P 1868 (Paris, 1868) : première
édition du Chant I. — ***, les Chants de Maldoror
— Chant premier, Paris, Balitout, Questroy et Cie, 1868,
31 p.
B 1869 (Bordeaux, 1869) : deuxième
édition du Chant I. — ***, « Les chants de
Maldoror — Chant premier », dans Parfums de
l'âme, poésies, collection
« Littérature contemporaine (deuxième
série) », recueil publié par Évariste
Carrance, Bordeaux, A.-R. Chaynes, 1869, p. 30-65.
P 1869 (Paris, 1869) : troisième
édition du Chant I et première édition des
cinq autres chants — le comte de Lautréamont, les
Chants de Maldoror, chants I à VI, Paris,
s.é. (imprimerie A. Lacroix, Verboeckhoven et Cie à
Bruxelles), 1869, 332 p.
P 1870 I (Paris, 1870, vol. I) : premier
fascicule des Poésies — Isidore Ducasse,
Poésies, I, Paris, Journaux politiques et
littéraires, Librairie Gabrie, 1870, 16 p.
P 1870 II (Paris, 1870, vol. II) : second
fascicule des Poésies. — Poésies, II,
Paris, Journaux politiques et littéraires, Librairie Gabrie,
1870, 16 p.
Besnier : Patrick Besnier éditeur,
Isidore Ducasse, comte de Lautréamont, les Chants de
Maldoror, Poésies et Lettres, Paris, Librairie
générale française (coll. « Le Livre
de poche classique », 1992.
Bonnet : Marguerite Bonnet, éditrice,
Isidore Ducasse, comte de Lautréamont, OEuvres
complètes, Paris, Flammarion, coll.
« GF », 1969. — « On a pris le
parti de ne corriger le texte qu'avec circonspection... »
(p. 39). Corrections on ne peut plus pertinentes, en tout
cas, à la strophe 5.3 : cf. n. (k).
Goldenstein : Jean-Pierre Goldenstein
éditeur, Lautréamont, les Chants de Maldoror
et Isidore Ducasse, Poésies, Paris, Presses Pocket
(coll. « Lire et voir les classiques »),
1992. Rééd. légèrement
augmentée d'une rubrique scolaire, « Au fil du
texte », 1999, p. i-xii insérées
p. 290/291).
José Corti : Comte de Lautréamont
/ Isidore Ducasse, OEuvres complètes, avec les
préfaces de L. Genonceaux, R. de Gourmont, Ed. Jaloux, A.
Breton, Ph. Soupault, J. Gracq, R. Callois et M. Blanchot, Paris,
José Corti, 1953, réimp. 1991.
Juin : Hubert Juin éditeur, Isidore
Ducasse comte de Lautréamont, OEuvres
complètes, Paris, Gallimard (coll.
« Poésies »), 1973.
Saillet, LdP, 1963 : Maurice Saillet,
éditeur, Isidore Ducasse, OEuvres complètes :
les Chants de Maldoror par le comte de Lautréamont,
Poésies, Lettres, Paris, Le livre de poche, 1963,
448 p. — Première (et seule) édition
modernisant radicalement la graphie des textes. La préface
ou l'introduction, « Notes pour une vie d'Isidore Ducasse
et de ses écrrits » (p. 7-32) aura
été un événement.
Sellier : Philippe Sellier éditeur,
Lautréamont, les Chants de Maldoror, Poésies,
Lettres (oeuvres complètes), Paris, Bordas, 1970,
256 p.
Steinmetz (GF) : Jean-Luc Steinmetz
éditeur,
Isidore Ducasse, le comte de Lautréamont, les Chants de
Maldoror, Poésies I et II, Correspondance, Paris,
Flammarion (coll. « GF-Flammarion »), 1990.
Steinmetz (LdP) : ——,
Lautréamont, les Chants de Maldoror, suivis de
Poésies I et II, Lettres, Paris, Le livre de poche
classique, 2001.
Steinmetz (Pléiade II) : ——,
Lautréamont, OEuvres complètes, Paris,
Gallimard (coll. « Bibliothèque de la
pléiade »), 2009, lii-795 p.
Table Ronde : Isidore Ducasse comte de
Lautréamont, OEuvres complètes,
fac-similés des éditions originales, introduction par
Hubert Juin, Paris, La Table Ronde, 1970.
Walzer (je précise parfois :
Pléiade, qu'il ne faut pas confondre avec
Pléiade II, soit l'édition de J.-L. Steinmetz en
2009) : Pierre-Olivier Walzer éditeur,
Lautréamont et Germain Nouveau, OEuvres
complètes, Paris, Gallimard (coll.
« Bibliothèque de la Pléiade »),
1970, rééd. 1988. — Il s'agit de la seule et
unique édition critique parue à ce jour (en attendant
que celle que vous avez sous les yeux ne soit achevée et qui
sera la deuxième).
Aguirre : Isidore Ducasse, conde de
Lautréamont, « Primer canto :
[IX] », Raúl Gustavo Aguirre, prologue,
traductions et notes, Poetas franceses contemporaneos (de
Baudelaire a nuestros días), Buenos Aires, Ediciones
Librerías Fausto, 1974, 399 pág., pág.
87-98, édition bilingue de la strophe 1.9, traduction
originale.
Alonso : Ana Alonso, prologue et traduction,
los Cantos de Maldoror, conde de Lautréamont (Isidore
Ducasse), Madrid, Visos, 1997, 260 pág.
Álverez : Manuel Álvarez Ortega,
traduction de l'oeuvre complète : Lautréamont,
Obra completa, edición bilingüe, prólogo
Maurice Saillet, Madrid, Ediciones Akal (colección
« Akal bolsillo », no 129), 1988, 654
pág.
Arenas : Braulio Arenas, traducteur, Poesias,
Prefacio a un libro futuro, conde de Lautréamont
(Isidore Ducasse), Buenos Aires, Editorial Poseidón,
colección « Perseo », 1945 [cf.
Pariente-C, pág. 280].
Baeza : Ricardo Baeza, traduction du Chant I
(vraisemblablement des strophes 4 à 14) :
« Los Cantos de Maldoror », por el conde de
Lautréamont, Prometeo (Madrid), vol. 2, no 9, juillet
1909, pág. 68-78 [cf. Pariente-C, pág. 280].
Brasileo : Brasileo Acuña, José,
traduction du Chant premier des Chants de Maldoror dans
Tres simbolistas franceses y ossian, San Rosé
(Publicaciones de la Universidad de Costa Rica, serie
« Literatura y arte », no 15), 1974,
129 pág., pág. 63-87.
Comet : César A. Comet, traduction de
« Poésies I » sous le titre
« Contra el arte malsano », por Isidoro
Ducasse, Cervantes (Madrid), juin 1919, p. 105-123.
Ferrel : José Ferrel, traduction des
« Poésies » :
« Poesias », El Hijo prodigo
(Méjico), vol. 1, no 6, septembre 1943;
réédition récente au « Breve Fondo
Editorial » (Mexico), 1999 [communication d'Ángel
Pariente].
Gómez : los Cantos de Maldoror por el
conde de Lautréamont, traducción de Julio
Gómez de la Serna, prólogo de Ramón
Gómez de la Serna, Madrid, Biblioteca Nueva
(colección « Extranjera »), s.d. [1920],
256 pág.
Justo : Lautréamont,
Poesías y cartas, traducción, prólogo
y notas de Luis Justo, Buenos Aires, Marymar Ediciones, 1977
[communication d'Ágel Pariente].
Méndez : los Cantos de Maldoror,
Poesías, introducción de Luis A. de Villena,
traducción de
Carlos R. Méndez, Madrid, Editorial Gredos (coll.
« Biblioteca universal Gredos »), 2004,
343 pág.
MSC : Manuel Serrat Crespo, los Cantos de
Maldoror, prólogo de Ruy Câmara, Barcelona, La
otra orilla (Grupo Editorial Norma), 2007, 253 pág.
Pariente-P : Poesías,
traduction, prologue et notes d'Ágel Pariente,
édition bilingue des poésies, Sevilla, Renacimiento,
1998, 115 pág.
Pariente-C : los Cantos de Maldoror,
traducción, prólogo y notas de Ágel Pariente,
Valencia, Editorial Pre-Textos (colección « La
cruz del sur »), 2000, 289 pág.
Pellegrini : Conde de Lautréamont
(Isidore Ducasse), Obras completas : los Cantos de
Maldoror, Poesías, cartas, introducción,
traducción y notas de Aldo Pellegrini, Buenos Aires,
Ediciones « BOA », 1964, 308 p.
