El bozo

Bibliographie
Liste des sigles et des abréviations


  1. Éditions originales
  2. Rééditions et réimpressions utilisées
  3. Traductions en espagnol
  4. Traductions en catalan
  5. Autres traductions utilisées
  6. Dictionnaires de la langue espagnole
  7. Dictionnaires de la langue française
  8. Liste alphabétique des abréviations
  9. Études utilisées et citées
  10. Liste des sources textuelles avérées

1. Éditions originales

P 1868 (Paris, 1868) : première édition du Chant I. — ***, les Chants de Maldoror — Chant premier, Paris, Balitout, Questroy et Cie, 1868, 31 p.

B 1869 (Bordeaux, 1869) : deuxième édition du Chant I. — ***, « Les chants de Maldoror — Chant premier », dans Parfums de l'âme, poésies, collection « Littérature contemporaine (deuxième série) », recueil publié par Évariste Carrance, Bordeaux, A.-R. Chaynes, 1869, p. 30-65.

P 1869 (Paris, 1869) : troisième édition du Chant I et première édition des cinq autres chants — le comte de Lautréamont, les Chants de Maldoror, chants I à VI, Paris, s.é. (imprimerie A. Lacroix, Verboeckhoven et Cie à Bruxelles), 1869, 332 p.

P 1870 I (Paris, 1870, vol. I) : premier fascicule des Poésies — Isidore Ducasse, Poésies, I, Paris, Journaux politiques et littéraires, Librairie Gabrie, 1870, 16 p.

P 1870 II (Paris, 1870, vol. II) : second fascicule des Poésies. — Poésies, II, Paris, Journaux politiques et littéraires, Librairie Gabrie, 1870, 16 p.

2. Rééditions et réimpressions utilisées

Besnier : Patrick Besnier éditeur, Isidore Ducasse, comte de Lautréamont, les Chants de Maldoror, Poésies et Lettres, Paris, Librairie générale française (coll. « Le Livre de poche classique », 1992.

Bonnet : Marguerite Bonnet, éditrice, Isidore Ducasse, comte de Lautréamont, OEuvres complètes, Paris, Flammarion, coll. « GF », 1969. — « On a pris le parti de ne corriger le texte qu'avec circonspection... » (p. 39). Corrections on ne peut plus pertinentes, en tout cas, à la strophe 5.3 : cf. n. (k).

Goldenstein : Jean-Pierre Goldenstein éditeur, Lautréamont, les Chants de Maldoror et Isidore Ducasse, Poésies, Paris, Presses Pocket (coll. « Lire et voir les classiques »), 1992. Rééd. légèrement augmentée d'une rubrique scolaire, « Au fil du texte », 1999, p. i-xii insérées p. 290/291).

José Corti : Comte de Lautréamont / Isidore Ducasse, OEuvres complètes, avec les préfaces de L. Genonceaux, R. de Gourmont, Ed. Jaloux, A. Breton, Ph. Soupault, J. Gracq, R. Callois et M. Blanchot, Paris, José Corti, 1953, réimp. 1991.

Juin : Hubert Juin éditeur, Isidore Ducasse comte de Lautréamont, OEuvres complètes, Paris, Gallimard (coll. « Poésies »), 1973.

Saillet, LdP, 1963 : Maurice Saillet, éditeur, Isidore Ducasse, OEuvres complètes : les Chants de Maldoror par le comte de Lautréamont, Poésies, Lettres, Paris, Le livre de poche, 1963, 448 p. — Première (et seule) édition modernisant radicalement la graphie des textes. La préface ou l'introduction, « Notes pour une vie d'Isidore Ducasse et de ses écrrits » (p. 7-32) aura été un événement.

Sellier : Philippe Sellier éditeur, Lautréamont, les Chants de Maldoror, Poésies, Lettres (oeuvres complètes), Paris, Bordas, 1970, 256 p.

Steinmetz (GF) : Jean-Luc Steinmetz éditeur, Isidore Ducasse, le comte de Lautréamont, les Chants de Maldoror, Poésies I et II, Correspondance, Paris, Flammarion (coll. « GF-Flammarion »), 1990.

Steinmetz (LdP) : ——, Lautréamont, les Chants de Maldoror, suivis de Poésies I et II, Lettres, Paris, Le livre de poche classique, 2001.

Steinmetz (Pléiade II) : ——, Lautréamont, OEuvres complètes, Paris, Gallimard (coll. « Bibliothèque de la pléiade »), 2009, lii-795 p.

Table Ronde : Isidore Ducasse comte de Lautréamont, OEuvres complètes, fac-similés des éditions originales, introduction par Hubert Juin, Paris, La Table Ronde, 1970.

Walzer (je précise parfois : Pléiade, qu'il ne faut pas confondre avec Pléiade II, soit l'édition de J.-L. Steinmetz en 2009) : Pierre-Olivier Walzer éditeur, Lautréamont et Germain Nouveau, OEuvres complètes, Paris, Gallimard (coll. « Bibliothèque de la Pléiade »), 1970, rééd. 1988. — Il s'agit de la seule et unique édition critique parue à ce jour (en attendant que celle que vous avez sous les yeux ne soit achevée et qui sera la deuxième).

3. Traductions en espagnol

Aguirre : Isidore Ducasse, conde de Lautréamont, « Primer canto : [IX] », Raúl Gustavo Aguirre, prologue, traductions et notes, Poetas franceses contemporaneos (de Baudelaire a nuestros días), Buenos Aires, Ediciones Librerías Fausto, 1974, 399 pág., pág. 87-98, édition bilingue de la strophe 1.9, traduction originale.

Alonso : Ana Alonso, prologue et traduction, los Cantos de Maldoror, conde de Lautréamont (Isidore Ducasse), Madrid, Visos, 1997, 260 pág.

Álverez : Manuel Álvarez Ortega, traduction de l'oeuvre complète : Lautréamont, Obra completa, edición bilingüe, prólogo Maurice Saillet, Madrid, Ediciones Akal (colección « Akal bolsillo », no 129), 1988, 654 pág.

Arenas : Braulio Arenas, traducteur, Poesias, Prefacio a un libro futuro, conde de Lautréamont (Isidore Ducasse), Buenos Aires, Editorial Poseidón, colección « Perseo », 1945 [cf. Pariente-C, pág. 280].

Baeza : Ricardo Baeza, traduction du Chant I (vraisemblablement des strophes 4 à 14) : « Los Cantos de Maldoror », por el conde de Lautréamont, Prometeo (Madrid), vol. 2, no 9, juillet 1909, pág. 68-78 [cf. Pariente-C, pág. 280].

Brasileo : Brasileo Acuña, José, traduction du Chant premier des Chants de Maldoror dans Tres simbolistas franceses y ossian, San Rosé (Publicaciones de la Universidad de Costa Rica, serie « Literatura y arte », no 15), 1974, 129 pág., pág. 63-87.

Comet : César A. Comet, traduction de « Poésies I » sous le titre « Contra el arte malsano », por Isidoro Ducasse, Cervantes (Madrid), juin 1919, p. 105-123.

Ferrel : José Ferrel, traduction des « Poésies » : « Poesias », El Hijo prodigo (Méjico), vol. 1, no 6, septembre 1943; réédition récente au « Breve Fondo Editorial » (Mexico), 1999 [communication d'Ángel Pariente].

Gómez : los Cantos de Maldoror por el conde de Lautréamont, traducción de Julio Gómez de la Serna, prólogo de Ramón Gómez de la Serna, Madrid, Biblioteca Nueva (colección « Extranjera »), s.d. [1920], 256 pág.

Justo : Lautréamont, Poesías y cartas, traducción, prólogo y notas de Luis Justo, Buenos Aires, Marymar Ediciones, 1977 [communication d'Ágel Pariente].

Méndez : los Cantos de Maldoror, Poesías, introducción de Luis A. de Villena, traducción de Carlos R. Méndez, Madrid, Editorial Gredos (coll. « Biblioteca universal Gredos »), 2004, 343 pág.

MSC : Manuel Serrat Crespo, los Cantos de Maldoror, prólogo de Ruy Câmara, Barcelona, La otra orilla (Grupo Editorial Norma), 2007, 253 pág.

Pariente-P : Poesías, traduction, prologue et notes d'Ágel Pariente, édition bilingue des poésies, Sevilla, Renacimiento, 1998, 115 pág.

