Le rêve de Boiffard
dans la Révolution surréaliste
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Jacques-André Boiffard,
la Révolution surréaliste,
no 3,
section « Rêves »,
15 avril 1925
Nous roulons L. A., M. M. et moi à
bicyclette vers le
château du Marquis de Sade (1).
Bientôt nous quittons la route pour suivre une voie de chemin
de fer. Les rails deviennent de bois et très larges si bien
que maintenant nous roulons dessus. Un écart inusité
que je n'avais pas aperçu entre deux rails me
précipite dans un trou à côté de la
voie. Tandis que mes amis poursuivent leur chemin et que j'essaye
de me hisser hors de l'eau où je suis plongé
jusqu'à mi-corps, je me trouve dans un appartement du
château, devant une armoire, à côté de la
fidèle domestique du marquis de Sade qui est mon oncle,
choisissant dans un coffret des montres et des tabatières
lui ayant appartenu.
Notes
(1) Il ne subsiste plus du château de La
Coste qu'une tour, une pièce, la « salle de
compagnie », et quelques murailles permettant d'imaginer
les douze chambres et les autres pièces de ce qui fut le
fabuleux cadre des expériences érotiques du marquis
: « Le village de La Coste [est] situé à
quatre kilomètres de Bonnieux, à onze d'Apt et
à quarante-sept d'Avignon » (cf. Gilbert Lely,
« Le château de La Coste », Vie du
marquis de Sade, Paris, Pauvert, 1965, 727 p.,
p. 151-162).
Références
La Révolution surréaliste, no 3, Paris,
Éditions
Jean-Michel Place, réimpression, 1975, p. 5.
Édition originale
La Révolution surréaliste, no 3, Paris,
Gallimard, 15 avril
1925, p. 5.
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