Lettres à la rédaction du Devoir
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redaction@ledevoir.com
Pour monsieur Sansfaçon
Mercredi, 23 mai 2001.
Re : Texte d'opinion proposé à
la page
« Idées »
redaction@ledevoir.com
Madame, monsieur,
Je vous serais extrêmement reconnaissant
de faire paraître dans
vos pages
le texte d'opinion qui suit.
Avec mes coordonnées, recevez
l'expression de mes meilleurs
sentiments,
__gl>-
Guy Laflèche
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Jeudi, 5 juin 2001.
Re : Texte d'opinion proposé à
la page
« Idées »
redaction@ledevoir.com
Madame, monsieur,
Le 23 mai dernier, je vous ai fait parvenir le
texte d'opinion dont je
vous adresse une nouvelle version, le premier paragraphe ne
s'appliquant
plus maintenant [étant rédigé au futur :
« le Devoir d'aujourd'hui, 19 mai, nous apprend
que le PAES
tiendra le 27 mai », etc.].
Celui-ci renvoyait au colloque du Programme
d'aide à l'édition
savante
auquel le Devoir consacrait UNE PAGE COMPLÈTE les
19-20 mai dernier.
Il
s'agissait d'un publi-reportage à peine
déguisé (un
article sous forme
d'entrevue de Madeleine Leblanc et le reste de la page en
publicité du
congrès où se déroulait le colloque). Je ne
parle pas
de cela dans mon
texte d'opinion, ayant assez d'un canard à viser.
En revanche, je ne sais pas trop pourquoi mon
texte n'a pas été
retenu.
Il est pourtant suscité par une page du Devoir et il
est d'un
lecteur du
journal qui apporte un témoignage sur un programme dont vous
publiez
et
faites la publicité. Si vous ne le publiez pas, je me
demande bien
quels
sont vos critères pour retenir un texte, étant
donné la
page complète sur
le « sujet » (p. F6 des 19-20 mai, encore
une fois).
Avec mes coordonnées, recevez encore
l'expression de mes meilleurs
sentiments,
__gl>-
Guy Laflèche
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Mercredi, 13 juin 2001.
Monsieur Jean-Robert Sansfaçon,
Rédacteur en chef,
Responsable de la page
« Idées ».
Cher monsieur,
Si vous n'êtes pas responsable de la
page
« Idées », je vous serais
reconnaissant de transmettre copie informatique du présent
envoi au
responsable.
J'aimerais savoir, de manière
évidemment succincte, voire
laconique,
pourquoi mon texte d'opinion n'est pas retenu dans la page
« Idées », texte
expédié le 23 mai, réexpédié le
5 juin, par
courriel.
Je sais bien qu'il peut y avoir bien des
raisons de publier un texte
d'opinion dans la page « Idées » et
encore plus de
ne pas le faire. Mais
dans le cas présent, je vois plus de raisons de le voir
paraître
que
l'inverse. D'ailleurs, je m'explique mal l'inverse en
question.
Voilà pourquoi j'aimerais avoir au
moins une idée sommaire des
raisons qui
en empêchent la publication. En essayant de comprendre, je
me perds en
conjectures.
Je vous remercie ou remercie le responsable de
la page
« Idées » de prendre
de son temps pour m'expliquer ces raisons (que je ne discuterai pas
bien
entendu), soit par retour de courriel, soit de vive voix au
téléphone
(450-XXX-XXXX, à mon domicile), soit à l'aide d'un
message sur
ma boîte
vocale si l'on ne pouvait me rejoindre à la maison
(514-343-XXXX),
voire
par la poste.
Je vous prie d'accepter l'expression de mes
meilleurs sentiments,
__gl>-
Guy Laflèche
P. S. Comme les électrons ne prennent
pas beaucoup de place, je vous
retranscris mon dernier envoi et mon texte d'opinion ci-dessous.
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Lundi, 25 juin 2001
Monsieur Jean-Robert Sansfaçon,
Rédacteur en chef,
Responsable de la page
« Idées ».
Cher monsieur Sansfaçon,
Sans réponse de votre part au sujet de
mon texte sur le Programme
d'aide à
l'édition savante soumis à la page
« Idées » le 23 mai, je me suis dit que,
pour vous, les raisons de ne pas le retenir devaient être
évidentes.