(l'introduction est datée du 30 mars 1964).
Réédition : los Cantos de Maldoror y otros
textos [l'oeuvre complète], Barcelone, Barral, 1970,
311 p. Réédition partielle : los Cantos
de Maldoror, Mexico, Premia Editora (coll. « La nave
de los locos »), 1978, 1978 (sic), 1979, 212 p.
J'ai longtemps utilisé la réédition partielle
suivante : Conde de Lautréamont, Cantos de
Maldoror, México, Ediciones Coyoacán
(colección « Reino imaginario », no 30),
1994, 202 pág. Nous avons maintenant la nouvelle
édition argentine : Conde de Lautréamont
(Isidore Ducasse), Obras completas : los Cantos de
Maldoror, poesías, cartas, traduccón y
prólogo de Aldo Pellegrini, Buenos Aires, Argonauta, 2007,
315 p. (le copyright indique que l'Editorial Argonauta a
édité l'ouvrage à Barcelone en 1978, 1979 et
1986; l'achevé d'imprimer se lit ainsi :
« Esta nueva edición de las Obras completas
del Conde de Lautréamont, el montevideano, se terminó
de imprimir en Buenos Aires "la reina del sur" en el mes de marzo
2007, en Gráfica MPS, Santiago del Estero 338 -
Gerli »). Saad :
Lautréamont, los Cantos de Maldoror, selección
y traducción de Gabriel Saad, Montevideo y Buenos Aires,
Centro editor de America latina (colección
« Biblioteca uruguaya fundamental »), 1969
(impreso en la Argentina : achevé d'imprimer du 27
février), 93 pág.
Serrat : Lautréamont, los Cantos de
Maldoror, introduction, traduction et notes de Manuel Serrat
Crespo, 1988, segunda edición, Madrid, Cátedra (coll.
« Letras universales », no 89), 1995.
Réimpression photogtaphique, México, Red Editorial
Iberoamericana, 1991, 327 pág. — Serrat, ed.
Norma : Los Cantos de Maldoror, prólogo de Ruy
Câmara, Barcelone, Norma (coll. « La otra
orilla »), 2007, 253 p. (oeuvre de création,
la traduction de Manuel Serrat Crespo rend par des idiotismes et
gallicismes les hispanismes de l'oeuvre française).
Viguié : Isidore Ducasse, conde de
Lautréamont, los Cantos de Maldoror, prólogo
de Ramón Gómez de la Serna, traducción de
Julio Gómez de la Serna, completada por Manuel Serrat
[Crespo] y Henriette Viguié, Barcelona, Mateu, 1970, 2a
edición, Barcelona, Editorial Labor : Las Ediciones
Liberales (colección « Maldoror », no
1),
1974, 277 pág. — C'est l'édition
utilisée dans le présent travail. —
Réédition, Madrid, Guadarrama (colección
« Punto Omega », sección
« Narrativa », no 264), 1982, 275 pág.
[Il s'agit de la réédition de la traduction des
frères Gómez répertoriée plus haut (cf.
Gómez), complétée par les
traductions de Manuel Serrat Crespo et d'Henriette Viguié
pour les quatorze strophes soustraites dans la traduction de
1920).
Venturini : Aurora Venturini, Cantos de
Maldoror (Satánica Trinidad), [Madrid ?],
Quinqué Ediciones, 2007 [Communication d'Ana Alonso :
je ne connais pas encore cette traduction].
Étude des traductions en espagnol
Ana Alonso, Ágel Pariente, Gabriel Saad et Manuel Serrat
Crespo, avec Norberto Gimelfarb, « Traduire
Lautréamont » (table ronde),
Lautréamont : l'autre de la littérature,
Paris, Cahiers Lautréamont,
vol. 77-80, et Du Lérot, 2007, p. 235-247.
Bernard Barrère, « Les Chants de Maldoror
en version espagnole », Cahiers
Lautréamont, nos 31-32, Du Lérot, 1994,
p. 287-303. — L'auteur départage le travail des
deux frères Gómez de la Serna, celui de Julio, le
traducteur, et celui de Ramón, l'éditeur, dont il
évalue les activités inaugurales dans la diffusion
des Chants en Espagne. Il analyse aussi très judicieusement
le rapport entre le très long prologue qu'il signe en
tête de la traduction et la fameuse soustration de quatorze
strophes, écartant l'autocensure au profit de la promotion
de l'oeuvre que constitue son prologue. L'auteur analyse
également l'édition de la traduction de cinq strophes
du Chant premier par Ricardo Baeza dans sa revue
Prometeo dès 1909.
Zoraida Carandell, « Traduire le souffle : los
Cantos de Maldoror, par Julio de la Serna », dans
Traduire pour l'oreille : versions espagnoles de la prose
et du théâtre français (1890-1930),
éd. Z. Carandell, Paris, Presses Sorbonne nouvelle,
2014, 196 p., p. 163-184. — Étude
thématique du « souffle » et analyse
stylistique de la métrique dans les Chants et dans leur
traduction par Gómez de la Serna.
Marta Giné Janer, « Les traductions des Chants
de Maldoror dans le monde hispanique »,
Lautréamont : l'autre de la littérature,
Paris, Cahiers Lautréamont,
nos 77-80, et Du Lérot, 2007, p. 155-163. —
Étude historique et sociologique des traductions des chants
en Espagne, en Amérique du Sud et en Catalogne.
Guy Laflèche, « los Cantos de Maldoror de
Julio et Ramón Gómez de la Serna : la
réception critique des traductions en espagnol »,
les Lecteurs de Lautréamont, Paris, Cahiers
Lautréamont, nos 47-48, et Du Lérot, 1998,
p. 307-327. Voir la bibliographie systématique des
traductions en espagnol (à compléter par le
dépouillement ci-dessus), p. 325-327.
Ricard Ripoll, « L'univers de Lautréamont dans la
culture espagnole et catalane », la littérature
Maldoror, Paris, Cahiers Lautréamont,
nos. 71-72, et Du Lérot, 2005, p. 169-182.
Marí : Isidore Ducasse, comte de
Lautréamont, Els cants de maldoror, Cant primer,
traducció de Isidor Marí, dibuix de la portada de
Joan Palou, Mallorca, LLibres turmeda (ed. J. Mascaró
Pasarius) : Domini Fosc (coll. « Quadern de
poesia »), 1974. Cahier polycopié,
34 pág.
Pedrolo : Isidore Ducasse, comte de
Lautréamont, Els Cants de maldoror, traducción
de Manuel de Pedrolo, Mataró (Maresme), Edicions Robrenyo
(coll. « Sèrie nova de narrativa », no
4), 1978, 2 vol., 119+93 pág.
Ripoll : Isidore Ducasse / Comte de
Lautréamont, Els Cants de Maldoror
segiot de Poesies I i II, trad de Ricard Ripoll,
Barcelona, March Editor (coll.
« Palimpsest »), 2005, 310 pág.
Knight : Paul Knight, traduction anglaise des
Chants et des Poésies : Comte de Lautréamont
: Maldoror and poems, London, Penguin books (coll.
« Classics »), 1978.
Lykiard : Alexis Lykiard, traduction anglaise de
l'oeuvre complète : Maldoror and the complete works of
the Comte de Lautréamont, Cambridge, Exact Change, 1970,
1994, édition révisée de 1998.
Margoni : Ivos Margoni, traduction italienne de
l'oeuvre complète, en édition bilingue : Isidore
Ducasse conte di Lautréamont, I canti di Maldoror,
Poesie, Lettere, a cura di Ivos Margoni, Turin, Einaudi,
1967 Werham : Guy Werham, traduction
anglaise des Chants : comte de Lautréamont, les
Chants de Maldoror, together with a translation of
Lautréamont's Poesies, 1943, réimp. 1965, New York,
New Directions (coll. « New Directions
Paperbook » no 207), 1966. [Si cette traduction anglaise
est généralement approximative et souvent fautive,
avec son découpage des strophes en alinéas, elle n'en
est pas moins utile pour les réactions de lecture qu'elle
enregistre].
Si vous lisez le français sans
connaître l'espagnol,
un dictionnaire bilingue sera suffisant pour participer à ce
travail ou l'utiliser. Saturne est tout
à fait approprié, avec ses exemples et ses nombreuses
observations comparatives sur les deux langues.
Academia et Durvan
répertorient les sens des mots, ce qui nous est peu utile.
