L'appel de note, comme on le voit, vient encore
dans la citation (jamais au nom de l'auteur ou dans la
présentation
ni dans l'étude de la citation) et avant la ponctuation
finale, pour
la
bonne raison qu'il est dans la phrase.
Inutile de dire que la citation est toujours
littérale. On prend soin d'ajouter la mention [sic],
« c'est ainsi, c'est bien cela », après
les fautes
qu'on y trouve et que l'on reproduit scrupuleusement. Disons
à ce propos que la citation est de l'ordre du style direct
ou du
style indirect, comme on dit en grammaire. En style direct,
on
peut lui ajouter une incise (par exemple, « nous dit
Bernard
Beugnot », comme je l'ai écrit plus haut dans la
phrase
écrite par B. Beugnot); en style indirect, on met
entre
parenthèses toutes les transformations grammaticales que
l'on
doit faire subir à la phrase citée. Ainsi, en
tête de son ouvrage, Antoine Compagnon se présente,
enfant,
« (les) ciseaux à la main, (il) découpe du
papier, du
tissu [...]. (Son) geste se voudrait minutieux
(11) ». Il est
clair, bien
entendu,
que l'auteur s'est exprimé à la première
personne
(parlant de mes ciseaux, écrivant je
découpe et mon
geste) et qu'on a mis entre parenthèses les transformations
dues
à la citation en style indirect.
2.3.2 L'appel de note et la note,
les
nombres (en chiffres ou lettres)
Comme on le voit, je place dans ce dossier l'appel de
note
entre parenthèses. Dans un texte imprimé, comme
ce
sera le cas de votre dissertation, il faut être le plus
discret
possible. On utilise donc le simple exposant. Le
ou les chiffres
indiquant le numéro de la note sont surélevés
d'un
demi-interligne, tout de suite après le mot auquel il se
rapporte
(sans espace), et dans un corps plus petit si l'on veut. Par
exemple, vous le voyez, mon dernier appel de note est : (11). Sur papier, je place les chiffres arabes en
exposant au dernier mot de la citation, sans parenthèses,
devant
le guillemet français fermant. Même chose pour
l'appel
de note huit (8), qui donne aussi une
référence, mais pas la référence
à
une citation (12) : dans
cette phrase,
les appels de note seraient ici en exposant aux mots
« note »
et « citation » respectivement. Voyez par
exemple
l'article de G. Genette que vous devez lire pour ce cours pour voir
exactement ce que je veux dire ici.
On doit éviter de mettre un appel de note sur
un nom
propre et on ne met jamais d'appel de note sur un chiffre ou un
nombre. C'est l'occasion de préciser qu'on n'utilise
le
moins possible les chiffres dans notre domaine : on
préfère écrire les nombres en toutes
lettres.
On n'écrit jamais, par exemple, que son travail aura 3
parties,
mais bien trois parties. Pourtant, on écrit
obligatoirement
en chiffres les numéros (de page ou de chapitre, par
exemple : chapitre 11 ou chapitre XI). On peut
écrire en chiffres arabes les âges (25 ans), les
mesures
(10 cm, 3 km) et généralement toutes les
données
statistiques, notamment s'il s'agit d'en comparer plusieurs
(supposons
que l'on doive comparer des livres de 120 et de 800 pages).
On
écrit obligatoirement en chiffres romains les
siècles : XVIe et XVIIe siècles. Et
à ce propos, ajoutons quelques précisions
typographiques : on n'écrit jamais
XVIIième ou
XVIIème, ni XVIIme : on écrit XVIIe (et on
peut
mettre la lettre e en exposant). Avec une machine à
écrire classique, on utilise la lettre L minuscule, l, pour
représenter le chiffre 1 (le i majuscule, I, ne s'utilise
que
dans les chiffres romains).
L'appel de note correspond bien entendu au
numéro de
la note : la numérotation est continue du
début
à la fin de la dissertation (comme elle l'est tout au long
d'un
article de revue ou du chapitre d'un livre) : on peut
ainsi
y renvoyer très simplement, sans mention du numéro de
la
page.