Pariente-C : los Cantos de Maldoror, traducción, prólogo y notas de Ágel Pariente, Valencia, Editorial Pre-Textos (colección « La cruz del sur »), 2000, 289 pág.

Pellegrini : Conde de Lautréamont (Isidore Ducasse), Obras completas : los Cantos de Maldoror, Poesías, cartas, introducción, traducción y notas de Aldo Pellegrini, Buenos Aires, Ediciones « BOA », 1964, 308 p. (l'introduction est datée du 30 mars 1964). Réédition : los Cantos de Maldoror y otros textos [l'oeuvre complète], Barcelone, Barral, 1970, 311 p. Réédition partielle : los Cantos de Maldoror, Mexico, Premia Editora (coll. « La nave de los locos »), 1978, 1978 (sic), 1979, 212 p. J'ai longtemps utilisé la réédition partielle suivante : Conde de Lautréamont, Cantos de Maldoror, México, Ediciones Coyoacán (colección « Reino imaginario », no 30), 1994, 202 pág. Nous avons maintenant la nouvelle édition argentine : Conde de Lautréamont (Isidore Ducasse), Obras completas : los Cantos de Maldoror, poesías, cartas, traduccón y prólogo de Aldo Pellegrini, Buenos Aires, Argonauta, 2007, 315 p. (le copyright indique que l'Editorial Argonauta a édité l'ouvrage à Barcelone en 1978, 1979 et 1986; l'achevé d'imprimer se lit ainsi : « Esta nueva edición de las Obras completas del Conde de Lautréamont, el montevideano, se terminó de imprimir en Buenos Aires "la reina del sur" en el mes de marzo 2007, en Gráfica MPS, Santiago del Estero 338 - Gerli »).

Saad : Lautréamont, los Cantos de Maldoror, selección y traducción de Gabriel Saad, Montevideo y Buenos Aires, Centro editor de America latina (colección « Biblioteca uruguaya fundamental »), 1969 (impreso en la Argentina : achevé d'imprimer du 27 février), 93 pág.

Serrat : Lautréamont, los Cantos de Maldoror, introduction, traduction et notes de Manuel Serrat Crespo, 1988, segunda edición, Madrid, Cátedra (coll. « Letras universales », no 89), 1995. Réimpression photogtaphique, México, Red Editorial Iberoamericana, 1991, 327 pág. — Serrat, ed. Norma : Los Cantos de Maldoror, prólogo de Ruy Câmara, Barcelone, Norma (coll. « La otra orilla »), 2007, 253 p. (oeuvre de création, la traduction de Manuel Serrat Crespo rend par des idiotismes et gallicismes les hispanismes de l'oeuvre française).

Viguié : Isidore Ducasse, conde de Lautréamont, los Cantos de Maldoror, prólogo de Ramón Gómez de la Serna, traducción de Julio Gómez de la Serna, completada por Manuel Serrat [Crespo] y Henriette Viguié, Barcelona, Mateu, 1970, 2a edición, Barcelona, Editorial Labor : Las Ediciones Liberales (colección « Maldoror », no 1), 1974, 277 pág. — C'est l'édition utilisée dans le présent travail. — Réédition, Madrid, Guadarrama (colección « Punto Omega », sección « Narrativa », no 264), 1982, 275 pág. [Il s'agit de la réédition de la traduction des frères Gómez répertoriée plus haut (cf. Gómez), complétée par les traductions de Manuel Serrat Crespo et d'Henriette Viguié pour les quatorze strophes soustraites dans la traduction de 1920).

Venturini : Aurora Venturini, Cantos de Maldoror (Satánica Trinidad), [Madrid ?], Quinqué Ediciones, 2007 [Communication d'Ana Alonso : je ne connais pas encore cette traduction].

Étude des traductions en espagnol

Ana Alonso, Ágel Pariente, Gabriel Saad et Manuel Serrat Crespo, avec Norberto Gimelfarb, « Traduire Lautréamont » (table ronde), Lautréamont : l'autre de la littérature, Paris, Cahiers Lautréamont, vol. 77-80, et Du Lérot, 2007, p. 235-247.

Bernard Barrère, « Les Chants de Maldoror en version espagnole », Cahiers Lautréamont, nos 31-32, Du Lérot, 1994, p. 287-303. — L'auteur départage le travail des deux frères Gómez de la Serna, celui de Julio, le traducteur, et celui de Ramón, l'éditeur, dont il évalue les activités inaugurales dans la diffusion des Chants en Espagne. Il analyse aussi très judicieusement le rapport entre le très long prologue qu'il signe en tête de la traduction et la fameuse soustration de quatorze strophes, écartant l'autocensure au profit de la promotion de l'oeuvre que constitue son prologue. L'auteur analyse également l'édition de la traduction de cinq strophes du Chant premier par Ricardo Baeza dans sa revue Prometeo dès 1909.

Zoraida Carandell, « Traduire le souffle : los Cantos de Maldoror, par Julio de la Serna », dans Traduire pour l'oreille : versions espagnoles de la prose et du théâtre français (1890-1930), éd. Z. Carandell, Paris, Presses Sorbonne nouvelle, 2014, 196 p., p. 163-184. — Étude thématique du « souffle » et analyse stylistique de la métrique dans les Chants et dans leur traduction par Gómez de la Serna.

Marta Giné Janer, « Les traductions des Chants de Maldoror dans le monde hispanique », Lautréamont : l'autre de la littérature, Paris, Cahiers Lautréamont, nos 77-80, et Du Lérot, 2007, p. 155-163. — Étude historique et sociologique des traductions des chants en Espagne, en Amérique du Sud et en Catalogne.

Guy Laflèche, « los Cantos de Maldoror de Julio et Ramón Gómez de la Serna : la réception critique des traductions en espagnol », les Lecteurs de Lautréamont, Paris, Cahiers Lautréamont, nos 47-48, et Du Lérot, 1998, p. 307-327. Voir la bibliographie systématique des traductions en espagnol (à compléter par le dépouillement ci-dessus), p. 325-327.

Ricard Ripoll, « L'univers de Lautréamont dans la culture espagnole et catalane », la littérature Maldoror, Paris, Cahiers Lautréamont, nos. 71-72, et Du Lérot, 2005, p. 169-182.

4. Traductions en catalan

Marí : Isidore Ducasse, comte de Lautréamont, Els cants de maldoror, Cant primer, traducció de Isidor Marí, dibuix de la portada de Joan Palou, Mallorca, LLibres turmeda (ed. J. Mascaró Pasarius) : Domini Fosc (coll. « Quadern de poesia »), 1974. Cahier polycopié, 34 pág.

Pedrolo : Isidore Ducasse, comte de Lautréamont, Els Cants de maldoror, traducción de Manuel de Pedrolo, Mataró (Maresme), Edicions Robrenyo (coll. « Sèrie nova de narrativa », no 4), 1978, 2 vol., 119+93 pág.

Ripoll : Isidore Ducasse / Comte de Lautréamont, Els Cants de Maldoror segiot de Poesies I i II, trad de Ricard Ripoll, Barcelona, March Editor (coll. « Palimpsest »), 2005, 310 pág.

5. Autres traductions utilisées

Knight : Paul Knight, traduction anglaise des Chants et des Poésies : Comte de Lautréamont : Maldoror and poems, London, Penguin books (coll. « Classics »), 1978.

Lykiard : Alexis Lykiard, traduction anglaise de l'oeuvre complète : Maldoror and the complete works of the Comte de Lautréamont, Cambridge, Exact Change, 1970, 1994, édition révisée de 1998.

Margoni : Ivos Margoni, traduction italienne de l'oeuvre complète, en édition bilingue : Isidore Ducasse conte di Lautréamont, I canti di Maldoror, Poesie, Lettere, a cura di Ivos Margoni, Turin, Einaudi, 1967

Werham : Guy Werham, traduction anglaise des Chants : comte de Lautréamont, les Chants de Maldoror, together with a translation of Lautréamont's Poesies, 1943, réimp. 1965, New York, New Directions (coll. « New Directions Paperbook » no 207), 1966. [Si cette traduction anglaise est généralement approximative et souvent fautive, avec son découpage des strophes en alinéas, elle n'en est pas moins utile pour les réactions de lecture qu'elle enregistre].

