18 octobre 2003. Parution du compte rendu de Louis Hamelin
dans le
Devoir (pleine page : cinq colonnes sur six, photo
de
Céline des archives du Devoir, photo de l'auteur
Gosselin et
photo du chroniqueur Hamelin : Jean-François Nadeau,
responsable
du cahier des livres, a bien préparé la mise en
page).
Titre : « Vichy au régime »;
sous-titre ou chapeau : « Yves Gosselin, comme
Céline mais pour de tout autres raisons, est un auteur
dangereux » (p. F3). Ce compte rendu est d'un
ridicule
consommé (digne du roman), ne serait-ce que par son
caractère
immodéremment dithyrambique qui porte à rire
de lui-même. On trouve ce délire critique, qu'on
pourra
juger au texte,
dans les
fichiers
du
Devoir.
— Lorsque j'aurai lu le roman, je verrai
confirmé ce que j'ai déjà deviné :
Hamelin accumule faussetés et sottises du début
à la fin de son prétendu compte rendu (car il faut
remarquer qu'il s'agit bien d'une « critique »,
et non d'une « chronique », avec le surtitre
« Littérature : roman
québécois »). S'il y a une chose sur
laquelle tout le monde finira par s'entendre, c'est que le roman
d'Yves Gosselin est un navet. Alors la question se posait de
connaître les raisons qui avaient motivé la
rédaction et la publication de ce compte rendu. Louis
Hamelin serait-il lié personnellement à Yves
Gosselin ? La réponse est non
Quel intérêt avait-il à
rédiger ce papier ? Lui a-t-il été
demandé par Jean-François Nadeau ? La
réponse est encore non. Mais alors, c'est pire que tout,
puisqu'il n'y aurait plus d'autres
raisons que le manque de jugement et de goût de l'un
dont l'autre sera victime. C'est exactement cela, et
les deux journalistes vont s'enfermer, avec leur journal, d'abord
dans une position d'attaque contre moi pour avoir
dénoncé le compte rendu (c'est la protestation que
le Devoir refusera de publier), ensuite dans une position de
défense.
— Voilà où j'en
étais le mois dernier, en juin 2012, au moment ou je
commençais à revoir un
à un tous les textes de ce répertoire. D'ailleurs,
c'est à cette occasion que j'ajoute tout au
long de ce journal les alinéas que l'on trouve
marqués du tiret, comme celui-ci et le
précédent. Puis j'ai arrêté cette
révision pour toute une série de
travaux plus urgents ou plus intéressants. Je m'y suis
remis la semaine dernière et
c'est avant-hier, lundi, le 23 juillet, que j'ai trouvé
par hasard la cause que je cherchais confusément. Toute une
surprise. Elle se nomme Dany Laferrière. Mais nous n'en
sommes pas, dans ce journal, au 23 juillet 2012, mais au 18 octobre
2003. En bonne phénoménologie de la perception, Dany
Laferrière n'existe pas encore dans cette affaire et c'est
bien dommage, car si j'avais connu son billet du 28 septembre 2003,
il ne fait pas de doute que j'aurais pu traiter l'affaire bien plus
efficacement, comme on va le voir, puisqu'une information
essentielle manquait à mon analyse.
22 octobre 2003. J'ai acheté le livre à midi.
J'ai mis
dix minutes à comprendre qu'il s'agissait d'une ordure
— et
il n'est
pas besoin pour cela d'être un spécialiste de l'oeuvre
de
Céline. J'ai ensuite pris une journée et demie pour
lire mot
à mot ses dégoûtantes et niaises cent cinquante
pages.
23 octobre. Peu avant minuit, j'expédie ma
réplique
par courriel à la direction du Devoir où est
paru le
compte rendu de Louis Hamelin sous le seul titre qui
convienne :
« Ce livre est une
ordure ».
25 octobre. J'ouvre le répertoire où
j'entreprends l'édition des présents
fichiers.
J'écris à nouveau à la direction du
Devoir,
demandant encore la publication de mes protestations dès
lundi,
à défaut de quoi on devra prendre contact avec moi
pour
obtrenir la permission de les faire paraître
ultérieurement : je veux savoir dans quel contexte on
me
publiera.
J'alerte mes collègues de
l'Université de
Montréal.
27 octobre. J'adresse l'information au Bulletin
célinien
en espérant que les spécialistes de l'oeuvre de
Céline
réagiront rapidement. Je téléphone aux
responsables de
l'émission « Christiane Charette en
direct » de
Radio-Canada, laissant un message à Mme Carole-Andrée
Laniel
(aucune réponse ne viendra jamais). Je réponds au
premier de
mes
collègues qui prend contact avec moi à ce sujet.
28 octobre. J'édite sur mon site internet « L'aliénicide
d'Aquin : ostracisme
au Devoir », ayant lu hier l'article de Luc
Perreault sur
le livre de Sheppard paru la semaine dernière dans le
journal la Presse — bien belle
photo,
bien belles
idées, mais toujours la conviction stupide du
« suicide ».
— Cette publication, sans rapport avec
l'affaire Gosselin, doit figurer ici à cause du prochain
épisode (qui s'ouvrira pour moi le 22 novembre) :
parmi les très nombreuses causes pouvant expliquer le
comportement de Jean-François Nadeau, on pourrait bien
compter l'intention de rabrouer l'auteur de cette publication qui
vise la direction de son journal.
J'achète un nouvel
exemplaire du
livre de Gosselin pour l'expédier au Bulletin
célinien
qui me le réclame d'urgence. À ce moment, le
libraire à
qui je dénonce le livre me dit « mais ce n'est
qu'un
roman » ! — Il ne l'a manifestement pas lu
et
n'en
connaît rien. Le commis, à la caisse, me
suggère
un autodafé sur la place publique.
29 octobre. Je prends quelques minutes pour exposer la
question dans
mon cours d'études narratives où j'utilise souvent
les romans
de Céline et demande conseil à mes étudiants,
notamment
pour savoir leur avis sur l'attitude du Devoir à mon
endroit.
Je réponds à un second collègue qui prend
contact avec
moi à ce sujet. J'entreprends le brouillon des messages ou
des lettres
que je veux expédier à l'UNEQ et à
l'ANEL : l'Union
des écrivains devrait interroger Gosselin, l'Association des
éditeurs, Lanctôt — et mon principal objectif
est de
faire
connaître mes protestations. J'entreprends la publication du
présent journal.
Question. Il y a aujourd'hui exactement une
semaine que j'ai le
livre de
Gosselin. Combien de temps d'avance avais-je sur les associations
juives, sur
les intellectuels juifs de Montréal, majoritairement
anglophones ?
En tout cas, une semaine de perdue pour le
Devoir, c'est
considérable, parce que c'est cruel pour les juifs du
Québec qui
devront demander à leurs associations d'intervenir avant que
le journal
ne se réveille. J'espère de tout coeur que d'autres
francophones comme moi, non juifs, sauront intervenir rapidement et
plus
efficacement que moi auprès du Devoir. C'est ce que
j'ai
expliqué tout à l'heure à mon
collègue.
— Les juifs montréalais sont
majoritairement « anglophones » ?
J'étais bien loin du compte. Ce que révélera
petit à petit le silence des juifs et notamment de
leurs associations, c'est précisément qu'ils sont
tout bonnement canadiens, sans aucune sensibilité en regard
de la culture québécoise et plus
généralement francophone. Car leur comportement ne
peut s'expliquer par le syndrome Wagner, puisque Céline
n'est pas pour eux une véritable figure émotive.
Sans compter, justement, que Louis-Ferdinand Céline n'est
pas de grand poids dans une affaire qui les touchait de si
près, qui deviendra de plus en plus monstrueuse, ce que
somme toute ils ne comprendront pas : ce sont des Canadiens
curieux de connaître le dénouement de cette affaire
québécoise, espérant qu'elle se termine bien
pour eux ! Je m'inquiétais donc pour rien et j'aurais
mieux fait de m'empresser de les sensibiliser à la question,
comme me le conseillera un professeur de l'Université
McGill.
30 octobre. J'ai mieux à faire que d'écrire
aux notables
de l'UNEQ et de Association des éditeurs. Ce sont les
journalistes du
Devoir que je dois interpeller. J'écris donc au
Syndicat des
journalistes du journal, aux bons soins de Paul Cauchon, avec copie
de mon
envoi à la direction. Sans réponse de leur part
demain,
j'écrirai aux journalistes un à un.
Toujours en contact avec l'un de mes
collègues à ce
sujet.
