TdM RRR / Le Recueil des Récits de Rêve - Édition de Guy Laflèche TGdM

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Introduction Auteurs OEuvres Chronologie


Troisième des trois rêves d'Artaud
dans la Révolution surréaliste
Situation Localisation Notes Variantes Références Bibliographie

Antonin Artaud, la Révolution surréaliste, no 3, section « Rêves », 15 avril 1925

III

      Nous étions trois en robe de moine, et comme suite à la robe de moine, Max Jacob arriva en petit manteau. Il voulait me réconcilier avec la vie, avec la vie ou avec lui-même, et je sentais en avant de moi la masse morte de ses raisons.

Auparavant, nous avions traqué quelques femmes. Nous les possédions sur des tables, au coin des chaises, dans les escaliers, et l'une d'elles était ma soeur.

      Les murs étaient noirs, les portes s'y découpaient nettement, et laissaient percer des éclairages de caveaux. Le décor tout entier était une analogie volontaire et créée. Ma soeur était couchée sur une table, elle était déjà grosse et avait beaucoup de manteaux. Mais elle était sur un autre plan que moi-même dans un autre milieu.

      Il y avait des tables et des portes lucides, des escaliers. Je sentis que tout cela était laid. Et nous avions mis des robes longues pour masquer notre péché.

      Or ma mère arriva en costume d'abbesse. Je redoutai qu'elle n'arrivât. Mais le manteau court de Max Jacob démontrait qu'il n'y avait plus rien à cacher.

      Il avait deux manteaux, l'un vert et l'autre jaune, et le vert était plus long que le jaune. Ils apparurent successivement. Nous compulsâmes nos papiers.


Références

La Révolution surréaliste, no 3, Paris, Éditions Jean-Michel Place, réimpression, 1975, p. 3.

Édition originale

La Révolution surréaliste, no 3, Paris, Gallimard, 15 avril 1925, p. 3.



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