Corominas est un dictionnaire
étymologique (il est souvent essentiel de remonter au latin
pour trouver les « mots correspondants » dans
les deux langues). Planeta et Clave donnent de nombreux exemples des divers sens
des mots en espagnol moderne. Le dictionnaire le plus important
pour nous est celui de Garnier qui est
contemporain (1895) de l'oeuvre d'Isidore Ducasse. Il s'agit d'un
dictionnaire monumental, d'un dictionnaire encyclopédique
comme le dit le titre. Son autorité ne fait aucun doute,
étant donné la liste de ses sources (dictionnaires et
grammaires d'Espagne et d'Amérique) et des auteurs
cités (en tête du tome 1).
Academia : Real Academia Española,
Diccionario de la lengua española, Madrid, 1984, 2
vol.
Clave : Maldonado González et Humberto
Hernández Hernández, avec une équipe de
rédaction, Clave, Diccionario de uso del español
actual, Madrid, SM, s.d.
Corominas : Joan Corominas, Breve Diccionario
etimológico de la lengua castellana, Madrid, Gredos,
1961, 1996.
Durvan : Luis Rodrigo, director, prólogo
por Antonio Tovar LLorente, Diccionario Durvan de la lengua
española, Bilbao, Durvan, s.d.
Garnier : Elías Zerolo, Miguel de Toro y
Gómez et Emiliano Isaza, Diccionario enciclopédico
de la lengua castellana [...] de uso corriente en España y
America., Paris, Garnier, 1895, 2 tomes, petits in-folio de
1182 et 1082 (+ 120) p.
Planeta : F. Marsá, dir., Diccionario
Planeta de la lengua española usual, Barcelona, Planeta,
cuarta edición, 1987.
Précis : J. Bouzet et M. Lacoste,
Précis de grammaire espagnole, Paris, Librairie
classique Eugène Belin, 1968, 244 p.
Saturne : Ramón García-Pelayo y
Gross et Jean Testas, Dictionnaire moderne
français-espagnol et espagnol-français, Paris,
Larousse (coll. « Saturne »), 1967.
Ces études et dictionnaires sont
proches parents du travail mené ici sur les hispanismes dans
l'oeuvre d'Isidore Ducasse. On y trouvera diverses
définitions et divers classements des faux amis, dont les
deux notions fondamentales sont la ressemblance de la forme de
deux mots de langues différentes, pour nous l'espagnol et le
français, similarité d'orthographe et/ou de
prononciation, en regard de la différence de sens des deux
vocables, différence totale ou partielle. Mais à la
vérité, les faux amis de ces dictionnaires sont assez
éloignés des hispanismes qu'on trouve dans l'oeuvre
d'Isidore Ducasse, pour la bonne et simple raison que celui-ci en
est
à un niveau de bilinguisme où il a depuis longtemps
dépassé les confusions scolaires de l'ordre de
véritables jeux de mots. Il ne peut pas confondre les mots
« principe », « sobre » ou
« sol » dans les deux langues, ou des syntagmes
comme le substantif pluriel « matelas » et la
proposition « mátelas » !
(= « tuez-les », le pronom
désignant des êtres vivants féminins), pas plus
que les ressemblances comiques comme infirmité/enfermedad,
pansement/pensamiento ou, pour nous amuser comme les auteurs de ces
dictionnaires, pisar et pisser.
En revanche, la confrontation de ces
dictionnaires avec le gossaire en cours des hispanismes dans les
Chants de maldoror aura été extrêmement
profitable. Non pas pour l'apport de nouveaux hispanismes (moins
d'une dizaine), mais pour
qualifier la nature des hispanismes dans l'oeuvre d'Isidore
Ducasse. Il s'agit très rarement de
« faux amis » du genre de ceux que je viens
d'énumérer. Ce sont plutôt des vocables qui
ont deux caractéristiques opposées : d'une
part, ce sont des mots qui ont presque toujours la même
origine étymologique — il s'agit donc en fait du
même mot dans les deux langues du point de vue de leur
origine latine, avec une évolution phonétique
différente — et, d'autre part, de mots qui ont
des
significations rapprochées (et ces acceptions
équivalentes sont généralement nombreuses),
mais avec une ou un petit nombre de significations qui ne
concordent pas d'une langue à l'autre. Ce sont en quelque
sorte de « vrais amis » qui, comme tous les
amis, ne sont pas d'accord sur quelques points. Les hispanismes de
Ducasse, ce sont donc ces vrais amis qui, au moment où on
s'y
attend le moins, se montrent en désaccord avec nous. La
croix et la bannière des parfaits bilingues.
Bref, Ducasse maîtrise trop bien sa
« langue seconde », le français, pour
que les dictionnaires de faux amis soient efficaces dans la
recherche de ses hispanismes. Ce n'est pas pour rien qu'ils ont
échappé durant un siècle à la critique
littéraire francophone.
Cantera : Jesús Cantera Ortiz de Ubina,
Francisco Ramón Trives et Florentino Heras Díez,
Diccionario francés-español de falsos amigos,
Universidad de Alicante (coll.
« Monografías »), 1998, 2005,
257 p.
Espasa : Marie Christine Merceur et Marie
Fortes, édition de Margarita Ostojska Asensio, coordination
d'Alegria Gallardo et direction de Marisol Palés,
Diccionario Espasa : dudas y falsos amigos (español
> francés), Madrid, Espasa, 2004, xi-334 p.
Jorge Chaparro : Mari Carmen Jorge Chaparro,
« Pour une typologie des faux-amis en français et
en espagnol », Cédille : Revista de estudios
franceses, no 8, avril 2012, p. 174-185. Sur
cedille-webs-ull.es.
Masson de Gay : Suzanne Masson de Gay, Unos
falsos amigos : algunas interferencias de lengua
francés-español, Caracas, Universidad central de
Venezuela, 1969, 312 p.
Tout au long de ce fichier (notamment dans les
éditoriaux en archives), on trouve de nombreuses notes et
des exposés sur le bilinguisme d'Isidore Ducasse, puisque
c'est l'un des principaux objets de cette édition que de
l'évaluer. Avec aussi parfois des remarques évaluant
le caractère biculturel de son oeuvre. Bien entendu, il
faut attendre la fin du travail pour qu'une synthèse de ces
évaluations en tire les conclusions. En attendant, je crois
que quelques études préparent le terrain.
Jacques-André Duprey, « Laforgue et
Lautréamont : deux manières de vivre leur
binationalité », Cahiers
Lautréamont, nos 31-32, Du Lérot, 1994,
p. 335-344. — Si l'auteur n'envisage pas la question
linguistique, les deux situations culturelles respectives (et
inverses) sont fort bien évaluées.
Michel Pierssens, « Paris-Latin », Cahiers
Lautréamont, nos 39-40, Du Lérot, 1996,
p. 257-270, repris dans Ducasse et
Lautréamont : l'envers et l'endroit, Paris, Du
Lérot et Presses universitaires de Vincennes, 2005,
208 p., p. 29-40.
L'auteur s'est posé la question depuis
son tout premier ouvrage, à partir de la désignation
de Dolorès Veintemilla, désignée très
curieusement dans les Poésies (car d'un
côté Ducasse n'évoque jamais le moindrement la
littérature sud-américaine, ni même espagnole;
alors que de l'autre il désigne une poétesse
parfaitement inconnue en France) : il suit que notre auteur a
certainement fréquenté les cercles
sud-américains de Paris. Évidemment, M. Pierssens
sait
comme tout le monde que cela n'a laissé absolument aucune
trace dans son oeuvre et qu'on ne trouve aucun document
biographique propre à étayer cette hypothèse.
Or, Michel Pierssens a l'idée de renverser la
recherche : s'il n'y a aucune trace de la fréquentation
des milieux sud-américains dans l'oeuvre et la vie de
Ducasse, est-ce qu'on ne pourrait pas trouver trace d'Isidore
Ducasse dans ces milieux, c'est-à-dire les publications, les
archives des institutions et les auteurs de ce milieu. La lecture
des résultats de son enquête est vraiment
passionnante, car elle nous révèle une ou même
des communautés et des individus très actifs et il se
trouve que tout ce monde gravite autour les logements que loue
Ducasse à Paris. L'analyse des guides de voyage
destinés aux Sud-américains, par exemple, est
vraiment une entreprise originale. Sauf que ces guides, justement,
sont plutôt destinés à des...
étrangers ! et que tel n'est pas le cas de notre
nouveau parisien, parfaitement bilingue et qu'on voit mal utiliser
un guide rédigé en castillan, s'il en avait besoin
d'un.
