copyrights et droits d'auteur dans les sites
personnels sur la toile. Ce qui m'amuse, actuellement, c'est
d'imaginer les prochaines étapes, à commencer par les
nouveaux prologues de mon ouvrage. Sans compter que chacune de ces
étapes compte et reste en place, comme mon premier constat
à ce sujet sur la toile. Il s'intitule :
Le supplice du carcan
Vous partagez notre indignation contre le comportement de l'IMEC
dans cette affaire ? Alors joignez-vous à nous en
m'adressant vos coordonnées. -- En effet, à ces
interventions publiques sur la toile se sont évidemment
ajoutées de nombreuses communications privées. -- Je
comptais établir une liste de ces intervenants de sorte que
nous puissions lancer quelques interventions communes contre la
politique de l'IMEC vis-à-vis du site Céline
d'Infonie. Ma première idée était toute
simple : trouver les moyens de lancer une pétition dans
la presse écrite auprès des intellectuels. Le
titre : « Y a-t-il un intellectuel à
l'IMEC ? ». -- Puis on m'a proposé
mieux : ouvrir tout simplement un nouveau site internet sur ce
thème à intervalle régulier. Par exemple, un
site tous les deux mois durant un an. Six sites de front, à
travers le monde, pour exposer et dénoncer les
« politiques » (sic) de l'IMEC. L'idée
n'était pas trop mauvaise. -- Finalement, il y avait bien
mieux à faire pour quelques années : rien.
Rien d'autre que de laisser agir les présents fichiers,
c'est-à-dire l'exposé publique des turpitudes de
l'IMEC dans cette affaire. -- On appelle cela le supplice du
carcan ! et toc ! puisque vous en demandez, il me semble,
ah ! il me semble qu'on peut bien s'en amuser, un
peu !... et pas qu'un peu ! tout de même !...
en imaginant qu'il y a peut-être à l'IMEC... mais rien
n'est moins sûr !... évidemment... quelques
intellectuels et forcément... s'il s'en trouvait !...
bien bas... bien bas dans l'échelle du pouvoir qui doivent
trouver... les pauvres malheureux !... que leur institut a
belle allure !... tel qu'il est épinglé,
ici !... et c'est partout ! vous me contredirez pas, la
toile, n'est-ce pas ? avec son cabinet d'avocats à la
Cour... on peut imaginer... facile... ah ! faut pas beaucoup
d'imagination !... qu'il y en a pour une bonne décennie
à voir le présent fichier
« IMEC/Laflèche » sur la toile, moi je
le dis... vous pensez bien ! en toute modestie ! je
dure... ptuf ! ptuf ! des décennies que je devrais
hypothétiser ! et modeste on peut pas plus ! une
décennie à la fois... à moins, bien
entendu ! que l'Institut... français, eux les
Français qui parlent pourtant tout le temps ! pas
très amérindiens, américains,
états-uniens, canadiens, ces gens-là en
général, ni
québécois, le mot n'assonne
pas ! ah ! alors pourtant qu'ils se tiennent en
général plus cois encore, eux, je veux dire
nous ! alors que modeste à ne pas me vanter de ma
modestie moi, moi qui vous parle, pas un autre, que les
autres ! bref, les pas bavards de l'Institut s'expliquent
publiquement... voyons : comme s'ils pouvaient s'expliquer en
catimini ! mais oui ! pour que personne connaisse leurs
raisons, profondes !... insondables... que l'Institut change
sa politique, une politique ça !... vis-à-vis du
site Céline de David Desvérité.. et surtout,
permettez, cela me concerne ! directement, tellement que
j'insiste, modestement que j'insiste, pour que son président
ou directeur me présente, et formellement ! ses
excuses ! plates, ses plates excuses... ah ! alors...
bien entendu !... je triompherai ! ouf ! moi qui
n'ai pas le triomphe facile... et pas qu'un peu, mais
malheureusement, malheur est bon, c'est son mauvais
côté, je retirais probablement en conséquence
ces fichiers... ce qui serait aussi, surtout !, bien dommage,
car je dois pas être le seul à qui cela plaît
beaucoup de voir l'IMEC et ses conseillers juridiques au carcan,
car il faut bien le dire ! faut être honnête, un
peu... tout de même, la « mise en
demeure », eux qu'ils disent, qu'ils m'ont
adressée, contre mes si petites, toutes petites, minuscules
protestationnettes, eux qui peuvent se payer des Cabinets d'avocats
à la Cour, leur fait une si belle tête,
particulièrement en « rendu
émotif », là, je confirme, pas qu'un petit
turbin, même pour de si belles tronches, allez !...
allez mes braves !... souriez ! !... tandis que
nous sommes tous morts de rire... ah ! pas vous ?...
quel rigolo scandale, mémoire contemporaine, c'est la
mienne, ici, là, partout comme Dieu qu'elle est la toile,
mais positif, scandale tout de même. -- 16 juin 2001/ 18
janvier 2002.