En me mettant à votre place, il
n'était pas trop difficile de
comprendre
que mon texte devait être trop long ! Je vous en
propose donc une
version
deux fois plus courte. Ensuite, j'ai pensé que toute une
part de mon
analyse faisait la part trop belle à mon travail et que le
tout
était
beaucoup trop autobiographique. C'est donc ce que j'ai
soustrait.
Est-ce que maintenant vous pourriez envisager
de publier mon texte
d'opinion ainsi refait ?
Avec mes coordonnées, recevez encore
l'expression de mes meilleurs
sentiments,
__gl>-
Guy Laflèche
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Les « éditeurs admissibles »
du Programme d'aide à l'édition savante
Guy Laflèche, éditeur
Guy Laflèche est professeur au
département des Études
françaises de l'Université de Montréal. Cinq
de ses
livres, ses ouvrages sur les Saints Martyrs canadiens, ont
été subventionnés par le PAES de la FCSHS et
sont parus
à la maison d'éditon qu'il a fondée, les
Éditions
du Singulier, dont il est à ce jour le seul auteur (à
l'exception du professeur François-Marc Gagnon, auteur du
premier
chapitre du premier volume sur les saints martyrs
canadiens).
Le Devoir du 19 mai [2001] (p. F6)
nous apprenait que le
Programme
d'aide à l'édition savante (PAES) tenait un colloque
sur
l'édition
savante le 27 mai dernier, au cours du congrès de la
Fédération
canadienne des sciences humaines et sociales (FCSHS), qui
gère le
programme, elle-même subventionnée par le Conseil de
recherches
en
sciences humaines du Canada (CRSH)
À la suite de ces savants travaux sur
l'édition savante, me
permettra-t-on d'apporter une note aussi personnelle que
discordante ?
Je n'ai certainement pas l'objectif de
dénigrer le Programme d'aide
à
l'édition savante. J'en ai plus que largement
profité. Mais
cela n'a pas
été sans peine. On se doute que les cinq volumes de
mon ouvrage
sur les
saints martyrs canadiens ont rencontré bien des oppositions
et bien des
critiques anonymes (dont un « lecteur
fantôme » qui
a réussi à lui seul le
tour de force de retarder l'évaluation de mon premier
manuscrit de
plusieurs années, ce qui est tout de même assez
extraordinaire !).
Mais le
résultat est simple, clair et net : si l'on m'a
pratiquement
refusé toutes
mes subventions de recherche (pour des raisons que j'estime
strictement
idéologiques), il a bien fallu qu'on se rende compte, aux
résultats, que
j'avais fait un travail de recherche novateur et de qualité,
exempt de
tout fanatisme, mais non pas d'engagement intellectuel, moral et
personnel, ce qui tranche avec le modèle aseptisé des
travaux
savants
soi-disant « objectifs ».
Les cinq volumes de mon ouvrage ont donc
été
subventionnés par le PAES, la
subvention étant d'environ sept mille dollars par volume,
pour des
tirages
de mille exemplaires. Sans ces subventions, je n'aurais
sûrement jamais
publié mon ouvrage moi-même et il est absolument
certain qu'aucun
éditeur
de l'aurait fait comme je l'ai fait. Je viens de
l'expliquer : il aurait
fallu que je soumette mon travail de recherche aux
impératifs
éditoriaux
traditionnels et conservateurs des presses universitaires. C'est
à
titre
de chercheur et d'écrivain qu'il m'importe de
contrôler la
fabrication
typographique de mes livres, comme leur publicité. Je
voulais que
l'édition soit au service de mon travail de recherche et non
l'inverse.
Et une chose est certaine, jamais aucun autre éditeur
n'aurait eu le
courage et la compétence de réaliser comme j'ai pu le
faire
l'édition de
mon ouvrage qui fait apparaître, en négatif,
l'importante force
d'inertie,
la puissance d'homogénéisation et le rôle
idéologique (politique, social
et moral) considérable de l'édition savante
universitaire.