D'Europe, j'apprends ce qu'on me confirme : jamais personne au
monde
n'a
été assez sot pour fabuler du
« Louis-Ferdinand
Céline » s'il n'était pas soit un
génie, comme c'est
le cas de Charles Buckowski (Pulp), soit un auteur vraiment
intelligent et doué, ce qui devrait être le cas,
à ce que
je crois comprendre, de Pierre Siniac (Ferdinaud
Céline,
Rivages, 2002, 528 p. — voir ma note de travail à ce sujet).
1er novembre. Aucune réponse du Syndicat des
journalistes du
Devoir. J'entreprends de dresser la liste des adresses
électroniques des journalistes et employés. Ce sera
long, d'autant que
j'ai beaucoup
de travail et, en plus, je suis de sortie ce soir.
2 novembre. Je compose ma lettre aux journalistes et
employés
du Devoir et l'expédie sur la liste d'adresses
dressée
hier. Quinze envois me reviennent, mais près de vingt
parviennent à leur destinataire. C'est beaucoup,
s'agissant des
premiers intéressés, les journalistes et
employés du
Devoir.
8 novembre. Une semaine de réflexion passée
dans un
état d'activités comateuses. Je publie dans mes
Polémiques ma
lettre aux
employés du Devoir — qui devient donc une
lettre ouverte —, parce qu'elle expose la situation
actuelle
et qu'il m'importe d'enregistrer ce nouvel échec, dont je
peux prendre
une large part de responsabilité, puisque je n'ai pas su
imposer mon
texte critique, ni susciter aucune discussion avec la
rédaction; je n'ai pas
même reçu la moindre réaction de personne au
journal. Je
comprends évidemment que le Devoir n'est pas un
organisme
démocratique et que la rédaction contrôle
entièrement les interventions des lecteurs — alors que
ses
journalistes ne sont pas payés pour s'occuper des
protestations d'un
professeur (s'il ne réussit pas, comme c'est
évidemment le cas
ici, à les convaincre de l'extrême gravité de
la
situation). Mais quoi qu'il en soit de l'ostracisme, du conflit
d'intérêts publicitaires et surtout de la protection
du
responsable du cahier des livres et de son chroniqueur, il faut
bien admettre
que tout cela est de peu de poids en regard du scandale absolu en
cause ici.
Puisque c'est en partie à cause de moi qu'il en est ainsi,
j'en tire
la conclusion que je dois maintenant renverser les
rôles : il faut
non seulement que je renonce à tout nouvel appel au
Devoir sur
cette question, mais que je refuse d'y intervenir à ce
sujet, quoi
qu'il en soit. À d'autres lecteurs d'intervenir et
j'espère
qu'ils auront plus d'efficacité, ce qui sera tout à
leur honneur
et finalement à l'honneur du journal.
On proteste auprès du Devoir en
écrivant
à M. Bernard Descôteaux, directeur, le
Devoir :
bdescoteaux@ledevoir.com — cc : redaction@ledevoir.com.
Cela dit, je compte trouver maintenant
d'autres moyens de
dénoncer le
livre et d'obtenir qu'il soit retiré des librairies.
10 novembre. La meilleure manière, réflexion
faite, de
relancer efficacement ma campagne de dénonciation de
l'ouvrage est de
lui appliquer ce que je sais faire de mieux, l'analyse
littéraire. Je
passe quelques heures à rassembler ma documentation :
Jean-Pierre
Martin, George Steiner et Pierre Saniac.
11 novembre. Édition dans mon répertoire
internet de la réaction
critique
de Marc Laudelout du Bulletin célinien : « Anticélinisme
primaire ».
12 novembre. Je trouve ce soir le temps de faire mes
adieux à
la direction, aux journalistes et aux employés du
Devoir
sur cette
question : « Un dernier mot », simplement
pour les
informer de la décision prise samedi et enregistrée
ci-haut, le
8 novembre.
15 novembre. Ouverture de la section des notes de travail.
20 novembre. Adresse aux membres du groupe LITOR,
Littérature et ordinateur.
21 novembre. Je rassemble la documentation à la
bibliothèque et en librairie.
22 novembre. Mauvaise nouvelle ! Une publicité du
cahier des
livres du Devoir annonce les « Titres des oeuvres
en lice
pour le PRIX LITTÉRAIRE DES COLLÉGIENS ».
Le livre
d'Yves Gosselin figure parmi les cinq oeuvres ! La
publicité de
ce concours est anonyme : elle énumère
toutefois sept
commenditaires, dont le Ministère de l'éducation du
Québec et Culture et communications Québec. Je ne
trouve rien
sur la Toile au sujet de ce concours [je verrai demain que j'ai mal
cherché], sinon le communiqué d'un
professeur du collège de Victoriaville à qui je viens
d'écrire.
Questions : qui est responsable de ce prix ?
Quel est le
comité ou le
jury qui a choisi les ouvrages soumis aux collégiens ?
Quels en
sont les membres ? Comment un livre abject, qui doit
être
dénoncé, peut-il avoir été
choisi ? Ce livre
sera lu par des collégiens ? Invraisemblable,
irresponsable,
criminel : il faut être gravement malade pour proposer
ce livre
à des collégiens.
24 novembre. Les réponses aux questions de la fin de
semaine
se trouvaient
dans le Devoir de la semaine dernière,
15-16 novembre 2003,
« Les noms des finalistes du prix des Collégiens
ont
été dévoilés hier »
[c'est-à-dire
au salon du livre, le 14 novembre 2003]. Elles se trouvent plus
précisément sur la Toile au site de la Fondation Marc
Bourgie
qui organise ce concours avec le Devoir et le groupe
Scabrini Media.
Les commenditaires en sont la Banque Nationale du Canada, Le
Consulat
général de France au Québec, le
Ministère de
l'éducation et Culture et communications, tous deux du
Gouvernement du
Québec.
Toutes les informations à ce sujet sur
le site du concours
dont la
publicité du Devoir ne donnait pas l'adresse hier (ni
jamais) :
Concours du Prix littéraire des collégiens
de la Fondation Marc Bourgie
organisé par
le Devoir
Réponse
Je me disais hier, comme on vient de le lire,
qu'il fallait
vraiment
être malade pour proposer ce livre au
« jugement »
de collégiens. Ma question était simplement :
qui ? La
réponse est incroyable : le Devoir ! Le
journal qui
a refusé obstinément de faire paraître ma
réaction
critique. Et c'est ce journal qui propose le livre
au jugement
de collégiens ? Pire que tout ce que je pouvais
imaginer :
ces malades sont tordus.
« La sélection de cinq titres est assurée
par une
équipe formée de cinq critiques littéraires.
Cet
exercice se fait à la première semaine de novembre
sous la
direction de Jean-François
Nadeau,
directeur des pages
culturelles du Devoir, et met à contribution une
partie de son
équipe des pages littéraires, soit Mme Suzanne
Giguère et M. Michel
Biron, tous
deux critiques
littéraires, ainsi que Mme Caroline
Montpetit, journaliste
littéraire, Mme Pascale Navarro,
critique
littéraire et
journaliste indépendante réputée,
complète cette
équipe compétente. »
—
http://www.prixlitterairedescollegiens.ca/prixlitteraire.html
onglets « Mode d'emploi »; cf. aussi
« Les
titres »
C'est donc le Devoir qui a choisi le
livre d'Yves Gosselin,
le journal
qui a fait la promotion du livre avec le compte rendu de Louis
Hamelin et...
qui a refusé de faire paraître ma réplique.
Questions
Suivent trois questions fort simples que
j'ai posées, dans
l'ordre,
à Caroline Montpetit, Jean-François Nadeau et Bernard
Descôteaux ce midi. Aucun des trois n'a retourné mon
appel.
Voici ces questions.
1. QUAND ? Je veux savoir quand le jury a choisi le livre de
Gosselin
parmi
les finalistes. Quel jour d'octobre 2003 cette réunion
a-t-elle eu
lieu ? Quel jour cette décision a-t-elle
été
prise ?
2. COMMENT ? Évidemment, je serais bien curieux
de savoir
également
comment ! On doit supposer, bien entendu, que tous les
membres du jury
sont solidaires. Pourtant, cela me paraît invraisemblable.
Un malade,
oui, mais cinq ?
