El bozo
TdM Règles d'établissement Strophe 3.5 Glossaires Index TGdM
Édition interactive des Chants de Maldoror du comte de Lautréamont par Isidore Ducasse
sous la direction de Guy Laflèche, Université de Montréal
<< Chant 4, strophe 3 >>
Variantes Commentaires Notes Faurissonneries
 




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      Une potence s'élevait sur le sol (1); à un mètre de
celui-ci, était suspendu par les cheveux un homme,
dont les bras étaient attachés par derrière. Ses jambes
avaient été laissées libres, pour accroître ses tortures,
et lui faire désirer davantage n'importe quoi
de contraire à l'enlacement*i de ses bras. La peau du
front était tellement tendue par le poids de la pendaison,
que son visage, condamné par la circonstance (a)
à l'absence de l'expression naturelle, ressemblait à
la concrétion pierreuse d'une stalactite (2). Depuis trois
jours, il subissait ce supplice. Il s'écriait : « Qui me
dénouera les bras ? qui me dénouera les cheveux ? (b)
. Je me disloque dans des mouvements qui ne font
que séparer davantage de ma tête la racine des
cheveux; la soif et la faim ne sont pas les causes
principales qui m'empêchent de dormir. Il est impossible
que mon existence enfonce son prolongement (c)
au-delà des bornes d'une heure. Quelqu'un
pour m'ouvrir la gorge, avec un caillou acéré ! ».
Chaque mot était précédé, suivi de hurlements intenses.
Je m'élançai du buisson derrière lequel j'étais
abrité, et je me dirigeai vers le pantin ou morceau
de lard attaché au plafond*i. Mais, voici que, du côté
opposé, arrivèrent en dansant deux femmes ivres.
L'une tenait un sac, et deux fouets, aux cordes de
plomb, l'autre, un baril plein de goudron et deux
pinceaux. Les cheveux grisonnants de la plus vieille
flottaient au vent, comme les lambeaux d'une voile
déchirée, et les chevilles de l'autre claquaient entre
elles, comme les coups de queue*e d'un thon sur la
dunette d'un vaisseau. Leurs yeux brillaient d'une
flamme si noire et si forte, que je ne crus pas d'abord
que ces deux femmes appartinssent à mon espèce.
Elles riaient avec un aplomb tellement égoïste, et
leurs traits inspiraient tant de répugnance, que je ne
doutai pas un seul instant que je n'eusse devant
les yeux les deux spécimens les plus hideux de la race
humaine. Je me recachai derrière le buisson, et je
me tins tout coi, comme l'acanthophorus serraticornis,
qui ne montre que la tête en dehors de son nid (3).
Elles approchaient avec la vitesse de la marée; appliquant
l'oreille sur le sol, le son, distinctement
perçu, m'apportait l'ébranlement lyrique de leur
marche. Lorsque les deux femelles d'orang-outang
furent arrivées sous la potence, elles reniflèrent l'air
pendant quelques secondes; elles montrèrent, par
leurs gestes saugrenus, la quantité vraiment remarquable
de stupéfaction qui résulta de leur expérience,
quand elles s'aperçurent que rien n'était
changé dans ces lieux (d) : le dénouement de la mort,
conforme à leurs voeux, n'était pas survenu. Elles
n'avaient pas daigné lever la tête, pour savoir si la
mortadelle était encore à la même place. L'une dit :
« Est-ce possible que tu sois encore respirant ? Tu as
la vie dure, mon mari bien-aimé ». Comme quand
deux chantres, dans une cathédrale, entonnent alternativement
les versets d'un psaume, la deuxième répondit (e) :
« Tu ne veux donc pas mourir, ô mon gracieux
fils ? Dis-moi donc comment tu as fait (sûrement
c'est par quelque maléfice) pour épouvanter les
vautours ? En effet, ta carcasse est devenue si maigre !
Le zéphyr la balance comme une lanterne ». Chacune
prit un pinceau et goudronna le corps du pendu...
chacune prit un fouet et leva les bras... J'admirais
(il était absolument impossible de ne pas faire comme
moi
) avec quelle exactitude énergique les lames de
métal, au lieu de glisser à la surface, comme quand
on se bat contre un nègre et qu'on fait des efforts
inutiles, propres au cauchemar, pour l'empoigner
aux cheveux, s'appliquaient, grâce au goudron, jusqu'à
l'intérieur des chairs, marquées par des sillons
aussi creux que l'empêchement des os pouvait raisonnablement
le permettre. Je me suis préservé (f) de
la tentation de trouver de la volupté dans ce spectacle