6. Dictionnaires de la langue espagnole

      Si vous lisez le français sans connaître l'espagnol, un dictionnaire bilingue sera suffisant pour participer à ce travail ou l'utiliser. Saturne est tout à fait approprié, avec ses exemples et ses nombreuses observations comparatives sur les deux langues.

      Academia et Durvan répertorient les sens des mots, ce qui nous est peu utile. Corominas est un dictionnaire étymologique (il est souvent essentiel de remonter au latin pour trouver les « mots correspondants » dans les deux langues). Planeta et Clave donnent de nombreux exemples des divers sens des mots en espagnol moderne. Le dictionnaire le plus important pour nous est celui de Garnier qui est contemporain (1895) de l'oeuvre d'Isidore Ducasse. Il s'agit d'un dictionnaire monumental, d'un dictionnaire encyclopédique comme le dit le titre. Son autorité ne fait aucun doute, étant donné la liste de ses sources (dictionnaires et grammaires d'Espagne et d'Amérique) et des auteurs cités (en tête du tome 1).

Academia : Real Academia Española, Diccionario de la lengua española, Madrid, 1984, 2 vol.

Clave : Maldonado González et Humberto Hernández Hernández, avec une équipe de rédaction, Clave, Diccionario de uso del español actual, Madrid, SM, s.d.

Corominas : Joan Corominas, Breve Diccionario etimológico de la lengua castellana, Madrid, Gredos, 1961, 1996.

Durvan : Luis Rodrigo, director, prólogo por Antonio Tovar LLorente, Diccionario Durvan de la lengua española, Bilbao, Durvan, s.d.

Garnier : Elías Zerolo, Miguel de Toro y Gómez et Emiliano Isaza, Diccionario enciclopédico de la lengua castellana [...] de uso corriente en España y America., Paris, Garnier, 1895, 2 tomes, petits in-folio de 1182 et 1082 (+ 120) p.

Planeta : F. Marsá, dir., Diccionario Planeta de la lengua española usual, Barcelona, Planeta, cuarta edición, 1987.

Précis : J. Bouzet et M. Lacoste, Précis de grammaire espagnole, Paris, Librairie classique Eugène Belin, 1968, 244 p.

Saturne : Ramón García-Pelayo y Gross et Jean Testas, Dictionnaire moderne français-espagnol et espagnol-français, Paris, Larousse (coll. « Saturne »), 1967.

— Dictionnaires et études des faux amis

      Ces études et dictionnaires sont proches parents du travail mené ici sur les hispanismes dans l'oeuvre d'Isidore Ducasse. On y trouvera diverses définitions et divers classements des faux amis, dont les deux notions fondamentales sont la ressemblance de la forme de deux mots de langues différentes, pour nous l'espagnol et le français, similarité d'orthographe et/ou de prononciation, en regard de la différence de sens des deux vocables, différence totale ou partielle. Mais à la vérité, les faux amis de ces dictionnaires sont assez éloignés des hispanismes qu'on trouve dans l'oeuvre d'Isidore Ducasse, pour la bonne et simple raison que celui-ci en est à un niveau de bilinguisme où il a depuis longtemps dépassé les confusions scolaires de l'ordre de véritables jeux de mots. Il ne peut pas confondre les mots « principe », « sobre » ou « sol » dans les deux langues, ou des syntagmes comme le substantif pluriel « matelas » et la proposition « mátelas » ! (= « tuez-les », le pronom désignant des êtres vivants féminins), pas plus que les ressemblances comiques comme infirmité/enfermedad, pansement/pensamiento ou, pour nous amuser comme les auteurs de ces dictionnaires, pisar et pisser.

      En revanche, la confrontation de ces dictionnaires avec le gossaire en cours des hispanismes dans les Chants de maldoror aura été extrêmement profitable. Non pas pour l'apport de nouveaux hispanismes (moins d'une dizaine), mais pour qualifier la nature des hispanismes dans l'oeuvre d'Isidore Ducasse. Il s'agit très rarement de « faux amis » du genre de ceux que je viens d'énumérer. Ce sont plutôt des vocables qui ont deux caractéristiques opposées : d'une part, ce sont des mots qui ont presque toujours la même origine étymologique — il s'agit donc en fait du même mot dans les deux langues du point de vue de leur origine latine, avec une évolution phonétique différente — et, d'autre part, de mots qui ont des significations rapprochées (et ces acceptions équivalentes sont généralement nombreuses), mais avec une ou un petit nombre de significations qui ne concordent pas d'une langue à l'autre. Ce sont en quelque sorte de « vrais amis » qui, comme tous les amis, ne sont pas d'accord sur quelques points. Les hispanismes de Ducasse, ce sont donc ces vrais amis qui, au moment où on s'y attend le moins, se montrent en désaccord avec nous. La croix et la bannière des parfaits bilingues.

      Bref, Ducasse maîtrise trop bien sa « langue seconde », le français, pour que les dictionnaires de faux amis soient efficaces dans la recherche de ses hispanismes. Ce n'est pas pour rien qu'ils ont échappé durant un siècle à la critique littéraire francophone.

Cantera : Jesús Cantera Ortiz de Ubina, Francisco Ramón Trives et Florentino Heras Díez, Diccionario francés-español de falsos amigos, Universidad de Alicante (coll. « Monografías »), 1998, 2005, 257 p.

Espasa : Marie Christine Merceur et Marie Fortes, édition de Margarita Ostojska Asensio, coordination d'Alegria Gallardo et direction de Marisol Palés, Diccionario Espasa : dudas y falsos amigos (español > francés), Madrid, Espasa, 2004, xi-334 p.

Jorge Chaparro : Mari Carmen Jorge Chaparro, « Pour une typologie des faux-amis en français et en espagnol », Cédille : Revista de estudios franceses, no 8, avril 2012, p. 174-185. Sur cedille-webs-ull.es.

Masson de Gay : Suzanne Masson de Gay, Unos falsos amigos : algunas interferencias de lengua francés-español, Caracas, Universidad central de Venezuela, 1969, 312 p.

Le bilinguisme et le biculturalisme d'Isidore Ducasse

      Tout au long de ce fichier (notamment dans les éditoriaux en archives), on trouve de nombreuses notes et des exposés sur le bilinguisme d'Isidore Ducasse, puisque c'est l'un des principaux objets de cette édition que de l'évaluer. Avec aussi parfois des remarques évaluant le caractère biculturel de son oeuvre. Bien entendu, il faut attendre la fin du travail pour qu'une synthèse de ces évaluations en tire les conclusions. En attendant, je crois que quelques études préparent le terrain.

Jacques-André Duprey, « Laforgue et Lautréamont : deux manières de vivre leur binationalité », Cahiers Lautréamont, nos 31-32, Du Lérot, 1994, p. 335-344. — Si l'auteur n'envisage pas la question linguistique, les deux situations culturelles respectives (et inverses) sont fort bien évaluées.

Michel Pierssens, « Paris-Latin », Cahiers Lautréamont, nos 39-40, Du Lérot, 1996, p. 257-270, repris dans Ducasse et Lautréamont : l'envers et l'endroit, Paris, Du Lérot et Presses universitaires de Vincennes, 2005, 208 p., p. 29-40.

      L'auteur s'est posé la question depuis son tout premier ouvrage, à partir de la désignation de Dolorès Veintemilla, désignée très curieusement dans les Poésies (car d'un côté Ducasse n'évoque jamais le moindrement la littérature sud-américaine, ni même espagnole; alors que de l'autre il désigne une poétesse parfaitement inconnue en France) : il suit que notre auteur a certainement fréquenté les cercles sud-américains de Paris. Évidemment, M. Pierssens sait comme tout le monde que cela n'a laissé absolument aucune trace dans son oeuvre et qu'on ne trouve aucun document biographique propre à étayer cette hypothèse. Or, Michel Pierssens a l'idée de renverser la recherche : s'il n'y a aucune trace de la fréquentation des milieux sud-américains dans l'oeuvre et la vie de Ducasse, est-ce qu'on ne pourrait pas trouver trace d'Isidore Ducasse dans ces milieux, c'est-à-dire les publications, les archives des institutions et les auteurs de ce milieu. La lecture des résultats de son enquête est vraiment passionnante, car elle nous révèle une ou même des communautés et des individus très actifs et il se trouve que tout ce monde gravite autour les logements que loue Ducasse à Paris. L'analyse des guides de voyage destinés aux Sud-américains, par exemple, est vraiment une entreprise originale. Sauf que ces guides, justement, sont plutôt destinés à des... étrangers ! et que tel n'est pas le cas de notre nouveau parisien, parfaitement bilingue et qu'on voit mal utiliser un guide rédigé en castillan, s'il en avait besoin d'un.

