Les interventions du redoutable polémiste (nous le sommes tous) restent généralement sans réplique, malheureusement, ses victimes n'éprouvant pas le besoin qu'on mesure davantage la justesse de la critique et c'est bien dommage, cela nous permettrait de rire encore un peu, car si le polémiste est intervenu, c'est évidemment parce que ce n'était pas drôle du tout. La formule : polémique = réplique (pamphlétaire (sans réplique)).
L'éléphant de porcelaine L'arpenteuse du racisme La brouillonnologue de la CGMM Notre critique et sa poésie
Les fulminations de Dominique Deslandres, de René Latourelle et de Robert Toupin contre le « Mythe contemporain Laflèche »

Polémiques II

Guy Laflèche,
Université de Montréal
Professeur retraité

Détournement d'un poste de professeur à l'UdeM...
... en CRÉATION LITTÉRAIRE

  1. L'article
  2. Appendice
  3. Document
  4. L'original de « ma » lettre ouverte
  5. Correspondance (été 2011)

1. L'article

      Cet article a paru pour la première fois au journal citoyen AgoraVox.fr le vendredi 3 juin 2011. Comme on le verra à l'appendice, je n'ai pu le publier dans aucun journal de Montréal et le Devoir l'a refusé obstinément pour sa page « Idées  ».

Les universités et la Loi canadienne de l'immigration

Les jeunes chercheurs canadiens sont-ils protégés ?

Guy Laflèche
Professeur à l'UdeM
11 mai 2011

      Les universités sont-elles au-dessus du règlement de 1978 adopté en vertu de la Loi canadienne de l'immigration ? Aux articles 18 et 20 de ce règlement, il est stipulé qu'il est « interdit à quiconque, à l'exception d'un citoyen canadien ou d'un résident permanent, de prendre ou de conserver un emploi au Canada sans une autorisation d'emploi en cours de validité » et que cette autorisation ne peut être délivrée si « l'embauchage de cette personne nuit à celui des citoyens ou des résidents permanents au Canada ». L'interprétation de ce règlement est la prérogative des agents du ministère de l'Immigration du Canada, mais on peut se poser la question de leur portée quand on considère certaines décisions d'embauche de ressources professorales étrangères à des postes dont les concours de recrutement sont publiquement affichés comme des postes réservés aux citoyens canadiens. Plusieurs facteurs contribuent à rendre la discussion sur cette question aussi urgente que délicate. Parmi ceux qui la rendent urgente, il faut compter la croissance au Canada, au cours de la dernière décennie, d'un groupe toujours plus considérable de titulaires de doctorat, engagés dans la poursuite d'une carrière de recherche et maintenus aux portes de l'université (on pense aux chargés de cours) par la raréfaction des postes et la stabilité de la cohorte des années soixante-dix et quatre-vingt (tandis que les ouvertures de poste doivent être négociées durement par les syndicats de professeurs). La question est par ailleurs délicate, car elle se pose dans un contexte où l'internationalisation des échanges, souhaitable en principe, se heurte aux limites des législations de la plupart des pays occidentaux.

      Ce problème a pris une acuité particulière dans mon département des Littératures de langue française cette année, alors qu'une recommandation d'embauche d'un candidat non-résident au Canada a été entérinée par le comité de nomination de la Faculté des arts et des sciences, sur proposition du directeur, appuyée quasi unanimement par les professeurs du département (ce qu'on ne manque pas de trouver hallucinant lorsqu'on apprend qu'il s'agit d'un poste en... création littéraire dans une université du Québec !). Contrairement aux autres candidats retenus, celui-ci n'est ni citoyen canadien ni immigrant reçu. Les premiers possèdent-t-ils un recours comme citoyens canadiens ?

      Comme cela est la procédure habituelle, la description du poste identifiant les champs de compétence aux fins du recrutement était accompagnée d'une clause affirmant que le poste était offert en priorité aux citoyens canadiens. Ce concours permit de recueillir plus de trente candidatures. Les noms portés sur la liste brève étaient ceux de trois citoyens canadiens et d'un non-résident. Les membres du département des littératures de langue française ont considéré qu'il s'agissait de fait d'un concours international. Auraient-ils dû, comme d'autres départements ou comme l'Orchestre symphonique de Montréal par exemple, faire un premier exercice limité aux seuls candidats canadiens ? (En tout cas, il n'ont pas tenu compte de l'avis en ce sens de l'Université de Montréal dans une affaire semblable survenue en 1998 dans leur propre département).

      Dans une lettre du 20 April dernier, j'ai saisi la Faculté et l'Université de la question. Mon intervention est restée sans réponse et la procédure suivra vraisemblablement son cours jusqu'à l'embauche du candidat étranger le 1er juin prochain.

      En dépit de sa complexité, ce dossier pose une question simple. Dans le cas où leur compétence est reconnue pour le poste à combler, les candidats canadiens sont-ils protégés par le règlement de 1978 ? S'ils ne le sont pas, quelle est alors la portée de ce dernier ? Que signifie l'expression « offert en priorité, ou réservé aux citoyens canadiens » dans l'appel de candidatures ? Cette priorité impose-t-elle une procédure spécifique dans le processus de recrutement ? Quelle est la marge de manoeuvre des fonctionnaires responsables ? Sont-ils tenus, ou ont-ils tout simplement l'habitude de sanctionner les recommandations émanant des universités, sans tenir compte de l'application précise de l'article 20 ? Comme personne, dans le présent concours, ne peut soutenir qu'advenant l'absence de la candidature d'un non-résident, le département n'aurait recommandé aucun candidat canadien, la question se pose donc sérieusement.

      Dans ce débat, on peut être d'avis que les départements devraient être laissés libres de choisir, selon leurs procédures, le candidat qui leur semble le meilleur et de procéder à un recrutement international sans restrictions. On peut penser au contraire que cette ouverture n'a de sens que s'il existe une réciprocité dans d'autres pays, et que, comme ce n'est pas le cas, une protection doit être trouvée dans la loi. Le Canada et le Québec ont accueilli un grand nombre de chercheurs étrangers, qui ont apporté une contribution admirable au développement de la recherche, notamment en formant la génération qui attend maintenant la possibilité de faire le travail. La question est donc la suivante : cette nouvelle génération, en contexte de compétition accrue, doit-elle être plus protégée qu'auparavant, alors qu'il n'existait aucune réelle concurrence ?

      La jeune génération — autant celle qui a terminé sa formation et tente de se maintenir active dans la recherche, tout en peinant dans des postes précaires, sinon dans des activités de survie, que la génération de ceux et celles qui poursuivent des diplômes d'études supérieures — ne devrait-elle pas savoir dans quel marché de concurrence elle se trouve engagée ? Si les dispositions du règlement de 1978 sont pure rhétorique, alors qu'on ne l'abuse pas sur la protection dont elle pourrait jouir et qu'on lui présente le tableau clair de ses perspectives ici et à l'étranger. Sauf dans le cas de sommités mondialement reconnues, la plupart des pays européens et américains ne recrutent que leurs propres citoyens. Si par ailleurs, les dispositions de ce règlement ont une portée; elles devraient avoir comme corollaire dans les universités des procédures précises évitant les situations dont le département des lettres françaises de l'UdeM donne l'exemple actuellement. Un débat public me semble s'imposer, il déborde, sans le marginaliser, le cas précis dénoncé ici, ou celui d'autres jeunes collègues dépassés au cordon d'arrivée par un candidat non-résident. Il faudra interpeller le prochain ministre responsable du Développement des ressources humaines, et son collègue à Immigration Canada, qui sont responsables de la Loi sur l'immigration. Il faut interpeller également la Fédération québécoise des professeures et professeurs d'université et l'Association canadienne des professeurs d'université. La jeune génération aura tout avantage à connaître la règle du jeu et il est urgent qu'elle s'implique dans ce débat.