Lorsque l'on remet un travail universitaire, on en
fait une
édition. Ce travail aura au moins un lecteur, le
correcteur. Voilà pourquoi les notes viennent en bas
de
page (elles sont « infrapaginales »). On
ne place
les
notes à la fin du travail, sur des feuilles
séparées et à double interligne, que dans le
cas
où l'on destine le texte à un éditeur qui en
fera
lui-même l'édition. Autrement, le lecteur doit
avoir
la note sous les yeux au moment où il en a besoin.
La mise en page des notes, contrairement à
celle que
je fais ici dans ce dossier, obéit à la plus grande
simplicité. Les notes viennent à simple
interligne,
sans ligne blanche entre elles. On place simplement le
numéro de la note à gauche, sans aucune ponctuation
(ni
point, ni tiret, ni parenthèse fermante); on ajuste
ensuite
la note en retrait. Les notes sont séparées du
texte
par un trait de douze frappes (suivi d'une ligne blanche).
Voici
à peu près ce que cela donne pour nos trois
dernières notes. Il faut en profiter pour faire
observer
qu'une note se termine toujours par un point (.), au cas où
on ne le
remarquerait pas.
10 B. Beugnot, op. cit., p. 11. Antoine Compagnon
était en
train de
réaliser le programme que propose ici B.
Beugnot: cf.
supra,
n. 7.
11 A. Compagnon, op. cit. n. 7, p. 15.
12 Et il peut fort bien se produire, comme c'est le cas de
celle-ci,
qu'une note contienne non pas une
référence, mais
un
commentaire,
apportant par exemple des précisions
complémentaires.
Il faut un coup d'oeil pour localiser le numéro de la note
qui
nous intéresse sur la marge de gauche en bas de la
page. Et
il est impossible de trouver une mise en page plus simple que
celle-ci. Lorsque la dernière note se poursuit sur la
page
suivante, on sépare les notes du texte de cette seconde page
par
un trait non plus de douze frappes, mais par un trait pleine
page.
Supposons que je reporte les deux dernières lignes de la
note
douze, cela se verra clairement à la page suivante,
même si
la première ligne se terminait par un point. Voici le
bas
de la page suivante.
note contienne non pas une référence,
mais un
commentaire,
apportant
par exemple des précisions
complémentaires.
13 Pierre Popovic, « Note provisoire sur une loquèle
inachevée (l'Homme
rapaillé de Gaston Miron) », Voix
et
Images
(Montréal),
vol. 21, no 3 (printemps 1996), p. 507-517.
14 A. V. Thomas, Dictionnaire des difficultés de la
langue
française, Paris, Larousse, 1956.
2.3.3 La
référence
La référence bibliographique comprend
trois
champs. Le nom, le titre et l'adresse, exactement comme
l'en-tête ou la page de titre.
Dans une note on n'inverse jamais le prénom et
le
nom d'un auteur et on ne met pas son nom en lettres
majuscules. On
inverse le prénom et le nom et on écrit le nom en
lettres
majuscules dans un cas très précis : dans
les
bibliographies, et seulement lorsque les ouvrages sont
placés par
ordre alphabétique des auteurs, comme c'est le cas de la seconde section de la bibliographie du
présent exposé, mais pas de la
première, où les ouvrages ne sont pas
classés
dans l'ordre alphabétique. En tête de la
référence bibliographique, prénom et nom
viennent
donc normalement en ordre !
Suit le titre. Le titre de l'article ou du
chapitre
se met entre guillemets, comme on le voit dans les notes (3) ou (8). Suit
le titre
de
la revue
ou du livre où l'article se trouve. Ce titre se met en
italique (ou en souligné). Cette règle
s'applique tout
aussi bien dans le corps du texte : en
général,
on met entre guillemets les titres d'oeuvres
(« Candide »)
et
en italique (ou en souligné) les titres de livres
(Candide si
l'on désigne le livre publié sous ce titre par
Voltaire,
Romans et contes, pour désigner le recueil où
l'on
trouve généralement
« Candide »).