3. BIEN INFORMÉS ? Enfin, je veux savoir si les
membres du
jury ont
été informés de mon intervention
critique ? Au moment de prendre la décision qu'on a
rendue publique le 14 novembre, est-ce
qu'ils ont su que le Devoir avait refusé de faire
paraître ma réaction critique ? Le texte leur en
a-t-il
été communiqué — ou simplement l'adresse
du
présent fichier ? Évidemment,
Jean-François Nadeau (mis en cause dans mon envoi du 23
octobre déjà) et
Caroline Montpetit
ne pouvaient pas l'ignorer, au 2 novembre,
ayant bel et bien reçu ce jour-là ma Lettre au Devoir (comme le confirme
l'enveloppe électronique de mon message). Mais
qu'en est-il des trois autres membres du jury ? Ont-ils
été informés par ces deux-là ou leur
a-t-on caché l'information pour les manipuler ?
Les réponses à ces trois
questions vont permettre de
mesurer la
part de responsabilité comme aussi d'irresponsabilité
de chacun
des cinq membres du jury. La responsabilité du
Devoir, elle,
ne fait plus aucun doute. Autant de compromission dans la
promotion de
l'ouvrage ne peut plus tenir simplement à l'ignorance,
ni même
à l'irresponsabilité : il y a là
intérêt manifeste. De qui et pourquoi ? c'est ce
qu'il faut
savoir.
Dès que possible, je compte alerter les
membres du
Comité de
coordination. J'ai déjà informé ce matin Mme
Claude
Bourgie-Bovet, responsable du comité et notamment de
l'information
générale, qui ne m'a pas encore retourné mon
appel téléphonique.
J'espère également informer rapidement Stanley
Péan, le
porte-parole du comité.
Actuellement, tous les collèges du
Québec (les
Cégeps)
paraissent avoir désigné un responsable du concours.
Un forum
est mis en place où 27 collégiens sont
déjà
inscrits (mais aucun message n'a encore été
échangé). Le livre est donc entre les mains de
quelques
centaines de collégiens et ce sera quelques milliers au
cours des mois
qui viennent, si rien n'est fait pour empêcher cette
monstruosité.
Les concurrents de Gosselin doivent se retirer
de ce concours, avec
l'appui
de leurs éditeurs : Ook Chung (Boréal),
Grançois
Gravel (Québec/Amérique), Lise Tremblay et Michel
Tremblay (tous
deux de Leméac).
J'adresse un message électronique
à Mme Claude
Bourgie-Bovet,
responsable du Prix des collégiens pour la Fondation Marc
Bourgie, avec
copie au plus grand nombre possible des membres du Comité
de
coordination du prix, dont leur porte-parole. Copie à la
direction et
aux journalistes du Devoir.
Il doit être une heure ou deux du matin.
On est le 25
novembre.
25 novembre. Aucun journaliste du Devoir n'a
retourné
mes appels d'hier pour me donner la version du journal, pour
répondre
aux questions que j'ai soulevées (C. Montpetit,
J.-F. Nadeau
et B. Descôteaux). Mme Claude Bourgie-Bovet non plus.
Je les ai
tous relancés cet après-midi. De même, Stanley
Péan, porte-parole du Prix, auquel j'ai adressé copie
de mon
message d'hier soir (comme à plusieurs autres) ne s'est pas
empressé de me répondre. Il m'a été
impossible
de prendre contact aujourd'hui avec deux des membres du jury,
Suzanne
Giguère et Pascale Navarro.
En revanche, j'ai pu rejoindre Michel Biron,
à
l'Université
McGill. Il n'a pas voulu répondre à mes questions,
me renvoyant
au responsable du jury,
Jean-François Nadeau (qui, je le rappelle, refuse de
répondre à mes questions). Mais en fait, il a
répondu
à
l'essentiel, sans le savoir. En effet, une chose est
certaine : il est
parfaitement clair qu'il n'a pas lu le livre de Gosselin, qu'il ne
l'a
même jamais vu, ni ne sait de quoi il s'agit. Il ne savait
pas que
le Devoir avait refusé que je dénonce le livre
dans ses
pages et, par conséquent, ne connaît pas non plus le
présent fichier. Ces faits nouveaux jettent une lueur crue
sur mes
trois questions ! Il est maintenant possible de croire que le
choix du
livre de Gosselin soit le fait du seul Jean-François
Nadeau.
Attendons les explications qui tardent
à venir...
— Ces explications ne viendront jamais.
Rétrospectivement, il ne fait absolument aucun doute que
c'est le seul Jean-François Nadeau qui a choisi de mettre en
lice le livre d'Yves Gosselin pour le Prix des collégiens.
Les membres du jury ont évidemment été
manipulés, se retrouvant devant le fait accompli. En
revanche, ils ont choisi dès lors de jouer les autruches,
aucun d'entre eux n'ayant eu le courage de dénoncer
publiquement un comportement aussi profondément immoral.
Aucun d'entre eux n'a même eu la décence de prendre
contact avec moi pour répondre à des questions
auxquelles aucun membre d'aucun jury ne peut se dérober, par
définition, particulièrement lorsque les questions
mettent en cause les responsabilités et
l'honnêteté du jury et de ses
membres.
26 novembre. La direction et les journalistes du
Devoir n'ont
pas retourné mes appels d'hier. Le Devoir refuse
donc de
répondre à mes questions. Mme Claude Bourgie-Bovet
n'a pas
retourné mes appels de lundi et de mardi. Je publie donc la
lettre
que je lui ai adressée lundi soir, toujours sans
réponse :
cela devient ma « Lettre ouverte
à
la Fondation
Marc Bourgie ». Je voudrais toujours interroger
Michel
Biron, auquel j'ai adressé un message
électronique tout de suite après notre conversation
téléphonique impromptu : j'attends qu'il
reprenne contact avec moi à ce
sujet.
— Jamais Michel Biron ne me rappellera.
Il ne sera pas membre du jury du prix des collégiens
l'année suivante. On trouvera dans l'ineffable Gilles
Dupuis son substitut.
Je rédige mon premier
communiqué de presse dont la
distribution va
maintenant m'occuper : le plus difficile dans l'art du
« communiqué », c'est encore de s'en
tenir à
une page, mais c'est fait.
27 novembre. J'entreprend la diffusion de mon
communiqué,
à la presse écrite (La Presse canadienne, la
Presse, etc.), mais
également
à tous les professeurs des départements de
littérature
française des université du Québec, auxquels
je peux
faire parvenir très rapidement une copie de mon
communiqué sur
papier.
28 novembre. Je distribue mon communiqué à
l'Université de Montréal. Le Bulletin
célinien
de Marc Laudelout de décembre est maintenant paru :
j'en
reçois copie informatique. Lanctôt Éditeur en
recevra
gracieusement un exemplaire, ce qui est une belle initiative.
Envois postaux
de mon communiqué : combien d'exemplaires pourrais-je
en poster
aux journalistes au cours des jours qui viennent ? Je
commence avec cent
copies pour agrémenter mes loisirs de la fin de
semaine.
29 novembre. Je poste mon communiqué à M.
Marc Bourgie,
président de la Fondation Marc Bourgie (je n'en aurai jamais
le
moinde
accusé de réception, ce que j'ai
dénoncé ici le 5
décembre). Je le poste
aussi,
personnellement, à chacun des quelque trente professeurs de
collège responsables du concours à travers tout le
Québec
(aucune réponse à ce jour, ce qui est normal :
aucun de
ces professeurs de collège n'est payé pour lire ces
livres, n'a
été consulté, etc. — et,
évidemment,
aucun
d'entre eux n'a encore en main le livre de Gosselin, autrement
plusieurs
crieraient comme moi au meurtre, comme on dit !).
Normalement, tous les
professeurs de littérature française et
québécoise des universités du Québec
auront mon
communiqué sur papier au cours de la semaine qui vient.
30 novembre. Je prends une bonne partie de ce dimanche pour
exposer
la situation à mes maîtres. L'un d'entre eux a le mot
juste : il faut vraiment être
« épais »
pour concevoir, publier et promouvoir un tel ouvrage. Il faut
être
« épais dans le plus mince » pour le
mettre en lice
dans un concours du genre Prix des collégiens. — Et je
fais mien aussitôt ici ce jugement sans rédhibition
possible. Il y a de ces mots très simples qui ne vous
viennent pas spontanément à l'esprit.
3 décembre. Sauf à l'Université Laval,
tous les
professeurs de littérature française et
québécoise
des universités du Québec ont reçu ou
recevront demain
mon communiqué. Toutefois, je devrai le transmettre
également
moi-même à l'Université d'Ottawa où je
serai lundi
prochain. Cela signifie, en pratique, qu'à
l'Université Laval
et à l'Université d'Ottawa, des collègues
considèrent qu'il n'est pas de leur devoir de transmettre
à mes
collègues de leur université mon communiqué.