      En présentant ses conclusions, M. Pierssens propose plusieurs pistes de recherche afin de poursuivre son enquête, mais je pense qu'il est à la fois trop modeste et, comme beaucoup de chercheurs, trop optimiste, voire acharné à trouver des indices qu'on ne trouvera jamais, inexistant. Sa recherche a été si bien menée qu'elle en fait la preuve. D'ailleurs, il n'est pas dupe de cette situation, car, même si c'est de mauvaise grâce, il formule la conclusion qui s'impose manifestement : « l'hypothèse initiale, celle d'un Ducasse suffisamment attaché à ses racines pour vouloir fréquenter ses compatriotes, maintenir le contact avec la langue, etc., peut fort bien n'avoir aucune espèce de substance. Peut-être était-il au contraire trop heureux d'être devenu un écrivain authentiquement parisien et ne cherchait-il qu'à fuir ce qui freinerait son assimilation » (Cahiers, p. 269; Ducasse, p. 40).

      Toutefois, je crois que cette conclusion psycho-sociologique est trop catégorique. Tout indique qu'Isidore Ducasse reste fier de ses origines montévidéennes et de sa langue « maternelle » (la toute fin du Chant premier et son exergue rédigé en espagnol en font la preuve); et il n'a aucune raison de « fuir » les Sud-américains de Paris. En revanche, et sur ce point M. Pierssens voit juste : pour des raisons linguistiques et culturelles évidentes, Isidore Ducasse doit mettre tous ses efforts à s'imprégner de la langue et de la culture françaises, comme on le voit d'ailleurs clairement à ses lectures ponctuelles. Et la raison première, impérative, est d'ordre linguistique. Le « parfait bilingue » doit consacrer toute son énergie à l'amélioration de son français, pour qu'on cesse d'entendre son espagnol, ce qui est loin d'être le cas encore.

7. Dictionnaires de la langue française

Bénac : Henri Bénac, Dictionnaire des synonymes, Paris, Hachette, 1956.

DDLF : Adolphe V. Thomas, Dictionnaire des difficultés de la langue française, Paris, Larousse, 1956.

DELF : Oscar Bloch et Walther von Wartburg, Dictionnaire étymologique de la langue française, Paris, P.U.F., 1932, 1968 [abrégé du Französisches Etymologisches Wörtebuch, dir. W. von Wartburg].

DGLF : Adolphe Hatzfeld et Arsène Darmesteter, Dictionnaire général de la langue française, Paris, Delagrave, 1964, 2 vol.

DHLF : Dictionnaire historique de la langue française, sous la direction d'Alain Rey, Paris, Le Robert, 1992, 2 vol.

Furetière : Antoine Furetière, Dictionnaire universel contenant généralement tous les mots français (1690), réimp. Paris, Le Robert, 1978, 3 vol.

Gradus : Bernard Dupriez, Gradus : Dictionnaire des procédés littéraires, Paris, UGE (coll. « 10/18 »), 1980.

Grevisse : Maurice Grevisse, le Bon Usage » : grammaire française, Gembloux et Paris, Duculot et Hatier, 8e édition revue, 3e tirage, 1964.

Littré : Émile Littré, Dictionnaire de la langue française, 4 vol., 1859-1712, supplément, 1717, Paris, Gallimard et Hachette, 1957-1960, 7 vol.

Petit Littré : Émile Littré, Abrégé du Dictionnaire de la langue française par A. Beaujean, Paris, Gallimard et Hachette, 1959.

Petit Robert : Dictionnaire alphébétique et analogique de la langue française, Paris, 1967.

— Instruments de recherche sur l'internet

Gallica : Bibliothèque numérique de la Bibliothèque Nationale de France < gallica.bnf.fr >.

RLG : Google, Recherche avancée de livre < books.googleRLG.france >.

TLF : Archives du Trésor de la langue française, sous la direction de Paul Imbs, « American and French Research on the Treasury of the French Language », University of Chicago (department of Romance Languages and Literatures), courrier électronique, a/s Mark Olsen : mark@gide.uchicago.edu.

8. Liste alphabétique des abréviations

      Lorsque les abréviations ne sont pas de mise, on trouve simplement le nom de l'auteur, sans son prénom (Bachelard, Blanchot, etc.).

Academia, Aguirre, Alonso, Álvarez, Arenas, Baeza, B 1869, Bénac, Besnier, Brasileo, Cantera (Trives et Heras Díez) Clave, Comet, Corominas, DELF, DGLF, DHLF, Ducasse, Durvan, Espasa, Ferrel, Gallica, Furetière, Garnier, Goldenstein, Gómez, Gradus Grevisse, Jorge Chaparro, José Corti, Juin, Justo, Knight Littré, Lykiard, Margoni, Marí, Masson de Gay, Méndez, MSC, P 1868, P 1869, P 1870 I, P 1870 II, Pariente-C ou Pariente-P (ou simplement Pariente s'il n'y a pas d'ambiguïté), Pedrolo, Pellegrini, Petit Littré, Petit Robert, Piège, Planeta, Pléiade (pour Pléiade I), Précis, Ripoll, RLG, Saad, Saillet, Saillet, LdP, 1963, Saturne, Sellier, Serrat, Steinmetz (GF), Steinmetz (LdP), Steinmetz (Pléiade II), Table Ronde, TLF, Venturini, Viguié, Visage Walzer, Werham.

Voir aussi la Table des exposants

9. Études utilisées et citées

      On trouvera ci-dessous, au fur et à mesure qu'elles seront utilisées, dans l'ordre alphabétique des auteurs, les oeuvres et les études citées dans ce travail. Les références à ces articles et à ces ouvrages se font simplement par le nom de l'auteur (et la date de publication s'il faut distinguer plusieurs ouvrages d'un même auteur), suivis du numéro de la page, le tout entre parenthèses. Par exemple : (Bonnet, p. 610).

BACHELARD, Gaston, Lautréamont, Paris, José Corti, 1939, nouvelle édition, 1986, 158 p.

BLANCHOT, Maurice, Lautréamont et Sade, Paris, Minuit, 1949, 1963, 188 p.

BONNET, Marguerite, 1964, « Lautréamont et Michelet » Revue d'histoire de la littérature française, vol. 1964, no 4, oct.-déc., p. 605-622.

CAPRETZ, Jean-Pierre, Quelques sources de Lautréamont, thèse de doctorat, Paris, Sorbonne, 1950, 220 p. J'ai pu lire la thèse à Paris, au printemps 2008, et j'ai tout de suite compris qu'il s'agit d'un travail très important pour la présente édition. Il est d'autant plus désespérant que cet ouvrage ne soit pas encore publié qu'on y trouve, à l'occasion d'une étude des sources, une très originale analyse thématique de l'oeuvre. Il ne fait pas de doute, bien entendu, qu'en un demi-siècle on ait trouvé bien d'autres sources, mais celles répertoriées par J.-P. Capretz n'ont pas toutes été retenues par la recherche — comme on le voit strophe 2.8, n. (2) —, tandis qu'elles n'ont pas non plus donné lieu à une analyse critique précise, faute de pouvoir être consultées facilement.

      Je possède, personnellement, une version pdf de la thèse. Et un de mes amis en possède une version word. J'ai pris contact avec monsieur Capretz en 2008, mais il refuse obstinément qu'on réédite sa thèse. Il faut dire qu'il est conforté dans sa décision par des historiens et des biographes qui n'ont aucune idée de l'importance de cette thèse, à sa date comme aujourd'hui encore, dans le domaine des études de sources et qui ne peuvent donc pas comprendre sa place dans le domaine des études littéraires. L'ouvrage de Jean-Pierre Capretz, tout inédit qu'il soit, compte parmi les grandes oeuvres critiques sur Isidore Ducasse.

CARADEC, François, 1975, Isidore Ducasse, comte de Lautréamont, Paris, Gallimard (coll. « Idées »), 283 p.