(7) Je m'excuse encore d'avoir employé ce
mot inadéquat de « rétorsion ».
Il vient de ce que j'avais compris à ce moment que la
facture de l'IMEC était effective, s'appliquant à
l'année écoulée, alors qu'il s'agissait d'une
facture pro forma. Explication n'est pas justification. Le mot
était tout à fait inadéquat et injuste -- mais
on ne doit pas oublier que je l'employais dans une missive
privée. Toutefois, puisqu'il n'y a pas crime
économique ou fraude commerciale, mais bien
délit intellectuel, alors c'est grave, très grave,
plus grave. Il ne s'agit donc pas de rétorsion, mais bien
de torsion, de contorsion et, disons les choses comme elles sont,
puisqu'il s'agit du sens étymologique, d'un comportement
à vous donner des coliques.
(8) Au moment d'éditer ce fichier, je me
rends compte que le site de l'IMEC a été mis à
jour depuis la dernière fois que je l'ai visité.
Probablement après janvier 2003 (il n'est pas daté).
On y trouve maintenant le nom de son directeur ! de
manière aussi discrète qu'anodine, à la suite
des membres du Conseil d'administration.
Saisie du 7 mars 2003 :
< http://www.imec-archives.com/presentation5.asp >.
[Remarque : je n'actualise pas ces données, car cette saisie
de 2003 a plus de chance de représenter le Conseil
d'administration au moment des faits. On trouvera les membres du
Conseil d'administration et les responsables de l'IMEC au 20 juin
2005 à l'adresse suivante :
<
http://www.imec-archives.com/imec/organisation.php >]
Président : Christian Bourgois,
éditeur,
Marie-Louise Audiberti, écrivain,
Roger Chartier, directeur d'études à
l'École des hautes études en sciences sociales,
Claude Cherki, président directeur
général des Éditions du Seuil,
Jean-Marie Doublet, directeur général du
Cercle de la Librairie,
Claude Durand, président directeur
général des Éditions Fayard,
Pascal Fouché, historien, directeur du
développement du Cercle de la Librairie,
Antoine Gallimard, président directeur
général des Éditions Gallimard,
Almuth Grésillon, directeur de recherche au
CNRS,
Jacqueline Lévi-Valensi, professeur
d'Université (Amiens), présidente de la
Société des études camusiennes,
Jean Lissarague, président du Centre
français d'exploitation du droit de Copie,
Paul Otchakovsky-Laurens, président directeur
général des Éditions P.O.L.,
Bertrand Tavernier, cinéaste,
Directeur : Olivier Corpet.
Directeur, deux points, Olivier
Corpet. Aucune adresse électronique.
D'ailleurs on n'en trouve aucune dans tout le
dossier de l'IMEC, sauf celle de l'ineffable madame
Hélène Favard :
< helene.favard@imec-archives.com >.
[Cette seule adresse personnelle
est maintenant disparue du site de l'IMEC, au profit d'une adresse
anonyme :]
Aujourd'hui (20 juin 2005) : < paris@imec-archives.com >
Voir <
http://www.imec-archives.com/contact/ >
C'est en lui écrivant que je me suis retrouvé avec
une mise en demeure, ne l'oublions pas, alors qu'elle ne m'a jamais
répondu. Autrement, plus ineffable encore -- cf. n. (42) --, il y a bien un certain André
Derval responsable de la collection Céline de l'IMEC, dont
l'adresse nous est parvenue dans le cadre de ses turpitudes aux
Bulletin célinien. Il me semble tout de même
que l'Institut devrait indiquer sur son site les noms, fonctions et
coordonnées (électroniques) de ses dirigeants et
fonctionnaires. Ce serait la moindre des choses pour un organisme
public jouissant de l'appui financier de l'État. Le site
n'a jamais offert aucune autre adresse électronique que
celle à laquelle j'ai adressé mes protestations au
directeur le 19 mars 2001, celle d'Hélène Favard qui
devait les lui faire suivre, évidemment.
D'où mon introduction :
Lettre ouverte au directeur de l'IMEC
.
Index des noms propres
Audiberti, Marie-Louise -- (8)
Bon, François -- (5)
Bourgois, Christian -- (8)
Chartier, Roger -- (8)
Cherki, Claude -- (8)
Corpet, Olivier -- (8)
Doublet, Jean-Marie -- (8)
Durand, Claude -- (8)
Fouché, Pascal -- (8)
Gallimard, Antoine -- (8)
Gefen, Alexandre -- (5)
Grésillon, Almuth -- (8)
Guichard, Thierry -- (5)
Laflèche, Guy -- (1)
Lévi-Valensi, Jacqueline -- (8)
Lissarague, Jean -- (8)
Margantin, Laurent -- (5)
Otchakovsky-Laurens, Paul -- (8)
Rebollar, Patrick -- (5)
Tavernier, Bertrand -- (8)
Warszawskia, Jean-Marc -- (5)
|