C'est
évidemment une censure dont je n'aimerais pas porter la
responsabilité.
4 décembre. À la suite de mes consultations
de dimanche
et de mes envois à mes collègues universitaires, je
suis depuis
quatre jours en consultation avec des collègues
universitaires et
autres.
5 décembre. Avec les personnes que je consultais,
j'imaginais
mer et monde,
comme moyen de « faire sortir » la nouvelle.
Le
Devoir est actuellement le seul journal bien informé de
l'affaire
et il a tout intérêt à la cacher, même si
cela
contrevient évidemment à son rôle et à
son premier
devoir, comme le portent d'ailleurs son nom et sa devise.
Malheureusement,
ce
n'est pas tout : non seulement le journal contrôle
à sa
guise et à son avantage cette information (compte rendu du
livre, choix
du livre pour le concours, reportage sur ce dévoilement et
publicité du concours), mais comme
l'information « contradictoire » (la
véritable
information dans ce cas) est de l'ordre de l'opinion
« polémique », le Devoir est
assuré
qu'aucun autre journal du Québec ne sortira la nouvelle.
C'est le
privilège non écrit du contrôle exclusif des
débats
mettant en cause son journal. Je comprends très bien que
cette loi
puisse s'appliquer raisonnablement aux controverses
suscitées par le
journal lui-même (la publication du compte rendu de Louis
Hamelin), mais
certainement pas sur une question qui concerne tous les
collèges du
Québec (le Prix littéraire des collégiens).
Il faut donc
casser cette loi du silence avant que le livre d'Yves Gosselin ne
soit mis
entre les mains des collégiens en janvier prochain.
Or, je
crois avoir trouvé aujourd'hui le moyen tout simple pour
que mon communiqué atteigne sa cible : j'en ferai une
publicité au journal la Presse de Montréal.
Je
l'achèterai mardi, de sorte qu'elle paraisse avant une ou
deux
semaines. Ce sera le cadeau de Noël de ma maison
d'édition, les
Éditions du Singulier, d'abord aux collégiens du
Québec
et à leurs professeurs de français, ensuite à
tous les
citoyens intéressés qu'on a privés de ces
informations
depuis près de deux mois.
8 décembre. J'ai distribué aujourd'hui mon
communiqué aux professeurs de littérature
française et
de littérature québécoise de
l'Université
d'Ottawa. Je le posterai individuellement aux professeurs de
l'Université Laval, les seuls au Québec qui ne sont
pas
informés actuellement de la situation, dès que
j'aurai quelques
heures, après la correction des travaux de mes
étudiants.
9 décembre. J'ai réservé l'espace
publicitaire
pour le cahier « Lectures » dans la
Presse de
dimanche prochain. J'ai consacré ma soirée à
préparer le prêt-à-photographier que
j'apporterai au
journal
demain matin.
11 et 12 décembre. Rédaction de nouvelles
« notes
de travail », dont mon compte rendu du livre
de Jean-Pierre Martin
qui, avec sa polémique, a inspiré les niaiseries
d'Yves Gosselin.
13 décembre. Rédaction de mon second
communiqué de presse.
Vraiment difficile de s'en tenir à une page. Je crois avoir
réussi toutefois à exposer clairement en une petite
page les
compromissions et manipulations du Devoir. La semaine qui
vient sera
consacrée à diffuser ce deuxième
communiqué.
14 décembre. Mon premier communiqué
paraît
aujourd'hui dans la Presse : « Reportage
publicitaire : communiqué des Éditions du
Singulier. — Un professeur de littérature de
l'Université de Montréal dénonce le concours
du "Prix des collégiens" de la Fondation Marc
Bourgie » (cahier « Lectures »,
p. 5).
Dès que j'aurai fini mes corrections,
je posterai
mes deux communiqués, nommément, à chacun de
mes
collègues de littérature française et de
littérature québécoise de l'Université
Laval, les
seuls collègues littéraires au Québec qui
ignorent encore
tout
de l'affaire s'ils ne lisent pas la Presse du jour.
15-19 décembre. J'ai maintenant tout mon temps, dont
celui de
laisser à ceux qui voudraient prendre connaissance de
l'ampleur du
scandale celui (le temps !) de trouver et de lire le livre.
L'affaire
maintenant bien
dénoncée, il suffit d'attendre la clameur publique.
Pour ma
part, au cours des semaines qui viennent je compte relire et
corriger mot à mot les textes mis en orbite ici
quotidiennement,
souvent dans la hâte.
16 décembre. J'ai reçu aujourd'hui mon
exemplaire du
Bulletin célinien. La mise au point de Marc
Laudelout s'y
trouve page 15 : « Anticélinisme
primaire ». Tous les
spécialistes de l'oeuvre de Céline devraient
connaître
maintenant l'incurie et l'inculture des éditions
Lanctôt de
Montréal, telles que dénoncées ici.
22 décembre. J'ai pris mon après-midi pour
poster
à chacun de mes collègues de l'Université
Laval mes deux
communiqués, avec « un mot de lettre ».
J'espère que l'un des 34 professeurs réguliers voudra
bien en
transmettre copie aux chargés de cours, professeurs
retraités
et associés qui, tous, devraient être informés
de la
situation.
27 décembre. Christian Desmeules,
« Journal d'une
ménagère à Auschwitz », le
Devoir,
p. E7. Prétendu compte rendu du premier roman d'Yves
Gosselin,
intitulé le Jardin du commandant (Montréal,
42e
Parallèle, 2003, 284 p.). En réalité, il
s'agit
d'un nouvel épisode de la manipulation de l'information par
le
Devoir : Jean-François Nadeau réplique. Je
réponds évidemment à l'instant
même :
« Fin de la parenthèse et
retour aux
fumées d'Auschwitz ».
Je n'ai pas le pouvoir de Jean-François
Nadeau, ni non plus
l'audience
des chroniqueurs à son service personnel, comme Christian
Desmeules.
Mais peu importe dorénavant. Avec ma publicité dans
la
Presse et les envois de mes communiqués à mes
collègues, le contenu du présent fichier est
assez connu, je pense, pour qu'un Christian Desmeules soit
ridiculisé
du simple fait de ne pas en faire état. Comme je suis
interdit de
parole dans son journal, faire parler une marionnette, ce n'est pas
à
l'honneur d'un ventriloque, le président du jury du Prix des
collégiens
de la
Fondation Marc Bourgie, Jean-François Nadeau, ni de la
direction du
Devoir.
— Ce comportement de journalistes et
dirigeants du Devoir est profondément immoral.
Refuser de répondre aux questions légitimes que j'ai
posées, rester silencieux devant les accusations que j'ai en
conséquence portées, c'était
déjà un comportement inacceptable. M'attaquer
maintenant hypocritement à l'aide d'une marionnette
chargée magiquement de défendre l'oeuvre romanesque
du sieur Yves Gosselin, c'est tout simplement répugnant.
Bien sûr, pour toute personne intelligente qui connaît
la question, mes protestations et mon fichier internet, on n'a
là
qu'une confirmation de la turpitude de ces gens-là et cela
me donne en plus une nouvelle occasion d'enfoncer le clou. Il n'en
reste pas moins qu'ils continuent de manipuler l'information en
cachant tout cela à leurs lecteurs.
6 janvier 2004. Le premier roman d'Yves Gosselin figurait
parmi la
liste des
livres reçus du dernier numéro de Voix et
images (automne
2003),
mais je ne l'avais jamais trouvé chez mes libraires de
Montréal
ou
de Laval. Je l'ai évidemment cherché, trouvé,
acheté,
lu et
étudié à la suite du prétendu compte
rendu de
Christian
Desmeules. J'en publie aujourd'hui un compte rendu
véritable, un
compte rendu critique :
encore une ordure.
9 janvier 2004. J'apprends avec
stupéfaction,
officiellement,
qu'on a porté plainte auprès de la direction de
l'Université de Montréal contre le présent
chapitre de
mes Polémiques consacré à l'affaire
Gosselin.
Toute la semaine qui vient, du 12 au 15 janvier, je devrai
consacrer beaucoup
de temps et d'énergie à expliquer la nature de ce
dossier
polémique et pamphlétaire, de l'ordre du journal de
combat, pour
montrer qu'il ne saurait donner lieu à des accusations de
diffamation,
surtout de la part d'opposants qui ont tous depuis trois mois la
tête
dans le sable de leur honte. En tout cas, à la fin de la
semaine, je
pouvais croire que la dénonciation ne pourrait porter fruit,
s'agissant
de la liberté d'expression d'un professeur.