—— C'est la réédition courante (celle que je cite) du bel ouvrage illustré d'un cahier de six folios paru cinq ans plus tôt à la Table ronde (coll. « Les vies perpendiculaires »), en 1970, 264 p.

CHARLES, Michel, 1971, « Éléments d'une rhétorique d'Isidore Ducasse »,la Nouvelle Revue française, no 217, p. 76-87.

—, 1977 « La catégorie de l'illisible », Rhétorique de la lecture, Paris, Seuil, 303 p., p. 13-31.

DAVID, Sylvain-Christian, « Un cygne en été », les Cahiers Lautréamont, nos 94-95 (2010), p. 3-38. Le début de l'article complète la recherche de quelques collages des « beaux comme ». Voir notamment celui du vice de conformation congénital, strophe 6.6, n. (3), section (1).

DURAND-DESSERT, Liliane, « Une source de Lautréamont : Cyrano de Bergerac », Cahiers Lautréamont, nos 27-28 (1993), p. 99-109. — L'étude de L. Durand-Dessert prouve d'elle-même, hors de tout doute, qu'Isidore Ducasse n'a jamais lu Cyrano de Bergerac ou que, pour le moins, son oeuvre ne compte pas parmi ses sources. Voir la n. (14) de la strophe 1.11.

FAURISSON, Robert, 1971, « Les divertissements d'Isidore », la Nouvelle Revue française, no 217, p. 67-75.

—, 1972, A-t-on lu Lautréamont ?, Paris, Gallimard, 436 p.

GOLDENSTEIN, Jean-Pierre, « D'un piège à rats perpétuel : contribution à la relance numérique des études maldororiennes » (abrégé : Piège), Histoires littéraires, no 50, avril-juin 2012, p. 43-56; texte intégral sur < WordPress.com >).

GÓMEZ HERMOSILLA, D. Josef, 1826, Arte de hablar en prosa y verso, Madrid, Imprenta Real, 2 vol. Ce manuel national d'Espagne pour les Humanités est un aménagement de la rhétorique classique qu'on traduit d'abord simplement des manuels latins, comme les Elementa artis dicendi seu Institutiones Rhetoricae du jésuite Dominicus de Colonia, par exemple. C'est l'édition originale de 1826 que j'ai consultée. Celle d'Isidore Ducasse devait être celle-ci :

—, Arte de hablar en prosa y verso, nueva edición, aumentada con muchas e importantes notas y observaciones por D. Vicente Salvá, Paris, Livrería de Garbier Hermanos, 2 vol., 1853 et 1856.

GUYARD, Marius-François, « Lautréamont et Lamartine », Travaux de linguistique et de littérature, Strasbourg, Centre de philologie et de littérature romanes, III, 2 (1965), repris dans « Un héritier rebelle de Lamartine : Lautréamont », Actes du congrès des Secondes Journées européennes d'études lamartiniennes, 18-20 septembre 1965, Mâcon, 1966.

JEAN, Marcel, et Arpad Mezei, 1947, « les Chants de Maldoror » : essai sur Lautréamont et son oeuvre, suivi de notes et de pièces justificatives, Paris, Nizet, 224 p.

—, commentaires de l'oeuvre complète dans, Isidore Ducasse, comte de Lautréamont, OEuvres complètes, commentée par Marcel Jean et Arpad Mezei, Paris, Eric Losfeld (coll. « Le terrain vague »), 1971, 416 p. Beau petit livre fort curieux, qui consiste à entremêler l'oeuvre poétique de Ducasse (en noir) et la synthèse des essais mis à jour des deux commentateurs (imprimés en couleur ocre).

LAFLÈCHE, Guy, 1996, « Quelques poils de la moustache de Lautréamont », Cahiers Lautréamont, nos 37-38, et Du Lérot, p. 81-98. Simple présentation du premier état du présent travail.

—, 2005, « L'hispanisme des Chants de Maldoror », la Littérature Maldoror, Paris, Cahiers Lautréamont nos 81-82, p. 65-74. Évaluation des formes de l'hispanisme dans la vie et l'oeuvre de Ducasse, à partir du travail en cours.

LASSALLE, Jean-Pierre, interventions, série de notes et nombreuses hypothèses d'ordre linguistique dans les oeuvres d'Isidore Ducasse au fil des Cahiers Lautréamont. Voir par exemple : strophe 1.14, n. (i) (acarus sarcopte). D'autres de ses interventions se trouvent dans les Cahiers d'Occitanie (inaccessibles à Montréal); c'est là qu'il a révélé la source du nom d'Aghone, nom de lieu et de plume de Justine Lacroix qui signe quelques-uns de ses romans du nom de Mie d'Aghonne (avec deux « n »). Voir l'apparition du personnage à la strophe 6.7; cf. n. (10).

LEFRÈRE, Jean-Jacques, 1977, le Visage de Lautréamont, Paris, Horay, 199 p.

, 1998, Isidore Ducasse, auteur des « Chants de Maldoror par le comte de Lautréamont », Paris, Fayard, 687 p.

—, 2008, Lautréamont, Paris, Flammarion, 223 p. 22 × 27 cm. - C'est la biographie d'Isidore Ducasse en images, documents graphiques et photographies.

LEROUGE, Siméon, « Ducasse, lecteur de Théodore Pavie », Cahiers Lautréamont, nouv. série, no 1 (2019), p. 153-163. — Il est peu probable que l'épisode de la chasse aux nègres marrons, strophe 4.3, viennent de l'article étudié de T. Pavie; cf. n. (5).

MONEGAL, Emir Rodríguez, 1986, « Isidoro Ducasse, lector del barroco español », Revista Iberoamericana, Pittsburg, vol. 52, no 135-136, p. 333-360.

MONEGAL, Emir Rodríguez, et Leyla Perrone-Moisés, 1983a, « Lautréamont español », Vuelta, vol. 7, no 79-80, Mexico, juin-juillet, p. 4-14 et 30-33.

—, 1983b, « Isidore Ducasse et la rhétorique espagnole », Poétique, no 55, Paris, septembre, p.351-377.

—, 1995, Lautréamont austral, Montevidéo, Brecha, 128 p.; Lautréamont, l'identité culturelle : double culture et bilinguisme chez Isidore Ducasse, Paris, L'Harmattan, 2002, 106 p. (je ne connais pas le traducteur de l'ouvrage que je n'ai pas vu encore).

PIERSSENS, Michel, « Le champ des sciences », Cahiers Lautréamont, nos 31-32, 1994, p. 175-189. Cf. strophe 5.2, note préliminaire.

SAILLET, Maurice, les Inventeurs de Maldoror, préface de Jean-Jacques Lefrère, Paris, Le temps qu'il fait, 1992, 155 p. — Après les « inventeurs de Maldoror » (tout remarquables qu'ils soient parfois, souvent), M. Saillet est le premier biographe d'« Isidore Ducasse », le précurseur génial de Caradec et de Lefrère.

SELLIER, Philippe, « Lautréamont et la bible : introduction à une recherche », RHLF, mai-juin 1974, p. 402-418.

      Lorsque l'auteur écrit que « Lautréamont ne se rapporte presque jamais à des versets précis » (p. 403), le premier des deux adverbes que je souligne est de trop. L'article fait de lui-même la démonstration qu'on ne trouve aucun rapprochement textuel entre les Chants et l'ancien ou le nouveau Testament. Cf. strophe 3.5, n. (1) et n. (6).

VIROUX, Maurice, « Lautréamont et le Dr Chenu », Mercure de France, 1er déc. 1952, p. 632-642.

Addenda

      Sur la situation socio-politique au rio de la Plata en 1867 et 1868, voir la bibliographie de la strophe 1.14.

10. Liste des sources textuelles avérées

      L'analyse des sources d'inspiration du Chant 1 montre qu'il y a trois et seulement trois sources littéraires fondatrices des Chants de Maldoror. Il s'agit de l'Enfer de Dante, du Paradis perdu de Milton et des oeuvres de Byron. On trouve la synthèse de ces conclusions dans les Sources d'inspiration des « Chants de Maldoror ».