excessivement curieux, mais moins profondément
comique qu'on n'était en droit de l'attendre.
Et, cependant, malgré les bonnes résolutions
prises d'avance, comment ne pas reconnaître la force
de ces femmes, les muscles de leur bras ? Leur
adresse, qui consistait à frapper sur les parties les
plus sensibles, comme le visage et le bas-ventre, ne
sera mentionnée par moi (g), que si j'aspire à l'ambition
de raconter la totale vérité ! À moins que, appliquant
mes lèvres, l'une contre l'autre, surtout dans la
direction horizontale (mais, chacun*s n'ignore pas que
c'est la manière la plus ordinaire d'engendrer cette
pression), je ne préfère garder un silence gonflé de
larmes et de mystères, dont la manifestation pénible
sera impuissante à cacher, non seulement aussi bien
mais encore mieux que mes paroles (car, je ne crois
pas me tromper, quoiqu'il ne faille pas certainement (h)
nier en principe, sous peine de manquer aux règles
les plus élémentaires de l'habileté, les possibilités
hypothétiques d'erreur) les résultats funestes occasionnés
par la fureur qui met en oeuvre les métacarpes
secs et les articulations robustes : quand
même on ne se mettrait pas au point de vue*i de l'observateur
impartial et du moraliste expérimenté (il
est presque assez important que j'apprenne*i que je
n'admets pas, au moins entièrement, cette restriction
plus ou moins fallacieuse), le doute, à cet égard,
n'aurait pas la faculté d'étendre ses racines; car, je
ne le suppose pas, pour l'instant, entre les mains
d'une puissance surnaturelle (i), et périrait immanquablement,
pas subitement peut-être, faute d'une sève
remplissant les conditions simultanées de nutrition
et d'absence de matières vénéneuses. Il est entendu,
sinon ne me lisez pas, que je ne mets en scène que la
timide personnalité de mon opinion *g : loin de moi,
cependant, la pensée de renoncer à des droits qui
sont incontestables ! Certes, mon intention n'est pas
de combattre cette affirmation, où brille le critérium
de la certitude, qu'il est un moyen plus simple de
s'entendre; il consisterait, je le traduis avec (j) quelques
mots seulement, mais, qui en valent plus de mille,
à ne pas discuter : il est plus difficile à mettre en
pratique que ne le veut bien penser généralement le
commun des mortels. Discuter est le mot grammatical,
et beaucoup de personnes trouveront qu'il ne
faudrait pas contredire, sans un volumineux dossier
de preuves, ce que je viens de coucher sur le papier;
mais, la chose diffère notablement, s'il est permis
d'accorder à son propre instinct qu'il emploie une
rare sagacité au service de sa circonspection, quand
il formule des jugements qui paraîtraient autrement,
soyez-en persuadé, d'une hardiesse qui longe*e les
rivages de la fanfaronnade. Pour clore ce petit incident,
qui s'est lui-même dépouillé de sa gangue par
une légèreté aussi irrémédiablement déplorable que
fatalement pleine d'intérêt (ce que chacun*s n'aura pas
manqué de vérifier, à la condition qu'il ait ausculté
ses souvenirs les plus récents), il est bon, si l'on
possède des facultés en équilibre parfait, ou mieux,
si la balance (k) de l'idiotisme*v ne l'emporte pas de beaucoup
sur le plateau dans lequel reposent les nobles
et magnifiques attributs de la raison, c'est-à-dire,
afin d'être plus clair (car, jusqu'ici je n'ai été que
concis, ce que même plusieurs n'admettront pas, à
cause de mes longueurs, qui ne sont qu'imaginaires,
puisqu'elles remplissent leur but, de traquer, avec
le scalpel de l'analyse, les fugitives apparitions de
la vérité, jusqu'en leurs derniers retranchements),
si l'intelligence prédomine suffisamment sur les défauts
sous le poids desquels l'ont étouffée en partie l'habitude,
la nature et l'éducation, il est bon répété-je
pour la deuxième et la dernière fois, car, à force de
répéter, on finirait, le plus souvent ce n'est pas faux,
par ne plus s'entendre, de revenir la queue basse
(si, même, il est vrai que j'aie une queue), au sujet
dramatique cimenté dans cette strophe. Il est utile
de boire un verre d'eau, avant d'entreprendre la suite
de mon travail. Je préfère en boire deux, plutôt que
de m'en passer (4). Ainsi, dans une chasse contre un