C'est le second chapitre de mon histoire. Le
plus important. Après
environ dix ans de travail, j'ai présenté le
manuscrit du
premier volume
de mon ouvrage sur les saints martyrs canadiens au Programme d'aide
à
l'édition savante. C'était en 1983. En même
temps, j'ai
demandé
l'autorisation de publier mon ouvrage à ma propre maison
d'édition, celle
que j'allais fonder. La réponse a été
positive : rien ne
s'y opposait.
J'ai aussitôt fondé les Éditions du Singulier
et (question
de me faire la
main) fait paraître Vues d'Argentine, un petit essai
sous forme
de
relation de voyage.
J'ai édité ensuite les cinq
volumes de mon ouvrage sur les
saints martyrs
canadiens de 1988 à 1995, grâce aux subventions du
PAES.
Maintenant que
les cinq volumes sont parus et bien en place en bibliothèque
ou en
librairie, tout paraît facile, mais il y a dix ans, surtout
au
début,
cette liberté coûtait sept mille piastres par
livre ! Or
voilà que ce
n'est plus et ne sera plus possible !
La raison en est que le PAES s'est
donné de nouvelles règles qui
interdisent maintenant non seulement qu'un autre universitaire
puisse
profiter comme moi des subventions de la Fédération
pour fonder
sa propre
maison d'édition, mais les Éditions du Singulier ne
peuvent
même plus
avoir accès au programme de subvention pour faire
paraître mon
prochain
ouvrage.
C'est le 16 décembre dernier que je
comptais adresser au PAES le
manuscrit
du prochain ouvrage savant des Éditions du Singulier. Le
manuscrit
était
au point, après cinq ans de recherche. Il s'agit d'un
travail
réalisé en
collaboration avec mon collègue Serge Trudel. Le livre
s'intitule
Un
janséniste en Nouvelle-France. Il s'agira,
vraisemblablement,
d'un
événement littéraire, puisque nous y faisons
la preuve
d'une chose toute
simple, mais proprement incroyable : le supérieur des
récollets
de
Nouvelle-France (vers 1680), Valentin Leroux, avait
développé
une
puissante idéologie janséniste (inspirée des
oeuvres de
Pascal) qu'il
appliquait à l'apostolat missionnaire auprès des
Amérindiens. Il en a
même fait tout un livre pamphlétaire contre les
missionnaires
jésuites
qu'il a publié sous le nom d'un de ses subalternes, le
père
Chrestien
Leclercq. Eh oui ! nous faisons la preuve que l'ouvrage
intitulé
Premier
Établissement de la foi dans la Nouvelle-France n'est
pas l'oeuvre
de
Leclercq, mais de Leroux, notamment à cause de sa
pensée et de
ses thèses
jansénistes. Bref, lorsque l'on fait de la recherche, en
sciences
humaines, il arrive qu'on fasse aussi des
découvertes !
Or, à titre d'auteur ou de co-auteur,
il m'est interdit d'avoir une
subvention pour faire paraître un ouvrage savant à ma
propre
maison
d'édition. Pour être plus précis, il faut dire
que les
subventions du
PAES doivent être gérées par des
éditeurs
« admissibles » qui sont choisis
par le Programme sur la base d'une dizaine de critères. La
plupart de
ces
exigences se comprennent facilement : l'éditeur doit
être une
entreprise
canadienne, par exemple, et l'entreprise doit démontrer
qu'elle peut
produire, gérer et distribuer efficacement ses livres.
Mais l'un de ces critères me
paraît inutile, injuste, immoral et
très
certainement illégal. C'est le septième, qui se lit
comme suit :
« Les
subventions du PAES ne sont pas destinées aux ouvrages
rédigés par ou sous
la direction des propriétaires ou employés de
l'entreprise
produisant
l'ouvrage en question à moins que la majeure partie du
programme de
l'entreprise pour l'année soit constitué d'ouvrages
d'auteurs
ne possédant
aucun lien social avec la maison d'édition »
(http://www.hssfc.ca).
Pourquoi ? Qui le PAES veut-il
protéger ? Les Presses universitaires ?
Je
ne suis certainement pas le chercheur le plus prestigieux
subventionné
par
le PAES, mais j'imagine que nous ne devons pas être
très nombreux
à avoir
fondé notre propre maison d'édition pour publier nos
propres
ouvrages
savants. Depuis quinze ans, je pourrais bien être le seul.