2. Appendice

      J'ai adressé la lettre qu'on vient de lire aux journaux de Montréal où elle n'est pas parue. C'est tout à fait normal dans le cas d'un journal comme la Presse, mais cela est inadmissible dans le cas du Devoir. C'est évidemment la rançon de l'ostracisme dont je suis victime au journal — notamment pour sa condamnation par le Conseil de Presse pour avoir publié les propos diffamatoires de la direction de la BNQ à mon endroit. Mais c'est encore plus évident lorsqu'on sait que le journal a déjà publié à peu près le même texte il y a treize ans sous une autre plume ! comme on le verra plus bas.

De : Laflèche Guy
Date : mer. 2011-05-11 15:56
À: machouinard@ledevoir.com
Objet : Poste en création littéraire à l'UdeM donné à un Français

Mme Marie-Andrée Chouinard,
Journaliste, éditorialiste,
Responsable de la page Idées

      Chère madame Chouinard,

      Je n'ai pas le choix de m'adresser à vous, même si on a eu des mots dans le passé (maintenant lointain), car c'est vous qui allez arbitrer la publication de mon intervention sur un sujet qui me tient à coeur, quelques semaines seulement avant ma retraite comme professeur de l'Université de Montréal.

      Vous trouverez ci-joint deux versions de mon « article » (mon « papier » comme disent plus justement les journalistes).

      Je travaille, heureusement pour moi, avec un programme de traitement de texte qui s'appelle WordPerfect — malheureusement pour vous.

      Je vous en fais une copie en format pdf (que vous aurez facilement à l'écran et pourrez imprimer) et une autre en format html que vous pourrez traiter avec votre Microsoft Word.

      Vous trouverez vite une coquille dans mon texte, April pour avril. Laissez-la, je vous en prie, car il s'agit d'un message subliminal aux professeurs qui étaient impliqués en 1998 dans les affaires d'engagements de citoyens étrangers. Cela n'est pour vous et vos lecteurs qu'une innocente coquille que vous aurez laissé passer. Pour de nombreux professeurs d'université, le lapsus est freudien, car il implique Maître April, une avocate qui s'occupait alors de ces dossiers.

      Comme vous le verrez, pour une fois mon intervention n'est nullement pamphlétaire. J'ai beaucoup réfléchi et pris conseil avant d'intervenir. Mon objectif est donc de poser la question de l'embauche des professeurs étrangers (au détriment des canadiens et en particulier des citoyens du Québec dans nos universités) de la manière la plus générale et abstraite possible.

      J'espère qu'un débat s'ouvrira à la suite de mon intervention et que je pourrai rapidement intervenir sur l'engagement auquel on procède de la manière la plus irresponsable et immorale dans mon département actuellement.

      Avec l'expression de mes meilleurs sentiments,

      __gl>-

Domicile : ...
Téléphone à la maison : ...

      Historique. J'avais adressé le 3 mai le «Document  » qu'on lira ci-dessous à monsieur Stéphane Baillargeon. Il m'a répondu le jour même qu'il l'avait transmis à la responsable du secteur de l'éducation. Je me doutais bien qu'on n'en ferait rien et on n'en a rien fait. J'ai donc composé « ma » lettre, adressée comme on le voit ci-dessus le 11 mai. J'ai rappelé le bon souvenir de mon envoi à Mme Chouinard et à M. Baillargeon les 19 et 21 mai. Je n'ai jamais reçu le moindre accusé de réception de ces envois. Il s'agit d'un refus de publication, d'un refus injustifié, dans les deux sens du mot


3. Document

      Voici maintenant le document que j'ai préparé pour la direction de ma Faculté des arts et des sciences et de l'Université de Montréal. Le 22 avril, je l'ai adressé aux autorités qui n'en ont tenu aucun compte ni n'en ont donné aucune suite, non plus que mes collègues du département des Littératures de langue française qui en ont évidemment eu copie. Je l'ai transmis au journal le Devoir le 3 mai. À ma grande surprise, ce « document d'accompagnement » que j'ai présenté à l'appui de ma lettre au journal AgoraVox a été publié avec elle ce 3 juin ! J'en suis évidemment fort aise.

Guy Laflèche
Plaidoyer contre le détournement d'un poste de professeur
20 avril 2011

Un poste de création littéraire
au Département des littératures de langue française
de l'Université de Montréal
donné à un Français

Introduction

      Pour l'instant, une introduction succincte suffit, bien entendu. D'ailleurs, il n'en n'est même pas besoin. Voici les faits. Un poste de professeur en création littéraire a été ouvert au Département des littératures de langue française; les candidatures devaient être déposées avant le 15 novembre 2010, l'entrée en fonction était prévue pour le 1er juin 2011.

      On trouvera ici un plaidoyer, qui prend la forme de dix arguments plus un, qui prouve que le processus doit être repris et corrigé, car il est entaché de plusieurs irrégularités, de sorte que le résultat est illégal, injuste, immoral et, surtout, significatif d'une remarquable absence de conscience sociale de la part d'intellectuels et d'universitaires.

      Il faut reprendre et relancer l'intervention du sculpteur Gilles Mihalcean, dans le Devoir du 4 mars 2011 : « Le Canada abandonne-t-il ses artistes ? ». L'argument est simple : les sculptures étrangères peuvent immigrer au Canada sans aucune retenue. En revanche, tel n'est pas le cas des sculpteurs ou des professeurs, comme de n'importe quel autre travailleur, s'il s'agit d'occuper un emploi au Canada au détriment de Canadiens.

      En effet, les articles 18 et 20 de la Loi canadienne de l'immigration de 1978 sont limpides à ce sujet. Personne ne peut être embauché au Canada si un citoyen (citoyen canadien ou immigrant reçu) peut occuper ce poste (« si l'embauchage de cette personne nuit à celui des citoyens ou des résidents permanents du Canada »).

      Voici le sommaire de l'exposé de la doyenne de la Faculté des arts et des sciences que l'on trouve à ce sujet en tête de la 300e séances du Département des études françaises du 22 mai 1998 : « La Doyenne de la FAS, madame Mireille Mathieu, rencontre les membres de l'Assemblée avant que la séance commence. Elle les informe des dispositions relatives à la Loi canadienne sur l'immigration qui exigent d'abord de vérifier qu'il n'y a pas de citoyen canadien ou de résident permanent au Canada apte à combler un poste avant de procéder à la recherche et à l'évaluation des candidats étrangers. La Doyenne explique la position de l'Université de Montréal et répond aux questions des membres de l'Assemblée ». On trouve ensuite, au point ADFRA-300-5 du procès-verbal, un sommaire des dispositions juridiques à ce sujet, et, à la suite, les interprétations du contentieux de l'Université après consultation des experts.

      Pour l'instant, voici un plaidoyer énumérant dix arguments (plus un) propres à engager les autorités de l'Université de Montréal à corriger rapidement le processus en cours d'engagement d'un professeur de création littéraire au Département des littératures de langue française.