nègre marron, à travers la forêt, à un moment convenu,
chaque membre de la troupe suspend son fusil
aux lianes, et l'on se réunit en commun, à l'ombre
d'un massif, pour étancher la soif et apaiser la faim.
Mais, la halte ne dure que quelques secondes, la poursuite
est reprise avec acharnement et le hallali ne tarde
pas à résonner (5). Et, de même que l'oxygène est reconnaissable
à la propriété qu'il possède, sans orgueil, de
rallumer une allumette présentant quelques points en
ignition (6), ainsi, l'on reconnaîtra l'accomplissement de
mon devoir à l'empressement que je montre à revenir à
la question. Lorsque les femelles se virent dans l'impossibilité
de retenir le fouet, que la fatigue laissa
tomber de leurs mains, elles mirent judicieusement
fin au travail gymnastique qu'elles avaient entrepris
pendant (l) près de deux heures, et se retirèrent, avec
une joie qui n'était pas dépourvue de menaces pour
l'avenir. Je me dirigeai vers celui qui m'appelait au
secours, avec un oeil glacial (car, la perte de son
sang était si grande, que la faiblesse l'empêchait de
parler, et que mon opinion*h était, quoique je ne fusse
pas médecin, que l'hémorragie (m) s'était déclarée au
visage et au bas-ventre), et je coupai ses cheveux avec
une paire de ciseaux (7), après avoir dégagé ses bras. Il
me raconta que sa mère l'avait, un soir, appelé dans
sa chambre, et lui avait ordonné de se déshabiller,
pour passer la nuit avec elle dans un lit (n), et que, sans
attendre aucune (o) réponse, la maternité s'était dépouillée
de tous ses vêtements, en entrecroisant (p),
devant lui, les gestes les plus impudiques. Qu'alors
il s'était retiré. En outre, par ses refus perpétuels (q),
il s'était attiré la colère de sa femme, qui s'était bercée
de l'espoir d'une récompense, si elle eût pu
réussir à engager son mari à ce qu'il prêtât son
corps aux passions de la vieille. Elles résolurent, par
un complot*i, de le suspendre à une potence, préparée
d'avance, dans quelque parage non fréquenté, et de
le laisser périr insensiblement, exposé à toutes les
misères et à tous les dangers. Ce n'était pas sans de
très mûres et de nombreuses réflexions, pleines de
difficultés presque insurmontables, qu'elles étaient
enfin parvenues à guider leur choix sur le supplice
raffiné qui n'avait trouvé la disparition de son terme*d
que dans le secours inespéré de mon intervention.
Les marques les plus vives de la reconnaissance soulignaient
chaque expression, et ne donnaient pas à ses
confidences leur moindre valeur. Je le portai dans la
chaumière la plus voisine*i; car, il venait de s'évanouir,
et je ne quittai les laboureurs que lorsque je
leur eus laissé ma bourse, pour donner des soins au
blessé, et que je leur eusse fait promettre qu'ils prodigueraient
au malheureux, comme à leur propre
fils, les marques d'une sympathie persévérante. À
mon tour, je leur racontai l'événement, et je m'approchai
de la porte, pour remettre le pied sur le sentier;
mais, voilà qu'après avoir fait une centaine de
mètres, je revins machinalement sur mes pas, j'entrai
de nouveau dans la chaumière, et, m'adressant
à leurs propriétaires naïfs, je m'écriai*g : « Non, non...
ne croyez pas que cela m'étonne ! ». Cette fois-ci, je
m'éloignai définitivement; mais, la plante des pieds
ne pouvait pas se poser d'une manière sûre : un autre
aurait pu ne pas s'en apercevoir ! Le loup (8) ne
passe plus sous la potence qu'élevèrent, un jour de
printemps, les mains entrelacées*h d'une épouse et
d'une mère, comme quand il faisait prendre, à son
imagination charmée, le chemin d'un repas illusoire.
Quand il voit, à l'horizon, cette chevelure noire, balancée
par le vent, il n'encourage pas sa force d'inertie,
et prend la fuite avec une vitesse incomparable !
Faut-il voir, dans ce phénomène psychologique, une
intelligence supérieure à l'ordinaire instinct des
mammifères ? Sans rien certifier et même sans rien
présumer (r), il me semble que l'animal a compris ce que
c'est que le crime ! Comment ne le comprendrait-il
pas, quand des êtres humains, eux-mêmes, ont rejeté,
jusqu'à ce point indescriptible, l'empire de la
raison, pour ne laisser subsister, à la place de cette
reine détrônée, qu'une vengeance farouche !