En présentant ses conclusions,
M. Pierssens propose plusieurs pistes de recherche afin de
poursuivre son enquête, mais je pense qu'il est à la
fois trop modeste et, comme beaucoup de chercheurs, trop optimiste,
voire acharné à trouver des indices qu'on ne trouvera
jamais, inexistant. Sa recherche a été si bien
menée qu'elle en fait la preuve. D'ailleurs, il n'est pas
dupe de cette situation, car, même si c'est de mauvaise
grâce, il formule la conclusion qui s'impose
manifestement : « l'hypothèse initiale,
celle d'un Ducasse suffisamment attaché à ses racines
pour vouloir fréquenter ses compatriotes, maintenir le
contact avec la langue, etc., peut fort bien n'avoir aucune
espèce de substance. Peut-être était-il au
contraire trop heureux d'être devenu un écrivain
authentiquement parisien et ne cherchait-il qu'à fuir ce qui
freinerait son assimilation » (Cahiers, p. 269;
Ducasse, p. 40).
Toutefois, je crois que cette conclusion
psycho-sociologique est trop catégorique. Tout indique
qu'Isidore Ducasse reste fier de ses origines
montévidéennes et de sa langue
« maternelle » (la toute fin du Chant
premier et son exergue rédigé en espagnol en font
la preuve); et il n'a aucune raison de « fuir »
les Sud-américains de Paris. En revanche, et sur ce point
M. Pierssens voit juste : pour des raisons linguistiques
et culturelles évidentes, Isidore Ducasse doit mettre tous
ses efforts à s'imprégner de la langue et de la
culture françaises, comme on le voit d'ailleurs clairement
à ses lectures ponctuelles. Et la raison première,
impérative, est d'ordre linguistique. Le
« parfait bilingue » doit consacrer toute son
énergie à l'amélioration de son
français, pour qu'on cesse d'entendre son espagnol, ce qui
est loin d'être le cas encore.
Bénac : Henri Bénac,
Dictionnaire des synonymes, Paris, Hachette, 1956.
DDLF : Adolphe V. Thomas, Dictionnaire des difficultés de
la langue française, Paris, Larousse, 1956.
DELF : Oscar Bloch et Walther von Wartburg,
Dictionnaire étymologique de la langue
française, Paris, P.U.F., 1932, 1968
[abrégé du Französisches Etymologisches
Wörtebuch, dir. W. von Wartburg].
DGLF : Adolphe Hatzfeld et Arsène
Darmesteter, Dictionnaire général de la langue
française, Paris, Delagrave, 1964, 2 vol.
DHLF : Dictionnaire historique de la langue
française, sous la direction d'Alain Rey, Paris, Le
Robert, 1992, 2 vol.
Furetière : Antoine Furetière,
Dictionnaire universel contenant généralement tous
les mots français (1690), réimp. Paris, Le
Robert, 1978, 3 vol.
Gradus : Bernard Dupriez, Gradus :
Dictionnaire des procédés littéraires,
Paris, UGE (coll. « 10/18 »), 1980.
Grevisse : Maurice Grevisse, le Bon
Usage » : grammaire française, Gembloux
et Paris, Duculot et Hatier, 8e édition revue, 3e tirage,
1964.
Littré : Émile Littré,
Dictionnaire de la langue française, 4 vol.,
1859-1712, supplément, 1717, Paris, Gallimard et Hachette,
1957-1960, 7 vol.
Petit Littré : Émile
Littré, Abrégé du Dictionnaire de la langue
française par A. Beaujean, Paris, Gallimard et Hachette,
1959.
Petit Robert : Dictionnaire
alphébétique et analogique de la langue
française, Paris, 1967.
— Instruments de recherche sur l'internet
Gallica : Bibliothèque numérique
de la Bibliothèque Nationale de France
< gallica.bnf.fr >.
RLG : Google, Recherche avancée de livre
< books.googleRLG.france >.
TLF : Archives du Trésor de la langue
française, sous la direction de Paul Imbs,
« American and French Research on the Treasury of the
French Language », University of Chicago (department of
Romance Languages and Literatures), courrier électronique,
a/s Mark Olsen : mark@gide.uchicago.edu.
Lorsque les abréviations ne sont pas de
mise, on trouve simplement le nom de l'auteur, sans son
prénom (Bachelard, Blanchot, etc.).
Academia,
Aguirre,
Alonso,
Álvarez,
Arenas,
Baeza,
B 1869,
Bénac,
Besnier,
Brasileo,
Cantera (Trives et Heras Díez)
Clave,
Comet,
Corominas,
DELF,
DGLF,
DHLF,
Ducasse,
Durvan,
Espasa,
Ferrel,
Gallica,
Furetière,
Garnier,
Goldenstein,
Gómez,
Gradus
Grevisse,
Jorge Chaparro,
José Corti,
Juin,
Justo,
Knight
Littré,
Lykiard,
Margoni,
Marí,
Masson de Gay,
Méndez,
MSC,
P 1868,
P 1869,
P 1870 I,
P 1870 II,
Pariente-C ou
Pariente-P (ou simplement Pariente s'il n'y a
pas d'ambiguïté),
Pedrolo,
Pellegrini,
Petit Littré,
Petit Robert,
Piège,
Planeta,
Pléiade (pour Pléiade I),
Précis,
Ripoll,
RLG,
Saad,
Saillet,
Saillet, LdP, 1963,
Saturne,
Sellier,
Serrat,
Steinmetz (GF),
Steinmetz (LdP),
Steinmetz (Pléiade II),
Table Ronde,
TLF,
Venturini,
Viguié,
Visage
Walzer,
Werham.
Voir aussi la Table des exposants
On trouvera ci-dessous, au fur et à
mesure qu'elles seront
utilisées, dans l'ordre alphabétique des auteurs, les
oeuvres et les études citées dans ce travail. Les
références à ces articles et à ces
ouvrages se font simplement par le nom de l'auteur (et la date de
publication s'il faut distinguer plusieurs ouvrages d'un même
auteur), suivis du numéro de la page, le tout entre
parenthèses. Par exemple : (Bonnet, p. 610).
BACHELARD, Gaston, Lautréamont, Paris, José
Corti, 1939, nouvelle édition, 1986, 158 p.
BLANCHOT, Maurice, Lautréamont et Sade, Paris,
Minuit, 1949, 1963, 188 p.
BONNET, Marguerite, 1964, « Lautréamont et
Michelet » Revue d'histoire de la littérature
française, vol. 1964, no 4, oct.-déc.,
p. 605-622.
CAPRETZ, Jean-Pierre, Quelques sources de
Lautréamont, thèse de doctorat, Paris, Sorbonne,
1950, 220 p. J'ai pu lire la thèse à Paris, au
printemps 2008, et j'ai tout de suite compris qu'il s'agit d'un
travail très important pour la présente
édition. Il est d'autant plus désespérant que
cet ouvrage ne soit pas encore publié qu'on y trouve,
à
l'occasion d'une étude des sources, une très
originale analyse thématique de l'oeuvre. Il ne fait pas de
doute, bien entendu, qu'en un demi-siècle on ait
trouvé bien d'autres sources, mais celles
répertoriées par J.-P. Capretz n'ont pas toutes
été retenues par la recherche — comme on le
voit strophe 2.8, n. (2) —,
tandis qu'elles n'ont pas non plus donné lieu à une
analyse critique précise, faute de pouvoir être
consultées facilement.
Je possède, personnellement, une
version pdf de la thèse. Et un de mes amis en
possède une version word. J'ai pris contact avec monsieur
Capretz en 2008, mais il refuse obstinément qu'on
réédite sa thèse. Il faut dire qu'il est
conforté dans sa décision par des historiens et des
biographes qui n'ont aucune idée de l'importance de cette
thèse, à sa date comme aujourd'hui encore, dans le
domaine des études de sources et qui ne peuvent donc
pas comprendre sa place dans le domaine des études
littéraires. L'ouvrage de Jean-Pierre Capretz, tout
inédit qu'il soit, compte parmi les grandes oeuvres
critiques sur Isidore Ducasse.
CARADEC, François, 1975, Isidore Ducasse, comte de
Lautréamont, Paris, Gallimard (coll.
« Idées »), 283 p.
—— C'est la réédition courante (celle que
je cite) du bel ouvrage illustré d'un cahier de six folios
paru cinq ans plus tôt à la Table ronde (coll.
« Les vies perpendiculaires »), en 1970,
264 p.
CHARLES, Michel, 1971, « Éléments d'une
rhétorique d'Isidore Ducasse »,la Nouvelle
Revue française, no 217, p. 76-87.