C'est
à la suite du titre que l'on trouve le nom de celui qu'il
est
convenu d'appeler l'« éditeur
intellectuel » en
français, c'est-à-dire l'auteur de l'édition
critique ou le responsable de l'édition documentaire.
C'est
le cas de l'édition par René Nollet (éd.
René Nollet) du discours de Buffon à la note (2).
L'adresse bibliographique comprend elle aussi
également trois champs : la ville,
l'éditeur et
la date. Il faut faire attention que le nom de la ville de
publication n'est pas forcément celle où le livre est
imprimé, ni celle où l'on a enregistré le
copyright. Il faut donc connaître la ville où se
trouve l'éditeur : Gallimard ou Les Presses
universitaire de France sont à Paris, Le Cercle du Livre de
France et Fides sont à Montréal.
Au nom abrégé de l'éditeur
(Seuil,
plutôt qu'Éditions du Seuil; Gallimard, plutôt
qu'Éditions Gallimard), on ajoute, entre parenthèses
le nom de
collection (abrégé coll. et non col.
réservée pour colonne), que l'on donne
entre guillemets.
Voir les notes (3) et (6), par exemple, qui distinguent les collections
« Tel
quel » et « Poétique » du
Seuil.
Dans le cas
des revues, on peut faire suivre leur titre du nom de la ville
d'édition entre parenthèses; on en donne ensuite les
numéros du volume (vol.) et du ou des numéros
(no ou au pluriel : nos,
en mettant les lettres finales o et os en exposant si
possible), en chiffres arabes, suivis de la date de parution entre
parenthèses. Soit, par exemple, la
référence
au titre incroyable que Pierre Popovic a donné à son
dernier article sur Gaston Miron (13).
La date d'édition correspond
généralement à la date de l'achevé
d'imprimer (que l'on trouve souvent à la toute fin du livre
en
édition francophone), mais dans le cas de la première
impression seulement, malheureusement. Autrement, elle peut
ne
correspondre ni à l'achevé d'imprimer de la
réimpression, ni à celle du copyright. Comme
dans le
cas de la ville de l'éditeur, il faut la
connaître.
Dans le cas où on ne la trouve pas, on donne celle du
copyright,
en la faisant précéder du petit c, sans espace
(« c1973 » = l'année du copyright est
1973).
Avant de donner la référence proprement
dite
d'une citation, c'est-à-dire le numéro de la page sur
laquelle elle se trouve dans le livre ou l'article, on donne
généralement les pages où se trouve l'article
ou
le nombre de pages du livre. Pour l'article, on dit qu'il se
trouve de la page 507 à 517, dans l'exemple qu'on vient de
donner
(13), sous la forme suivante :
p. 507-517.
Le pluriel pp. est une abréviation anglaise (on ne
l'emploie donc jamais); on n'écrit pas
« page »
en toutes lettres et un simple tiret sépare les
numéros de
la première et de la dernière pages. Lorsque le
texte cité court sur deux pages, mettons 507 et 508, la
référence se donne de la même
manière :
p. 507-508. C'était le cas de la citation de
Buffon,
note (2), p. 13-14. Pour compter
le nombre
de
pages d'un livre, on donne en chiffres romains les premières
pages numérotées de cette façon ou celles qui
précèdent la page 1, s'il y a lieu; on donne
ensuite
le nombre de pages en chiffre arabe, en les comptant jusqu'à
(et
y compris) l'achevé d'imprimer. Ainsi l'ouvrage de
L.-É. Blanchet qu'on trouve en bg.
7
comprend : VIII-158 p.
2.3.3 bis La
référence aux oeuvres
et aux études non imprimées
On cite exactement comme un article de revue une
émission de radio ou de télévision (que l'on
aura
pris soin d'enregistrer) : cela signifie que l'on en donne
précisément la date de diffusion (du genre :
« L'oeuvre de Kafka », le Cercle de
minuit,
émission de TV5, 3 février 1997, 23h30). Il
n'est pas
trop difficile de citer de la même manière, plus
précisément comme s'il s'agissait d'un recueil, un
disque
(audio) vinyle ou laser, une cassette audio ou vidéo, de
même
qu'un disque multimédias (du genre : Philippe
Quéau,
« Internet, média du futur », le
Monde
diplomatique, juin 1995, repris dans le Monde diplomatique
sur
CD-ROM, nov. 1989 - sept. 1996, disque multimédias,
Paris et
Montréal, Le Monde et CEDROM-SNI, 1996).
