Les interventions du redoutable polémiste (nous le sommes tous) restent généralement sans réplique, malheureusement, ses victimes n'éprouvant pas le besoin qu'on mesure davantage la justesse de la critique et c'est bien dommage, cela nous permettrait de rire encore un peu, car si le polémiste est intervenu, c'est évidemment parce que ce n'était pas drôle du tout. La formule : polémique = réplique (pamphlétaire (sans réplique)).
L'éléphant de porcelaine L'arpenteuse du racisme La brouillonnologue de la CGMM Notre critique et sa poésie
Les fulminations de Dominique Deslandres, de René Latourelle et de Robert Toupin contre le « Mythe contemporain Laflèche »

Polémiques II

Guy Laflèche,
Université de Montréal

Scandale aux abysses : l'affaire Gosselin


Le « Dossier juridique » !

  1. Guy Laflèche, message électronique, mardi 13 janvier 2004
  2. Lettre du vice-décanat aux affaires professorale, 12 janvier
  3. Lettre du Bureau des affaires juridiques, 8 janvier
  4. G. Laflèche, réponse au vice-doyen du 15 janvier
  5. G. Laflèche, message électronique du 2 février

      Voici le « Dossier juridique ». La tourmente va durer un mois, et je n'aimerais pas la revivre. Tout le monde sait ce qu'il en est des affaires le moindrement juridiques ou on s'en doute. On ne souhaite cela à personne.

      Comme je l'ai porté au journal, c'est le vendredi 9 janvier 2004 que j'apprends qu'on aurait porté plainte à la direction de l'Université de Montréal contre mon site internet sur l'affaire Gosselin. Je reçois à ce sujet un appel du vice-doyen des affaires professorales de ma faculté, Sang Nguyen. Il m'en parle assez longuement pour que je comprenne qu'il n'y a là rien de bien grave. Je serais accusé de tenir sur mon site internet des propos diffamatoires, dont il ne peut en fait me donner qu'un exemple, « épais », et puis aussi « irresponsable », mais il ne sait manifestement pas à qui ces qualificatifs, qui n'ont évidemment rien de diffamatoire, seraient appliqués. Cela dit, notre conversation a tout de même un petit tour plaisant, atmosphère qui ne se démentira jamais dans mes rapports finalement amicaux avec Sang Nguyen, même s'il se montrera vraiment exaspéré dans un petit moment d'impatience lors de notre toute dernière rencontre. À sa place, je l'aurais été bien plus souvent et beaucoup plus longtemps, mais pas contre la pauvre victime des services juridiques de l'Université, moi.

      Cela dit, on se donne rendez-vous (c'est évidemment une convocation) lundi prochain à son bureau, où je rencontrerai avec lui l'avocate qui dirige les services juridiques de l'Université.

      Mais je n'en suis pas au bout de mes surprises, ce vendredi 9 janvier. C'est en soirée que j'ouvre par hasard ma boîte électronique pour y trouver le message de mon directeur de département, Eric Méchoulan, qui m'écrit qu'une plainte a été portée contre moi au sujet de mon site sur l'affaire Gosselin et qu'il aimerait bien qu'on en discute lundi matin ! Deux convocations, c'est une de trop ! — Je retourne copie de son message avec une réaction furibonde à l'intention de tous mes collègues du département des études françaises. L'objectif en est fort simple, évidemment, d'abord lui faire savoir que je n'ai nullement l'intention de me rendre à son « invitation » (j'ai des personnages plus importants à rencontrer lundi prochain !), ensuite informer tous mes collègues de la situation. Message on ne peut plus grotesque que je signe d'ailleur d'un « Guy, mort de peur » !

      Le problème, en fait, c'est précisément que mon directeur, lui, n'ait pas été « mort de rire ». Je ne peux pas compter sur l'aide d'un collègue qui ne connaît manifestement pas mon fichier à ce sujet et qui peut me dire sérieusement que l'on doit être prudent, car « moi, je ne suis pas un juriste », manière de dire clairement que je n'en suis pas un et que les juristes doivent s'y connaître, eux, en matière de diffamation... Voyons donc ! — Je sais déjà que l'accusation de diffamation porte sur deux mots, « épais » et « irresponsable ». Pas besoin d'avoir fait de longues études universitaires pour comprendre que les « juristes » devront trouver des arguments un peu plus consistants pour me traîner en cour.

   — J'apprendrai plus tard que mon directeur et le vice-doyen ont été convoqués, probablement le matin même de ce vendredi, 9 janvier, et qu'ils ont ordre de me faire retirer les textes relatifs à l'affaire Gosselin de mon site internet. Je ne sais pas qui les a convoqués. Comme on va le voir, tout cela restera anonyme, ce qui est le propre des ayatollahs. Mais on en apprendra assez pour savoir d'où origine la plainte, de Bernard Descôteaux du Devoir, c'est certain, et de la Fondation Marc Bourgie, de Marc Bourgie, c'est probable. De toutes manières, si ce ne sont pas ces deux personnages qui sont à l'origine de cette action juridique, ils n'ont qu'à nous le dire et on se fera un devoir de chercher et peut-être trouver de qui il s'agit.