Dix arguments plus un

1. Le poste

Il s'agit d'un poste en création littéraire dans un département de Lettres françaises (littératures de langue française). On en trouvera la description en appendice. En pratique, le poste correspond à quatre cours par année, à la rigueur quatre ateliers de création au baccalauréat, enseignement auquel s'ajoute la direction de mémoires de maîtrise en création, au niveau des études supérieures.

2. Les candidats

Trois candidats canadiens de très haut niveau ont été retenus sur dossier. Ils sont tous trois aptes à remplir le poste, compétents, et comme enseignants et comme chercheurs ou créateurs. Je ne dis rien de ces trois candidats ici, mais on peut voir à leur dossier qu'il s'agit de personnes d'avenir et déjà d'expérience. Il sera même difficile de choisir le meilleur, étant donné la diversités de leurs qualités exceptionnelles et de la variété de leurs expériences.

      On ajoute sans raison à ces trois candidats aptes à remplir le poste, un candidat qui ne l'est pas, n'ayant pas la citoyenneté canadienne (n'étant pas non plus immigrant reçu). C'est la liste courte.

3. Le problème

Je viens de dire « sans raison ». Ce n'est pas vrai, car le candidat étranger a un excellent dossier, que l'on pourrait considérer dès le départ comme supérieur aux trois autres candidats. Pourtant la règle, comme la loi en matière d'immigration, est très claire : il ne s'agit pas d'un concours international. Il s'agit de trouver et de choisir le candidat le plus compétent apte à remplir le poste — et non pas le meilleur candidat au monde.

      Et ce n'est pas tout : l'idéalisme a ses limites. Lorsqu'on n'a pas la citoyenneté requise, il suit qu'on n'a aucune connaissance du milieu pédagogique montréalais, que la connaissance des cultures du pays est un projet d'avenir, etc. Il me semble difficile d'être considéré alors comme le candidat idéal, à moins de considérer que la « citoyenneté » n'est pas un avantage intellectuel, social et pédagogique non pas important, mais éventuellement essentiel dans l'enseignement universitaire. Cela dit, les universités du Québec ont pu faire la preuve des avantages à étudier à l'étranger, mais aussi à enseigner au Québec lorsqu'on y revient. J'imagine que l'expérience doit être vrai pour l'ensemble du Canada. En revanche, je ne m'étendrai pas sur les effets néfastes et pervers d'importer des professeurs lorsqu'on peut s'en passer.

4. La nature du poste

Par ailleurs, il s'agit d'un poste en création littéraire dans un département de Lettres. N'importe qui ne peut remplir ce poste, bien entendu (ce sera l'objet du point suivant sur l'expérience nord-américaine), mais il ne s'agit pas non plus d'un poste dans une spécialité où les ressources seraient assez réduites pour compter ses candidats à l'extérieur du pays. L'enseignement de la création littéraire n'est évidemment pas un domaine de pointe, dont les spécialistes se compteraient sur les doigts de la main, ni même sur quelques dizaines de mains. Il s'agit au contraire, au Québec, au Canada et en Amérique, d'une spécialité très répandue. — En revanche, il s'agit d'un enseignement pratiquement inconnu en Europe.

      Il faut ajouter que cet enseignement est multiforme, aussi bien dans ses réalisations pédagogiques que dans ses contenus. Ses réalisations oscillent entre les ateliers d'écriture (où les oeuvres hebdomadaires aux sujets et genres programmés sont évaluées en classe par le groupe sous la direction du professeur) et le cours de création (où des exercices de rédaction développent petit à petit et sous diverses formes ce qui devient à la fin du cours l'ébauche d'une création littéraire). Par ailleurs, notamment au niveau des études supérieures, la pratique de la création littéraire se double d'une réflexion critique sur les mécanismes de la création et de ses produits.

      Je n'ai donné qu'une seule fois un tel cours (Londres, Birkbeck College, 1993), mais c'est assez pour expérimenter que les habiletés pédagogiques du professeur sont incomparablement plus importantes que son art (la création) et sa science (théories littéraires liées aux mécanismes de rédaction). Ce n'est pas le lieu ici de juger de cet enseignement et ce n'est pas le dénigrer que de constater qu'il ne s'agit nullement d'un domaine de recherche hautement spécialisé et qu'il y faut surtout de l'expérience de cet enseignement, de la pratique pédagogique.

5. L'expérience nord-américaine

La création littéraire s'enseigne depuis cinquante ans en Amérique. Dans le monde francophone, il ne fait pas de doute que le Québec aura été un pionnier de cet enseignement, qui compte plusieurs dizaines de cours dans plus d'une dizaine d'universités depuis au moins trente ans.

      Monique Bosco aura été à l'Université de Montréal l'initiatrice de cet enseignement (engagée en 1962), comme peut en témoigner la création de son étudiant Jean Larose (« Seuil du sens et consumation de l'écriture », mémoire de maîtrise, 1975). Aujourd'hui, tous les départements de Lettres de nos universités donnent des cours, des programmes, voire des maîtrise et même des doctorats en création littéraire — ce qui, répétons-le, ne se fait pratiquement pas en Europe. Il serait vraiment extraordinaire qu'on ne trouve pas un citoyen canadien à Montréal, Québec, Sherbrooke, Trois-Rivières ou Ottawa — de l'une de leurs universités, propre à enseigner la création littéraire au Département des littératures de langue française de l'Université de Montréal.

6. Concours national

Il suit, c'est le bon sens qui le dit, que le concours lancé pour le poste de professeur en création à l'Université de Montréal était un concours national, comme l'indique la note finale de l'annonce du poste.

      Si, par extraordinaire, on n'avait pas trouvé de candidat canadien pour occuper ce poste, alors un concours international serait maintenant lancé. Il est peu probable, dans ces conditions, que le meilleur candidat ne vienne pas d'un département de French Studies des États-Unis, pays où la création littéraire a été enseignée dès ses origines, avant même qu'elle ne s'enseigne au Canada et au Québec, alors que cet enseignement, on l'a vu, ne se pratique que très exceptionnellement en Europe. En tout cas, il faudrait pour cela que deux conditions soient évidemment réunies : (1) que l'Université de Montréal constate qu'aucun candidat canadien n'est apte à remplir le poste en création à son département des littératures de langue française; et (2) qu'elle lance en conséquence un concours international pour combler ce poste.

      On ne peut pas avoir fait les deux opérations en même temps pour la raison toute simple qu'aucun étranger le moindrement informé de la situation culturelle du Québec ne saurait imaginer un instant avoir aucune chance d'obtenir le poste. Et si l'on croyait que tout le monde a bien le droit de tenter sa chance, notamment si un candidat étranger croyait avoir un excellent dossier correspondant parfaitement au profil, on ne saurait s'en tenir à ce hasard qui ne fait jamais bien les choses. Dans ce cas, en effet, retenir ce candidat de hasard correspond à une double injustice : si c'est injuste pour les candidats canadiens aptes à remplir le poste, c'est injuste pour tous les candidats étrangers potentiels qui ont su lire correctement l'annonce du poste et ne pouvaient imaginer cette aberration, cette iniquité.