Je pense
donc
que le PAES aurait eu avantage à me consulter avant
d'adopter un
règlement
qui m'a toujours paru discriminatoire partout ailleurs (c'est le
même
règlement qui interdit en effet à ma maison
d'édition de
profiter des
programmes d'édition du Gouvernement du Canada ou d'obtenir
l'agrégation
du Gouvernement du Québec).
Impertinent, discriminatoire et
illégal. Le fait qu'un livre soit
écrit
par un éditeur, l'un de ses employés, l'un de ses
parents ou
l'un de ses
amis ne décrit pas une catégorie de livres. Dans le
cas d'un
ouvrage
savant, c'est même un critère tout bonnement ridicule,
étant donné que la
publication savante est évaluée par ailleurs. La
discrimination
est assez
évidente : on voit bien que le règlement permet
aux
éditeurs (et surtout
aux gros éditeurs qui doivent avoir beaucoup de temps pour
se livrer
à la
recherche !) d'être des auteurs et de publier leurs
livres, tandis
qu'elle
interdit aux auteurs d'être leur éditeur.
Discriminatoire et
illégal : ce
règlement crée deux catégories de citoyens
canadiens, un
tout petit groupe
d'éditeurs qui ont droit de publier les ouvrages dont ils
sont les
auteurs, mais interdit à une vaste majorité d'auteurs
d'avoir
le droit de
faire la même chose.
Bien entendu, il est assez normal que les
éditeurs se protègent
et
inventent la règle inique selon laquelle un éditeur,
un
véritable éditeur,
un éditeur agréé, un éditeur
subventionné
ne peut se consacrer à l'édition
de ses ouvrages. Ce règlement a été
imposé aux
fonctionnaires par ceux
qui font le commerce du livre littéraire. Qu'il soit
maintenant
adopté par
le PAES, sans aucune raison valable puisque j'en ai
profité
avantageusement pour des raisons scientifiques, intellectuelles et
idéologiques me paraît vraiment scandaleux.
En tout cas, le 16 décembre 2000, je me
suis présenté sur
le site du
Programme d'aide à l'édition savante sur Internet,
pour savoir
comment
j'aillais soumettre le manuscrit de mon prochain livre, celui que
j'allais
éditer au Singulier. Moi qui étais si fier et
orgueilleux
d'avoir obtenu
jusqu'ici l'aide du PAES, je ne sais trop comment traduire le
sentiment
que j'ai ressenti à ce moment. Je n'étais pas
vraiment
fâché, ou
seulement désolé pour ma toute petite maison
d'édition,
j'étais plutôt
triste, d'une tristesse proche de la honte, celle qu'on ressent en
se
mettant à la place des fonctionnaires qui ont
rédigé et
adopté ce
« critère ».
C'est à titre de chercheur et d'auteur
que je présente cette
analyse, mais
à titre d'éditeur que je signe la présente
protestation.
Les « éditeurs admissibles »
du Programme d'aide à l'édition savante
Guy Laflèche, éditeur
Le mois dernier, par sa publicité dans
les journaux (le Devoir
du 19
mai, p. F6), le Programme d'aide à l'édition
savante (PAES)
nous apprenait
qu'il tenait un colloque sur l'édition savante le 27 mai,
à
Québec, au
cours du congrès de la Fédération canadienne
des sciences
humaines et
sociales (FCSHS), qui gère le programme, elle-même
subventionnée par le
Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH)
À la suite de ces savants travaux, me
permettra-t-on d'apporter une note
aussi personnelle que discordante ?
Je n'ai certainement pas l'objectif de
dénigrer le Programme d'aide
à
l'édition savante, car j'en ai plus que largement
profité.
Les cinq volumes de mon ouvrage sur les saints
martyrs canadiens ont en
effet été subventionnés par le PAES, la
subvention
étant d'environ sept
mille dollars par volume, pour des tirages de mille exemplaires.
Sans ces
subventions, je n'aurais sûrement jamais publié mon
ouvrage
moi-même et il
est absolument certain qu'aucun éditeur de l'aurait fait
comme moi.