      Cela dit, pour l'instant, nous sommes le vendredi 9 janvier. C'est une période de l'année où un professeur a besoin de tout son temps et de toute son énergie pour mettre en place son enseignement. Comme je l'écris dans le journal de l'affaire, je le répète ici une fois pour toutes, cette action juridique m'affectera beaucoup dans mon travail d'enseignant et de chercheur, jusqu'à atteindre ma santé. Rétrospectivement, je peux dire que les situations les plus absurdes peuvent également être des plus stressantes; même si l'on sait parfaitement bien que des accusations juridiques sont risibles, on se trouve aux prises avec des problèmes qui nous dépassent, surtout que de très nombreuses personnes en autorité sont là précisément pour vous écraser, tandis qu'absolument personne ne vous vient en aide. — Je dois toutefois rendre cet hommage à mon doyen, Joseph Hubert, qui a fait pour moi ce qu'il pouvait faire de mieux, rien. Non, je ne suis nullement ironique, bien au contraire : s'il avait dû intervenir directement, c'est en ma faveur qu'il l'aurait fait, j'en suis bien persuadé. Et il a parfaitement bien joué son rôle en n'intervenant jamais administrativement.

      Lundi, 12 janvier, c'est à 14 heures que je suis au bureau du vice-doyen Sang Nguyen. Nous attendrons en vain l'avocate du Bureau des affaires juridiques, qui ne se présentera pas. Après quelques temps d'échanges académiques, le vice-doyen se lance à bâtons rompus dans un nouvel exposé de ce qu'il m'a déjà dit au téléphone vendredi, ne m'en apprenant rien de plus, sauf qu'il ne peut me transmettre copie de l'« avis juridique » (c'est la lettre de l'avocate qu'on lira ci-dessous), car elle est confidentielle. Bref, le gros morceau de toute l'affaire juridique, c'est une plainte anonyme analysée dans un avis secret ! Sang Nguyen ne peut pas se permettre de rire aux éclats, bien entendu, mais je vois bien qu'il n'est pas tout à fait insensible à l'absurdité de la situation.

      Et c'est là qu'il va m'apprendre, sans le savoir, dès le début d'où vient la fameuse « plainte ». Je crois me souvenir qu'il a été nous chercher une tasse de café au bureau de sa secrétaire. Tout à fait détendu, il me parle de la nature de mes sites internets; de l'envergure, même, de mon site sur l'affaire Gosselin, en nombre de pages. Modeste, je lui dis la vérité : « vous savez, ce n'est en fait que quelques pages par jour, une lettre par-ci, une lettre par-là ». Il me regarde alors, sans me voir, dans le vide, reprenant son rôle de vice-doyen, pour répliquer : « justement ! vous dérangez tous les jours les journalistes du Devoir ! ». Alors que son regard sort de ses souvenirs pour me voir, il constate que je suis stupéfait. Il a alors la mine de celui qui vient de marquer un bon coup. Car il y a longtemps qu'entre nous deux l'affaire des « propos diffamatoires » n'est plus de mise. Alors voilà pour lui une bonne raison de fermer mon site internet sur l'affaire Gosselin, qui dérange tout le monde (lui, en tout cas), notamment les journalistes du Devoir !

      Je suis stupéfait, en effet, car il est clair que cette phrase ne peut sortir de la bouche que d'une seule et unique personne qui peut être en contact avec la « Direction » de l'Université, et c'est bien entendu Bernard Descôteaux. Ce n'est pas un Jean-François Nadeau qui peut avoir ses entrées à la haute administration et la petite phrase, toute simple, ne peut venir que des bureaux de la direction du journal. Mon vice-doyen n'a pas rencontré Descôteaux, mais une personne qui, elle, était à ses ordres à l'Université. C'est Bernard Descôteaux, directeur du Devoir, qui exige, probablement via la Fondation Marc Bourgie, que l'Université de Montréal fasse taire le professeur Laflèche.

      Avec la belle réplique aussi spontanée qu'incongrue du vice doyen, j'ai compris que les forces de l'ombre, finalement, étaient assez falotes lorsqu'on pouvait les nommer. Mais transformées en rouages administratifs, les forces en question étaient d'autant plus vicieuses qu'elles étaient anonnymes, alors même que je connaissais leur nom, son nom, le nom du premier moteur (des rouages) comme on le dit du Créateur, Bernard Descôteaux.