1. Variantes

Corrections justifiées

1) 199: 17-18 ... revenir la queue basse, (si, même, il est vrai que j'aie une queue) au sujet [de] cette strophe. > ... revenir la queue basse (si, même, il est vrai que j'aie une queue), au sujet [de] cette strophe. — La virgule doit évidemment suivre la parenthèse. On ne saurait se contenter de la soustraire, elle doit être déplacée.

2) 202: 12 prévoir > présumer. Cf. n. (r).

Coquille significative corrigée

T : acantophorus > acanthophorus. — La coquille n'est pas de Ducasse, mais reprise de la gravure de Freeman-Dargent. Cf. n. (3).


2. Commentaires linguistiques

      Parmi bien d'autres traits stylistiques, on trouve plusieurs formulations explétives, comme on en rencontre souvent dans les Chants : résolutions (prises d'avance), beaucoup (de personnes), se réunir (en commun) et des menaces (pour l'avenir). Également deux figures de style artiste radicales qu'on ne saurait oublier, la pendaison et la maternité !

      En revanche, la désinvolture outrancière des dénominations est exceptionnelle, caractéristique de cette strophe : le morceau de lard, les femelles d'orang-outang, la mortadelle et, finalement, les femelles

(a) La circonstance. Sauf dans l'expression « de circonstance », le vocable ne s'emploie pas au singulier. En castillan, seuls Manuel Álvarez Ortega et Ana Alonso respectent la licence poétique; tous les autres traducteurs corrigent : par les circonstances.

(b) Qui me dénouera les bras ? qui me dénouera les cheveux ? De tous les traducteurs en espagnol, Carlos R. Méndez est le seul à corriger : ¡ Que alguien me desate (détache) los brazos ! ¡ Que alguien desanude (dénoue) mis cabellos ! Si les bras sont attachés dans le dos (par derrière), ils doivent être détachés. En revanche, pour les cheveux, la contre-opération est problématique. Qu'un homme soit, par impossible, « suspendu par les cheveux », on suppose qu'il est attaché par les cheveux, voire avec. On comprend qu'il demande qu'on les lui dénoue et, puisqu'on y sera, qu'on lui dénoue aussi les bras... Tout cela est amusant précisément parce que le lexique doit décrire des invraisemblances. « Dénouer » n'aura donc pas l'honneur de figurer au lexique des incorrections. En revanche, la répétition du verbe au futur, dénouera, crée un effet poétique qui prête au supplicié le style du narrateur (jusqu'à déclarer qu'« il est impossible que mon existence enfonce son prolongement au-delà des bornes d'une heure »).

(c) Enfoncer son prolongement : la figure de style artiste, pour « se prolonger », est surprenante au point de paraître une incorrection, puisque enfoncer implique un mouvement (vertical) contradictoire avec le prolongement, un mouvement linéaire, horizontal. L'expression attendue serait, par exemple, étendre son prolongement.

(d) La concordance des temps du passé est manifestement incorrecte : « ... [d'abord] elles reniflèrent l'air pendant quelques secondes; [ensuite] elles montrèrent, par leurs gestes saugrenus, la quantité vraiment remarquable de stupéfaction qui résulta [= résultait, avait résulté] de leur expérience, quand elles s'aperçurent [= s'étaient aperçues] que rien n'était changé dans ces lieux... ». En plus, même si la forme passive est correcte, on attendrait plutôt l'actif, « que rien n'avait changé ».

(e) Répondit, pour, dit à son tour. L'incise est amenée par la comparaison avec les versets d'un psaume, soit le repons dans le chant liturgique alterné.

(f) On se garde de la tentation, mais je pense que rien n'empêche de s'en préserver. En tout cas, ce n'est pas un hispanisme, car les traducteurs en castillan rivalisent d'imagination dans leur traduction (on résiste, se défend, se protège de la tentation, jusqu'à l'éviter, ahorrar, Alonso).

(g) On attendrait le présent, ou du moins le conditionnel, ne serait mentionné par moi que si j'aspirais. Le passif, mentionné par moi, lourd en français, est naturel on le sait en espagnol.

(h) La forclusion, le second morphème de la négation, devrait suivre l'adverbe qui fait corps avec le verbe : quoiqu'il ne faille certainement pas. Autrement, pour marquer le déplacement, la mise en évidence, l'adverbe devrait être encadré de virgules.

(i) Ducasse reprend une expression de la strophe précédente, mais au cours d'un développement de style ampoulé où la lourdeur finit par trahir sa pensée. « Quand même [expression de la langue familière] on ne se mettrait pas au point de vue de l'observateur... », réécrit maladroitement « en se plaçant du point de vue de... ». De même, et à plus forte raison, la « puissance surnaturelle » ne convient pas pour désigner la puissance logique, la « puissance supérieure », d'un raisonnement dénié.

(j) Avec et non en quelques mots : la préposition est justifiée parce que ces mots seront comptés et, qu'en fait, il n'y en aura qu'un, « discuter » !

(k) La formulation est incorrecte, mais il y a peu de chance que le pauvre lecteur aux prises avec les précisions et les nuances, les renversements et contre-précisions, les incises et les parenthèses, ait la circonspection de s'en aviser. On comprend sans peine que, sur la balance, le plateau de l'idiotie pourrait l'emporter sur celui de la raison, c'est-à-dire (!)...

(l) Pendant, la préposition est mise pour, depuis. Mais on peut penser également comme plusieurs traducteurs, que c'est le verbe, entrepris, qui ne convient pas (mis pour mené, exécuté, voire simplement, fait).

(m) Hémorragie : sans vouloir jouer au docteur, le visage ensanglanté et le bas-ventre lacéré, cela ne correspond à aucune hémorragie, surtout à lire la suite des événements.