7. Création et littérature au Québec

Est-ce qu'il ne faudrait pas être un peu malade, et passablement épais, franchement colonisé, pour imaginer un instant que le Québec, où la création artistique et littéraire a eu une remarquable vitalité, depuis un demi-siècle, aurait été incapable de produire un spécialiste de la création propre à occuper aujourd'hui ce poste ? Il n'y aurait pas un Canadien, pas un Québécois capable d'enseigner la création à l'Université de Montréal ? Un professeur autochtone ? Il nous faut, pour remplir ce poste, un Européen, un Français ? Personne ne le croira ! Franchement, là, là... (expression populaire pour caractériser les épais).

8. Création littéraire et littérature québécoise

Oui, mon sous-titre dit tout. Voilà un poste en création s'adressant à des citoyens canadiens et immigrants reçus, avec un profil qui exige une excellente connaissance de la langue française et un dossier de publications. Il me semble qu'il faudrait un miracle pour que ces publications, ces oeuvres de création notamment, échappent à la littérature québécoise. Cela va d'ailleurs de soi dans le cas d'un concours pour un poste de création au Département des littératures de langue française de l'Université de Montréal.

9. Illégalité

Lorsque trois candidats sont reconnus compétents pour remplir un poste universitaire et qu'on en choisit un quatrième qui n'est pas apte à remplir ce poste, puisqu'il n'est ni citoyen canadien ni immigrant reçu, on commet un acte illégal.

10. Conclusions

Or, il s'agit d'un problème intellectuel bien plus que légal lorsqu'il est le fait d'universitaires : iniquité, absence de conscience sociale et immoralité. Lorsque des professeurs d'université se livrent à cette compromission, il ne s'agit plus simplement d'une question légale ou législative, pourtant essentielle et préliminaire, mais d'un grave problème intellectuel. Quel message envoyons-nous à nos étudiants ? Oubliez la littérature québécoise : la création littéraire, c'est un Français qui doit vous enseigner cela ! Quel message envoyons-nous au public ? Citoyens : généreux citoyens, vos deniers iront à un immigrant qui ne sera pas un médecin ou un chirurgien (par exemple, car nous en manquons cruellement et chipotons sur leur intégration), mais... à un fabuleux professeur de création littéraire ! Il y a là, de la part d'intellectuels et d'universitaires un très grave manque de conscience sociale. C'est profondément immoral.

10 + 1. Évaluation du processus d'évaluation

      [Ce dernier point n'est pas reproduit ici parce qu'il concerne le fonctionnement interne de l'Université de Montréal, comme la convention collective du Syndicat des professeurs, les règlements de l'Assemblée universitaire en matière d'embauche, etc.]

__gl>-

Guy Laflèche
Professeur titulaire
Littératures de langue française
Faculté des arts et des sciences
Université de Montréal

20 avril 2011

Appendice

Annonce ou description du poste (septembre 2010)

Professeur de création littéraire

Le Département des littératures de langue française de l'Université de Montréal sollicite des candidatures pour occuper un poste à temps plein de professeure ou de professeur de création littéraire au rang d'adjoint.

Fonctions
Les candidats seront appelés à enseigner aux trois cycles, à encadrer des étudiants aux études supérieures, à poursuivre des activités de recherche, de publication et de rayonnement ainsi qu'à contribuer aux activités de l'institution.

Exigences
- Doctorat en littérature.
- Expérience de l'enseignement de la création littéraire.
- Dossier de publications.
- Un intérêt pour le théâtre serait un atout.
- Excellente maîtrise de la langue française.

Traitement
L'Université de Montréal offre un salaire concurrentiel jumelé à une gamme complète d'avantages sociaux.

Entrée en fonction
À compter du 1er juin 2011.

Clôture du concours
Le dossier de candidature, constitué d'une lettre de motivation, d'un curriculum vitae et d'un exemplaire des publications ou des travaux de recherche récents, doit parvenir à l'adresse ci-dessous au plus tard le 15 novembre 2010. Aucun dossier transmis par courrier électronique ne sera accepté.

Les candidats doivent également demander à trois personnes de faire parvenir une lettre de recommandation au directeur du département à l'adresse suivante :

Benoît Melançon, directeur
Département des littératures de langue française
Université de Montréal
C. P. 6128, succursale Centre-ville
Montréal (Québec) H3C 3J7 CANADA

Les personnes intéressées trouveront des renseignements sur le Département des littératures de langue française en consultant le site Web à l'adresse suivante : www.littfra.umontreal.ca.

Politique linguistique de l'Université de Montréal
L'Université de Montréal est une université québécoise de langue française, à rayonnement international. Dans le cadre du renouvellement de son corps professoral, elle intensifie le recrutement des meilleurs spécialistes dans le monde et s'assure par ailleurs que, conformément à la Politique linguistique de l'Université de Montréal
[http://www.direction.umontreal.ca/secgen/recueil/politique_lingu istique.html], les professeurs qu'elle recrute qui ne maîtrisent pas le français à leur entrée en fonction bénéficient d'un programme de soutien à l'apprentissage de la langue française.

Privilège de confidentialité des candidatures
Les procédures de nomination en vigueur à l'Université de Montréal prévoient que tous les dossiers de candidature puissent être consultés par tous les professeurs membres de l'assemblée départementale. Toute personne désirant que sa candidature demeure confidentielle jusqu'à l'établissement de la liste restreinte (candidatures retenues pour entrevue) est priée de le mentionner dans sa lettre de motivation.

Programme d'accès à l'égalité en emploi
L'Université de Montréal souscrit au principe d'accès à l'égalité en emploi et invite les femmes, les membres des minorités visibles, les membres des minorités ethniques, les personnes handicapées et les autochtones à poser leur candidature. Nous invitons les candidats qui s'identifient à l'un ou l'autre de ces groupes à remplir le Questionnaire d'identification - accès à l'égalité en emploi, disponible à l'adresse suivante :
www.fas.umontreal.ca/affaires-professorales/documents/quest-acces -emploi-FR.pdf, et à le joindre à leur dossier de candidature.

Exigences en matière d'immigration
Conformément aux exigences prescrites en matière d'immigration au Canada, cette annonce s'adresse en priorité aux citoyens canadiens et aux résidents permanents.

Responsable : Département des littératures de langue française.


4. L'original de « ma » lettre ouverte

      En effet, la lettre ouverte que j'ai adressée aux journaux et que j'ai publiée sur AgoraVox n'est pas de ma plume. J'ai simplement adaptée une lettre ouverte rédigée il y a plus d'une décennie, treize ans maintenant ! L'objectif de ma reproduction est de montrer que rien, absolument rien n'a changé depuis 1998, alors que l'Université de Montréal, tout comme l'Université du Québec à Montréal, se trouvaient exactement dans la même situation, la même situation que maintenant en 2011 ! Voici donc le texte original de la lettre ouverte publiée dans le Devoir le 28 septembre 1998 (p. A7) : il s'agit d'un texte collectif signé par dix professeurs en plus du rédacteur, Georges Leroux. Comme on va le voir, je n'ai rien changé de substantiel à ce texte : j'y ai ajouté quelques parenthèses et soustrait les passages qui impliquaient directement la situation ponctuelle de l'Université du québec en 1998. Pour le reste, je n'ai changé que les chiffres et les dates ! Bref, en 2011, nous en sommes toujours au même point qu'en 1998 ! — Il va sans dire que je n'ai pas demandé au rédacteur et aux signataires de l'article la permission de les reproduire : ce qu'ils ont dit et assumé publiquement en 1998, en ce qui concernait alors une pénible affaire de l'UQAM, c'est moi et moi seul qui l'assume maintenant en 2011 à propos d'une autre affaire bien trop semblable. Du pareil au même.