      Les sources textuelles énumérées ici sont de trois ordres qu'on ne saurait confondre. D'abord les sources d'inspiration fondatrices qui viennent d'être désignées. Leur influence se développe tout au long de l'oeuvre, alors qu'elles ne sont plus citées ni même directement évoquées : c'est le Dante, le Milton et le Byron de Ducasse qui se déploient sur les chants suivants. Voir le cas explicite de la strophe 4.4, dont la « source » est... le Chant premier; cf. n. (2) et suiv. Viennent ensuite les sources d'inspiration ponctuelles, dont l'influence se circonscrit à une ou, ici et là, à quelques strophes dispersées : Baudelaire, Lamartine, Musset ou encore, Notre-Dame de Paris ou Melmot. Ces sources peuvent être dites ponctuelles non seulement parce que leur influence se limite à des strophes isolées, mais également parce qu'elles manifestent ainsi des lectures bien plus qu'une culture littéraire, plusieurs de ces oeuvres étant des souvenirs du lycée. Il faut ranger à part, pour finir, les extraits pris au hasard, au hasard de lectures de journaux, de revues ou de manuels, si ce n'est de hasard tout court, comme c'est le cas des collages des comparaisons de cadavres exquis, notamment ceux de l'embrayeur « beau comme » qui signale explicitement la citation. Dans ce troisième cas, on ne parle pas de source, mais d'origine : c'est l'origine d'un collage ou d'un emprunt.

      Alors que l'analyse en est actuellement au Chant 6, il apparaît que les sources dont on peut faire la preuve textuelle sont, somme toute, peu nombreuses. Et c'est tout à fait normal. À peine sorti du collège, apprenti écrivain, Isidore Ducasse n'a évidemment pas une longue et vaste culture littéraire.

      Surtout, une seule et unique est hispanique. Il s'agit du Matadero d'Esteban Echeverría, source d'ailleurs inconnue des ducassologues jusqu'à maintenant.

      Il faut dire que les chercheurs n'ont toujours pas accès facilement à la thèse de Jean-Pierre Capretz, ouvrage fondateur dans le domaine de la « critique des sources », puisqu'elle n'a jamais été publiée. C'est évidemment un excellent indice du piètre niveau de la recherche scientifique sur l'oeuvre d'Isidore Ducasse dans le domaine des études littéraires. Heureusement que les études historiques et biographiques sur le personnage « Isidore Ducasse » n'en sont plus aux balbutiements. Mais peut-être fallait-il une pause après les travaux de Bachelard et de Blanchot, une pause propre à examiner les documents biographiques, avant de se remettre sérieusement à l'étude littéraire. Cela devrait commencer tout simplement par l'étude des sources.

      On en trouvera un premier inventaire ci-dessous, tandis que l'analyse critique se trouve au fil des notes de l'édition des strophes. Il apparaît pour l'instant, bien que ce ne soit qu'une hypothèse, que les sources littéraires seront de moins en moins nombreuses dans la suite des cinq premiers chants, pour revenir en force au chant 6 (avec le roman populaire français, et c'est là qu'on trouve l'influence du Matadero). Tandis qu'elles seront omniprésentes dans les Poésies. Bref, les sources littéraires suivraient à peu près la courbe des noms propres.


*** (Anonyme), « Ballade, imité de Mürgrer : Risette », la Jeunesse (Paris), no 3, 1er août 1868. Source unique de la strophe 3.2 (qui ne doit rien à Sade).

Almanach prophétique, Paris, Henri Plon, 1869, p. [484]. Publicité du piège à rats perpétuel, collage de la strophe 6.3 avec l'embrayeur beau comme. Cf. strophe 6.3, n. (5), no 3.

BAUDELAIRE, Charles, les Fleurs du mal, 1857, 1861 et 1868, édition d'Antoine Adam, Paris, Garnier, 1961 : « Au lecteur » (1.2; voir aussi 1.9, n. 20), « L'homme et la mer » (1.9), « Les métamorphoses du vampire » (à l'incipit de 3.5) et « Un voyage à Cythère », moteur de la strophe 4.3, cf. n. (1).

——, « Richard Wagner et Tannhäusser à Paris », Paris, Dentu, puis Lévy, 1868. Source de l'évocation de Lohengrin en 2.3.

BLAVET, Émile, « Faits divers », le Figaro du 12 septembre 1868, p. 3. Le « fait divers » recopié à la strophe 5.2 que J. J. Lefrère a retrouvé; cf. n. (5). BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, Henri, Paul et Virginie (1787). Voir, par exemple, Paul et Virginie, suivi de la Chaumière indienne, du Café de surate et du Voyage à Cordus, suivi d'un Vocabulaire, nouvelle édition, Paris, Renault, 1845, 356 p. — Cf. 4.3, n. (5).

BODMER, Charles, Voyage dans l'intérieur de l'Amérique du nord, voyage du prince Maximilien de Wied-Neuwied en 1832-1834, Paris, Bertrand, 1840-1843, 3 volumes, vol. 2, 1841, p. 112-113. Là se trouve la source de la comparaison de l'énorme culpabilité de Maldoror avec « une montagne de cornes d'élan élevée par les Indiens » à la strophe 6.8. Cf. n. (7).

BOITARD, Pierre, « De la démocratie, de la monarchie et du gouvernement constitutionnel », Musée des familles, 2e série, tome 4, 1846-1847. Note critique reprise dans une phrase de la strophe 2.10. Voir sa n. (3). BIBLE. Vague évocation de l'holocauste (Lévitique ou Nombre, probablement reprise de Chateaubriand) dans une addition de l'édition en volume de la strophe 1.5 (variante 45), voir la n. (1). — Il est significatif que les textes bibliques ne soient jamais cités, utilisés ou même évoqués de première main dans les Chants, alors que le « Petit Catéchisme » des niñeras d'Uruguay et de l'enseignement scolaire y soit omniprésent. Voir plus haut, Philippe Sellier.

BLAKE, William, « The garden of love » (« Le jardin d'amour »), Songs of experience, 1794. Songs of innocence and of experience, Oxford University Press, 1977 (planche 44); Poèmes, édition et traduction de M. L. Cazamian, Paris, Aubier-Flammarion, 1968 (p. 148-149). — Cf. 1.12, n. (9). En revanche, Blake n'inspire pas la description du couvent de la strophe 3.5, comme l'a cru P.-O. Walzer : voir la n. (6).

BOISAYMÉ, Jean-Marie-Joseph Du, De la courbe que décrit un chien en courant après son maître, Paris, Firmin-Didot, s.d. [1811], 21 p. L'opuscule se trouve à la BNF, cote VP-3117. Le titre du mémoire donne le texte d'un collage de la strophe 5.2, cf. n. (7).

BOUISSON, Étienne-Frédéric, Tribut à la chirurgie (Montpellier, Baillière, 1861, t. 2) reproduisant un extrait du mémoire « De l'hypospadias et de son traitement chirurgical ». Cf. 6.6, n. (3), no 1. Mais, comme on le voit à cette note, l'origine du collage de Ducasse se trouve dans le Recueil de rapports sur les progrès des sciences et des lettres en France : rapport sur les progrès de la chirurgie, Paris, 1867, 768 p., p. 423. Voir plus bas, Charles Denonvillier.

BUFFON, OEuvres complètes, Paris, Furne. — L'ouvrage ne semble pas utilisé de première main. Voir en particulier la strophe 2.9

BYRON, George Gordon, the Works of Lord Byron, Wordsworth Editions (coll. « The Wordsworth Poetry Library »), 1994. Isidore Ducasse pouvait lire l'oeuvre complète de Byron dans quatre traductions fraçaises (cf. la note (4) de la strophe 1.8), dont celles d'Amédée Pichot (continuée par Eusèbe de Salle), de Paulin Paris, de Benjamin Laroche. Sans en avoir la preuve encore, il semble bien que cette dernière soit celle de Ducasse. Voici les oeuvres de Byron cités ou utilisées dans les Chants, au fur et à mesure que les identifie l'édition critique.

——, Manfred (1817), trad. de Benjamin Laroche, Paris, Hachette, vol. 3 (édition consultée : 1875), p. 1-37. — Le vocabulaire de la strophe 1.7 provient du drame de Byron, tandis que son influence sur le portrait de « Maldoror » est nette et constante à partir de la strophe suivante, 1.8. — Le drame poétique sera omniprésent par la suite. La source sera d'abord celle de l'édition portative de Laroche (1.7, 1.8), pour être ensuite celle de Paulin Paris. Voir l'état actuel de la question à la strophe 3.1, inspirée de la toute première scène du drame poétique, n. (5).

