Le domestique Agnel en ange barbu
dans un rêve d'Éva (*)
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Julien Green,
Minuit,
roman,
1936
Tout à l'heure, quand je (1) suis montée à ma chambre (2) pour changer de robe, je me suis assoupie dans un
fauteuil et j'ai rêvé à vous. Vous étiez
tout à fait aimable dans mon rêve, comme une
espèce d'ange un peu ridicule, je veux dire avec une barbe.
Vous savez que les anges n'ont pas de barbe, Agnel (3), mais malgré tout vous étiez un
ange. C'est peut-être à cause de ce tablier qui
ressemble à une robe blanche...
Notes
(*) Vision ou évocation d'un portrait, dans
un rêve dont on ne connaît pas le récit.
(1) Éva, une étrangère qui
demeure à Frontfroide.
(2) Au manoir de monsieur Edme.
(3) Agnel est le domestique de service.
Références
Julien Green, Minuit, Paris, Plon, 1936, p. 254.
Édition originale
Julien Green, Minuit, Paris, Plon (coll. « La
Palatine »), 1936.
Édition critique
Julien Green, OEuvres complètes : Minuit,
éd. Jacques Petit, vol. II, Paris, Gallimard (coll.
« Bibliothèque de la pléiade »),
1972, p. 576.
Situation matérielle
Troisième partie, début du
chapitre 11.
Situation narrative
À la mort de son protecteur, monsieur
Lerat, Élisabeth est accueillie à Fontfroide, au
manoir de monsieur Edme. Elle y rencontre une
étrangère, Éva. Lors de la dernière
soirée d'Élisabeth à Fontfroide, Éva
évoque un rêve qu'elle vient de faire à propos
d'Agnel, le domestique de service.
Bibliographie
Canovas : 23, 39, 48, 62
BRUDO, Annie, Rêve et fantastique chez Julien Green,
Paris, Presses universitaires de France, 1995, p. 138-176.
DERIVIÈRE, Philippe, Julien Green : Les Chemins de
l'errance, Bruxelles, Éditions Talus d'approche (coll.
« Essais »), 1994, p. 116-136.
FIELD, Trevor, « The litterary significance of dreams in
the novels of Julien Green », Modern Language
Review, Cambridge, 1980, no 75, p. 291-300,
notamment, p. 294 (où toutefois l'auteur
n'évoque pas ce texte).
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