1. — Guy Laflèche, message électronique, mardi 13 janvier 2004

Monsieur le vice-doyen Nguyen,

À la suite de notre rencontre d'hier, lundi, au sujet de mon dossier sur l'affaire Gosselin dans mon site [internet] personnel, je n'ai pas eu le temps aujourd'hui de vous transcrire mes notes. Mais je le fais maintenant, tard ce soir, de sorte que vous en aurez la transcription demain matin. Il s'agit simplement, je vous le rappelle, de réflexions et de questions concernant la situation créée par l'avis juridique dont on a parlé ensemble vendredi dernier (9 janvier), comme m'en a parlé également mon directeur [du département des études françaises] Éric Méchoulan, mais dont je n'ai pas copie. Pour moi, c'est un avis juridique secret ! Puisque je devrais m'y conformer le mieux possible, il faut avouer que c'est un peu curieux comme situation.

1. C'est un principe de droit important que de connaître précisément ses accusateurs et les accusations qui sont portées contre nous. Ce droit, actuellement ne m'est pas reconnu.

2. Personne, absolument personne depuis près de trois mois maintenant ne s'est plaint à moi au sujet de mon site. Si l'on s'était plaint auprès de personnes ou d'instances à l'Université, ces personnes ou ces instances devaient nécessairement les renvoyer à moi ou, à la rigueur, prendre contact avec moi à ce propos.

3. Il me semble en effet que sans plainte formelle, signée et nominale, et pour bien dire sans « mise en demeure », l'Université de Montréal ne saurait intervenir : il y va même de sa crédibilité en ce qui concerne le simple respect de ses professeurs, sans même prendre en considération leurs libertés fondamentales.

4. D'elle même, à la suite d'éventuelles dénonciations ou pour toutes raisons non établies en droit, est-ce que l'Université a le droit d'enquêter sur mes activités et de les soumettre à des avis juridiques ? Cela me paraît peu probable.

5. En tout cas, cela étant, je ne pense pas que l'Université puisse s'instituer juge de mes activités et procéder à des actions non sanctionnées par des autorités judiciaires ou policières (m'interdire l'accès à mes salles de cours, à mon bureau ou à mon site web personnel, par exemple).

6. Les accusations de diffamation sont des actes tout aussi graves que la diffamation elle-même, particulièrement en regard de la liberté de parole et d'expression reconnue par nos lois. Jusqu'à maintenant, d'après l'avis juridique secret qui évalue mon fichier internet sur l'affaire Gosselin, deux expressions au pluriel et ne s'appliquant à aucune personne nommément me seraient reprochées : « chaîne d'irresponsables » (faire partie de) et, mais dans une citation entre guillemets, « épais » et « épais dans le plus mince » (il faut être — pour) seraient des expressions considérées comme susceptibles de poursuites judiciaires dont, selon les services juridiques, l'Université devrait me protéger et se dissocier. Je précise que ces deux fragments, si je ne me trompe, sont en place sur mon site depuis le 30 novembre dernier et que personne n'a jamais protesté à ce sujet. Six semaines, c'est long sur la Toile. Je rappelle par ailleurs qu'Yves Michaud n'a pu faire condamner Marc Angenot, ni même en cour d'appel, pour avoir dit de lui qu'il tenait des propos antisémites. Comme mon site porte justement sur la même question de l'antisémitisme, s'il avait été traité d'épais et avait lancé son procès en diffamation, plusieurs juges et avocats seraient aujourd'hui morts de rire. J'ose espérer que la Direction de l'UdeM et ses services juridiques n'ont l'intention de tuer personne. — Là, je rigole, monsieur Nguyen (il est minuit et quart).

7. Comme je vous ai bien expliqué et vendredi et lundi ce que je ferais si mon site personnel web était fermé (ce qui perturberait considérablement mon enseignement et bloquerait pour un temps ma recherche), ce n'est pas nécessaire que je développe à ce sujet : ce serait pour moi une véritable catastrophe, comme ce l'est déjà de savoir que mon Université l'a simplement envisagé. Inutile de vous dire que je ferais appel au public et notamment à tous mes collègues universitaires d'ici, d'ailleurs, de partout. Il est bien possible que j'en sois pour mes frais. Mais il se pourrait aussi que ce soit l'étincelle qui mette le feu aux poudres.

8. Il serait, je crois, très important que l'Université puisse se dissocier par avance de toute poursuite judiciaire. Sur les plus de mille professeurs susceptibles d'ouvrir un sites web personnels, il serait raisonnable qu'il soit clair que « les textes publiés sur ce site personnel expriment librement les opinions du professeurs et ne sauraient engager la responsabilité de l'Université ». D'ailleurs, on devrait profiter de l'occasion pour changer le nom de ces sites personnels (« mapageweb » fait vraiment petit élève de douze ans) pour bien marquer leur sens. L'adresse devrait donc en être, par exemple « professeur » (de préférence au singulier), pour bien indiquer qu'il s'agit du site personnel du professeur et chaque site devrait avoir un en-tête commun, portant le sigle de l'Université et la phrase entre guillements ci-dessus dans la page d'accueil qui ouvre nécessairement chaque site. L'adresse de mon site serait donc :

http:_//_www.professeur.umontreal.ca/lafleche/

En tête du fichier index.html : UDM (sigle) « les textes publiés sur ce site personnel expriment librement les opinions du professeur et ne sauraient engager la responsabilité de l'Université ».