Les universités et la Loi canadienne de l'immigration

Les jeunes chercheurs canadiens sont-ils protégés ?

GEORGES LEROUX
Professeur à l'UQAM

      Les universités sont-elles au-dessus du règlement de 1978 adopté en vertu de la Loi canadienne de l'immigration ? Aux articles 18 et 20 de ce règlement, il est stipulé qu'il est « interdit à quiconque, à l'exception d'un citoyen canadien ou d'un résident permanent, de prendre ou de conserver un emploi au Canada sans une autorisation d'emploi en cours de validité » et que cette autorisation ne peut être délivrée si « l'embauchage de cette personne nuit à celui des citoyens ou des résidents permanents au Canada ». L'interprétation de ce règlement est la prérogative des agents du ministère de l'Immigration du Canada, mais on peut se poser la question de leur portée quand on considère certaines décisions d'embauche de ressources professorales étrangères à des postes dont les concours de recrutement sont publiquement affichés comme des postes réservés aux citoyens canadiens. Plusieurs facteurs contribuent à rendre la discussion sur cette question aussi urgente que délicate. Parmi ceux qui la rendent urgente, il faut compter la croissance au Canada, au cours de la dernière décennie, d'un groupe toujours plus considérable de titulaires de doctorat, engagés dans la poursuite d'une carrière de recherche et maintenus aux portes de l'université par la raréfaction des postes et la stabilité de la cohorte des années soixante en place. La question est par ailleurs délicate, car elle se pose dans un contexte où l'internationalisation des échanges, souhaitable en principe, se heurte aux limites des législations de la plupart des pays occidentaux.

      Ce problème a pris une acuité particulière dans notre université, alors qu'une décision récente de recommandation d'embauche d'un candidat non-résident au Canada a été entérinée par le conseil d'administration, sur proposition de l'administration de l'université. Cette proposition faisait suite à un vote, majoritaire par une voix et au quatrième tour, du département de philosophie favorisant Jean-Christophe Merle et plaçant en second Michaël La Chance. Le premier n'est pas immigrant reçu, le second est citoyen canadien. Ce dernier est également chargé de cours syndiqué dans notre université depuis quatorze années et possède de ce fait un recours en vertu de la convention collective de nos syndicats. Mais possède-t-il un recours comme citoyen canadien ?

      Comme cela est la procédure habituelle, la description du poste identifiant les champs de compétence aux fins du recrutement était accompagnée d'une clause affirmant que le poste était offert en priorité aux citoyens canadiens. Ce concours permit de recueillir plus de cinquante candidatures. Les noms portés sur la liste brève étaient ceux de trois citoyens canadiens et d'un non-résident. Les membres du département de philosophie ont voté de bonne foi et ont saisi l'administration de la difficulté résultant d'un vote consistant en une si courte majorité en faveur d'un non-résident. Ils ont demandé que l'administration propose une interprétation de la loi canadienne pour éclairer leur décision. Auraient-ils dû, comme d'autres départements ou comme l'Orchestre symphonique de Montréal par exemple, faire un premier exercice limité aux seuls candidats canadiens ? Ils se sont en tout cas déclarés prêts à rendre leur décision conforme aux exigences de la loi canadienne s'il s'avérait que leur vote n'était pas recevable.

      Dans une lettre du 30 juin, l'avocate de l'université, Me April, en réponse aux procureurs de M. La Chance mettant l'université en demeure de reconnaître ses droits comme citoyen canadien, a proposé une interprétation juridique défavorable au candidat canadien mais reconnu qu'en dernière instance, seul le bureau compétent de Immigration Canada pouvait porter jugement. C'est cette position qui a été reprise par le conseil d'administration, qui a recommandé l'embauche du candidat non résident, sous condition d'acceptation par Immigration Canada. Le Syndicat des professeures et professeurs de l'UQAM, dans une lettre signée par son vice-président, Louis Gill, s'est opposé formellement à cette recommandation d'embauche et les professeurs membres du conseil d'administration n'ont pas voté en faveur de l'embauche du candidat non-résident canadien.

      En dépit de sa complexité, ce dossier pose une question simple. Dans le cas où leur compétence est reconnue pour le poste à combler, les candidats canadiens sont-ils protégés par le règlement de 1978 ? S'ils ne le sont pas, quelle alors la portée de ce dernier ? Que signifie l'expression « offert en priorité, ou réserve aux citoyens canadiens » dans l'appel de candidatures ? Cette priorité impose-t-elle une procédure spécifique dans le processus de recrutement ? Quelle est la marge de manoeuvre des fonctionnaires responsables ? Sont-ils tenus, ou ont-ils tout simplement l'habitude de sanctionner les recommandations émanant des universités, sans tenir compte de l'application précise de l'article 20 ? Comme personne, dans le présent concours, ne peut soutenir qu'advenant l'absence de la candidature d'un non-résident, le département n'aurait recommandé aucun candidat canadien, la question se pose donc sérieusement.

      Dans ce débat, on peut être d'avis que les départements devraient être laissés libres de choisir, selon leurs procédures, le candidat qui leur semble le meilleur et de procéder à un recrutement international sans restrictions. On peut penser au contraire que cette ouverture n'a de sens que s'il existe une réciprocité dans d'autres pays, et que, comme ce n'est pas le cas, une protection doit être trouvée dans la loi. Le Canada et le Québec ont accueilli un grand nombre de chercheurs étrangers, qui ont apporté une contribution admirable au développement de la recherche, notamment en formant la génération qui attend maintenant la possibilité de faire le travail. La question est donc la suivante : cette nouvelle génération, en contexte de compétition accrue, doit-elle être plus protégée qu'auparavant, alors qu'il n'existait aucune réelle concurrence ?

      La Jeune génération — autant celle qui a terminé sa formation et tente de se maintenir active dans la recherche, tout en peinant dans des postes précaires, sinon dans des activités de survie, que la génération de ceux et celles qui poursuivent des diplômes d'études supérieures — ne devrait-elle pas savoir dans quel marché de concurrence elle se trouve engagée ? Si les dispositions du règlement de 1978 sont pure rhétorique, alors qu'on ne l'abuse pas sur la protection dont elle pourrait jouir et qu'on lui présente le tableau clair de ses perspectives ici et à l'étranger. Sauf dans le cas de sommités mondialement reconnues, la plupart des pays européens et américains ne recrutent que leurs propres citoyens. Si par ailleurs, les dispositions de ce règlement ont une portée; elles devraient avoir comme corollaire dans les universités des procédures précises évitant les difficultés et les déchirements dont le cas du département de philosophie de l'UQAM donne l'exemple actuellement. Un débat public nous semble s'imposer, il déborde, sans le marginaliser, le cas précis de M. La Chance ou d'autres jeunes collègues dépassés au cordon d'arrivée par un candidat non-résident et désireux de faire valoir leurs droits. Nous interpellons le ministre responsable du Développement des ressources humaines, Pierre Pettigrew, et sa collègue à Immigration Canada, Lucienne Robillard, qui sont responsables de la Loi sur l'immigration. Nous interpellons également la Fédération québécoise des professeures et professeurs d'université et l'Association canadienne des professeurs d'université. Nous croyons que la jeune génération aura tout avantage à connaître la règle du jeu et qu'il est urgent qu'elle s'implique dans ce débat.