(n) La figure de style paraîtra tellement audacieuse qu'on serait tenté d'y voir une faute (et la plupart des traducteurs corrigent ici le texte). Pourtant, du point de vue de la victime, la proposition incestueuse de sa mère était tellement incongrue qu'il en réduit l'expression à l'essentiel : l'idée de passer la nuit dans son li, ou au lit, avec elle, en devient celle d'être avec elle dans un lit ! La figure accentue par ailleurs le caractère toujours en retrait de l'évocation de la sexualité dans les Chants.

(o) Sans attendre aucune (= sa) réponse. En castillan, la tournure correspond à une mise en relief : sin esperar respuesta alguna (Serrat).

(p) On comprend qu'il s'agit de faire de nombreux gestes obscènes désordonnés, de démultiplier ces gestes impudiques. Littéralement, entrecroiser = accumuler en tout sens. Mais cet emploi ne s'explique ni en français, ni en espagnol (puisque les traducteurs entrecroisent à plaisir les interprétations !).

(q) Perpétuel*i, mis pour constant, répété, continuel, etc., n'est pas un hispanisme. Il s'agit plutôt ici d'un « superlatif lexical ». Il marque la dénégation radicale : le refus ne cessera de se répéter.

(r) T : sans rien prévoir > présumer. Il s'agit d'un tout simple lapsus, et non d'une faute ou d'une incorrection. Le lapsus est probablement amené par l'infinitif voir, trois lignes plus haut, avec le rapprochement prévoir/présumer. La traduction d'Aldo Pellegrini impose la bonne lecture : sin prejuzgar nada, sans rien préjuger. Parmi tous les synonymes (préjuger, présumer, supposer, présager, etc.), j'ai choisi le plus neutre.

      Les traducteurs mettent beaucoup de temps, d'énergie et, je dirais, de passion, dans leur travail. Reconnaître ici l'apport de Pellegrini dans le corps du texte français de Ducasse, cela me paraît tout à fait approprié.


3. Notes

(1) Une potence / un gibet, un pendu / un cadavre, des vautours / des corbeaux, un supplice qui vise les yeux ou le visage, le bas-ventre ou le ventre avec la castration. La carcasse du pendu se balance comme une lanterne, le cadavre de Cythère a les membres flottants. Enfin, les panthères noires de Baudelaire deviendront deux femelles, femelles d'orang-outang, soit la mère et l'épouse du pantin pendu.

      Avec ce bref sommaire, je veux illustrer à la fois la source d'inspiration de Ducasse et son traitement. C'est Maurice Blanchot (p. 67) qui le premier a fait le rapprochement entre cette strophe 4.3 des Chants et « Un voyage à Cythère », le poème de Baudelaire. Il en cite les deux strophes suivantes, que je mets en contexte, reprises par de nombreuses éditions commentées, après l'édition critique de Walzer.

[Sur le rivage de l'île de Cythère, ce n'était pas un temple, avec la statue d'une jeune prêtresse, qu'on apercevait de loin, car de près...] [...]
Nous vîmes que c'était un gibet à trois branches,
Du ciel se détachant en noir, comme un cyprès.

De féroces oiseaux perchés sur leur pâture
Détruisaient avec rage un pendu déjà mûr,
Chacun plantant, comme un outil, son bec impur
Dans tous les coins saignants de cette pourriture;

Les yeux étaient deux trous, et du ventre effondré
Les intestins pesants lui coulaient sur les cuisses,
Et ses bourreaux, gorgés de hideuses délices,
L'avaient à coups de bec absolument châtré.

Sous les pieds, un troupeau de jaloux quadrupèdes,
Le museau relevé, tournoyait et rôdait
[...].

Mais c'est tout le poème des Fleurs du mal qui doit être relu pour apprécier la rédaction d'Isidore Ducasse. On verra que ce texte n'est pas à proprement parler une « source », ni même une « source d'inspiration », mais très prosaïquement le moteur de la rédaction de la strophe, avec laquelle il n'entretient évidemment aucun rapport.

      Bien au contraire, le matériau narratif sert à créer une histoire, disons, loufoque, et par son contenu et par son style, les deux se trouvant très nettement en contradiction. D'un côté, une histoire épouvantable, horrible et tellement morbide qu'elle en devient surréaliste; d'un autre côté, une narration et des descriptions bouffonnes, rédigées dans un style alambiqué, dont le sommet se trouve précisément dans la séquence la plus tragique, la torture à coups de fouets (décrite sur le mode de la non-description).

      Question de source, quelques chercheurs ont tenté des rapprochements avec des descriptions du supplice où la victime, pendue ou non, est enduite de goudron (mais jamais fouettée). Aucun de ces rapprochements n'est concluant, contrairement au poème de Baudelaire, car il s'agit toujours d'un fait global ou brut, le goudronnage de la victime. Or, on trouvera des centaines d'évocations d'un tel supplice plusieurs fois millénaire (très souvent suivi de l'emplumage, remplacé ici par un raisonnement des plus inattendus sur la rencontre non fortuite des lames de métal du fouet et du goudron sur les chairs du supplicié). Le fait ne peut donc avoir ici aucune source textuelle, c'est impossible.