—, 1977 « La catégorie de
l'illisible », Rhétorique de la lecture,
Paris, Seuil, 303 p., p. 13-31.
DAVID, Sylvain-Christian, « Un cygne en
été », les Cahiers
Lautréamont, nos 94-95 (2010), p. 3-38. Le
début de l'article complète la recherche de quelques
collages des « beaux comme ». Voir notamment
celui du vice de conformation congénital, strophe 6.6,
n. (3), section (1).
DURAND-DESSERT, Liliane, « Une source de
Lautréamont : Cyrano de Bergerac »,
Cahiers Lautréamont, nos 27-28 (1993),
p. 99-109. — L'étude de L. Durand-Dessert prouve
d'elle-même, hors de tout doute, qu'Isidore Ducasse n'a
jamais lu Cyrano de Bergerac ou que, pour le moins, son oeuvre ne
compte pas parmi ses sources. Voir la n. (14) de la strophe 1.11.
FAURISSON, Robert, 1971, « Les divertissements
d'Isidore », la Nouvelle Revue française,
no 217, p. 67-75.
—, 1972, A-t-on lu Lautréamont ?, Paris,
Gallimard, 436 p.
GOLDENSTEIN, Jean-Pierre, « D'un
piège à rats perpétuel : contribution
à la relance numérique des études
maldororiennes » (abrégé :
Piège), Histoires littéraires, no 50,
avril-juin 2012, p. 43-56; texte intégral sur
< WordPress.com >).
GÓMEZ HERMOSILLA, D. Josef, 1826, Arte de hablar en prosa
y verso, Madrid, Imprenta Real, 2 vol. Ce manuel national
d'Espagne pour les Humanités est un aménagement de la
rhétorique classique qu'on traduit d'abord simplement des
manuels latins, comme les Elementa artis dicendi seu
Institutiones Rhetoricae du jésuite Dominicus de
Colonia, par exemple. C'est l'édition originale de 1826 que
j'ai consultée. Celle d'Isidore Ducasse devait être
celle-ci :
—, Arte de hablar en prosa y verso, nueva
edición, aumentada con muchas e importantes notas y
observaciones por D. Vicente Salvá, Paris, Livrería
de Garbier Hermanos, 2 vol., 1853 et 1856.
GUYARD, Marius-François, « Lautréamont et
Lamartine », Travaux de linguistique et de
littérature, Strasbourg, Centre de philologie et de
littérature romanes, III, 2 (1965), repris dans
« Un héritier rebelle de Lamartine :
Lautréamont », Actes du congrès des
Secondes Journées européennes d'études
lamartiniennes, 18-20 septembre 1965, Mâcon, 1966.
JEAN, Marcel, et Arpad Mezei, 1947, « les Chants de
Maldoror » : essai sur Lautréamont et son
oeuvre, suivi de notes et de pièces justificatives,
Paris, Nizet, 224 p.
—, commentaires de l'oeuvre complète dans, Isidore
Ducasse, comte de Lautréamont, OEuvres
complètes, commentée par Marcel Jean et Arpad
Mezei, Paris, Eric Losfeld (coll. « Le terrain
vague »), 1971, 416 p. Beau petit livre fort
curieux, qui consiste à entremêler l'oeuvre
poétique de Ducasse (en noir) et la synthèse des
essais mis à jour des deux commentateurs (imprimés en
couleur ocre).
LAFLÈCHE, Guy, 1996, « Quelques poils de la
moustache de Lautréamont », Cahiers
Lautréamont, nos 37-38, et Du Lérot,
p. 81-98. Simple présentation du premier état
du présent travail.
—, 2005, « L'hispanisme des Chants de
Maldoror », la Littérature Maldoror,
Paris, Cahiers Lautréamont nos 81-82, p. 65-74.
Évaluation des formes de l'hispanisme dans la vie et
l'oeuvre de Ducasse, à partir du travail en cours.
LASSALLE, Jean-Pierre, interventions, série de notes et
nombreuses hypothèses d'ordre linguistique dans les oeuvres
d'Isidore Ducasse au fil des Cahiers Lautréamont.
Voir par exemple : strophe 1.14, n. (i) (acarus sarcopte). D'autres de ses
interventions se trouvent dans les Cahiers d'Occitanie
(inaccessibles à Montréal); c'est là qu'il a
révélé la source du nom d'Aghone, nom de lieu
et de plume de Justine Lacroix qui signe quelques-uns de ses romans
du nom de Mie d'Aghonne (avec deux « n »).
Voir l'apparition du personnage à la strophe 6.7; cf.
n. (10).
LEFRÈRE, Jean-Jacques, 1977, le Visage
de Lautréamont, Paris, Horay, 199 p.
—, 1998, Isidore Ducasse, auteur des
« Chants de Maldoror par le comte de
Lautréamont », Paris, Fayard, 687 p.
—, 2008, Lautréamont, Paris, Flammarion,
223 p. 22 × 27 cm. - C'est la biographie d'Isidore
Ducasse en images, documents graphiques et photographies.
LEROUGE, Siméon, « Ducasse, lecteur de
Théodore
Pavie », Cahiers Lautréamont, nouv.
série, no 1 (2019),
p. 153-163. — Il est peu probable que l'épisode
de la chasse aux nègres marrons, strophe 4.3, viennent de
l'article étudié de T. Pavie; cf. n. (5).
MONEGAL, Emir Rodríguez, 1986, « Isidoro Ducasse,
lector del barroco español », Revista
Iberoamericana, Pittsburg, vol. 52, no 135-136,
p. 333-360.
MONEGAL, Emir Rodríguez, et Leyla Perrone-Moisés,
1983a, « Lautréamont español »,
Vuelta, vol. 7, no 79-80, Mexico, juin-juillet,
p. 4-14 et 30-33.
—, 1983b, « Isidore Ducasse et la rhétorique
espagnole », Poétique, no 55, Paris,
septembre, p.351-377.
—, 1995, Lautréamont austral,
Montevidéo, Brecha, 128 p.; Lautréamont,
l'identité culturelle : double culture et bilinguisme
chez Isidore Ducasse, Paris, L'Harmattan, 2002, 106 p. (je
ne connais pas le traducteur de l'ouvrage que je n'ai pas vu
encore).
PIERSSENS, Michel, « Le champ des sciences »,
Cahiers Lautréamont,
nos 31-32,
1994, p. 175-189. Cf. strophe 5.2, note préliminaire.
SAILLET, Maurice, les Inventeurs de
Maldoror, préface de Jean-Jacques Lefrère, Paris,
Le temps qu'il fait, 1992, 155 p. — Après les
« inventeurs de Maldoror » (tout remarquables
qu'ils soient parfois, souvent), M. Saillet est le premier
biographe d'« Isidore Ducasse », le
précurseur génial de Caradec et de Lefrère.
SELLIER, Philippe,
« Lautréamont et la
bible : introduction à une recherche », RHLF,
mai-juin 1974, p. 402-418.
Lorsque l'auteur écrit que
« Lautréamont ne se rapporte presque jamais
à des versets précis » (p. 403), le
premier des deux adverbes que je souligne est de trop. L'article
fait de lui-même la démonstration qu'on ne trouve
aucun rapprochement textuel entre les Chants et l'ancien ou le
nouveau Testament. Cf. strophe 3.5, n. (1) et n. (6).
VIROUX, Maurice, « Lautréamont et le Dr
Chenu », Mercure de France, 1er déc. 1952,
p. 632-642.
Addenda
Sur la situation socio-politique au rio de la
Plata en 1867 et 1868, voir la bibliographie de la
strophe 1.14.
L'analyse des sources d'inspiration du Chant
1 montre qu'il
y a trois et seulement trois sources littéraires fondatrices
des Chants de Maldoror. Il s'agit de l'Enfer de
Dante, du Paradis perdu de Milton et des oeuvres de Byron.
On trouve la synthèse de ces conclusions dans les Sources d'inspiration des
« Chants de Maldoror ».
Les sources textuelles
énumérées ici sont de trois ordres qu'on ne
saurait confondre. D'abord les sources d'inspiration fondatrices
qui viennent d'être désignées. Leur influence
se développe tout au long de l'oeuvre, alors qu'elles ne
sont plus citées ni même directement
évoquées : c'est le Dante, le Milton et le
Byron de Ducasse qui se déploient sur les chants suivants.