Ont également signé l'article :

Pierre Ouellet, Camil Bouchard, François Crépeau, Louise Poissant, Régine Robin, Thierry Hentsch, Georges LeBel, Jean-Guy Meunier, Simon Harel, André Vidricaire

Le Devoir, 28 septembre 1998


4. Correspondance (été 2011)

  1. 4 juin 2011
  2. 16 juin 2011
  3. 8 juillet 2011
  4. 11 juillet 2011
  5. 14 août 2011
  6. 24 août 2011
  7. 30 août 2011

      On trouvera ci-dessous les sept textes qui forment à ce jour ce qu'on peut appeler la correspondance gouvernementale où je dénonce la situation, du 4 juin au 30 août 2011. Je ne reproduis pas mon envoi à l'UNEQ (21 mai 2011), l'Union des écrivains et des écrivaines québécoises, qui est resté sans réponse, n'ayant pas eu l'honneur de pouvoir entrer en contact avec les membres du Comité de direction qui n'ont pas répondu à mon envoi à ce sujet. Cela ne doit pas concerner, je suppose ironiquement, les écrivains québécois. J'ai également tenté d'alerter des intellectuels du milieu littéraire, professeurs et écrivains qui pouvaient être sensibles à la question, soit la situation aberrante où le Québec doit engager une citoyenne française pour enseigner la création littéraire à Montréal. Il faut comprendre que c'est dans la nature de l'aberration de se consolider proportionnellement à son absurdité même. Plus c'est incroyable, moins on peut croire que cela ne doit pas avoir sa justification et plus il devient risqué de se mêler d'une affaire dont on aimera surtout qu'elle ne concerne que les autres, tellement elle est incroyable.

      Cela dit, heureusement, j'arriverai peut-être à me passer de l'opinion publique qui ne peut être interpellée par ses intellectuels et ses journalistes si j'arrive à sensibiliser les autorités gouvernementales sur un sujet qui les concerne au premier chef. Après tout, tant mieux si je peux aussi modestement faire triompher le bon sens — et la législation. Ce sera tout à l'honneur de nos ministres et fonctionnaires.

      Je n'en espère pas moins que le présent fichier trouve ses lecteurs qui voudront avec moi étudier et dénoncer la situation. Il nous faudrait, par exemple, la réponse à la question suivante : combien de chargés d'enseignement sont actuellement engagés au Québec pour donner des cours de création littéraire dans nos universités ? La réponse ne manquera pas d'être la suivante : un nombre très élevé, surtout de jeunes chercheurs, qui vivent de ces emplois précaires. Dès lors, il est difficile de croire qu'ils n'étaient pas nombreux à être aptes à remplir un rare poste de professeur permanent dans leur spécialité. Oui, je viens de le dire, l'aberration...


(1) 4 juin 2011

Date : sam. 2011-06-04 16:58
De : Laflèche Guy
À : diane.finley@parl.gc.ca
Objet : TR : [Agoravox.fr] Publication de votre article

Madame Diane Finley, Ministre,
Développement des ressources humaines.

      Madame la ministre,

      J'ai l'honneur de m'adresser à vous pour vous transmettre copie de la lettre ouverte et du document de protestation que j'ai tenté de rendre public avant que vous ne soyez désignée comme ministre. Vous trouverez ma lettre ouverte et mon document à l'adresse ci-dessous, au journal AgoraVox.

      Comme vous le verrez dans les toutes dernières lignes de ma lettre, je ne savais pas au moment où je rédigeais mon texte qui serait le nouveau ministre.

      Vous êtes donc l'honorable ministre des Ressources humaines et je vous en félicite. Puis-je espérer que vous tiendrez compte de mes vives protestations et interviendrez auprès d'Immigration canada dans l'affaire que je dénonce ?

      Je vous prie d'agréer, madame la ministre, l'expression de mes meilleurs sentiments,

__gl>-


De : redacteurs at agoravox.fr [mailto:redacteurs@agoravox.fr]
Date : ven. 2011-06-03 04:17
À : Laflèche Guy
Objet : [Agoravox.fr] Publication de votre article

Bonjour,

Merci pour avoir soumis un article sur AgoraVox.

Le comité de rédaction vient de l'approuver et il est donc publié en ligne à l'adresse suivante :

http://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/ [...].

Vous serez alerté par e-mail si des lecteurs y apportent des commentaires.

Au plaisir de vous relire prochainement.

Cordialement,
L'équipe Agoravox.

SIGNATURE (*)


(2) 16 juin 2011

Date : jeu. 2011-06-16 17:32
De : Laflèche Guy
À : diane.finley@parl.qc.ca
Objet : Intervention au sujet d'un poste de professeur attribué sans raison à un citoyen étranger

Madame Diane Finley, Ministre,
Développement des ressources humaines.

      Madame la ministre,

      N'ayant pas reçu d'accusé de réception à mon message du 4 juin, je me permets de vous écrire à nouveau.

      Vous trouverez les documents concernant la dénonciation de la situation sur mon site internet à l'adresse suivante :

< http://Singulier.info/po/po.html>.

      Nommément : je voudrais protester auprès d'Immigration Canada contre la demande du Département des Littératures de langue française de l'Université de Montréal d'octroyer un poste en création littéraire à madame Claire Legendre, sous prétexte qu'elle est la candidate qui remplit le mieux le « profil » de la description de l'annonce du poste. En vérité, trois autres candidats de la liste restreinte (trois sur quatre) sont tout à fait aptes à remplir le poste, s'agissant de candidats citoyens canadiens de très haut niveau.

      En vertu des articles 18 et 20 de la Loi canadienne de l'immigration, l'Université doit faire la preuve qu'il n'y a pas de citoyens canadiens ou d'immigrants reçus aptes à remplir un poste AVANT d'engager un citoyen étranger, comme c'est le cas de madame Claire Legendre, citoyenne française.

      Je vous prie, madame la ministre, de bien vouloir intervenir concrètement et efficacement dans ce dossier qui implique de jeunes chercheurs d'expérience et de très haut niveau auxquels on bafoue secrètement les droits reconnus par la Loi canadienne.

      Avec l'expression de mes meilleurs sentiments,

__gl>-

Guy Lafèche,
[adresse personnelle]

[Téléphone au domicile]

SIGNATURE (*)


(3) 8 juillet 2011

Date : ven. 2011-07-08 10:37
De : NC-TFW-TET-GD@HRSDC-RHDCC.GC.CA
À : Lalèche Guy
Cc: Ministre @cic.gc.ca; cabinet@micc.gouv.qc.ca
Objet : Réponse à votre courriel du 4 juin dernier.

      Monsieur,

      Au nom de l'honorable Diane Finley, ministre des Ressources humaines et du Développement des compétences, j'ai le plaisir de répondre à votre courriel du 4 juin dernier, dans lequel vous nous faites part de vos préoccupations quant au processus de recrutement utilisé par l'Université de Montréal pour combler un poste de professeur de création littéraire au Département des littératures françaises.

      Le gouvernement du Canada s'est engagé à assurer que les Canadiens et les résidents permanents continuent d'avoir accès aux opportunités d'emplois offertes au Canada. Les employeurs qui souhaitent embaucher un travailleur étranger au Québec doivent démontrer, à Ressources humaines et Développement des compétences Canada (RHDCC) et au ministère de l'Immigration et des Communautés culturelles (MICC) du Québec, qu'ils ont fourni les efforts nécessaires pour recruter ou former un Canadien ou un résident permanent. Ce rôle de RHDCC et de MICC se limite toutefois au Programme des travailleurs étrangers temporaires qui est l'outil principal du gouvernement du Canada mis au service des employeurs pour répondre à leurs besoins immédiats et temporaires de compétences lorsque les citoyens canadiens ou les résidents permanents qualifiés ne sont pas disponibles.