(2) La concrétion pierreuse d'une stalactite : la comparaison peut être prise de n'importe quelle encyclopédie ou d'un simple dictionnaire, s'agissant de la définition de la stalactite. Il s'agit toutefois d'un évident collage.

(3) T : acantophorus > acanthophorus. Comme l'acanthophorus serraticornis, qui ne montre que la tête en dehors de son nid. C'est à Sylvain-Christian David que l'on doit la découverte de l'origine de cet évident collage : Cahiers Lautréamont, nos 89-92 (2009), p. 78-79.

      Le résultat de la découverte est vraiment inattendu. En effet, contre toute attente, le collage ne provient pas d'une source textuelle, mais graphique. Il s'agit d'une illustration de William Henry Freeman (1839-1875). Le montage est constitué de deux gravures, celle de W. H. Freeman, avec une autre de Jean-Edouard Dargent, dit Yan d'Argent (1824-1899). L'ensemble illustre une page du vulgarisateur scientifique Arthur Mangin (1824-1857), pour son chapitre 6, « Les coléoptères », de son ouvrage intitulé l'Air et le monde aérien. Je n'ai pas trouvé la date de la première édition, mais on peut lire la seconde édition sur Gallica et la troisième sur Recherche de livres de Google : Tours, Mame, 1865 et 1877, respectivement 552 et 574 p., chap. 6, p. 400-411 et 427-437. Dans les deux éditions, la gravure se trouve aux p. 406 et 433.

      Comme on peut le voir, l'ensemble des deux « parties » de la gravure porte la légende « Acantophorus serraticornis et son nid (2/3 de grand. nat.) ». À remarquer la coquille, acantophorus pour acanthophorus, le mot prenant deux « h » (comme on va le voir illustré à la citation du texte d'Arthur Mangin ci-dessous et comme on peut le vérifier à n'importe quel dictionnaire). La planche rassemble donc deux gravures. Celle de droite, par J.-E. Dargent, est une pure représentation entomologique de l'insecte. Mais celle de gauche, par Freeman, est de l'ordre du peintre, qui malheureusement n'a pas eu le succès escompté et s'est fait dessinateur et illustrateur. On ne peut pas savoir si Mangin a pu contrôler de près la « composition » du nid, mais on doit admettre que l'insertion de l'insecte dans celui-ci, dont ne sort en effet que la tête (reprise de la gravure de droite), avec les deux longues et désespérées antennes, est une composition assez impressionnante. C'est ce que Ducasse a retenu pour sa comparaison (!) et que tous les lecteurs des Chants auront pour toujours à l'esprit.

      Le « vulgarisateur » Arthur Mangin n'était pourtant pas si fantasque que son illustrateur et notre auteur. Il écrivait, sans faute d'orthographe : « L'acanthophore à corne en scie (acanthophorus serraticornis) a les mandibules beaucoup moins grandes [que celles de la macrodontie cervicorne de la Guyane, de 15 cm, avec ses longues mandibules]; mais ces mandibules, croisées comme des cisailles et profondément dentelées, lui permettent de broyer le bois dont il se nourit, et de couper les herbes et les menues branches, qu'il entrelace ensuite adroitement pour se construire un nid comparable à ceux des oiseaux les plus habiles en ce genre de travail » (1865, p. 408).

      Je signale qu'Arthur Mangin cite souvent notre bien connu Dr chenu (par ex. p. 402-403, 406, éd. 1865). Or, à ce moment, la recherche scientifique, en entomologie, s'évalue aux travaux de James Thomson qui publie en France à partir de 1856, notamment une série d'articles à Physis à partir de 1867, très souvent consacrés aux coléoptères, dont il a été un collectionneur compulsif.

      En ce qui concerne l'insecte en question, il s'agit tout simplement d'une sorte de coléoptère, dont tout le monde connaît la coccinelle. Il s'en trouverait 300 000 espèces (Petit Larousse). Arthur Mangin illustre les géants, les plus spectaculaires de l'espèce. Ducasse en a retenu ou utilisé une gravure.

(4) En logique : un (1), non, deux (2), plutôt que zéro (0). On comprend que c'est non pas un, mais deux, ou encore, plutôt deux qu'un. Si plaisanterie il y a, elle est totalement gratuite et il ne s'en trouve aucune autre du genre dans les Chants. Je parle, bien entendu, de l'arithmétique et non pas des verres d'eau, qui correspondent au contraire à une concrétisation fréquente de la rédaction, comme le fait de tremper sa plume dans l'encrier, une plume qui tremble, etc.