Voir le cas explicite de la strophe 4.4, dont la
« source » est... le Chant premier; cf.
n. (2) et suiv. Viennent ensuite
les sources d'inspiration ponctuelles, dont l'influence se
circonscrit à une ou, ici et là, à quelques
strophes dispersées : Baudelaire, Lamartine, Musset ou
encore, Notre-Dame de Paris ou Melmot. Ces sources
peuvent être dites ponctuelles non seulement parce que leur
influence se limite à des strophes isolées, mais
également parce qu'elles manifestent ainsi des lectures bien
plus qu'une culture littéraire, plusieurs de ces oeuvres
étant des souvenirs du lycée. Il faut ranger
à part, pour finir, les extraits pris au hasard, au hasard
de lectures de journaux, de revues ou de manuels, si ce n'est de
hasard tout court, comme c'est le cas des collages des comparaisons
de cadavres exquis, notamment ceux de l'embrayeur « beau
comme » qui signale explicitement la citation. Dans ce
troisième cas, on ne parle pas de source, mais
d'origine : c'est l'origine d'un collage ou d'un
emprunt.
Alors que l'analyse en est actuellement au
Chant 6, il apparaît que les sources
dont on peut faire la preuve textuelle sont, somme
toute, peu nombreuses. Et c'est tout à fait normal.
À peine sorti du collège, apprenti écrivain,
Isidore Ducasse n'a évidemment pas une longue et vaste
culture littéraire.
Surtout, une seule et unique est
hispanique. Il s'agit du Matadero d'Esteban
Echeverría,
source d'ailleurs inconnue des ducassologues jusqu'à
maintenant.
Il faut dire que les chercheurs n'ont toujours
pas accès facilement à la thèse de Jean-Pierre
Capretz, ouvrage fondateur dans le domaine de la
« critique des sources », puisqu'elle n'a
jamais été publiée. C'est évidemment
un excellent indice du piètre niveau de la recherche
scientifique sur l'oeuvre d'Isidore Ducasse dans le domaine des
études littéraires. Heureusement que les
études historiques et biographiques sur le personnage
« Isidore Ducasse » n'en sont plus aux
balbutiements. Mais peut-être fallait-il une pause
après les travaux de Bachelard et de Blanchot, une pause
propre à examiner les documents biographiques, avant de se
remettre sérieusement à l'étude
littéraire. Cela devrait commencer tout simplement par
l'étude des sources.
On en trouvera un premier inventaire
ci-dessous,
tandis que l'analyse critique se trouve au fil des notes
de l'édition des strophes. Il apparaît pour
l'instant, bien que ce ne soit qu'une hypothèse, que les
sources littéraires seront de moins en moins nombreuses dans
la suite des cinq premiers chants, pour revenir en force au
chant 6 (avec le roman populaire français, et c'est
là qu'on trouve l'influence du Matadero). Tandis
qu'elles seront omniprésentes dans les
Poésies. Bref, les sources littéraires
suivraient à peu près la courbe des noms propres.
*** (Anonyme), « Ballade, imité de
Mürgrer : Risette », la Jeunesse
(Paris), no 3, 1er août 1868. Source unique de la
strophe 3.2 (qui ne doit rien à Sade).
Almanach prophétique,
Paris, Henri Plon, 1869, p. [484]. Publicité du piège à rats perpétuel,
collage de la strophe 6.3 avec l'embrayeur beau comme. Cf. strophe
6.3, n. (5), no 3.
BAUDELAIRE, Charles, les Fleurs du mal, 1857, 1861 et 1868,
édition d'Antoine Adam, Paris, Garnier, 1961 :
« Au lecteur » (1.2; voir aussi
1.9,
n. 20), « L'homme et
la mer » (1.9),
« Les métamorphoses du vampire »
(à l'incipit de 3.5) et
« Un voyage à Cythère », moteur
de la strophe 4.3, cf. n. (1).
——, « Richard Wagner et Tannhäusser
à Paris », Paris, Dentu, puis Lévy, 1868.
Source de l'évocation de Lohengrin en
2.3.
BLAVET, Émile, « Faits
divers », le Figaro du 12 septembre 1868,
p. 3. Le « fait divers » recopié
à la strophe 5.2 que J. J. Lefrère a retrouvé;
cf. n. (5).
BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, Henri, Paul et Virginie (1787).
Voir, par exemple, Paul et Virginie, suivi de la
Chaumière indienne, du Café de surate et
du Voyage à Cordus, suivi d'un Vocabulaire,
nouvelle édition, Paris, Renault, 1845, 356 p. —
Cf. 4.3, n. (5).
BODMER, Charles, Voyage dans l'intérieur de
l'Amérique du nord, voyage du prince Maximilien de
Wied-Neuwied en 1832-1834, Paris, Bertrand, 1840-1843,
3 volumes, vol. 2, 1841, p. 112-113. Là se
trouve la source de la comparaison de l'énorme
culpabilité de Maldoror avec « une montagne de
cornes d'élan élevée par les
Indiens » à la strophe 6.8. Cf. n. (7).
BOITARD, Pierre, « De la démocratie, de la
monarchie
et du gouvernement constitutionnel », Musée des
familles, 2e série,
tome 4, 1846-1847. Note critique reprise dans une phrase de
la strophe 2.10. Voir sa n. (3).
BIBLE. Vague évocation de l'holocauste (Lévitique ou
Nombre, probablement reprise de Chateaubriand) dans une addition de
l'édition en volume de la strophe 1.5 (variante 45), voir la
n. (1). — Il est significatif que
les textes bibliques ne soient jamais cités, utilisés
ou même évoqués de première main dans
les
Chants, alors que le « Petit
Catéchisme » des niñeras d'Uruguay et de
l'enseignement scolaire y soit omniprésent. Voir plus haut,
Philippe Sellier.
BLAKE, William, « The garden of love »
(« Le jardin d'amour »), Songs of
experience, 1794. Songs of innocence and of experience,
Oxford University Press, 1977 (planche 44);
Poèmes, édition et traduction de M. L.
Cazamian, Paris, Aubier-Flammarion, 1968 (p. 148-149). —
Cf. 1.12, n. (9). En revanche,
Blake n'inspire pas la description du couvent de la strophe 3.5,
comme l'a cru P.-O. Walzer : voir la n. (6).
BOISAYMÉ, Jean-Marie-Joseph Du, De la courbe que
décrit un chien en courant après son
maître, Paris, Firmin-Didot, s.d. [1811], 21 p.
L'opuscule se trouve à la BNF, cote VP-3117. Le titre
du mémoire donne le texte d'un collage de la strophe 5.2,
cf. n. (7).
BOUISSON, Étienne-Frédéric, Tribut à
la chirurgie (Montpellier,
Baillière, 1861, t. 2) reproduisant un extrait du
mémoire
« De l'hypospadias et de son traitement
chirurgical ». Cf. 6.6,
n. (3), no 1. Mais, comme on le voit à cette
note, l'origine du collage de Ducasse se trouve dans le Recueil
de rapports sur les progrès des sciences et
des lettres en
France : rapport sur les progrès de la chirurgie,
Paris, 1867,
768 p., p. 423. Voir plus bas, Charles Denonvillier.
BUFFON, OEuvres complètes, Paris, Furne. —
L'ouvrage ne semble pas utilisé de première
main. Voir en particulier la strophe 2.9
BYRON, George Gordon, the Works of Lord Byron, Wordsworth
Editions (coll. « The Wordsworth Poetry
Library »), 1994. Isidore Ducasse pouvait lire l'oeuvre
complète de Byron dans quatre traductions fraçaises
(cf. la note (4) de la strophe 1.8),
dont celles d'Amédée Pichot (continuée par
Eusèbe de Salle), de Paulin Paris, de Benjamin Laroche.
Sans en avoir la preuve encore, il semble bien que cette
dernière soit celle de Ducasse. Voici les oeuvres de Byron
cités ou utilisées dans les Chants, au fur et
à mesure que les identifie l'édition critique.
——, Manfred (1817), trad. de Benjamin Laroche,
Paris, Hachette, vol. 3 (édition
consultée : 1875), p. 1-37. — Le vocabulaire
de la strophe 1.7
provient du drame de Byron, tandis que son
influence sur le portrait de « Maldoror » est
nette et constante à partir de la strophe suivante,
1.8. — Le drame poétique
sera omniprésent par la suite. La source sera d'abord celle
de l'édition portative de Laroche (1.7, 1.8), pour
être ensuite celle de Paulin Paris. Voir l'état
actuel de la question à la strophe 3.1, inspirée de
la toute première scène du drame poétique,
n. (5).
——, le Pèlerinage de Childe-Harold livre
IV (ce sont les dernières stances du poème qui
inspirent l'Ode à l'océan, strophe 1.9), trad.
