Gustave Flaubert,
l'Éducation sentimentale,
roman,
1869
Elle avait rêvé, la nuit
précédente, qu'elle était sur le trottoir de
la rue Tronchet (1) depuis longtemps. Elle y
attendait quelque chose d'indéterminé, de
considérable néanmoins, et, sans savoir pourquoi,
elle avait peur d'être aperçue. Mais un maudit petit
chien (2), acharné contre elle,
mordillait le bas de sa robe. Il revenait obstinément et
aboyait toujours plus fort. Mme Arnoux se réveilla.
L'aboiement du chien continuait. Elle tendit l'oreille. Cela
partait de la chambre de son fils.
Notes
(1) La rue Tronchet est située dans le
huitième arrondissement, où quelques jours plus
tôt, Frédéric y a donné rendez-vous
à Marie pour le mardi suivant. Ce rêve se
déroule justement dans la nuit du lundi au mardi.
(2) « Un maudit petit chien »
: selon l'édition critique Garnier, ce chien paraissait
également dans la première
Éducation.
Références
Gustave Flaubert, l'Éducation sentimentale, Paris,
Bibliothèque-Charpentier, 1891, p. 341.
Édition originale
Gustave Flaubert, l'Éducation sentimentale, Paris,
Lévy,
1869.
Éditions critiques
Gustave Flaubert, l'Éducation sentimentale,
éd. P. M. Wetherill, Paris, Éditions Garnier, 1984,
p. 280.
——, l'Éducation sentimentale,
éd. C. Gothot-Mersch, Paris, Garnier-Flammarion, 1985,
p. 303.
Situation matérielle
Deuxième partie (sur trois), fin du
chapitre 6 (le dernier), soit environ au deux tiers du roman.
Situation narrative
Frédéric et madame Arnoux se
sont avoué leur amour et entretiennent une relation
adultère. Un soir, Frédéric lui lance le
défi de lui prouver son amour en lui demandant de venir le
rejoindre à l'angle de deux rues. Elle accepte mais non sans
hésitation. Ce rêve, fait la veille, ainsi que la
maladie de son fils, lui semblent être un signe et une
punition de Dieu pour son infidélité conjugale.
Elle ne se présentera pas au rendez-vous,
où Frédéric l'attend en vain.
Bibliographie
Voir le rêve de
frédéric.
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