— Tout cela est bien
en-deçà
de la réalité. La
vérité, c'est que commençait pour moi un
véritable enfer, que j'ai aussitôt
décidé de ne pas dénoncer, ni non plus de
contrer. On n'a pas « porté plainte »
contre mes interventions. On m'a non seulement
dénoncé (c'est la délation, l'un des pires
crimes intellectuels que je connaisse), mais on a entrepris d'agir
sur la direction de l'Université de Montréal pour me
faire taire. C'est Bernard Descôteaux, du Devoir
— on verra au Dossier juridique
l'indice incriminant qui emporte ma conviction —
et je
ne sais qui, mais probablement Marc Bourgie, de la Fondation
Bourgie, qui ont mené l'opération auprès de la
haute administration de l'Université de Montréal, au
Conseil de l'Université, de sorte que le rectorat a
entrepris de forcer la direction de mon département, puis la
direction de ma faculté, à m'obliger de fermer mon
site internet si je n'y supprimais pas mon répertoire sur
l'affaire Gosselin. Mon travail d'enseignant a été
perturbé durant plusieurs semaines, mon travail de chercheur
complètement paralysé et ma santé
considérablement affectée. Un très grand
nombre de personnes de l'Université ont mis en oeuvre les
services juridiques de l'institution pour m'intimider sans aucune
raison. Comme je ne pouvais rien savoir, ni qui agissait à
l'Université, ni ce
qu'on me préparait comme nouvelle interpellation, j'ai tout
de suite décidé de ne pas réagir autrement
qu'au coup par coup. Chaque fois que j'ai été
frappé, j'ai amorti le choc en répondant strictement
à l'attaque, sans plus. Je pouvais, certes, dénoncer
publiquement les agissements de l'Université, je pouvais
également contre-attaquer en portant plainte auprès
du Syndicat des professeurs, mais tout cela est tellement
évident
que c'était manifestement ce que l'on espérait,
croyant trouver là le prétexte pour me paralyser,
pour me faire taire. Finalement, au fil des semaines, c'est le
spectre de la « lettre de blâme » qui
apparaissait à l'horizon. C'est la judiciarisation, les
éventuelles sanctions académiques, la suspension, le
congédiement. J'ai beau être un polémiste
généralement humoriste, et ne pas croire aux
fantômes, il y a de ces petits soirs où l'on finit par
avoir peur de son ombre.
— La pénible saga commence pour
moi avec la lettre de la directrice du Bureau des affaires
juridiques de l'Université, suite à la plainte d'un
« membre de la direction », non
identifié. Normalement, on doit connaître ses
accusateurs, c'est un principe de droit élémentaire.
Alors disons que l'affaire juridique commençait bien mal.
On trouvera le texte de cette lettre ahurissante du 8 janvier 2004
en tête du dossier
« juridique ».
10 janvier. Ma prochaine séance de cours sur
« Le roman expérimental » (ce sera la
seconde)
portera comme chaque année sur l'oeuvre de Louis Destouches
dit
Louis-Ferdinand Céline. Mes cinquante-trois
étudiants doivent
évaluer cette semaine le dossier de l'« Affaire
Gosselin » où l'oeuvre de Céline occupe la
place
centrale. À la faveur de leurs réactions critiques,
j'apporte
dès aujourd'hui d'importantes corrections et
précisions,
notamment le fait que je ne souhaite nullement voir censurer les
livres d'Yves
Gosselin. On le voit notamment à la nouvelle formulation de
mes objectifs
12 janvier. Incroyable, mais vrai : le Centre de
recherche
interuniversitaire sur la littérature et la culture
québécoises, le CRILCQ, entend consacrer à une
date
indéterminée une table ronde sur le Prix des
collégiens,
avec les finalistes, dont le dénommé Yves Gosselin.
Je proteste
immédiatement, adressant ma protestation à tous mes
collègues du
département des études françaises qui forment
très
majoritairement le Comité de direction du CRILCQ, section
Montréal.
La
réponse du
Directeur du
CRILCQ à Montréal me paraît tout à fait
insatisfaisante. J'ai lui écrit de nouveau
protestant
énergiquement. J'en ai obtenu confirmation que sa
première
réaction
était « personnelle »
(c'est-à-dire qu'elle
ne pouvait pas raisonnablement représenter l'opinion du
CRILCQ), avec
l'assurance que le Comité de direction serait saisi de la
question
à sa prochaine réunion, lundi prochain,
19 janvier. Le
directeur, qui ne connaît mon site que de réputation
(!), se
propose également de lire d'ici là le roman de
Gosselin.
À remarquer que la décision du CRILCQ a
été prise
de faire la promotion du Prix des collégiens et du roman
d'Yves
Gosselin, alors que son directeur ne connaît rien du livre en
question,
ni de l'« affaire ». Ça augure
mal...
19 janvier. La décision du CRILCQ vient de
tomber :
la table ronde sur le Prix des collégiens à laquelle
Yves
Gosselin est invité à venir faire la promotion de son
roman,
Discours de réception, est maintenue. La
décision est prise par deux membres du Comité de
direction et un de leurs employés. Pour eux, qui n'ont
évidemment pas
été dégoûtés par cette ordure, il
y a
là
l'occasion d'un beau débat intéressant et
instructif !...
Dès que j'en aurai le temps,
probablement samedi prochain,
je me ferai
un plaisir d'expliquer en long et en large, point par point,
pourquoi cette
manifestation est profondément immorale. Mais les lecteurs
intelligents et attentifs de ce dossier le savent
déjà :
il y a des horreurs dont on ne « débat »
pas sans
déchoir — le négationnisme, par exemple, ou
encore les turpitudes
romanesques d'Yves
Gosselin, sont de celles-là.
23 janvier, 16h30. Le vice-doyen aux affaires
professorales
m'annonce que la position
de l'Université (majuscule, s'agissant de la Direction) est
maintenue.
Mon site ou du moins mon fichier sur l'affaire Gosselin devra
être
« supprimé ». Rendez-vous mardi matin,
pour la
forme, avec
la responsable du Bureau des affaires juridiques de
l'Université.
24 janvier. À ma grande surprise, je mets moins
d'une
heure à reloger mes
fichiers sur l'affaire Gosselin sous le serveur de ma maison
d'édition
en place depuis près d'un an sous le domaine Singulier.info.
Je ne
dois pas être trop poche en informatique.
Ce n'est donc pas aujourd'hui que
j'écraserai le CRILCQ et
son
Lamartine. Ce n'est que partie remise : j'aurai ici une
liberté
d'expression que je ne pouvais évidemment pas me permettre
dans mes
fichiers de l'Université de Montréal.
Les épais n'ont qu'à bien se
tenir.
27 janvier. Rencontre avec le vice-doyen aux affaires
professorales
de la Faculté des arts et des sciences et avec la
responsable du Bureau
des affaires juridiques de l'Université. Objectif :
me
convaincre de fermer mon site sur l'affaire Gosselin, pour cause de
diffamation. Non seulement ils ne réussissent pas à
me
convaincre, mais je profite de l'occasion pour leur
présenter le livre
d'Yves Gosselin, que ni l'un ni l'autre n'ont jamais vu.
29 janvier. Je dois me résoudre à mettre des
extraits
de Discours de réception sur ce site, ce que je
m'étais
toujours interdit de faire jusqu'à maintenant par respect
pour mes
lecteurs : Notes de travail : trois extraits
31 janvier. Je réagis à l'article
d'Éric Paquin
paru avant-hier dans l'hebdomadaire Voir : il s'agit
d'une
réflexion
sommaire et indulgente (et par conséquent scandaleuse) sur
chacun des
deux romans d'Yves Gosselin,
le Jardin du commandant et
Discours de
réception :
Texte d'Éric Paquin et réactions dans
Voir :
http://www.voir.ca
La direction de Voir n'engage
manifestement pas comme
chroniqueurs des
Louis Hamelin ou Christian Desmeules, c'est assez évident et
c'est
déjà cela. Toutefois,
il ne faut pas ménager ses efforts pour choisir le plus
judicieusement
possible les collaborateurs. Je proposerais donc que les deux
romans d'Yves
Gosselin servent dorénavant de test. On demande aux futurs
candidats
chroniqueurs d'en préparer le compte rendu, dans les dix
jours. Si le
chroniqueur rappelle dans les vingt minutes qui suivent le moment
précis où il a pris connaissance des deux romans pour
savoir
s'il n'y a pas erreur et que c'est bien de ces deux livres qu'il
doit faire
le compte rendu, vous pouvez continuer à le mettre à
l'épreuve en répondant affirmativement. Normalement,
dans les
deux jours qui suivent le candidat chroniqueur devrait être
à
votre bureau, dossier de lecture en main, pour vous expliquer que
Voir
ne saurait rendre compte de ces ouvrages (surtout s'ils sont
déjà précisément dénoncés
dans un
site internet crédible), car il s'agit non seulement de
torchons, mais
de livres abjects dont on ne saurait faire la promotion de quelque
manière que ce soit sans se discréditer. En tout
cas, mon
chroniqueur idéal annoncerait tout net qu'il
préférerait
ne pas ou ne plus travailler à Voir plutôt que
de parler
de ces romans dans une petite chronique où il n'y a
manifestement pas
l'espace suffisant pour les discréditer à leur juste
mérite.