Benjamin Laroche, vol. 1, Paris, Hachette, 1873, notamment
p. 440-443. — Inspire textuellement la
célèbre strophe de l'océan,
1.9.
——, « Au duc Dorset » (1805),
Hours of idleness (Heures de paresse), au
début du recueil, trad. B. Laroche, vol. 1, Paris,
Hachette, 1873, p. 15. — Ouverture de la srophe de
l'Océan, 1.9 : cf. n.
(28).
CHENU, Jean-Charles (1808-1879), Encyclopédie d'histoire
naturelle ou Traité complet de cette science d'après
les travaux des nauralistes les plus éminents de tous les
pays et de toutes les époques, Buffon, Daubenton,
Lacépède, Cuvier... [et autres] : ouvrage
résumant les observations des auteurs anciens et comprenant
toutes les découvertes modernes jusqu'à nos
jours, Paris, Marescq, 1850-1861, 16 vol. — Source,
notamment, de la volée d'étourneaux, 5.1, 5.2.
Puis c'est le collage sur la caroncule du bec du dindon ! 6.6,
n. (3), no 2.
Cf. 1.1.
DANTE, Alighieri, la Divina Commedia, éd. Giuseppe
Villaroel, Milan, Mondari, 3 vol., 1985. Lorsqu'il s'agit de
rendre compte du texte original de Dante, que je cite dans cette
édition courante, je donne la traduction versifiée de
H. Longnon. Lorsqu'il s'agit de faire état du texte source
des Chants de Maldoror, je cite évidemment la
traduction de M. Mesnard, celle utilisée par Ducasse et
qu'il cite textuellement à l'incipit des Chants. Voir le Dante de Ducasse. Évocation de
l'inscription qui surmonte la porte de l'enfer : cf. strophes
3.3, n. (2), et 3.5, n. (6).
—, la Divine Comédie, trad. versifiée
d'Henri Longnon, Paris, Garnier, 1966.
—, la Divine Comédie, trad. en prose par
Jacques-André
Mesnard, Paris, Amyot, 3 vol., 1854-1857.
DENONVILLIER, Charles, et autres : Félix Guyon et
Léon Labbé, rédacteurs, assistants des
auteurs, Recueil de
rapports sur les progrès de la chirurgie,
Ministère de
l'Instruction publique, Paris, Imprimerie impériale, 1867,
768 p., p. 310. Découpe d'un fragment collé
avec l'embrayeur « beau comme ». Cf. strophe
6.3 n. (5), no 2; 6.6, n. (3), no 1.
DESCHAMPS, Émile, « Sombre
Océan », Émile et Antoni Deschamps,
« Bibliothèque choisie » :
Poésies, nouv. éd. revue et
considérablement augmentée, Paris, Delloye, 1841,
p. 168-169. Voir la n. (1) du
chant 1.9.
DES MURS, Marc Athanase Parfait Oeillet, citant le directeur
Guérin Méneville, « Description de quelques
espèces nouvelles d'oiseaux », Revue de
zoologie : Revue et magasin
de zoologie pure et appliquée, Paris,
Société Cuvierrienne, vol. 8, 1845,
p. 208-209. — Origine du « beau
comme » la
rétractilité des serres
des oiseaux rapaces. Voir la n. (5),
no 1, de la strophe 6.3.
DAUDET, Alphonse, ouverture de la première des
« Lettres de mon moulin », le Figaro,
Paris, 16 octobre 1868. — Ducasse démarque un
fragment du texte dans la strophe 2.15 des Chants, comme on le
verra n. (3).
DESCARTES, René, « Le discours de la
méthode », OEuvres et lettres, Paris,
Gallimard (« Bibliothèque de la
Pléiade »), 1953. — La strophe 2.10 est
d'abord inspirée du souvenir de l'ouverture du discours,
tandis que Ducasse retourne au texte dans la finale de la strophe.
Strophe 2.10, n. (3).
DES MURS, M. O., « Description de quelques
espèces nouvelles d'oiseaux », Revue de
zoologie : Revue et magasin
de zoologie pure et appliquée, Paris,
Société Cuvierrienne, vol. 8, 1845,
p. 208-209. — Origine du beau comme
« la
rétractilité des serres
des oiseaux rapaces », à la strophe 6.3; cf.
n. (5), no 1.
ECHEVERRÍA, Esteban, el Matadero, ed. de
M. E. Alvarez, Buenos Aires, Edico, 1969. — Inspire
l'épisode de l'abattoir de la strophe 6.9.
Cf. n. (4).
FOA, Eugénie, « Les
trois Marguerite,
XIIIe siècle » (s. d., avant 1853), dans son
recueil (ou
repris dans ce recueil) de Contes historiques pour jeunes
filles (Paris,
Librairie nationale d'éducation et de
récréation,
rééd. de 1903, 232 p., p. 21-30). Comme on
le voit à son titre, il n'est pas impossible que cette
nouvelle populaire ait pu inspirer le nom des trois soeurs
d'Aghone, à la strophe 6.7. Cf n. (6).
GOETHE, « Le roi des Aulnes », le Faust de
Goethe, suivi du second Faust, trad. Gérard de Nerval,
Paris, Michel Lévy, 1868, rééd. 1883,
troisième édition, p. 316-317. Si ce
poème est la source textuelle de la strophe
1.11, c'est le
Faust qui l'inspire : voir le Goethe
de Ducasse.
HELMHOLZ, Herman von, Théorie physiologique de la
musique
fondée sur l'étude des sensations auditives
(trad. G. Guéroult, 1868). Cf. 6.6, n. (3), no 3.
HUGO, Victor, « La voix de Guernesey » ou
« Mentana », Actes et paroles, 1867,
dans l'OEuvre complète sur Gallica de la BNF. Source
du pygargue roux en
2.2.
——, les Misérables, 1862,
« Paris à
vol de hibou » (tome 4, chap. 13, section 2).
Inspire l'ouverture du roman, au Chant 6, comme on le voit au
vol de la chouette. Cf. 6.3, n. (4). Ces éléments ne sont
pas pris au hasard, comme les emprunts et les collages; ils
impliquent une lecture du roman de Victor Hugo.
——, Notre-Dame de Paris, 1831, éd.
Garnier, 1959. Source de la « fronde humaine »
en 2.5
(puis de la dernière strophe des chants 4 et
6 : 4.8, n. (3) et 6.10, n. (5)). Source de l'expression
« l'homme au
manteau » à la strophe 2.11 : cf. n. (6).
——, les Travailleurs de la mer, 1866. —
Rien ne permet d'affirmer que Ducasse s'inspire de son pulpe dans
la strophe de l'Océan, 1.9; cf. n.
(6).
LA FONTAINE, Jean de, « Le lion devenu vieux »,
Fables, livre 3: 14. C'est le souvenir scolaire qui donne
à la strophe 3.4 (le Créateur ivre) la forme de la
fable. Voir la n. (2).
LAMARTINE, Alphonse de, Méditations poétiques,
Nouvelles Méditations poétiques, suivies de
Poésies diverses, éd. Marius-François
Guyard, Paris, Gallimard (coll.
« Poésie »), 1981. —
Aucun rapprochement textuel n'aura été établi
avant la strophc 2.9, mais il est alors patent, s'agissant d'une
citation littérale détournée : voir les
notes (3) et (4) de la strophe en
question. — Ensuite, la strophe 2.11, voir sa n. (1), s'ouvre sur une parodie de
« La lampe du temple ou L'âme présente
à Dieu » des Harmonies poétiques et
religieuses. On doit encore à J.-L. Steinmetz la source
de la réécrture du fragment de l'hirondelle, 3.2; cf.
n. (3). Cette
réécriture pourrait indiquer que les poèmes de
Lamartine sont des souvenirs de Lycée.
Un long fragment des « Préludes
», tableau guerrier, est
assez précisément « réécrit »
à la strophe 5.5. Cf. n. (8).
LECONTE DE LISLE, Charles Marie, Poèmes antiques,
Paris, Dudoux, 1852. — Cf. la strophe
1.5 : il ne s'agit
pas d'une source, mais d'un texte significatif de ceux que parodie
Ducasse.
LOTZE, Rudolf Hermann, Principes
généraux
de psychologie physiologique, trad. d'Auguste Penjon, Paris,
Germer
Baillière (coll. « Bibliothèque de
philosophie »),
1876, rééd. 1881. — L'ouvrage a paru en
français six ans après les Chants, mais c'est bien sa
pensée qui inpire le développement de la strophe 6.1
sur « le principe spirituel présidant aux
fonctions physiologiques »; cf. n. (2).
