Deuxième des trois rêves d'Artaud
dans la Révolution surréaliste
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Antonin Artaud,
la Révolution surréaliste,
no 3,
section « Rêves »,
15 avril 1925
II
Et immédiatement, j'en arrivai à
la cérémonie matrimoniale attendue. C'était un
mariage où on ne mariait que des vierges, mais il y avait
aussi des actrices, des prostituées; et pour arriver
à la vierge, il fallait passer un petit fleuve, un cours
d'eau hérissé de joncs. Or les maris se renfermaient
avec les vierges et les entreprenaient immédiatement.
Une entre autres, plus vierge que les autres,
avait une robe à carreaux clairs, des cheveux frisés.
Elle fut possédée par un acteur connu. Elle
était petite et assez forte. Je regrettai qu'elle ne
m'aimât pas.
La chambre dans laquelle on la mit avait une
porte qui fermait mal, et à travers la fente de la porte
j'assistai à son abandon. J'étais d'ailleurs assez
loin de la fente, mais de tous les gens qui étaient dans la
salle nul autre que moi ne s'occupait de ce qui se passait dans la
chambre. Je la voyais déjà nue et debout, et
j'admirais comment son impudeur était enveloppée de
fraîcheur et d'une espèce de décision
résolue. Elle sentait très bien son sexe, mais comme
une chose absolument naturelle et normale à ce
moment-là : elle était avec un jeune mari. Et
donc nous la poursuivîmes en bateau.
Références
La Révolution surréaliste, no 3, Paris,
Éditions
Jean-Michel Place, réimpression, 1975, p. 3.
Édition originale
La Révolution surréaliste, no 3, Paris,
Gallimard, 15 avril
1925, p. 3.
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