Voilà monsieur le vice-doyen Nguyen les réflexions et questions que m'inspirent nos récentes conversations au sujet de mon fichier sur l'affaire Gosselin. Ces notes de travail sont pour vous, vous pouvez les transmettre à qui vous voulez, intégralement ou sous la forme qui vous paraîtrait la plus adéquate, en tranmettant la substance oralement par exemple ou en recopiant simplement le présent message. J'attends la lettre administrative que vous m'avez annoncée. Mais j'espère également que l'affaire pourra être rapidement classée à l'Université. J'ai déjà bien assez de gérer les quatre chapitres actuels de mon fichier sans devoir en ouvrir un cinquième ! Et peu importe le mauvais sujet de cette affaire qui a permis que nous nous rencontrions en ce début de 2004 : j'en garderai le souvenir chaleureux de notre première rencontre.

Bien cordialement,

__gl>-

Guy Laflèche, Professeur titulaire.

      Au début de notre rencontre de lundi, j'avais sous les yeux un plan des idées à exprimer à mon vice-doyen. Comme celui-ci me voyait consulter mon petit feuillet, je lui ai vite dit que je le lui mettrais par écrit. C'est devenu l'exposé qu'on vient de lire.

      En retour, j'ai non seulement reçu la lettre qu'il m'avait annoncée, me demandant formellement la fermeture du fichier sur l'affaire Gosselin, mais en plus, surprise, l'avis juridique de l'avocate du Bureau des affaires juridiques de l'Université. Il s'agit, en fait, d'une simple lettre, comme on va la lire à la suite de celle de mon vice-doyen.


2. — Lettre du vice-décanat aux affaires professorale, 12 janvier

Faculté des arts et des sciences Vice-décanat aux affaires professorales

Le 12 janvier 2004

Monsieur Guy Laflèche
Professeur titulaire
Département d'études françaises
Faculté des arts et des sciences

Monsieur le Professeur,

L'Université a été saisie d'une situation qu'elle juge fort préoccupante. Vous diffusez sur votre page web hébergée sur le site de l'Université de Montréal des écrits dont vous êtes l'auteur et qui se rapportent à un ouvrage publié aux Éditions Lanctôt et ayant pour auteur Yves Gosselin. Ils concernent également le journal le Devoir et certains de ses journalistes.

De façon générale la plupart des écrits sont destinés à la critique de l'ouvrage en question, toutefois vous tenez à certains endroits des propos insultants et injurieux, tant à l'égard de l'auteur de l'ouvrage et de l'éditeur qu'à l'endroit du journal et de certains de ses journalistes

L'Université est d'avis que de tels propos sont diffamatoires et qu'ils sont de nature à porter atteinte à la réputation (voir l'avis juridique ci-inclus). Toute personne victime de diffamation a des recours, notamment des recours en dommages.

Dans les circonstances, je tiens à vous informer que vous aurez à répondre seul des dommages qui pourraient vous être réclamés par des tiers et que l'Université n'assumera pas votre défense et n'acquittera aucune condamnation qui pourrait être rendue contre vous.

Par ailleurs, l'Université se doit de prendre les mesures appropriées afin de se dissocier des propos diffamatoires que vous avez tenus à l'égard des tiers concernés. L'Université est en droit — et cela est même son devoir en vertu de la Loi concernant le cadre juridique des technologies de l'information — de retirer du site web les écrits diffamatoires en cause. De plus, j'attire votre attention sur les Règles d'utilisation des environnements informatiques de l'Université où il est stipulé ce qui suit :

« II est interdit à l'utilisateur de tenir des propos haineux ou d'utiliser les services informatiques et de télécommunication de l'Université à des fins de harcèlement, de menace, de diffamation ou de tout acte réprimé par la réglementation de l'Université ou par les lois et les règlements ».

Considérant que la responsabilité de l'Université est directement engagée en raison du fait qu'elle héberge ces contenus sur son site, je vous demande donc de retirer immédiatement tous les propos diffamatoires qui s'y retrouvent.

Veuillez agréer, Monsieur le Professeur, l'expression de mes salutations distinguées.

[Signature]

Sang Nguyen

Vice-doyen aux affaires professorales
Faculté des arts et des sciences

c.c. : Joseph Hubert, Doyen M. Eric Méchoulan, Directeur de département d'Études françaises


3. — Lettre du Bureau des affaires juridiques, 8 janvier

Bureau des affaires juridiques

Montréal, le 8 janvier 2004

Monsieur Sang Nguyen
Vice-doyen
Faculté des arts et des sciences

Objet : Propos diffamatoires

Monsieur le vice-doyen,

Un membre de la direction de l'Université a porté à votre attention une situation mettant en cause le professeur Guy Laflèche du département d'études françaises. Ce dernier diffuse sur sa page web hébergée sur le site de l'Université de Montréal divers écrits dont il est l'auteur. Ces écrits se rapportent à un ouvrage publié aux Éditions Lanctôt et ayant pour auteur Yves Gosselin. Ils concernent également le journal le Devoir et certains de ses journalistes. Vous avez sollicité un avis juridique sur la nature de certains propos contenus dans ces écrits.