      La situation que vous soulevez dans votre lettre concerne une procédure interne de recrutement et l'embauche d'un travailleur étranger pour un poste permanent. Par conséquent, cette situation ne relève pas de la responsabilité de RHDCC. Cependant, puisque vos préoccupations touchent aussi l'application de l'ancien Règlement de 1978 et de la Loi canadienne de l'immigration (1976), qui ont été remplacés par la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés et la Règlementation sur l'immigration et la protection des réfugiés (2002), et qui ont été récemment révisées en avril 2011, je me suis permis de transmettre une copie de votre courriel au cabinet de l'honorable Jason Kenney, ministre de la Citoyenneté, de l'Immigration et du Multiculturalisme, et au cabinet de Madame Kathleen Weil, ministre de l'Immigration et des Communautés culturelles, pour leur considération.

      Je vous prie d'agréer, Monsieur, l'expression de mes sentiments les meilleurs.

Le Directeur général,
Travailleurs étrangers temporaires et Information sur le marché du travail
Direction générale des compétences et de l'emploi
Ressources humaines et Développement des compétences Canada

Andrew Kenyon

c.c. Cabinet de l'honorable Jason Kenney, C.P., député
Cabinet de Madame Kathleen Weil, députée

« lettre d'arrivée.tif »


(4) 11 juillet 2011

Date : lun. 2011-07-11 11:34
De : Guy Laflèche
À : ministre@cic.gc.ca; cabinet@nicc.gouv.qc.ca
Cc : nc-tfw-tet-gd@hrsdc-rhdcc.gc.ca
Objet : Plainte contre l'embauche d'un étranger pour un poste universitaire permanent en création littéraire

11 juillet 2011

Mme la ministre Kathleen Weil,
Ministère de l'immigration et des communautés culturelles,
Gouvernement du Québec.
a/s ministre @ cic.gc.ca

M. le ministre Jason Kenney,
Ministère de la citoyenneté, de l'immigration et du multiculturalisme,
Gouvernement du Canada.
a/s cabinet @ micc.gouv.qc.ca

      Madame la ministre, monsieur le ministre,

      Je voudrais savoir s'il m'est possible, à titre de citoyen canadien, de dénoncer l'engagement d'un professeur étranger à l'Université de Montréal pour occuper un poste permanent dans un domaine, la création littéraire, où les Canadiens aptes à dispenser cet enseignement universitaire sont très nombreux et fort compétents, notamment au Québec, où la création littéraire est évidemment liée à la littérature québécoise, reconnue comme l'une des grandes littératures francophones.

      Vous trouverez les faits exposés très concrètement dans le fichier internet suivant, dont en particulier mon plaidoyer pour l'engagement d'un citoyen canadien pour occuper ce poste :

< http://Singulier.info/po/po.html>.

      La thèse est fort simple et incontestable : il n'y a absolument aucune, a-u-c-u-n-e raison d'engager un Français pour enseigner la création littéraire dans une université française du Québec. Ce serait un scandale.

      L'université de Montréal se propose d'engager Mme Claire Legendre, citoyenne française, pour occuper ce poste permanent. Trois candidats canadiens de très haut niveau avaient pourtant été retenus après analyse de leur dossier : Mme X, Mme Y et M. Z [nommément désignés dans l'original]. Ils sont tous trois aptes à remplir avec brio un poste en création littéraire de niveau universitaire. Il suffit de voir leur dossier pour en être convaincu.

      J'ai protesté dans mon Département des littératures de langue française, mais je n'ai pu me faire entendre correctement, d'autant que de nombreuses règles de la Convention collective avec le Syndicat des professeurs n'ont pas été correctement respectées. J'ai écrit aux autorités de ma Faculté des arts et des sciences, mais ni M. Robert Schwartzwald, vice-doyen aux affaires professorales, ni le doyen, M. Gérard Boismenu, n'ont pris en considération le plaidoyer que vous pouvez lire dans le fichier internet cité plus haut; et cela a été encore le cas de Mme Anne-Marie Breton, vice-rectrice aux ressources humaines et à la planification de l'Université et, bien entendu, du recteur, M. Guy Breton. J'ai adressé mes protestations et mon plaidoyer à toutes ces personnes le 22 avril et n'en ai reçu, après protestations, qu'un vague accusé de réception de la part du vice-doyen de ma faculté. Bref, les autorité de l'Université de Montréal attendent qu'une action en justice soit lancée avant de faire autre chose que se mettre la tête dans le sable.

      Cette action en justice, on ne peut l'attendre avant longtemps des jeunes candidats canadiens refoulés qui ignorent certainement qu'un citoyen étranger occupera le poste pour lequel ils postulaient avec compétence, alors même que l'annonce du poste indiquait qu'il s'adressait « en priorité aux citoyens canadiens et aux résidents permanents » et cela « conformément aux exigences prescrites en manière d'immigration au Canada ».

      Puis-je porter plainte contre la décision de l'Université de Montréal ? Je viens d'apprendre, par l'envoi de M. Andrew Kenyon, au nom de madame la ministre des Ressources humaines (dont vous trouverez copie du message ci-dessous) que c'est à vous que je dois m'adresser à ce sujet. M. le directeur général m'apprend également que la Loi de 1976 et ses règlements de 1978 ont été changés par la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés de 2002, révisée en 2011. Je viens de lire ces textes. Je crois que je peux porter plainte en vertu de l'article 196 doublé de l'article 203 (1) (b) : « L'exécution du travail par l'étranger est susceptible d'avoir des effets positifs ou neutres sur le marché du travail canadien ». Il est clair que l'engagement de Mme Legendre ne peut avoir aucun effet positif et qu'il n'est pas neutre, étant donné qu'un citoyen canadien choisi parmi trois citoyens canadiens de très haut niveau sera privé d'un poste permanent à l'Université de Montréal.

      Est-ce qu'un citoyen peut exiger que la Loi soit respectée ? L'article 125 pourrait certainement servir de leçon : ou bien que l'Université de Montréal soit condamnée à payer 50.000$ pour infraction volontaire à la loi, ou encore, mieux, que les professeurs de son Département des littératures de langue française se partagent les deux ans de prison requis.

      Si je termine par cette note humoristique, je n'en espère pas moins, madame la ministre, monsieur le ministre, que vous m'aiderez à porter plainte contre l'engagement d'un professeur étranger dans un domaine, la création littéraire, où les Canadiens et en particulier les Québécois (s'agissant d'un poste en création de langue française) ont une compétence reconnue de par le monde.

      Je vous prie d'agréer l'expression de mes meilleurs sentiments,

__gl>-

      cc Mme la ministre Diane Finley et le directeur général des RHDCC, M. Andrew Kenyon, que je remercie vivement d'avoir donné suite très efficacement à ma lettre du 4 juin dernier.

      Je vous ajoute copie de l'envoi de M. Kenyou [...].