Minuit. Tard ce soir, avant ou après minuit, j'ai
adressé une réaction à Voir.ca.
1er février. Je consacre la moitié de mon
dimanche
à l'affaire Gosselin. Mon message d'hier soir n'a pas grand
chance
d'être retenu parmi les réactions de Voir. Mon
titre,
évidemment, « Ce livre est une ordure »;
ma
conclusion, la fin de la dernière phrase, dit explicitement
tout ce que
je pense de la chaîne d'irresponsabilités qui conduit
du livre
à la table ronde du Centre de littérature
québécoise. En plus, je m'identifie comme professeur
à
l'Université de Montréal et donne mon courriel. Cela
dit, il
est évident que la raison même de mon intervention est
irrecevable : faire connaître l'adresse du
présent dossier,
Singulier.info.
J'écris aux responsables de Voir
pour tenter de
mettre les
chances de mon côté. Ce sera peine perdue.
2 février. Nouvel appel du vice-doyen aux affaires
professorales
de la Faculté des arts et des sciences. La Direction de
l'université a demandé un nouvel avis juridique
à un
Bureau d'avocats à la suite de notre rencontre de la semaine
dernière (27 janvier). Mon site sera fermé d'office
dans les
heures qui viennent, après avis formel, avec copie au
syndicat des
professeurs de l'université. C'est la judiciarisation.
Minuit. Je ferme le dossier Gosselin, soit le chapitre
correspondant
à mon site internet :
<
http:_//_www.mapageweb.umontreal.ca/lafleche/po/gos.html
>
Que je le fasse la mort dans l'âme et
que je sois furieux n'a
pas
tellement d'importance. J'aurai l'occasion d'exposer en long et en
large la
question juridique dont il est mieux de ne rien dire pour l'instant
(même si elle oppose la liberté d'expression d'un
professeur
d'université à celle d'un romancier, d'un
éditeur,
de chroniqueurs, de responsables de cahiers littéraires, de
directeurs
de journaux ou de centre de recherche, et, évidemment, de
gens riches
et célèbres — j'espère que cette
parenthèse n'est
pas diffamatoire...). Justement, me retrouver dans un conflit
juridique au
sein même de mon université (grief et compagnie) ou
lancer un
débat public sur la liberté d'expression,
voilà qui
serait propre à détourner l'attention de l'objet
même de
ma liberté d'expression. On aura tout le temps pour
s'occuper de cette
question dans l'avenir. Pour l'instant, une chose importe, la
dénonciation des livres d'Yves Gosselin, de
l'éditeur Jacques
Lanctôt, du Devoir, de la Fondation Marc Bourgie, du
CRILCQ, de
Voir.
Comme je suis tout seul contre ces Goliath, je
ne peux tout de
même pas
me permettre de perdre ma fronde. Je compte donc rouvrir
rapidement mon site
sur l'affaire Gosselin dans mon fichier internet de
l'Université de
Montréal. Avec le ton triste, ennuyant et doctoral, terne,
objectif
et impassible qui sied à la dénonciation de la merde
lorsque sur
la rue vous mettez le pied dedans.
— En réalité, on l'a lu
plus haut, mes fichiers sur l'affaire Gosselin sont
déjà à Singulier.info et c'est ce
soir-là, rapidement, que je commence à replacer trois
de mes
fichiers dans le répertoire en question de
l'Université de Montréal. Je ne poursuivrai pas
l'opération de rapatriement, parce qu'elle est
évidemment inutile. En revanche, j'y éditerai mes
nouveaux fichiers sans en être inquiété.
3 février. Première pièce de
l'épitexte : première intervention de l'auteur
sur son
texte en dehors de son contexte éditorial (le
péritexte !).
Yves Gosselin intervient aujourd'hui en tête des
réactions au
compte rendu d'Éric Paquin dans Voir.ca (ci-haut, 31
janvier).
Personne ne pouvait en douter, mais les intention d'Yves Gosselin
ne font
absolument aucun doute : il s'agit d'un farouche combattant
de
l'antisémitisme. La preuve en est que sa compagne est
juive, qu'il
vient de traduire son ami David Solway (juif sérafade,
dit-il) et qu'il
a vécu plusieurs années en France dans une
région
dominée par le Front national. Ces intentions n'ont jamais
fait le
moindre doute.
Il se confirme aussi que l'objectif
correspondant à ces
intentions
était de combattre les « dangers que constitue
toute forme
de discours totalitaire ». Ceux qui en sont conscients
aimeront son
livre. Tant pis (sic) pour les autres, « habitués
à
la nourriture pré-digérée ».
Je poursuis mon travail journalistique sur
l'institution
littéraire.
Je téléphone à la direction de Voir.
Le mardi est
jour de tombée au journal. Tristan Malavoy-Racine, le
directeur de la
section « Arts et livres », prend toutefois le
temps de
répondre à mes questions. Il me confirme que c'est
bien lui qui
a demandé le compte rendu des livres d'Yves Gosselin, mais
également qu'Éric Paquin connaissait tout le dossier
de
l'affaire. Il en a donc fait complètement abstraction dans
son compte
rendu (qu'il a fait en toute liberté, ce qui ne fait aucun
doute) —
ce qui est son droit, mais aussi son choix. Tristan Malavoy-Racine
n'a
évidemment pas le temps, dans cette bousculade de la
tombée, de
m'expliquer en détail pourquoi il a demandé ces
comptes rendus,
même si j'insiste sur le fait que cela ne va pas de soi. Au
mot
« censure », j'insiste sur le fait que le Prix
littéraire des collégiens s'adresse à des
collégiens... — Le fond de ma pensée,
évidemment, est
qu'aucun
collégien ne va jamais se taper le Discours de
réception
s'il n'est pas forcé de le lire dans le cadre d'un
concours : le
jury n'est-il pas responsable de son choix ? Mais on
poursuivra cette
discussion une autre fois. Bonjour monsieur le responsable.
Conclusion : si les journalistes de Voir ont
évidemment
trouvé un sujet populaire et spectaculaire dans l'affaire
Gosselin
(côté négatif), ils s'en tiennent correctement
aux livres,
ouvrent le débat et acceptent de répondre aux
questions
(positif).
Et Tristan Malavoy-Racine a parfaitement
raison sur un point
essentiel :
nos lecteurs, m'a-t-il dit en substance, ont droit à
l'information.
Question : laquelle ?
7 février.
Voir.ca n'affiche toujours que dix-neuf réactions. Voici
donc le
dernier état de ma propre réaction qui n'a pas
été
retenue à Voir.ca, où les lecteurs ont droit
à l'information, certes, mais pas n'importe laquelle
— ils n'ont pas droit à mon intervention, en tout
cas.
|
Samedi, puis dimanche, 1er février 2004
Bonjour,
Je lis avec beaucoup d'intérêt, mais sans surprise
aucune, les
dix premières réactions et interventions parues
depuis deux
jours à la suite de l'article d'Éric Paquin sur les
deux livres
d'Yves Gosselin.
Je dénonce depuis plus de trois mois maintenant le
Discours de
réception de Gosselin et le Prix des collégiens de
la
Fondation Marc Bourgie (mon dossier se trouve à l'adresse
suivante :
http://www.Singulier.info).
Je constate que les lecteurs de Voir se partagent entre ceux
(un cas)
qui ne liront pas les romans de Gosselin à cause de leur
sujet
même (bravo!) et ceux (trois cas) qui, malheureusement, se
proposent de
lire ces livres précisément à cause du compte
rendu
d'Éric Paquin (dommage !).