Au
contraire, il aurait fallu que je soumette mon travail de recherche
aux
impératifs éditoriaux traditionnels et conservateurs
des presses
universitaires. Il ne fait pas de doute que j'aurais dû me
conformer
au
modèle aseptisé des travaux savants soi-disant
« objectifs ». Et je n'aurais
pas pu, évidemment, contrôler comme je l'ai fait la
fabrication
typographique de mes livres, leur présentation
matérielle et
leur
publicité. Bref, je voulais que l'édition soit au
service de mon
travail
de recherche et non l'inverse. En tout cas, il me semble que mon
ouvrage
fait apparaître, en négatif, l'importante force
d'inertie, la
puissance
d'homogénéisation et le rôle idéologique
(politique, social et moral)
considérable de l'édition des travaux savants
universitaires.
En 1983, lorsque j'ai présenté
le manuscrit du premier volume
de mon
ouvrage sur les saints martyrs canadiens au Programme d'aide
à
l'édition
savante, j'ai demandé l'autorisation de publier mon ouvrage
à
ma propre
maison d'édition, celle que j'allais fonder. La
réponse a
été positive :
rien ne s'y opposait. Maintenant que les cinq volumes sont parus
et bien
en place en bibliothèque ou en librairie, tout paraît
facile,
mais cela
n'aurait pas été possible sans le PAES. Or,
voilà que ce
n'est plus et ne
sera plus possible.
Le programme a en effet adopté de
nouveaux règlements. Pour
être plus
précis, il faut dire que les subventions du PAES doivent
être
gérées par
des éditeurs « admissibles » qui sont
choisis par
le Programme sur la base
d'une dizaine de critères. La plupart de ces exigences se
comprennent
facilement : l'éditeur doit être une entreprise
canadienne, par
exemple, et
l'entreprise doit démontrer qu'elle peut produire,
gérer et
distribuer
efficacement ses livres.
Mais l'un de ces critères me
paraît inutile, injuste, immoral et
illégal.
C'est le septième, qui se lit comme suit :
« Les
subventions du PAES ne
sont pas destinées aux ouvrages rédigés par ou
sous la
direction des
propriétaires ou employés de l'entreprise produisant
l'ouvrage
en question
à moins que la majeure partie du programme de l'entreprise
pour
l'année
soit constitué d'ouvrages d'auteurs ne possédant
aucun lien
social avec la
maison d'édition » (http://www.hssfc.ca).
Pourquoi ? À quoi sert un tel
règlement dans le cas d'ouvrages savants
et
comment justifier la restriction (« à moins
que... ») qu'il contient ? Ce
règlement m'a toujours paru discriminatoire : c'est le
même
règlement qui
interdit en effet à ma maison d'édition de profiter
des
programmes
d'édition du Gouvernement du Canada ou d'obtenir
l'agrégation
du
Gouvernement du Québec.
Impertinent. Le fait qu'un livre soit
écrit par un éditeur,
l'un de ses
employés, l'un de ses parents ou l'un de ses amis ne
décrit pas
une
catégorie de livres. Dans le cas d'un ouvrage savant, c'est
même
un
critère tout bonnement ridicule, étant donné
que la
publication savante
est évaluée par ailleurs. Discriminatoire. La
discrimination est
assez
évidente : on voit bien que le règlement permet
aux
éditeurs d'être des
auteurs et de publier leurs livres, tandis qu'il interdit aux
auteurs
d'être leur éditeur. Illégal. Ce
règlement
crée deux catégories de
citoyens, un tout petit groupe d'éditeurs qui ont droit de
publier les
ouvrages dont ils sont les auteurs, mais interdit à une
vaste
majorité
d'auteurs d'avoir le droit de faire la même chose.
Bien entendu, il est assez normal que les
éditeurs se protègent
et
inventent la règle inique selon laquelle un éditeur,
un
véritable éditeur,
un éditeur agréé, un éditeur
subventionné
ne peut jamais être celui qui se
consacre à l'édition de ses ouvrages. Ce
règlement a
été imposé aux
fonctionnaires par ceux qui font le commerce du livre
littéraire, pour
interdire leurs programmes de subvention aux diverses formes de la
publication à compte d'auteur. Qu'il soit maintenant
adopté par
le PAES,
sans aucune raison valable — puisque j'en ai
profité avantageusement
pour
des raisons scientifiques, intellectuelles et idéologiques
— est
scandaleux.
TdM —
TGdM
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