SIGNATURE (*)


(5) 14 août 2011

Date : dim. 2011-08-14 16:35
De : Laflèche Guy
À : Laflèche Guy; ministre@cic.gc.ca; cabinet@micc.gouv.qc.ca
Cc : nc-tfw-tet-gd@hrsdc-rhdcc.gc.ca
Objet : RE : Plainte contre l'embauche d'un étranger pour un poste universitaire permanent en création littéraire

Mme la ministre Kathleen Weil,
Ministère de l'immigration et des communautés culturelles,
Gouvernement du Québec.

M. le ministre Jason Kenney,
Ministère de la citoyenneté, de l'immigration et du multicularisme,
Gouvernement du Canada.

      Madame la ministre, monsieur le ministre,

      J'ai bien reçu de votre part un accusé de réception automatique à mon envoi du 11 juillet dernier et je vous en remercie. Il atteste que vous avez bien reçu mon message dont vous trouverez copie ci-dessous.

      Nous serons demain le 15 août, soit plus d'un mois après mon envoi.

      J'espère que vous pourrez m'écrire, dans les jours qui viennent, pour me dire quelles actions vous aurez pu prendre au sujet de ma plainte. Ensuite, très rapidement, sans réponse de votre part, je mettrai sur internet la lettre que je vous ai adressée, en expliquant que j'en attends toujours la réponse. J'adresserai ensuite, comme il se doit, le dossier aux députés de l'opposition, en espérant qu'ils pourront vous interroger à ce sujet à la rentrée du Parlement et de l'Assemblée nationale (ne doutant pas que vous serez à l'aise de répondre aux questions de vos vis-à-vis) et, finalement, j'adresserai le dossier aux journalistes.

      Je vous prie d'agréer, madame la ministre, monsieur le ministre, l'expression de mes meilleurs sentiments,

__gl>-

SIGNATURE (*)


(6) 24 août 2011

Date : mer. 2011-08-24 14:20
De : CIC - Ministerial Enquiries Division/CIC - Service de renseignements ministériels
À : Laflèche Guy
Objet : Citoyenneté et Immigration Canada

Monsieur Guy Laflèche
guy.lafleche@umontreal.ca

      Monsieur,

      Je donne suite à votre courriel du 14 août dernier adressé au ministre de la Citoyenneté, de l'Immigration et du Multiculturalisme, l'honorable Jason Kenney, dans lequel vous dénoncez l'embauche d'une étrangère, madame Claire Legendre, par l'Université de Montréal.

      J'ai pris bonne note de votre désir de porter plainte contre l'embauche d'une étrangère à un poste universitaire permanent. Tout d'abord, j'aimerais souligner que je ne connais aucune des particularités entourant l'embauche de madame Legendre à l'Université de Montréal ni celles concernant son statut au Canada puisque je ne peux accéder à un fichier sans numéro de dossier. Si madame Legendre a effectivement obtenu un permis de travail auprès de notre ministère, je dois préciser ici que je ne pourrais vous fournir aucun renseignement concernant son cas puisque les dispositions de la Loi sur la protection des renseignements personnels m'interdisent de divulguer à une tierce personne des renseignements personnels sur nos clients sans leur consentement écrit.

      Comme vous le savez déjà, tout étranger qui souhaite travailler au Canada doit d'abord obtenir une offre d'emploi et un avis sur le marché du travail (AMT) de Ressources humaines et Développement des compétences Canada (RHDCC) avant de demander un permis de travail à Citoyenneté et Immigration Canada. L'approbation de RHDCC de l'offre d'emploi dépend de plusieurs facteurs, dont le niveau de salaire et les conditions de travail qui doivent être acceptables pour le marché canadien, la disponibilité de travailleurs canadiens qualifiés et les retombées de l'emploi sous forme de création ou de transfert de compétences et de connaissances bénéfiques pour le Canada.

      Par ailleurs, il faut savoir également que le Règlement sur l'immigration et la protection des réfugiés prévoit, pour certaines catégories de demandeurs, une dispense de l'AMT de RHDCC (R204 à R208), et que certains étrangers peuvent travailler au Canada sans permis de travail (R186).

      Pour de plus amples renseignements à l'égard des demandes de permis de travail, vous pouvez consulter notre site Internet au http://www.cic.gc.ca/francais/travailler/index.asp.

      Je vous prie d'agréer, Monsieur, l'expression de mes sentiments les meilleurs.

F. Lalonde
Services de renseignements ministériels
Citoyenneté et Immigration Canada

      Ce courrier électronique ne peut être utilisé pour répondre.


(7) 30 août 2011

Date : mar. 2011-08-30 17:23
De : Laflèche Guy
À : Laflèche Guy, ministre@cic.gc.ca; cabinet@micc.gouv.qc.ca
Objet : Plainte contre l'embauche d'un étranger pour un poste universitaire permanent en création littéraire (bis !)

Laval, mardi, 30 août 2011.

Mme la ministre Kathleen Weil,
Ministère de l'immigration et des communautés culturelles,
Gouvernement du Québec.

M. le ministre Jason Kenney,
Ministère de la citoyenneté, de l'immigration et du multiculturalisme,
Gouvernement du Canada.

      Madame la ministre, monsieur le ministre,

      De retour de vacances, je trouve le message de M. Lalonde, de Citoyenneté et immigration Canada, dont vous trouverez copie ci-dessous.

      Comme mon premier message, adressé alors à Mme l'honorable Diane Finley, ministre des Ressources humaines, date du 4 juin, il me semble que mon intervention devrait être classée avec les demandes urgentes.

      Je ne demande aucun renseignement sur le dossier de Mme Claire Legendre, dont je veux dénoncer l'engagement comme professeur permanent au Département des littératures de langue française de l'Université de Montréal. C'est moi qui donne les renseignements en portant plainte; je n'en demande aucun.

      L'engagement de Mme Legendre, qui paraît confirmée actuellement dans la liste des professeurs sur le site internet du département, n'a aucun rapport avec les travailleurs étrangers temporaires. Je dénonce l'engagement d'un professeur en contravention de la « disponibilité de travailleurs canadiens qualifiés » dans le domaine de la création littéraire au Québec et au Canada, alors qu'on ne trouve dans son engagement absolument aucun « transfert de compétences et de connaissances bénéfiques pour le Canada ». Il s'agit au contraire d'un poste permanent en création littéraire qui n'a aucune raison d'être octroyé à un citoyen étranger, alors que de très nombreux citoyens canadiens très compétents, déjà formés, déjà d'expérience, peuvent occuper ce poste.

      J'ai déjà dénoncé l'engagement de Mme Claire Legendre dans l'envoi que je vous ai fait parvenir le 11 juillet 2011 en vertu de l'article 196 doublé de l'article 203 (1)(b) de la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés de 2002.

      Je demande que ma plainte soit formellement enregistrée. Vous voudrez bien m'indiquer comment cela doit être fait à Québec comme à Ottawa.

      Je vous prie d'accepter, madame la ministre, monsieur le ministre, l'expression de mes meilleurs sentiments,

__gl>-

Guy Laflèche,
[Adresse personnelle].

[Téléphone au domicile].

SIGNATURE


(*) SIGNATURE : ma signature de ces messages est toujours la même :


Guy.Lafleche@umontreal.ca - 514-343-6111#5474 - FAX 343-2256
------ < http://Singulier.info > ------
Guy Laflèche, professeur retraité
Département des littératures de langue française
Faculté des Arts et des Sciences
Université de Montréal
C.P. 6128, succ. Centre-Ville, Montréal, H3C 3J7



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