——, le Pèlerinage de Childe-Harold livre IV (ce sont les dernières stances du poème qui inspirent l'Ode à l'océan, strophe 1.9), trad. Benjamin Laroche, vol. 1, Paris, Hachette, 1873, notamment p. 440-443. — Inspire textuellement la célèbre strophe de l'océan, 1.9.

——, « Au duc Dorset » (1805), Hours of idleness (Heures de paresse), au début du recueil, trad. B. Laroche, vol. 1, Paris, Hachette, 1873, p. 15. — Ouverture de la srophe de l'Océan, 1.9 : cf. n.  (28).

CHENU, Jean-Charles (1808-1879), Encyclopédie d'histoire naturelle ou Traité complet de cette science d'après les travaux des nauralistes les plus éminents de tous les pays et de toutes les époques, Buffon, Daubenton, Lacépède, Cuvier... [et autres] : ouvrage résumant les observations des auteurs anciens et comprenant toutes les découvertes modernes jusqu'à nos jours, Paris, Marescq, 1850-1861, 16 vol. — Source, notamment, de la volée d'étourneaux, 5.1, 5.2. Puis c'est le collage sur la caroncule du bec du dindon ! 6.6, n. (3), no 2. Cf. 1.1.

DANTE, Alighieri, la Divina Commedia, éd. Giuseppe Villaroel, Milan, Mondari, 3 vol., 1985. Lorsqu'il s'agit de rendre compte du texte original de Dante, que je cite dans cette édition courante, je donne la traduction versifiée de H. Longnon. Lorsqu'il s'agit de faire état du texte source des Chants de Maldoror, je cite évidemment la traduction de M. Mesnard, celle utilisée par Ducasse et qu'il cite textuellement à l'incipit des Chants. Voir le Dante de Ducasse. Évocation de l'inscription qui surmonte la porte de l'enfer : cf. strophes 3.3, n. (2), et 3.5, n. (6).

—, la Divine Comédie, trad. versifiée d'Henri Longnon, Paris, Garnier, 1966.

—, la Divine Comédie, trad. en prose par Jacques-André Mesnard, Paris, Amyot, 3 vol., 1854-1857.

DENONVILLIER, Charles, et autres : Félix Guyon et Léon Labbé, rédacteurs, assistants des auteurs, Recueil de rapports sur les progrès de la chirurgie, Ministère de l'Instruction publique, Paris, Imprimerie impériale, 1867, 768 p., p. 310. Découpe d'un fragment collé avec l'embrayeur « beau comme ». Cf. strophe 6.3 n. (5), no 2; 6.6, n. (3), no 1.

DESCHAMPS, Émile, « Sombre Océan », Émile et Antoni Deschamps, « Bibliothèque choisie » : Poésies, nouv. éd. revue et considérablement augmentée, Paris, Delloye, 1841, p. 168-169. Voir la n. (1) du chant 1.9.

DES MURS, Marc Athanase Parfait Oeillet, citant le directeur Guérin Méneville, « Description de quelques espèces nouvelles d'oiseaux », Revue de zoologie : Revue et magasin de zoologie pure et appliquée, Paris, Société Cuvierrienne, vol. 8, 1845, p. 208-209. — Origine du « beau comme » la rétractilité des serres des oiseaux rapaces. Voir la n. (5), no 1, de la strophe 6.3.

DAUDET, Alphonse, ouverture de la première des « Lettres de mon moulin », le Figaro, Paris, 16 octobre 1868. — Ducasse démarque un fragment du texte dans la strophe 2.15 des Chants, comme on le verra n. (3).

DESCARTES, René, « Le discours de la méthode », OEuvres et lettres, Paris, Gallimard (« Bibliothèque de la Pléiade »), 1953. — La strophe 2.10 est d'abord inspirée du souvenir de l'ouverture du discours, tandis que Ducasse retourne au texte dans la finale de la strophe. Strophe 2.10, n. (3).

DES MURS, M. O., « Description de quelques espèces nouvelles d'oiseaux », Revue de zoologie : Revue et magasin de zoologie pure et appliquée, Paris, Société Cuvierrienne, vol. 8, 1845, p. 208-209. — Origine du beau comme « la rétractilité des serres des oiseaux rapaces », à la strophe 6.3; cf. n. (5), no 1.

ECHEVERRÍA, Esteban, el Matadero, ed. de M. E. Alvarez, Buenos Aires, Edico, 1969. — Inspire l'épisode de l'abattoir de la strophe 6.9. Cf. n. (4).

FOA, Eugénie, « Les trois Marguerite, XIIIe siècle » (s. d., avant 1853), dans son recueil (ou repris dans ce recueil) de Contes historiques pour jeunes filles (Paris, Librairie nationale d'éducation et de récréation, rééd. de 1903, 232 p., p. 21-30). Comme on le voit à son titre, il n'est pas impossible que cette nouvelle populaire ait pu inspirer le nom des trois soeurs d'Aghone, à la strophe 6.7. Cf n. (6).

GOETHE, « Le roi des Aulnes », le Faust de Goethe, suivi du second Faust, trad. Gérard de Nerval, Paris, Michel Lévy, 1868, rééd. 1883, troisième édition, p. 316-317. Si ce poème est la source textuelle de la strophe 1.11, c'est le Faust qui l'inspire : voir le Goethe de Ducasse.

HELMHOLZ, Herman von, Théorie physiologique de la musique fondée sur l'étude des sensations auditives (trad. G. Guéroult, 1868). Cf. 6.6, n. (3), no 3.

HUGO, Victor, « La voix de Guernesey » ou « Mentana », Actes et paroles, 1867, dans l'OEuvre complète sur Gallica de la BNF. Source du pygargue roux en 2.2.

——, les Misérables, 1862, « Paris à vol de hibou » (tome 4, chap. 13, section 2). Inspire l'ouverture du roman, au Chant 6, comme on le voit au vol de la chouette. Cf. 6.3, n. (4). Ces éléments ne sont pas pris au hasard, comme les emprunts et les collages; ils impliquent une lecture du roman de Victor Hugo.

——, Notre-Dame de Paris, 1831, éd. Garnier, 1959. Source de la « fronde humaine » en 2.5 (puis de la dernière strophe des chants 4 et 6 : 4.8, n. (3) et 6.10, n. (5)). Source de l'expression « l'homme au manteau » à la strophe 2.11 : cf. n. (6).

——, les Travailleurs de la mer, 1866. — Rien ne permet d'affirmer que Ducasse s'inspire de son pulpe dans la strophe de l'Océan, 1.9; cf. n. (6).

LA FONTAINE, Jean de, « Le lion devenu vieux », Fables, livre 3: 14. C'est le souvenir scolaire qui donne à la strophe 3.4 (le Créateur ivre) la forme de la fable. Voir la n. (2).

LAMARTINE, Alphonse de, Méditations poétiques, Nouvelles Méditations poétiques, suivies de Poésies diverses, éd. Marius-François Guyard, Paris, Gallimard (coll. « Poésie »), 1981. — Aucun rapprochement textuel n'aura été établi avant la strophc 2.9, mais il est alors patent, s'agissant d'une citation littérale détournée : voir les notes (3) et (4) de la strophe en question. — Ensuite, la strophe 2.11, voir sa n. (1), s'ouvre sur une parodie de « La lampe du temple ou L'âme présente à Dieu » des Harmonies poétiques et religieuses. On doit encore à J.-L. Steinmetz la source de la réécrture du fragment de l'hirondelle, 3.2; cf. n. (3). Cette réécriture pourrait indiquer que les poèmes de Lamartine sont des souvenirs de Lycée.

      Un long fragment des « Préludes », tableau guerrier, est assez précisément « réécrit » à la strophe 5.5. Cf. n. (8).

LECONTE DE LISLE, Charles Marie, Poèmes antiques, Paris, Dudoux, 1852. — Cf. la strophe 1.5 : il ne s'agit pas d'une source, mais d'un texte significatif de ceux que parodie Ducasse.

LOTZE, Rudolf Hermann, Principes généraux de psychologie physiologique, trad. d'Auguste Penjon, Paris, Germer Baillière (coll. « Bibliothèque de philosophie »), 1876, rééd. 1881. — L'ouvrage a paru en français six ans après les Chants, mais c'est bien sa pensée qui inpire le développement de la strophe 6.1 sur « le principe spirituel présidant aux fonctions physiologiques »; cf. n. (2).