Mais dans le cas particulier de l'information en
direct prise
sur Internet ou Minitel, par exemple, l'adresse bibliographique ne
suffit
pas; il faut ajouter deux types de renseignements importants :
le
premier est la date de consultation, car les fichiers se
transforment
rapidement, et le second type de renseignements attendus sera un ou
deux
éléments stables qui permettront de retrouver le
fichier
dans quelques années, lorsqu'il aura changé
d'adresse, ce
qui se produit très souvent, notamment à cause des
déplacements et des restructurations des fichiers
informatiques
(ces éléments stables peuvent être l'adresse
postale,
le nom du responsable et le numéro de
téléphone, par
exemple). Voici donc comment se rédigerait la
référence au TLF dans la note 5 de notre
dissertation,
supposons :
5 Ces renseignements sont tirés du corpus du
Trésor
de la langue française (TLF) consulté
le 3
février
1997 à l'American and French Research on the
Treasury
of the French
Language (AFRTFL Project) :
http://humanities.uchicago.edu/ARTFL
(adresse postale : University of Chicago,
Department of
Romance
Languages and Literatures, Chicago, Illinois 60637,
USA;
téléphone : 773-702-8488;
responsable : Mark Olsen).
2.3.4 La transcription des
titres
Donner le titre d'un livre paraît
une chose fort simple.
Cela peut devenir un véritable casse-tête si l'on
ne connaît pas les règles élémentaires
de
transcription qui tiennent autant de la syntaxe que de la
bibliographie.
Si l'on veut intégrer le sous-titre d'un
article ou
d'un livre, le plus simple est de le séparer du titre par
les
deux-points dans tous les cas où il n'est pas lié par
une
conjonction (on écrit « Candide ou
l'optimisme »
et
« Micromégas : histoire
philosophique » sont
deux
contes de Voltaire).
Pour tout ce qui concerne l'usage des majuscules dans
les
titres, il faut toujours appliquer rigoureusement les règles
du
Dictionnaire des difficultés de la langue
française
d'Adolphe V. Thomas à l'article « Titre (14) ». Je les résume
rapidement,
en
les
généralisant. Dans les titres, on utilise les
majuscules pour les mêmes raisons que dans n'importe quel
texte
(pour les noms propres de personne ou de personnage, par
exemple).
Cela dit, on ajoute la majuscule au premier mot et au premier mot
seulement des titres d'article ou de chapitre que l'on met entre
guillemets. Dans le cas des
titres des livres, qui sont soulignés ou
en italique, on fait la même chose, SAUF si ce titre commence
par
un article défini (le, la, les). Dans ce cas,
l'article
prend la minuscule, tandis qu'on met la majuscule au
premier substantif qui suit de même qu'à tous les
adjectifs
qualificatifs qui précèdent éventuellement ce
premier
substantif et lui seulement (la Divine Comédie,
les Beaux, Bons et Jolis Péchés d'une marchande de
mode ou la Belle Dame blonde sans merci). Cela
donne donc
(soyons sérieux!) le
Devoir, la Nouvelle Héloïse, les Fleurs
du
mal,
Splendeurs et misères des courtisanes et la
Seconde Main
ou le
Travail de la citation (quand un titre comprend deux syntagmes
unis par
« ou », on considère qu'il s'agit de
deux
titres).