(5) La « comparaison » est évidemment un souvenir de lecture très précis, celui de Paul et Virginie, que Ducasse stigmatisera dans le premier volume de ses Poésies : « Autrefois, cet épisode [= le roman de Bernardin de Saint-Pierre] qui broie du noir de la première à la dernière page, surtout le naufrage final, me faisait grincer des dents. Je me roulais sur le tapis et donnais des coups de pied à mon cheval en bois » (P 1870, I, p. 12: 28-32). Ce sera un régal d'étudier le long alinéa qui s'ouvre ainsi au moment de l'édition et de l'analyse du texte des Poésies, car le roman ne broie pas du noir du début à la fin et son « naufrage final » est bien loin de celui de la strophe de la requine ! (2.13).

      L'affaire de la chasse aux nègres marrons correspond au premier grand épisode narratif du roman. Un matin, une négresse maronne se présente au moment où la petite Virginie, qui n'a pas dix ans, prépare le déjeuner de la famille. Elle donne le déjeuner à la pauvre esclave en fuite, puis, avec Paul, elle propose à la pauvre femme (bis) de la ramener chez son maître, pour être pardonnée de sa fuite. Après une demi-journée de marche en forêt, ce sera fait (on apprendra plus tard que l'esclave sera mise aux fers). Mais le retour de Virginie et de Paul est pénible, difficile, impossible. Car voilà la nuit. Heureusement, un groupe de nègres marrons, qui avaient assisté à la bonne action de ces petits enfants, les ramèneront chez eux, etc.

      À remarquer qu'au XIXe siècle, Paul et Virginie (1787), est généralement accompagné d'un « Vocabulaire », où se trouvent deux entrées de suite, « Nègre » et « Nègre marron ». Je n'ai pas trouvé encore quand Bernardin de Saint-Pierre avait pour la première fois publié ce vocabulaire, mais il est bien certain que Ducasse l'a eu sous les yeux. Je ne reproduis aucun extraits de ces entrées, ni du texte du roman décrivant les « parties de chasse aux nègres marrons », car cette comparaison, contrairement à la suivante (n. 6), n'a rien d'une citation.

      Siméon Lerouge a proposé que tout ce développement (chasse, pause et verre d'eau compris) trouverait sa source dans un article de T. Pavie à la Revue des deux mondes (« Une chasse aux nègres-marrons », tome 10, 1845, p. 5-33). Mais son analyse ne peut présenter que des rapprochements. Rien ne permet de croire que Ducasse a lu cet article de Pavie. S. Lerouge, « Ducasse, lecteur de Théodore Pavie », Cahiers Lautréamont, nouv. série, no 1 (2019), p. 153-163 [je signale en passant que l'auteur m'attribue le rapprochement de la citation d'Henri Rose, note suivante, comme la déclaration d'une « source » de l'affaire des allumettes, p. 156-157; je me permets de signaler également qu'il y a une grande différence entre une improvisation « aberrante » (ce que j'écris à la phrase suivante) et un passage « inepte »].

      Bref, l'improvisation qui découle de cette réminescence ou la développe est manifestement aberrante. Voici une troupe de chasseurs qui s'arrête à un moment « convenu », comme le narrateur qui prend ses verres d'eau, tranquillement, « à l'ombre d'un massif », alors que « la halte ne dure que quelques secondes » (sic), la chasse reprend et on sonne l'hallali.

(6) Le collage scolaire est pris d'un manuel de préparation à l'examen du baccalauréat ou d'un manuel de chimie. En fait, peu importe, car il s'agit d'une amusante plaisanterie sans rapport avec la « culture scientifique ».

      Jean-Pierre Lassalle (Cahiers Lautréamont, nos 41-42, 1997, « Gloses et glanes », p. 117) a fait le rapprochement du texte de la comparaison avec une entrée du Nouveau Manuel des aspirants au bacccalauréat ès sciences de J. Langlebert et d'E. Catalan (Delalain, Paris, 1858, p. 29). Mais on trouve de très nombreux manuels selon les matières. Il faudrait donc préciser : Nouveau Manuel... : septième partie : chimie, Paris, Delalain, 1858, xii-362-12 p., p. 29 (mais je n'ai pu consulter l'ouvrage). En voici l'extrait retenu par J.-P. Lassalle.

      [L'oxygène]. On le reconnaît à la propriété qu'il possède de rallumer instanément une allumette ou une bougie présentant encore quelques points en ignition.

      — Manuel cité ci-dessus, p. 29.

      Par ailleurs, je trouve l'extrait suivant dans un manuel de Chimie.

... Le gaz oxygène est un peu plus lourd que l'air atmosphérique.
   Sa propriété la plus importante est d'entretenir la combustion des corps combustibles bien plus vivement que l'air atmosphérique, qui ne doit qu'à l'oxygène qu'il contient sa propriété d'entretenir la combustion. Si l'on plonge une allumette présentant encore quelque point en ignition dans un flacon qui est plein de gaz oxygène ou qui contient le gaz oxygène en proportion plus considérable que l'air atmosphérique, l'allumette s'enflamme immédiatement et brûle avec un éclat plus vif que dans l'air atmosphérique.