Pour les collégiens victimes du Prix de la Fondation Marc
Bourgie, il
faut se réjouir du message du lecteur (Nicolas Gendron) qui
a compris
combien le Discours de réception d'Yves Gosselin est
un ouvrage
peu recommandable. En revanche, il faut également se
préoccuper
du message très important de l'étudiante qui exprime
à
juste titre, sans le savoir, son désarroi légitime et
compréhensible. Évidemment, la majorité des
étudiants feront comme elle confiance aux
« responsables » de ce concours. Elle a en
effet le bon
sens et l'intelligence de faire remarquer que le roman de Gosselin
a
été « sélectionné parmi un
nombre
inimaginable d'ouvrages ». Elle ne peut pas imaginer,
c'est bien
le cas de le dire, que tout le processus conduisant le roman d'Yves
Gosselin
parmi les finalistes doit être remis en cause.
Il s'agit en effet d'un livre à déconseiller
fortement...
Signature et adresse électronique.
|
|
8 février. Je relance mon dossier sur l'affaire
Gosselin dans
mes fichiers de l'Université de Montréal.
Première
pièce, le compte rendu critique du livre d'Yves Gosselin,
Discours
de réception. Un massacre, évidemment. Je dis
une seule
fois d'un seul mot de quoi il s'agit, un navet. Il faut bien.
Autrement, pas
un mot de trop. Avec un bref sommaire pour les collégiens
du Prix
littéraire de la Fondation, à l'intention aussi de
leurs
professeurs, qui eux n'ont pas besoin de sommaire !
évidemment.
Nouveau fichier, nouvelle adresse :
<
http:_//_www.mapageweb.umontreal.ca/lafleche/po/go/ >
Aujourd'hui Singulier.info/po/go/com.html#p2.
11 février. Avant de m'occuper comme promis du
CRILCQ et de son
Lamartine (ce qui sera un plaisir), je dois faire brièvement
le point
sur l'intervention de Voir.
Voir.ca n'affiche toujours que 19
réactions à
l'article
d'Éric Paquin. c'est évidemment curieux et pour bien
dire
invraisemblable. Plus aucun collégien n'est intervenu sur
Voir.ca ? Voyons donc ! La vérité est
vraisemblablement que Voir.ca a été tout simplement
débordé, mais n'a pas eu le courage de gérer
honnêtement les réaction que le journal a
suscitées de la
manière la plus irresponsable. Je dois dire que je n'ai pas
la moindre
preuve de cette intuition. Pourtant elle ne fait aucun doute.
Les journalistes de Voir, dans ce cas,
auront
été des
apprentis sorciers. Pire encore, ils auront manqué du
courage qu'il
fallait pour prendre contact avec moi et me donner la parole.
Inutile
d'épiloguer.
Il faut évidemment constater ce qui
suit :
1) L'article du pauvre Éric Paquin a donné lieu en
quelques
jours à deux vagues de 10 et 9 réactions
éditées
immédiatement, 19 réactions parues sur Voir.ca.
2) La réaction de l'auteur a paru, en tête des
réactions.
3) Ma réaction, donnant l'adresse du présent fichier,
n'a pas
été retenue.
4) Aucune réaction n'a paru depuis.
Quelques questions se posent. On
connaît déjà
la plus
importante : pourquoi Tristan Malavoy-Racine a-t-il
demandé qu'on
fasse dans Voir les comptes rendus des deux livres d'Yves
Gosselin ? Est-ce que les cinq finalistes du Prix
littéraires des
collégiens ont eu ou auront le même traitement ?
Questions
impertinentes (pluriel) : est-ce qu'il y a des rapports entre
les
intervenants dans cette affaire Gosselin ? Je donnerais
depuis trois
mois une fortune pour avoir un statut de journaliste,
c'est-à-dire le
droit d'interroger ces personnes en autorité de sorte
qu'elles soient
tenues de répondre. Je veux donc savoir si Tristan
Malavoy-Racine a
quelque rapport que ce soit avec Yves Gosselin, Louis Hamelin et
Christian
Desmeules, question fort simple dont la réponse devrait,
j'espère, être négative. Non, monsieur.
Bravo. Et
voilà un problème de réglé. Mais
alors,
évidemment, d'autres questions se posent, dont la
première : pourquoi Voir a-t-il accordé
une page
aux romans d'Yves Gosselin ?... Il doit tout de même y
avoir une
réponse à cette question.
16 février. Le journaliste Elias Levy du Canadian
Jewish
News prend contact avec moi. Il se propose de faire un
reportage sur
l'affaire Gosselin... à la suite de ma publicité dans
la
Presse du 14 décembre. Deux mois. Les nouvelles ne
circulent pas
vite au Canada. En tout cas, voilà un journaliste
très
« objectif » qui veut interroger Yves Gosselin,
Jean-François
Nadeau, la Fondation Marc Bourgie, le CRILCQ et
compagnie.
Bonne chance, monsieur le journaliste ! Il reprendra contact
avec
moi.
21 février. La publicité du CRILCQ
annonçant la
« causerie » sur le Prix littéraire des
collégiens paraît dans le Devoir. J'ouvre donc
un nouveau
chapitre de ce fichier et, tant qu'à y être, un
nouveau chapitre
de mes Polémiques :
L'« ILE » des simoniaques
Le CRILCQ et son Lamartine
7 mars. Revu et corrigé le chapitre
« Le CRILCQ et son Lamartine ».
Interrogé
l'Histoire : l'ouvrage
à lire serait Comprendre Hitler et la Schoah
d'Édouard
Husson. Rédigé le synopsis d'un nouveau chapitre du
présent fichier : « Collégiens, votez
Gosselin ! » (mais je ferais franchement dans
l'humour noir —
pourquoi pas ? j'hésite...).
16 mars. J'ai entrepris depuis quelques jours, ce que je
compte
poursuivre jusqu'au printemps, une série d'interventions
ponctuelles.
Échanges extrêmement profitables.
17 mars. Je saisis la direction de l'Association des
professionnels
de l'enseignement du français au collégial (APEFC) de
la
situation. La question est simple : est-il normal que l'un
des cinq
ouvrages retenus on sait ou ne sait pas comment comme finalistes au
Prix
littéraire des collégiens soit manifestement un
navet ?
Cela devrait concerner l'APEFC au premier chef, il me semble. Je
n'en
découvre l'existence que maintenant. Mais il n'est pas trop
tard pour
intervenir.
18 mars. À la suite de ma lecture du livre
d'Édouard
Husson,
je rédige une nouvelle section de mes notes de
travail : Données et situations
historiques.
19 mars. Le site du Prix littéraire des
collégiens donne
actuellement dix-neuf (19) interventions sur le roman d'Yves
Gosselin dans
son
Forum
Ces échanges spontanés sont
évidemment
très
instructifs, notamment en regard des réactions aux quatre
autres
oeuvres. Il faut dire que ces lecteurs sont manifestement victimes
du Prix
littéraire des collégiens et que ce serait un miracle
que l'un
d'entre eux pose tout de suite la question radicale de savoir
pourquoi ils ont
été forcés de lire l'un des deux plus mauvais
romans
parus au Québec cette année (le second étant
l'autre
roman d'Yves Gosselin !).
20 mars. L'APEFC accuse réception de mes envois en
m'adressant
copie de son affiche et du programme de son colloque. Je n'attends
plus rien
de l'Association, dont je démissionnerais
immédiatement si j'en
étais membre, tant il est certain que son comportement sera
aussi
immoral que celui du CRILCQ. Le CRILCQ, en effet : le
conférencier universitaire vedette de l'APEFC est justement
le
Lamartine du CRILCQ ! (conférence de Pierre Nepveu le
premier
juin prochain). L'Association des professionnels
de l'enseignement du français au collégial devrait
normalement
s'intéresser au problème que je soulève, assez
simple.
Il implique son mandat, puisqu'il s'agit d'un Prix des
collégiens
imposant un navet ridicule à leurs pauvres victimes, leurs
propres
collégiens. Alors de deux choses l'une : ou ils
se moquent
de ces collégiens ou ils sont incompétents.
Voilà en
fait la question. Et la poser n'est pas y répondre :
il pourrait
également s'agir d'incompétents arrivistes. Pour
l'instant,
leur silence les juge à l'aune du CRILCQ.
10 avril. Le triste gagnant du Prix littéraire des
collégiens sera connu au Salon du livre de Québec le
16 avril
prochain, à la onzième heure. Quelle tristesse. Une
seule
personne, à mon avis, pourrait recevoir ce prix sans
vergogne, Yves
Gosselin (qui n'a aucune chance de l'obtenir, évidemment).