J'insiste sur le fait que ces règles simples se
justifient par la structure du titre, par le critère du
classement bibliographique des livres et par l'intégration
syntaxique d'un titre dans le corps d'une phrase. Dans le
corps du
texte, en effet, il serait
tout à fait inattendu que l'article prenne la majuscule dans
un
syntagme nominal : prenons par exemple
celui du journal le Devoir ou disons, justement, le titre du
Devoir
(on n'écrira jamais, bien entendu, le titre de Le
Devoir),
pour l'opposer à
celui de La guerre de Troie n'aura pas lieu ou celui d'Un
homme
et son
péché, soit une phrase complète, soit un
syntagme
qu'on doit pouvoir distinguer d'une référence
à un
éventuel ouvrage sur l'Homme
et son péché). Or, en effet, dans le
classement
alphabétique, le Devoir se range à la lettre
D et
non à la lettre L (tandis qu'Un homme et son
péché se classe à la
lettre U). Je vous invite donc à consulter le
dictionnaire d'A. V. Thomas qui vous apprendra en outre que le
verbe ou
l'adjectif s'accordent généralement en nombre (et
même
en genre) avec un titre : on écrira
« Madame
Bovary, souvent adaptée au théâtre, vient
d'être portée à l'écran par Claude
Chabrol ». Lorsqu'on prépare une
dissertation sur
Bérénice, souvent jouée, c'est utile
à
savoir, n'est-ce pas ?
2.3.5 Le renvoi et les
systèmes
de renvois
Lorsqu'on a déjà donné la
référence d'un ouvrage et qu'on veut y renvoyer
à
nouveau, lorsqu'on s'apprête à renvoyer plusieurs fois
notre
lecteur à un même ouvrage, on peut le faire de
plusieurs
façons. Il existe toutefois trois méthodes
courantes
dans les études littéraires.
Je vous présente d'abord la méthode qui
est
devenue classique, celle que vous devrez utiliser pour votre
dissertation (avec celle que je vous présenterai ensuite, si
vous
le désirez), pour la simple raison que c'est
précisément celle que vous trouverez dans la plupart
des
études littéraires rédigées en
français. Elle consiste à utiliser une petite
série d'abréviations latines, qu'on peut tout aussi
bien
traduire en français sans rien changer au
système.
Ce sont celles que vous avez vues dans mes notes
jusqu'ici :
idem = le même [auteur], celui dont il était
question
à la note précédente; ibid. (pour
ibidem)
= dans le même [ouvrage] dont il était question
à la
note précédente; op. cit. (= opus citatum,
l'oeuvre
déjà citée, ou opere citato = dans l'oeuvre
citée) et on fera bien de préciser où, comme
je le
fais ici note (11) :
« A.
Compagnon,
op. cit. n. 7, p. 15 », ce qui se traduit
« Antoine
Compagnon, oeuvre citée note 7, page 15 ».
Revoyez
rapidement les notes, à partir de la première (1), et regardez comment s'y distribuent les
points
d'abréviation et les espaces :
l'abréviation
latine, avec son point d'abréviation, est presque toujours
suivie
d'une virgule,
mais si tel n'est pas le cas, les points d'abréviation ne
sont suivis que d'UN espace (et non de deux, comme
c'est le cas du point de ponctuation), ainsi qu'on le voit dans
l'indication suivante: op. cit. n. 3, soit : op. (+ un
espace) cit.
(+ un espace) n. (+ un espace). Il y a toujours un espace entre
« p. » et le numéro de la page; il y a
un espace
entre
les deux parties de l'abréviation « op.
cit. », pas
de virgule entre cette abréviation et
« n. », qui
indiquera le numéro de la note et enfin un espace entre
« n. » et le numéro de la note.
Vous avez
cela
sous les yeux tous les jours dans les articles que vous lisez et
consultez. Vous rencontrerez encore quelques
abréviations
moins courantes : loc. cit. (locus citatum =
à
l'endroit cité), supra (= plus haut), infra (=
plus bas) ou
passim (= ici et là dans
l'ouvrage).
Lorsque l'on doit citer très souvent des
extraits
d'une ou de quelques oeuvres, par exemple l'oeuvre sur laquelle
porte
principalement une dissertation ou un article, on peut tout
simplement
en donner la référence entre
parenthèses.