J'ai parcouru ces écrits de diverse nature et y ai constaté ce qui suit. De façon générale la plupart des écrits sont destinés à la critique de l'ouvrage en question. Toutefois, le professeur Laflèche tient à certains endroits des propos insultants, tant à l'égard de l'auteur de l'ouvrage et de l'éditeur, qu'à l'endroit du journal et de certains de ses journalistes. Cela est le cas lorsqu'il mentionne que ce livre est une « ordure ». Il en est de même lorsqu'il écrit que Yves Gosselin, Jacques Lanctôt et ses employés, Louis Hamelin et Jean-François Nadeau sont compris dans la « chaîne d'irresponsabilités » et qu'il faut vraiment être « épais » pour écrire, publier et publiciser un tel ouvrage et qu'il faut être « épais dans le plus mince » pour le mettre en lice dans un concours du genre Prix des collégiens. Ce ne sont là que quelques exemples tirés ça et là des écrits diffusés sur la page web du professeur. De tels propos relèvent plus de l'attaque personnelle que de la critique.

Je suis d'avis que ces propos sont diffamatoires puisqu'ils sont insultants, injurieux et qu'ils sont de nature à porter atteinte à la réputation.

En droit civil québécois, la diffamation est interdite en vertu des règles générales de la responsabilité civile, plus particulièrement en vertu de l'article 1457 Code civil du Québec qui édicte que :

Toute personne a le devoir de respecter les règles de conduite qui, suivant les circonstances, les usages ou la loi, s'imposent à elle, de manière à ne pas causer de préjudice à autrui.

Elle est, lorsqu'elle est douée de raison et qu'elle manque à ce devoir, responsable du préjudice qu'elle cause par cette faute à autrui et tenue de réparer ce préjudice, qu'il soit corporel, moral ou matériel.

Elle est aussi tenue, en certains cas, de réparer le préjudice causé à autrui par le fait ou la faute d'une autre personne ou par le fait des biens qu'elle a sous sa garde.

La faute de diffamation regroupe plusieurs types d'atteintes portées contre une personne. En fait, le concept de diffamation tel qu'appliqué en droit québécois englobe autant l'insulte que l'injure et l'atteinte à la réputation.

La faute peut être le résultat de deux types de conduite selon les auteurs J. L. Beaudoin et P. Deslauriers (Beaudoin, J. L., Deslauriers, P. la responsabilité civile, 6e édition, paragraphe 268) : d'abord, celle où une personne, sciemment, de mauvaise foi, avec intention de nuire, s'attaque à la réputation de la victime et cherche à l'humilier, la ridiculiser ou l'exposer au mépris du public ou d'un groupe; aussi, celle qui résulte d'un comportement dont la volonté de nuire est absente mais où une personne a malgré tout porté atteinte à la réputation d'une victime par sa témérité, sa négligence, son impertinence ou son incurie.

Dans le cas présent, le professeur agit sciemment et les faits démontrent notamment qu'il cherche à humilier, ridiculiser ou à exposer au mépris du public. La diffamation est d'autant plus importante qu'il met en place un site Internet qui dénonce l'ouvrage « jour après jour », écrivant aux journalistes du Devoir, à ses collèges universitaires et autres, comme le mentionne lui-même le professeur dans un communiqué du 13 décembre 2003.

Toute personne victime de diffamation a des recours contre l'auteur de cette diffamation, notamment des recours en dommages. Celui qui est tenu aux dommages est l'auteur de la diffamation. Mais l'Université peut aussi voir sa responsabilité engagée à cet égard et ce, de ces différentes façons : d'abord, si les propos diffamatoires sont sur son site web et qu'elle a connaissance de ce fait; ensuite, lorsque celui qui diffame agit dans le cadre de ses fonctions à l'Université.

De plus, l'Université pourrait voir une réclamation dirigée contre elle si le professeur utilise son titre de professeur à l'Université de Montréal et ce, même s'il le fait sans utiliser les services informatiques et de télécommunication de l'Université et en dehors de ses fonctions à l'Université.