MAGARÉ, Francis, « Paris au jour le
jour », Paris, le Figaro, no 140, mardi 19
mai 1868, p. 2. Le portrait d'un Alfred de Musset
ivre mort inspire la fameuse cuite du
Créateur à la strophe 3.4. Cf. n. (1).
Le Magasin pittoresque, « La chasse aux oiseaux de
mer dans les îles Feroe », vol. 16, janvier
1848, p. 43-46. — La chasse aux oiseaux de mer dans les
îles Feroé, strophe
1.12.
MARGUERITTE, Jean-Auguste, « Chasse à l'autruche
dans le Sahra
algérien en 1857 », Journal des chasseurs,
vol. 22,
1857-1858, p. 171-181 et 193-204. — Source de la
comparaison qui ouvre la strophe 4.6, cf. n. (1), mais probablement du thème
même de la strophe, le « cauchemar ».
MATURIN (MATHURIN), Charles-Robert, Melmoth, l'homme errant,
trad. et adaptation de Jean Cohen, Paris, 1821, rééd.
au Club français du livre, 1954. Voir Le
Maturin de Ducasse : Melmoth et Maldoror.
MAURY, Alfred, le Sommeil et les
rêves :
études psychologiques sur ces phénomènes et
les divers
états qui s'y rattachent, Paris, Didier, 1861, 4e
éd. 1878. — Source d'inspiration de la strophe 5.3.
MIE D'AGHONNE, Justine, un des pseudonymes de la romancière
Justine Lacroix, apparaît comme l'origine du prénom
« Aghone » à la strophe 6.7. Voir la
n. (10).
MILTON, John, Paradise lost (1667), édition
d'Alastair Fowler, London et New York, Longman, 1968, 1991,
650 p. — L'oeuvre inspire les Chants dès la
deuxième strophe, 1.2;
elle est citée textuellement
en 6.3 dans la traduction de Chataubriand, cf. n. (7). Voir le Maldoror de Milton. — Le combat de
Maldoror et de l'ange-lampe, strophe 2.11, s'inspire du combat des
anges, cf. n. (5). La strophe 3.5
est inspirée tout entière du catéchisme du
Paradis perdu, tandis que l'entrée en scène de
Satan et son « discours » sont repris du Grand
Puritain : rarement aura-t-on vu Ducasse s'inspirer d'aussi
près du Paradis perdu : cf. n.
(1),
(6),
(13),
(14),
(16) et
(19).
—, le Paradis perdu, traduit et présenté
par Chateaubriand (1836), édition de Robert Ellrodt, Paris,
Gallimard (coll. « Poésie/Gallimard »),
1995. — C'est la traduction en prose qui est la source
textuelle de Ducasse, en prose, tout comme le Dante de
Jacques-André
Mesnard et les oeuvres de Byron.
MUSSET, Alfred de « La nuit de mai » dans
Poésies nouvelles, Poésies
complètes, édition de Maurice Allem, Paris,
Gallimard (coll. « Bibliothèque de la
pléiade »), 1957, p. 308-309. — Le
sacrifice du pélican, strophe
1.12.
NOIR, Louis (pseudonyme de Louis Salmon), le Corsaire aux
cheveux d'or, roman historique inédit, paru en
feuilleton dans le Conteur (revue dont le
titre
était auparavant Journal de la guerre), nos 996-1042,
9 déc. 1868 au 19 mai 1869. Ce sera la désignation
de Maldoror à l'incipit de la strophe 6.9 : cf. la
première note de la strophe, n. (1). Et l'expression sera reprise à
la strophe suivante, parmi ne nombreux autres « faux
indéfinis » : cf. sa n. (i). Jean-Jacques Lefrère reproduit
deux pages de couverture de la revue, illustrant le corsaire en
question, Lefrère, 2008, p. 152).
PONSON DU TERRAIL, Pierre-Alexis, les Exploits de Rocambole,
1859. Source de la « belladone » en
2.1, puis
de la « lanterne du chifonnier » en
2.4.
POUCHET, Félix-Archimède (1800-1872), Zoologie
classique, 1841. — Source de la volée de grues en
1.1. Origine probable de la
désignation du fulgore porte-lanterne en 5.7; cf. n. (8).
— l'Univers : les infiniment grands et les infiniment
petits, Paris, Faguet, 1865, et Hachette, 1872. L'ouvrage ne
semble pas avoir été utilisé par Isidore
Ducasse. Cf.
4.1, n. (2)
et 4.7, n. (8).
REVUE DES DEUX MONDES. Les informations reprises ou
recopiées de la Revue des deux mondes doivent
être regroupées, ne s'agissant pas de sources
personnalisées. Au contraire, ces articles retenues par
Ducasse sont très représentatifs de sa
curiosité pour la vulgarisation scientifique, comme cela est
très significatif de l'adolescence et du début de
l'âge adulte. Cela ne fait pas de notre auteur un
« scientifique », bien entendu. On voit qu'il
a compulsé d'anciens numéros, mais le tout dernier
vient à peine de paraître.
— Désiré Roulin, chroniques d'histoire
naturelle, « Les
nymphéacées. Le lotus sacré. - L'euryale
féroce. - Le
vittoria regina.- Le panocco de l'Arkansas », 15
décembre 1839. — De là se trouve extrait le
premier
collage des « beaux comme »..., celui des
squelettes qui effeuillent « des
panoccos de l'Arkansas ». —Strophe 4.5,
n. (3).
— Désiré Roulin, chronique d'histoire
naturelle, « Les pluies de crapauds », 15
décembre 1835,
p. 159-209. Strophe 4.7, n. (2).
— Edgar Saveney, « La physiologie française
et M. Claude Bernard », 1er juillet 1868,
p. 120-153. Strophe 5.1, n. (5).
ROBINSON, Emma, Whitefriars ou Libertins et conspirateurs,
« roman anglais » traduit par Édouard
Scheffter, Paris, Hachette, 1858, 527 p., p. 165.
— Ducasse démarque inopinément une phrase du
roman (prise au milieu du chap. 22, « La maison
hantée ») à titre de comparaison au
début de la strophe 4.1. On trouve le fragment, n. (1).
L'« utilisation » de ce
roman populaire dans les Chants est une énigme. L'extrait
qu'on en trouve ici, à l'ouverture de la strophe 4.1, est un
collage, mais Ducasse n'a pas ouvert le roman au hasard, page 165,
au moment où Mervyn va entrer dans le repaire de Blood. De
ce roman viendra le nom du fameux personage du Chant VI,
Mervyn, « ce fils de la blonde Angleterre »
(p. 290: 8), qui n'a par
ailleurs absolument aucun rapport
avec le héros du roman. Or, lu de la première
à la dernière ligne, il est certain que ce roman n'a
exercé absolument aucune influence sur la rédaction
des Chants. Pourtant, en retenir le souvenir précis d'un
passage de deux lignes et le nom propre d'un de ses personnages, ce
n'est pas rien. Je propose de mettre le petit roman d'aventures
historiques au compte des « lectures de
jeunesse » d'Isidore Ducasse, lorsqu'il était au
lycée.
ROSE, Henri, Traité complet de chimie analytique
(édition française originale), vol. 1, 1859,
1063 p., p. 773. — C'est peut-être
là, dans ce
très gros ouvrage, qu'Isidore Ducasse a pigé sa
comparaison sur la rencontre de l'allumette et de l'oxygène
sur sa table de travail en cours de rédaction de la strophe
4.3 des Chants. Cf. n. (6).
ROULIN, Désiré, voir REVUE DES DEUX MONDES.
SAVENEY, Edgar, voir REVUE DES DEUX MONDES.
SHAKESPEARE, William, la Tragédie de Hamlet, prince du
Danemark, édition et traduction de Jules Derocquigny,
Paris, Les Belles Lettres (coll.
« Shakespeare »), 1936. — Le fossoyeur de
la strophe 1.12.
Snégourotchka, « la Fille de
neige » est le titre d'un conte folklorique russe. Ce
sera la désignation de la femme du commodore à la
dernière strophe : 6.10,
n. (12).
TARDIEU, Ambroise, Étude médico légale sur
les attentats aux moeurs, Paris, Baillière, 1857 et
suiv.
— Cf. strophe 5.5, n. (3).
THOMSON, James, un ouvrage ou un article paru à Paris, entre
1856 et 1869, peut-être dans Physis entre 1867 et
1869. Aux Ducassiens parisiens ou en séjour à Paris
de trouver la référence précise à
l'acanthophorus serraticornis ! Cf. 4.3, n. (3).
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