Reprenons par exemple un fragment de notre extrait de l'article de
Bernard Beugnot, celui où il nous rappelle que la citation
a
« partie liée avec des genres (p. 8) »
très
importants. On le voit, la référence suit
simplement
la citation dans le texte. Pour cela, il suffit de l'avoir
indiqué, au moment de la première citation, dans la
note
où l'on donne la référence complète
à
l'ouvrage, comme je vais le faire ici, pour vous en donner un
exemple
(15). Je peux ensuite renvoyer
à la
bibliographie de son article (p. 14-19), pour en signaler
l'importance,
sans avoir à en faire une note, ou en citer la conclusion,
qui
compare la citation aux « grandes figures [de style]
classiques (p.
13) ». Je peux renvoyer ainsi aux pages 14-19 et
ensuite
à la page 13 de cet article sans avoir à faire une
note
infrapaginale (mais la pagination vient toujours entre
parenthèses,
comme dans la phrase précédente, jamais dans le texte
comme dans
la présente phrase). La seule condition à
respecter est
qu'il n'y
ait aucune ambiguïté possible.
La troisième méthode efficace dans notre
domaine consiste à utiliser la bibliographie du travail, qui
doit
alors contenir toutes les références. Il suffit
en
effet d'y renvoyer, soit dans les notes, soit dans le texte
même. On peut faire cela de plusieurs
façons. En
rangeant les auteurs par ordre alphabétique et leurs
ouvrages par
ordre chronologique, il suffit de renvoyer au nom de l'auteur et
à la date de parution de l'ouvrage en question. Nos
seconde
et troisième notes, (2) et (3), porteraient alors les
références
suivantes :
2 Buffon (Georges-Louis Leclerc), 1753, p. 13-14.
3 G. Genette, 1969b, p. 40. Ici, je suppose
arbitrairement
que l'ar-
ticle de G. Genette serait le second ouvrage de lui
répertorié en 1969
dans la bibliographie (d'où la
référence « 1969b »).
Ce qu'on peut tout aussi bien faire dans le corps du texte, ce qui
permet d'éliminer toutes les notes de
références
(pour ne conserver que les notes de commentaires). Supposons
que
je reprenne la formule célèbre (2)
selon laquelle « le style est l'homme même (Buffon,
1753, p.
22) », on voit comment la référence s'y
présente.
On peut procéder d'une autre
manière.
En numérotant tous les ouvrages de la bibliographie, on y
renvoie
tout simplement par leur numéro d'ordre. Supposons que
l'ouvrage de Buffon est le troisième et celui de G. Genette
le
douzième dans la bibliographie du travail, les deux notes
porteraient les références suivantes, où bg.
est
mis pour « bibliographie » :
2 Buffon (Georges-Louis Leclerc), bg. 3, p. 13-14.
3 Gérard Genette, bg. 12, p. 40.
Et bien entendu, on peut encore avantageusement utiliser le
système dans le corps du texte. Voici la forme que
prendrait la référence de la formule de plus en plus
célèbre : « le style est l'homme
même
(Buffon, bg. 3, p. 22) ».
Avec ce système, on évite les renvois un
peu
alambiqués des ibid., op. cit. et loc.
cit.. En plus,
on n'a pas à recopier en note ce qu'on trouvera
en bibliographie.
En revanche, le lecteur n'a pas sous les yeux, au moment
précis où il en a besoin, les informations qu'il doit
chercher à la bibliographie. C'est pour cette raison
que
l'on préfère le système classique du renvoi
à la première note où un ouvrage est
cité. Dans les études littéraires, il
est
souvent essentiel, extrêmement significatif, impérieux
de
savoir tout de suite et très précisément de
quelle
oeuvre, de quel livre, voire de quelle édition une citation
est
faite. Aussi préfère-t-on en donner la
référence en note, pour le lecteur, même si les
renseignements se retrouveront à la bibliographie.
D'ailleurs, il ne s'agit pas vraiment d'une
répétition : le sommaire de la
bibliographie
s'adresse à celui qui consulte le livre, tandis qu'il sert
de
« signets » au lecteur, qui a pris connaissance
des
ouvrages
cités au fil du texte, sachant qu'il peut en retrouver les
références sans avoir à les noter. C'est
le
cas ici de la référence au dictionnaire de A. V.