J'ai eu l'occasion de vous entretenir sur les mesures à prendre dans les circonstances. Je vous rappelle simplement qu'afin de limiter la responsabilité de l'Université dans cette affaire, il vous faut prendre des mesures visant à retirer du site web de l'Université les écrits en cause. Considérant la masse de documents électroniques portant sur le sujet, le fait que les propos diffamatoires s'y retrouvent ça et là et considérant la responsabilité de l'Université directement engagée en raison du fait qu'elle héberge ces contenus sur son site, vous seriez justifié de faire retirer l'ensemble des écrits de la rubrique concernée, dans leur version intégrale. À cet effet, j'attire votre attention sur les Règles d'utilisation des environnements informatiques de l'Université de Montréal où il est stipulé ce qui suit :

Il est interdit à l'utilisateur de tenir des propos haineux ou d'utiliser les services informatiques et de télécommunication de l'Université à des fins de harcèlement, de menace, de diffamation ou de tout acte réprimé par la réglementation de l'Université ou par les lois et les règlements.

De plus, un avis devrait être transmis au professeur afin qu'il soit informé qu'il répondra seul des dommages qui pourraient lui être réclamés, que l'Université réservera tous ses droits contre lui, qu'elle n'assumera pas sa défense ni n'acquittera aucune condamnation qui serait rendue contre lui.

L'Université devrait également prendre des mesures visant à se dissocier des propos diffamatoires tenus par le professeur Laflèche, notamment auprès des victimes de ces propos.

Je suis à votre disposition pour toute question relative à cette affaire. Je vous prie d'agréer l'expression de mes sentiments distingués.

[Signature]

Me Francine Verrier
Directrice
Bureau des affaires juridiques

c.c. Monsieur Michel Lespérance
Monsieur Michel Vanier
Monsieur Elvio Buono

      Ceux à qui on envoie copie conforme de cette lettre, qui tient lieu d'avis juridique, ne sont pas identifiés. Je les présente dans l'ordre inverse de leur importance pour qu'on évalue l'« ampleur » de l'affaire, du point de vue administratif. Elvio Buono représente les « affaires professorales » au niveau du rectorat. C'est l'équivalent de mon vice-doyen aux mêmes affaires dans ma faculté. C'est un peu comme s'il représentait, en mode effectif, mon employeur. Je ne connais pas son titre administratif exact en 2004. Michel Vanier, en revanche, est tout simplement le Directeur de la DGTIC, les communications informatiques. Le premier gère mon emploi, le second mon site internet. En ce qui concerne enfin Michel Lespérance, c'est le secrétaire général du Conseil de l'Université.

      Lorsque mon vice-doyen parle au début de sa lettre de « l'Université » et l'avocate, d'un « membre de la direction », l'envoi de l'avis au secrétaire général signifie que c'est du Conseil de l'Université qu'origine la plainte à mon endroit.

      Le recteur est alors Robert Lacroix. Il représente l'exécutif de l'Université, ayant avec lui une dizaine de vice-recteurs. Le Conseil de l'Université, lui, est le véritable organisme législatif de l'Université (qui prend les avis de l'Assemblée universitaire, sans être jamais tenu de les suivre). Le Conseil de l'Université compte plus de vingt membres. Je n'ai pu, pour l'instant, n'en identifier qu'une petite dizaine, en 2004 (je ne les nommerai pas ici, du moins tant que je n'en aurai pas la liste complète). Mon accusateur anonyme est l'un d'eux. Le chancelier, c'est-à-dire leur président, est alors André Caillé; le recteur Robert Lacroix est membre d'office du Conseil.

      Les délibérations du Conseil sont secrètes. Seules les résolutions sont rendues publiques, ayant force de loi. Puisque le secrétaire du Conseil reçoit l'avis du Bureau juridique, cela signifie que le Conseil a été saisi de l'affaire Gosselin ou, pour mieux dire, de l'« affaire Laflèche » !

      Est-ce que je devais être mort de rire ou mort de peur ?


4. — Guy Laflèche, réponse au vice-doyen du 15 janvier

Le 15 janvier 2004

Monsieur Sang Nguyen,
Vice-doyen aux affaires professorales,
Faculté des arts et des sciences

Monsieur le vice-doyen,

            En prenant connaissance de l'avis juridique du 8 janvier dernier, je comprends beaucoup mieux maintenant vos préoccupations au sujet du site que je consacre à l'affaire Gosselin sur la Toile. Et je comprends également le contenu de votre lettre du 12 janvier qui s'appuie entièrement sur cet avis juridique.

      Me permettrez-vous de ne pas partager vos inquiétudes ?

      Votre lettre, comme l'avis du Bureau des affaires juridiques, aborde de très nombreuses questions, je crois que l'on peut s'en tenir pour l'instant à l'essentiel, c'est-à-dire aux propos jugés diffamatoires qui me sont reprochés. En effet, si je vous montre qu'il n'en est rien, alors toutes les autres questions s'évanouissent.

      Le Bureau des affaires juridiques a parfaitement bien répondu à la question qui lui était posée : selon lui, plusieurs passages du dossier que je consacre à l'affaire Gosselin sur la Toile seraient passibles de poursuite en diffamation et il en donne trois exemples précis (« ordure », qui se trouve dans le titre même du fichier et repris partout, aussi bien dans le titre que dans le texte des quatre chapitres de ce dossier, « chaîne d'irresponsabilités » et « épais »). L'avis s'appuie sur l'article 1457 du Code civil et sur l'interprétation de Beaudoin-Deslauriers.