Honte
à celui qui le recevra et aura profité d'une
opération
vicieuse à laquelle il n'aura pas peu contribué,
c'est le moins
qu'on puisse dire. Et... et ? mais ! mais en plus il
en
profitera... Je sympathise avec lui pour la honte qu'il n'en aura
peut-être pas.
Chung, Gravel ou un Tremblay sera
forcément vendredi le
représentant de l'irresponsable puissance
intéressée de
l'institution littéraire. Les irresponsables les plus
nombreux sont
d'ailleurs tous ceux qui se seront tus. Ils peuvent compter sur
moi. On
n'oubliera jamais que tous les collégiens qui ont
participé à ce concours, à la
« victoire » de celui qui accepte ce triste
prix, ont
été forcés de lire un torchon indigne
de toute
personne le moindrement intelligente.
On verra comment le Devoir du 17 avril
rendra
compte du résultat de la veille. Parlera-t-il de
« controverse » (alors qu'il n'y a
malheureusement pas eu
la moindre critique en dehors de mes fichiers) ?
Évoquera-t-il le
scandale de
l'affaire Gosselin qu'il a créé et que j'ai
été
absolument seul à dénoncer ? S'il le fait,
donnera-t-il
à ses lecteurs
la seule information qui importe, l'adresse du présent
fichier ?
Singulier.info
Autrement, il suffira t'en tirer les conséquences.
Alea jacta est ? (ce qui veut
dire : l'affaire est
finie et tu
jettes l'éponge ? — pour vous dire comme le latin
est
sibyllin).
L'été qui vient sera l'occasion d'analyser ce
scandale et les
honteuses réactions auxquelles il n'a pas donné lieu.
Point par
point, je m'imposerai une analyse qui ne sera d'aucune
complaisance. Ce sera
le dernier fichier de ce dossier que j'ouvrirai au cours de
l'été prochain. Mais d'ici là, rendez-vous au
18 avril...
— J'ai bien fait d'avoir des choses plus
intéressantes à faire au cours de l'été
suivant. Près de dix ans plus tard, en 2012, c'est bien
assez tôt pour y revenir une première fois.
17 avril 2004. Si vous attendiez les résultats
du
Prix
littéraire des collégiens, au sens comptable, celui
de savoir
qui a le triste honneur de triompher de la mascarade que j'ai
dénoncée, alors voici : c'est le recueil de
nouvelles
d'Ook Chung qui remporte la palme.
Si vous n'attendiez pas comme moi un nouvel
épisode du
scandale de
l'affaire Gosselin, orchestrée par le Devoir, alors
le voici
présenté et analysé dans une dernière
section du chapitre sur les réactions et
interventions :
« Les marionnettes du
ventriloque ».
31 décembre 2009. Louis Hamelin, « Dix ans
de cadeaux », le Devoir, p. E7.
« Dix ans, c'est peu en littérature »,
écrit-il en tête de son dernier alinéa, pour
présenter les trois livres qu'il retient de cette
décennie. L'article se termine sur la phrase suivante, son
troisième choix :
|
« 3) Discours de réception, Yves Gosselin,
méchant livre, à l'ironie pleine de soufre et dont le
sous-titre pourrait être : "Leçon de
lecture" ».
|
|
Il ne croit évidemment pas si bien dire, le pauvre.
Mai 2011. Le justicier Curvelidy3 fait son apparition sur
Wikipédia. D'abord masqué, le snoreau efface
à
répitition les références au présent
fichier, alors intitulé « Ce livre est une
ordure », dans l'article Yves Gosselin.
Aussitôt, les sentinelles attentives de l'encyclopédie
que nous connaissons tous somment le justicier masqué
d'arrêter d'effacer sans
raison une référence toujours remise en place.
À court d'argument, le justicier enlève simplement
son
masque : Batman Curvelidy3 n'est nul autre qu'Yves
Gosselin !
L'affaire est d'autant plus amusante que le
justicier ne portait pas de gant blanc et a laissé partout
des traces, des traces d'un jugement sûr, comme on le voit
aux accusations et ragots qu'il colporte pour sa défense
à mon endroit. Bon d'accord, si je suis le Joker, lui,
c'est le Deux de pique (l'As Batman n'était plus dans le jeu
lorsqu'on a brassé les cartes).
En tout cas, on lit tout cela sur le site de
discussion de l'article Yves Gosselin dans Wikipedia et un
peu partout sur l'internet. J'en fais un recueil
pour illustrer la censure à laquelle peuvent se livrer les
« auteurs » sur Wikipédia,
n'hésitant
pas à utiliser l'accusation de diffamation pour faire taire
la critique.
23 juillet 2012. C'est ce lundi-là, près de
10 ans après le fait, que j'ai pour la première fois
sous les yeux le passage que Dany
Laferrière a
consacré au Discours de réception dans sa
chronique de la Presse du 28 septembre 2003. J'en ai
trouvé la référence dans les interventions du
justicier masqué auxquelles je viens de renvoyer.
Que j'aie pu ignorer durant si longtemps cette
pièce du casse-tête (le puzzle, comme on dit à
Paris), c'est tout à fait extraordinaire, mais là se
trouve aussi une bonne part de l'explication de l'affaire Gosselin.
On va vite comprendre que si j'ignorais l'existence de cette
pièce maîtresse, elle était parfaitement
bien connue de plusieurs acteurs qu'elle confortait. Car, bien
entendu, Yves Gosselin a tout à fait raison d'opposer avec
fierté le billet du grand romancier (« prix
Médicis ») aux jérémiades d'un
professeur (qui n'est « ni journaliste, ni critique
littéraire »). C'est la stricte
vérité et il faut savoir y faire face.
20 août. J'ai relu, corrigé et mis en ordre
les fichiers de ce répertoire au début de juin, puis
à la fin de juillet. J'ai développé
l'ouvrage, complétant plusieurs de ses chapitres et en
ajoutant deux autres, le Dossier juridique
et la petite affaire Gosselin sur Wikipédia, la Référence no 2.
Je mets en orbite la seconde édition de
ce livre électronique sur l'internet ce lundi 20 août
2012, je l'imprime, mais je ne vais pas le relire mot à mot
pour le corriger avant trois mois. Ce sera la version 2.1 et elle
datera probablement de décembre 2012.
18 mai 2013. Après avoir relu au hasard plusieurs
extraits de la version 2.0 de ce livre électronique, ces
derniers jours, je n'ai pas trouvé de raison d'en mettre au
point une nouvelle version. En revanche, voici le premier
élément d'une nouvelle bibliographie. Je ne suis pas
et ne serai jamais, on le sait, un spécialiste de l'histoire
du régime hitlérien. J'en suis venu à toute
cette affaire à titre de spécialiste universitaire de
l'oeuvre de Céline. Mais, forcément, avec les
années, cela m'a rendu sensible aux oeuvres d'art et de
littérature, aux films aussi, impliquant les camps
d'extermination nazis. Pour mettre en oeuvre ou en scène
l'horreur, il ne faut évidemment pas être un
crétin sans talent. Et c'est bien ce que j'ai
constaté, n'ayant rien lu d'horrible depuis les romans de
Gosselin et de Littell. Je consignerai donc ici, en guise de
conclusion positive, les oeuvres qu'il me sera donné de
connaître. Je commence par un roman d'Alain Fleischer dont
j'achève aujourd'hui la lecture.
Alain Fleischer, la Hache et le violon, Paris, Seuil (coll.
« Fiction & cie »), 2004, 421 p.
Tous mes amis me disent, à propos des
sordides ouvrages que
je
dénonce, que
même les juifs
ne pourraient
jamais
exercer leur humour, le célèbre humour juif, sur la
réalité et les horreurs de l'holocauste.
Évidemment.
En revanche, rien n'empêche de l'exercer
contre les
sots, car il n'y a pas de critique plus corrosive.
Alors voici : jusqu'ici, on apprenait aux
bébés et
jeunes
enfants à ne pas jouer avec les allumettes. Il faut encore
apprendre
aux jeunes adolescents qu'on ne joue jamais avec le feu. Depuis la
parution
des livres d'Yves Gosselin et les réceptions de Louis
Hamelin et de
Christian Desmeules orchestrées par Jean-François
Nadeau nulle
part ailleurs que dans le Devoir, il va falloir en plus
appendre aux
adultes qu'on ne
joue pas non plus avec les idées de four
crématoire.
Retour au fichier d'accueil
TdM —
TGdM
|