Thomas
que vous trouvez en note (14) et
à la
bibliographie (bg. 4).
Microtechnique. Sachez qu'on ne pardonne
jamais une faute de référence. Si par malheur
il
vous arrive de renvoyer votre lecteur à la mauvaise page,
à la mauvaise édition ou au mauvais livre, si vous
lui
faites perdre bêtement son temps, vous serez la
première
victime de sa mauvaise humeur. Aussi, une fois votre
dissertation
bien mise au net, prenez le temps de faire minutieusement les
vérifications suivantes : revoyez vos
références une à une en vous reportant aux
oeuvres
citées (car des fautes de transcription ont pu se glisser
à plusieurs étapes de votre travail) et profitez-en
pour
confronter le mot à mot de chacune de vos citations sur
l'original. Retournez en bibliothèque au besoin.
Ne
prenez jamais aucun risque.
3 Conclusion : le cours est
fini
Quel pinaillage !
Un, deux, deux centimètres et demi à
gauche, un, deux, deux centimètres à droite,
caractères en dix points (pas en douze), du courrier (pas du
times), demi-tour à droite, notes en bas de page, de
numérotation continue, quart de tour à gauche,
pagination
en haut, au centre, mais pas sur la première page de
texte...
Quel pinaillage !
Tout à fait juste. D'autant plus que ce
long
exposé de petits détails folichons n'est qu'un
résumé succinct des principales règles de
présentation matérielle qu'on doit savoir appliquer
au
cours des trois années du baccalauréat en
études
françaises. Vous voudrez parfois vous reporter
à la
bibliographie pour savoir comment
on
règle généralement des questions qui ne sont
pas
étudiées ici (comment placer des tableaux dans un
texte ?
comment présenter sa bibliographie ? ou comment
ciel !
placer la référence à une citation qui se
trouve
citée à l'intérieur d'une
citation ?).
Voilà pourtant la compétence la plus
élémentaire que devrait donner une formation
universitaire
dans le domaine des études littéraires :
après la correction d'épreuves, c'est
l'habilité
à présenter de manière parfaitement rigoureuse
un
rapport de recherche. C'est bien la moindre des choses.
Si
je peux étudier le Coup de dés de
Stéphane
Mallarmé ou les Calligrammes de Guillaume
Apollinaire, si je
connais les rudiments de la bibliographie matérielle, si
j'ai
compris que le support matériel d'une oeuvre
littéraire en
faisait généralement partie, c'est donc que je peux
appliquer cette sensibilité et ces connaissances à la
présentation matérielle d'un travail de
recherche.
Le petit tas de feuilles à remettre le 10 mars prochain, ce
sera
en tout cas un petit chef-d'oeuvre visuel. Ce sera
déjà ça.
Microtechniques. Un renseignement et un
conseil. Le renseignement tient en une phrase :
avec
une méthode de dactylographie, on parvient à taper
à la machine plus vite qu'on ne saurait écrire
à la
plume en moins de deux mois, à raison de huit minutes de
pratique
par jour. Le conseil : tapez vous-même vos
travaux. C'est lorsqu'on doit appliquer pour la
première
fois des règles de présentation matérielle
à
un travail écrit que cela est long et difficile. Et
aussi
fort ennuyant. En revanche, le faire une seconde fois est
vraiment
très simple et en changer, enfantin. Certains ont
déjà eu la chance d'apprendre au collège qu'on
ne
saurait remettre un torchon lorsqu'on respecte ses textes et ceux
à qui on les destine. Ceux-là auront aussi
compris
qu'on peut toujours améliorer la présentation
matérielle de ses travaux de recherche. Alors une
pratique
élémentaire s'impose : il faut faire
soi-même
la dactylographie et la présentation matérielle
de ses travaux, parce qu'on en est personnellement responsable,
mais
surtout pour s'en donner la compétence. Encore une
fois : ce sera déjà ça !
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