      Heureusement, la question ne se pose nullement de cette façon abstraite. Il faut situer mes propos, qui ne sont nullement diffamatoires, ni même injurieux ou insultants, dans le contexte où ils se trouvent. Comme j'ai eu l'occasion de vous l'expliquer, ce dossier constitue un chapitre du second volume d'un ouvrage intitulé Polémiques (Laval, Singulier, 1992). Or, non seulement ces analyses relèvent manifestement du genre polémique, mais il s'agit très explicitement de pamphlets d'ordre journalistique : toute l'affaire commence par une réplique journalistique adressée au journal le Devoir et tout le dossier a la forme du journal de combat.

      Toutes les personnes visées par ces textes pamphlétaires occupent des fonctions publiques et oeuvrent dans le monde des communications. Ils sont responsables de leurs actes et décisions en ce domaine, dans l'exercice de leur fonction, et doivent en répondre publiquement, notamment en répondant aux critiques qui leurs sont adressées. Il s'agit d'écrivains, d'éditeurs, de journalistes et de chroniqueurs, voire de directeur de cahiers littéraires et même de journaux. Vous remarquerez qu'aucun propos virulent de mon dossier ne vise les membres de la Fondation Marc Bourgie, les membres du jury du Prix des collégiens qui ne sont pas des journalistes, ni même aucun universitaire, même dans le cas du seul universitaire membre du jury. D'ailleurs, en dehors du contexte très précis et localisé du « Journal » (qui relève manifestement et à bon droit du journal de combat pamphlétaire), jamais je ne qualifie directement aucune personne, tandis que mes attaques les plus virulentes, toutes proportions gardées (car elles ne le sont pas, étant donné les accusations que je porte), sont abstraites et au pluriel, comme l'a fait d'ailleurs le Devoir par l'intermédiaire de son chroniqueur Christian Desmeules à mon endroit au sujet de cette affaire, me classant dans « ceux qui ne savent pas lire » et me qualifiant explicitement de la catégorie des « agités du bocal ou polémistes en mal de batailles ». J'ai répliqué dans des termes je crois plus mesurés et surtout plus justes.

      Mon dossier doit être étudié à nouveau du point de vue juridique dans cette perspective et je pense qu'il serait très utile que les juristes concernés me consultent à ce sujet. Prenons le cas du mot « ordure » qui m'est reproché. Ce chapitre du second volume de mon livre intitulé Polémiques actuellement sur la Toile a pour titre « Ce livre est une ordure ». Il reprend le titre de ma toute première intervention publique à ce sujet où il se trouve précisément expliqué. En particulier, le mot « ordure » n'est pas de moi, mais de l'auteur Yves Gosselin et de son éditeur Jacques Lanctôt qui l'ont utilisé en quatrième de couverture pour qualifier, exactement comme moi, une oeuvre littéraire, celle de Louis-Ferdinand Céline, le plus grand romancier français du XXe siècle. Comme c'est précisément ce que je leur reproche, ils seraient malvenus de s'en plaindre contre moi ! Penser un instant que le mot « ordure » s'appliquant aux deux livres d'Yves Gosselin puisse être susceptible de poursuite en diffamation n'a absolument aucun sens.

      Dans ce contexte, il est clair que l'article 1457 du Code civil ne doit pas s'interpréter à la lumière de Beaudoin-Deslauriers dans leur paragraphe d'interprétation générale, mais plutôt en regard de la jurisprudence bien connue du Conseil de presse qui statue sur de telles questions à longueur d'année, comme des causes similaires qui se rendent devant les tribunaux : c'est le cas de la récente et très médiatisée cause Yves Michaud contre Marc Angenot où des propos incomparablement plus graves que les miens n'ont aucunement été jugés diffamatoires, jusqu'en cour d'appel.

      Cela dit, c'est dans cette perspective que le Bureau des affaires juridiques doit maintenant évaluer mon dossier en cours sur l'affaire Gosselin. Et il est évident que je vais retirer immédiatement, dès qu'ils me seront signalés, les propos qui pourraient être jugés diffamatoires dans le contexte de la polémique, du pamphlet et du journal de combat. Je ne pense pas toutefois qu'on en trouve, ayant été très attentif à cette question depuis le début de l'affaire.

      Je vous prie d'accepter, monsieur le vice-doyen, l'expression de mes meilleurs sentiments,

__gl>-

Guy Laflèche,
Professeur titulaire.

      Suivront plusieurs échanges et, finalement, une dernière rencontre, cette fois avec l'avocate de l'Université, le 23 janvier 2004. Le vice-doyen fait état d'un fabuleux nouvel « avis juridique », cette fois indépendant, dont, apparemment, il n'y a pas de version écrite ou du moins qu'on ne peut me communiquer. Ce n'est pas clair. Durant toute la rencontre, à ma grande surprise, l'avocate ne dit jamais un mot. Le vice-doyen est seul à s'exprimer et moi, à tenter d'improviser des réponses à ses non-arguments.