      — Henri Rose, Traité complet de chimie analytique (édition française originale), vol. 1, 1859, 1063 p., p. 773.

S'il vient de ce Manuel, le « collage exquis » est évidemment pris au hasard dans l'introduction du dernier chapitre de la première partie (chap. 61, « Oxygène », p. 772-776). La seconde partie est d'ordre méthodologique. La comparaison se limite à recopier l'illustration de la propriété de l'oxygène (celle de rallumer une allumette), mais on admirera l'imaginaire de Ducasse qui contredit ce que n'importe quel lecteur de l'extrait aurait spontanément à l'esprit : l'« orgueil » de l'oxygène, capable d'un tel exploit, contrairement à l'air.

      Il doit évidemment exister des dizaines d'ouvrages où se trouve cette information. Il n'est donc pas surprenant que Sylvain-Christian David en ait trouvé l'expression dans un ouvrage plus proche de la rédaction Chants (Cahiers Lautréamont, nos 94-95 (2010), p. 10-12).

Le protoxyde d'azote partage avec l'oxygène la propriété de rallumer une allumette présentant encore quelques points en ignition que l'on y plonge; cette allumette brûle ensuite avec une flamme très brillante.

      — Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales, dir. d'Amédée Dechambre, vol. 7, Paris, Victor Masson, 1867, p. 687.

Le « sans orgueil » s'explique alors, selon S.-C. David, parce que l'oxygène partage cette propriété avec le protoxyde d'azote. Suit un long exposé centré sur le protoxyde en question, dont le mot ne se trouve pas dans les Chants, mais qui nous dévoilerait (secrètement) un savant Isidore Ducasse au fait des travaux d'anesthésie (!) de Paul Bert.

(7) La rédaction de la strophe correspond à la narration automatique du récit de rêve. Pour le montrer, il suffit de procéder au découpage de ses neuf séquences (sans tenir compte du jeu des discours alambiqués, notamment de la cinquième séquence qui décrit en ne le décrivant pas le supplice du fouet). On en trouvera, de nombreux traits narratifs, soit l'apparition subite d'événements totalement « imprévisibles » (c'est la quatrième propriété de l'histoire rêvée, son caractère aléatoire). Or, l'apparition ici de la paire de ciseaux en est une illustration des plus évidentes.

      Il n'est pas difficile de comprendre qu'on est en face d'une prouesse narrative vraiment remarquable. Qui d'autre que Ducasse pourrait raconter cette histoire sans préparer, prévoir ou simplement justifier inopinément, ce qui serait la moindre des choses, que Lautréamont ait à ce moment des ciseaux ! Mais cela, j'insiste, n'est que le meilleur exemple de la narration improvisée dans cette strophe. C'était le cas, dès le début, de ce buisson d'où Lautréamont nous dit sortir, dans ces « parage[s] non fréquenté[s] ». N'importe quel autre narrateur expliquerait spontanément cette situation, comme n'importe quel rédacteur d'ailleurs, nous tous.

      Pour une rapide présentation d'ensemble du phénomène dans les Chants, cf. l'ouverture des notes de la strophe 2.11, paragraphe narration

(8) Cette neuvième et dernière séquence de la strophe (nouvelle réorientation aléatoire du récit de rêve) relève de la « fable ». Du point de vue narratif, c'est l'entrée en scène du loup; du point de vue discursif, ce sera l'exposé de la morale de l'histoire.


4. Faurissonneries

      Où Robert Faurisson a-t-il vu Maldoror dans cette strophe ? Il le voit pourtant partout.

1. Dans cette strophe, comme dans la précédente, « Maldoror s'y montre accomplissant une bonne action » (p. 120-121).

2. « Maldoror s'élance de son buisson...  » (p. 121).

3. « Maldoror, l'oreille collée contre le sol... ». « Maldoror, se tenant tout coi... » (p. 121).

4. « Maldoror porte le malheureux » (p. 121) dans la chaumière voisine.

5. « Ils ne savent pas, ces pauvres gens, qu'ils ont affaire au terrible Maldoror. Notre héros, tout tremblant, s'éloigne de ces lieux... » (p. 121).

      Robert Faurisson projette, du titre de l'oeuvre, le personnage de Maldoror, comme s'il en était le narrateur. Or, ce narrateur a pourtant son nom : Lautréamont, le comte de Lautréamont ! Cela dénature complètement le contenu et le sens de la strophe que le critique « résume » à tort et à travers, sans analyse, pour s'en moquer.

Variantes Commentaires Notes Faurissonneries
Tables du début de la présente strophe