MAGARÉ, Francis, « Paris au jour le jour », Paris, le Figaro, no 140, mardi 19 mai 1868, p. 2. Le portrait d'un Alfred de Musset ivre mort inspire la fameuse cuite du Créateur à la strophe 3.4. Cf. n. (1).

Le Magasin pittoresque, « La chasse aux oiseaux de mer dans les îles Feroe », vol. 16, janvier 1848, p. 43-46. — La chasse aux oiseaux de mer dans les îles Feroé, strophe 1.12.

MARGUERITTE, Jean-Auguste, « Chasse à l'autruche dans le Sahra algérien en 1857 », Journal des chasseurs, vol. 22, 1857-1858, p. 171-181 et 193-204. — Source de la comparaison qui ouvre la strophe 4.6, cf. n. (1), mais probablement du thème même de la strophe, le « cauchemar ».

MATURIN (MATHURIN), Charles-Robert, Melmoth, l'homme errant, trad. et adaptation de Jean Cohen, Paris, 1821, rééd. au Club français du livre, 1954. Voir Le Maturin de Ducasse : Melmoth et Maldoror.

MAURY, Alfred, le Sommeil et les rêves : études psychologiques sur ces phénomènes et les divers états qui s'y rattachent, Paris, Didier, 1861, 4e éd. 1878. — Source d'inspiration de la strophe 5.3.

MIE D'AGHONNE, Justine, un des pseudonymes de la romancière Justine Lacroix, apparaît comme l'origine du prénom « Aghone » à la strophe 6.7. Voir la n. (10).

MILTON, John, Paradise lost (1667), édition d'Alastair Fowler, London et New York, Longman, 1968, 1991, 650 p. — L'oeuvre inspire les Chants dès la deuxième strophe, 1.2; elle est citée textuellement en 6.3 dans la traduction de Chataubriand, cf. n. (7). Voir le Maldoror de Milton. — Le combat de Maldoror et de l'ange-lampe, strophe 2.11, s'inspire du combat des anges, cf. n. (5). La strophe 3.5 est inspirée tout entière du catéchisme du Paradis perdu, tandis que l'entrée en scène de Satan et son « discours » sont repris du Grand Puritain : rarement aura-t-on vu Ducasse s'inspirer d'aussi près du Paradis perdu : cf. n. (1), (6), (13), (14), (16) et (19).

—, le Paradis perdu, traduit et présenté par Chateaubriand (1836), édition de Robert Ellrodt, Paris, Gallimard (coll. « Poésie/Gallimard »), 1995. — C'est la traduction en prose qui est la source textuelle de Ducasse, en prose, tout comme le Dante de Jacques-André Mesnard et les oeuvres de Byron.

MUSSET, Alfred de « La nuit de mai » dans Poésies nouvelles, Poésies complètes, édition de Maurice Allem, Paris, Gallimard (coll. « Bibliothèque de la pléiade »), 1957, p. 308-309. — Le sacrifice du pélican, strophe  1.12.

NOIR, Louis (pseudonyme de Louis Salmon), le Corsaire aux cheveux d'or, roman historique inédit, paru en feuilleton dans le Conteur (revue dont le titre était auparavant Journal de la guerre), nos 996-1042, 9 déc. 1868 au 19 mai 1869. Ce sera la désignation de Maldoror à l'incipit de la strophe 6.9 : cf. la première note de la strophe, n. (1). Et l'expression sera reprise à la strophe suivante, parmi ne nombreux autres « faux indéfinis » : cf. sa n. (i). Jean-Jacques Lefrère reproduit deux pages de couverture de la revue, illustrant le corsaire en question, Lefrère, 2008, p. 152).

PONSON DU TERRAIL, Pierre-Alexis, les Exploits de Rocambole, 1859. Source de la « belladone » en 2.1, puis de la « lanterne du chifonnier » en 2.4.

POUCHET, Félix-Archimède (1800-1872), Zoologie classique, 1841. — Source de la volée de grues en 1.1. Origine probable de la désignation du fulgore porte-lanterne en 5.7; cf. n. (8).

l'Univers : les infiniment grands et les infiniment petits, Paris, Faguet, 1865, et Hachette, 1872. L'ouvrage ne semble pas avoir été utilisé par Isidore Ducasse. Cf. 4.1, n. (2) et 4.7, n. (8).

REVUE DES DEUX MONDES. Les informations reprises ou recopiées de la Revue des deux mondes doivent être regroupées, ne s'agissant pas de sources personnalisées. Au contraire, ces articles retenues par Ducasse sont très représentatifs de sa curiosité pour la vulgarisation scientifique, comme cela est très significatif de l'adolescence et du début de l'âge adulte. Cela ne fait pas de notre auteur un « scientifique », bien entendu. On voit qu'il a compulsé d'anciens numéros, mais le tout dernier vient à peine de paraître.

— Désiré Roulin, chroniques d'histoire naturelle, « Les nymphéacées. Le lotus sacré. - L'euryale féroce. - Le vittoria regina.- Le panocco de l'Arkansas », 15 décembre 1839. — De là se trouve extrait le premier collage des « beaux comme »..., celui des squelettes qui effeuillent « des panoccos de l'Arkansas ». —Strophe 4.5, n. (3).
— Désiré Roulin, chronique d'histoire naturelle, « Les pluies de crapauds », 15 décembre 1835, p. 159-209. Strophe 4.7, n. (2).
— Edgar Saveney, « La physiologie française et M. Claude Bernard », 1er juillet 1868, p. 120-153. Strophe 5.1, n. (5).

ROBINSON, Emma, Whitefriars ou Libertins et conspirateurs, « roman anglais » traduit par Édouard Scheffter, Paris, Hachette, 1858, 527 p., p. 165. — Ducasse démarque inopinément une phrase du roman (prise au milieu du chap. 22, « La maison hantée ») à titre de comparaison au début de la strophe 4.1. On trouve le fragment, n. (1).

      L'« utilisation » de ce roman populaire dans les Chants est une énigme. L'extrait qu'on en trouve ici, à l'ouverture de la strophe 4.1, est un collage, mais Ducasse n'a pas ouvert le roman au hasard, page 165, au moment où Mervyn va entrer dans le repaire de Blood. De ce roman viendra le nom du fameux personage du Chant VI, Mervyn, « ce fils de la blonde Angleterre » (p. 290: 8), qui n'a par ailleurs absolument aucun rapport avec le héros du roman. Or, lu de la première à la dernière ligne, il est certain que ce roman n'a exercé absolument aucune influence sur la rédaction des Chants. Pourtant, en retenir le souvenir précis d'un passage de deux lignes et le nom propre d'un de ses personnages, ce n'est pas rien. Je propose de mettre le petit roman d'aventures historiques au compte des « lectures de jeunesse » d'Isidore Ducasse, lorsqu'il était au lycée.

ROSE, Henri, Traité complet de chimie analytique (édition française originale), vol. 1, 1859, 1063 p., p. 773. — C'est peut-être là, dans ce très gros ouvrage, qu'Isidore Ducasse a pigé sa comparaison sur la rencontre de l'allumette et de l'oxygène sur sa table de travail en cours de rédaction de la strophe 4.3 des Chants. Cf. n. (6).

ROULIN, Désiré, voir REVUE DES DEUX MONDES.

SAVENEY, Edgar, voir REVUE DES DEUX MONDES.

SHAKESPEARE, William, la Tragédie de Hamlet, prince du Danemark, édition et traduction de Jules Derocquigny, Paris, Les Belles Lettres (coll. « Shakespeare »), 1936. — Le fossoyeur de la strophe 1.12.

Snégourotchka, « la Fille de neige » est le titre d'un conte folklorique russe. Ce sera la désignation de la femme du commodore à la dernière strophe : 6.10, n. (12).

TARDIEU, Ambroise, Étude médico légale sur les attentats aux moeurs, Paris, Baillière, 1857 et suiv. — Cf. strophe 5.5, n. (3).

THOMSON, James, un ouvrage ou un article paru à Paris, entre 1856 et 1869, peut-être dans Physis entre 1867 et 1869. Aux Ducassiens parisiens ou en séjour à Paris de trouver la référence précise à l'acanthophorus serraticornis ! Cf. 4.3, n. (3).


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