      Un dernier appel téléphonique du vice-doyen Sang Nguyen m'annonce deux choses simples, d'abord qu'une copie de l'avis juridique de McGarthy Tétrault est pour moi dans le courrier et que la décision de l'« Université » est maintenant sans appel : si je ne supprime pas mon répertoire sur l'affaire Gosselin, mon site internet sera fermé. Point.

5. — Guy Laflèche, message électronique du 2 février 2004

      — En fait, il est passé minuit : le message est posté le 3 février, à 0h30.

Monsieur le vice-doyen Nguyen,
Cher ami,

J'ai lu avec beaucoup d'intérêt l'avis juridique de la compagnie McCarthy Tétrault. Inutile de vous dire que cet avis, à mon avis (!), ne tiendrait pas la route devant le moindre tribunal. Amalgames, fautes de lecture et d'interprétation et erreurs de fait y fourmillent. Sans compter les nombreuses fautes de lecture littérale vraiment inattendues, comme celle qui consiste à penser que le pauvre Gosselin pourrait être « négationiste ». Vraiment... Plus grave, l'avis ignore complètement la dernière lettre que je vous ai adressée et, par conséquent, le contexte immédiat de mes interventions. C'est normal, bien entendu, puisqu'il s'agit d'un avis rédigé du strict point de vue de l'accusation, si je puis dire. Après l'analyse du dossier mais avant la rédaction, la moindre des choses aurait été pour la compagnie McCarty Tétrault de me consulter, de m'entendre !, évidemment, si je puis dire. Cela ne demandait pas beaucoup de temps. C'est ce qu'aurait normalement demandé la Direction de l'université et son Bureau des affaires juridiques s'il s'agissait de défendre la liberté d'expression d'un de ses professeurs. Mais comme il ne s'agit pas de cela, on se retrouve (ce qui exclut la personne qui parle) avec un avis à l'avenant.

Mais peu importe. Il est clair maintenant que la Direction fermera mon site sur l'affaire Gosselin. Je procède donc immédiatement à cette fermeture (je viens de le faire). Je le fais à la condition que cela ne constitue pas un acte juridique impliquant un avis au SGPUM [entendez : une lettre de blâme] ou toute autre forme d'action juridique à l'intérieur de l'Université. Je comprends que je recevrai, par courrier interne, l'ordre formel de fermer mon site sur l'affaire Gosselin dans ma page Web, accompagné de l'avis juridique de la compagnie McCarthy Tétrault (inutile de m'en faire réellement une nouvelle copie, mais je voudrais copie des annexes, car quelques propositions du texte de l'avis ne se comprennent pas sans elles). J'aurai votre lettre mercredi et vous répondrai par retour du courrier pour vous aviser de ce qui est déjà fait actuellement, la fermeture de ma page Web. Comme vous me lisez très tôt ce mardi, dites-vous qu'il y a un principe contraire à celui qui dit qu'il y en a un qui veille : il y en a un qui dort ! Comme mon séminaire porte sur le rêve et le récit de rêve, vous pouvez verser à mon dossier que je travaille pas mal d'heures par jour et tard le matin ! je rêve... — Avouez que c'est un beau sujet. Ne soyez pas jaloux.

Cordialement, — Guy

      Ce dernier message n'aura jamais aucune suite. En réalité, on le voit dans le journal de l'affaire, il y a plus d'une semaine que mon site est déménagé à Singulier.info (soit depuis le 24 janvier) et ce soir-là même, 2 février, j'ai déjà remis en place le répertoire dans mes fichiers internets à l'Université. J'y renvoie non seulement au site de Singulier.info, mais j'y réédite deux fichiers et en édite un nouveau. Bref, j'ai décidé (depuis le début d'ailleurs) de ne pas faire de l'esclandre qui mettrait en cause l'honneur de l'Université dont je suis salarié (ce n'est plus le cas maintenant, d'où l'exposé serein qu'on en lit ici). En revanche, j'ai décidé que, par principe, c'est l'université qui fermerait mon site, pas moi. Et c'est ce qu'elle fait, en me forçant à le faire, même symboliquement. Ce n'est pas à son honneur, évidemment, puisque c'est scandaleux. Mais j'ai aussi compris que l'Université ne bougera plus sur cette question, que mon site internet sur l'affaire Gosselin continue de se développer à l'Université ou à Singulier.info. Une chose est en effet certaine : on ne pourra pas me faire taire.

      En revanche, je ne doute pas que mon vice-doyen et le Bureau des affaires juridiques ont présenté ma décision comme une victoire qu'ils ont mis un mois à remporter. Mon accusateur anonyme doit même en être satisfait et content.



Retour au fichier d'accueil
TdMTGdM