Aurélia, le deuxième rêve (*)
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Gérard de Nerval,
Aurélia,
récit,
1855
IV
Un soir, je crus avec certitude être
transporté sur les bords du Rhin (a).
En face de moi se trouvaient des rocs sinistres dont la perspective
s'ébauchait dans l'ombre. J'entrai dans une maison riante,
dont un rayon du soleil couchant traversait gaiement les
contrevents verts que festonnait la vigne. Il me semblait que je
rentrais dans une demeure connue, celle d'un oncle maternel,
peintre flamand, mort depuis plus d'un siècle (1). Les tableaux ébauchés
étaient suspendus çà et là; l'un d'eux
représentait la fée célèbre de ce
rivage. Une vieille servante, que j'appelai Marguerite et qu'il me
semblait connaître depuis l'enfance, me dit :
« N'allez-vous pas vous mettre sur le lit ? car vous
venez de loin, et votre oncle rentrera tard; on vous
réveillera pour souper ». Je m'étendis sur
un lit à colonnes drapé de perse à grandes
fleurs rouges. Il y avait en face de moi une horloge rustique
accrochée au mur, et sur cette horloge un oiseau qui se mit
à parler comme une personne. Et j'avais l'idée que
l'âme de mon aïeul était dans cet oiseau; mais je
ne m'étonnais pas plus de son langage et de sa forme que de
me voir comme transporté d'un siècle en
arrière. L'oiseau me parlait de personnes de ma famille
vivantes ou mortes en divers temps, comme si elles existaient
simultanément, et me dit : « Vous voyez que votre
oncle avait eu soin de faire son portrait d'avance...
maintenant, elle est avec nous ». Je portai les
yeux sur une toile qui représentait une femme en costume
ancien à l'allemande, penchée sur le bord du fleuve,
et les yeux attirés vers une touffe de myosotis (2). — Cependant la nuit
s'épaississait peu à peu, et les aspects, les sons et
le sentiment des lieux se confondaient dans mon esprit somnolent;
je crus tomber dans un abîme qui traversait le globe. Je me
sentais emporté sans souffrance par un courant de
métal fondu, et mille fleuves pareils, dont les teintes
indiquaient les différences chimiques, sillonnaient le sein
de la terre comme les vaisseaux et les veines qui serpentent parmi
les lobes du cerveau. Tous coulaient, circulaient et vibraient
ainsi, et j'eus le sentiment que ces courants étaient
composés d'âmes vivantes, à l'état
moléculaire, que la rapidité de ce voyage
m'empêchait seule de distinguer. Une clarté
blanchâtre s'infiltrait peu à peu dans ces conduits,
et je vis enfin s'élargir, ainsi qu'une vaste coupole, un
horizon nouveau où se traçaient des îles
entourées de flots lumineux. Je me trouvai sur une
côte éclairée de ce jour sans soleil, et je vis
un vieillard qui cultivait la terre. Je le reconnus pour le
même qui m'avait parlé par la voix de l'oiseau, et,
soit qu'il me parlât, soit que je le comprisse en
moi-même, il devenait clair pour moi que les aïeux
prenaient la forme de certains animaux pour nous visiter sur la
terre, et qu'ils assistaient ainsi, muets observateurs, aux phases
de notre existence.
Le vieillard quitta son travail et
m'accompagna jusqu'à une maison qui s'élevait
près de là. Le paysage qui nous entourait me
rappelait celui d'un pays de la Flandre française où
mes parents avaient vécu et où se trouvent leurs
tombes : le champ entouré de bosquets à la
lisière du bois, le lac voisin, la rivière et le
lavoir, le village et sa rue qui monte, les collines de grès
sombre et leurs touffes de genêts et de bruyères,
— image rajeunie des lieux que j'avais aimés.
Seulement, la maison où j'entrai ne m'était point
connue. Je compris qu'elle avait existé dans je ne sais quel
temps, et qu'en ce monde que je visitais alors, le fantôme
des choses accompagnait celui du corps.
J'entrai dans une vaste salle où
beaucoup de personnes étaient réunies. Partout je
retrouvais des figures connues. Les traits des parents morts que
j'avais pleurés se trouvaient reproduits dans d'autres qui,
vêtus de costumes plus anciens, me faisaient le même
accueil paternel. Ils paraissaient s'être assemblés
pour un banquet de famille. Un de ces parents vint à moi et
m'embrassa tendrement. Il portait un costume ancien dont les
couleurs semblaient pâlies, et sa figure souriante, sous ses
cheveux poudrés, avait quelque ressemblance avec la mienne.
Il me semblait plus précisément vivant que les
autres, et pour ainsi dire en rapport plus volontaire avec mon
esprit. — C'était mon oncle. Il me fit placer
près de lui, et une sorte de communication s'établit
entre nous; car je ne puis dire que j'entendisse sa voix;
seulement, à mesure que ma pensée se portait sur un
point, l'explication m'en devenait claire aussitôt, et les
images se précisaient devant mes yeux comme des peintures
animées.
« Cela est donc vrai, disais-je avec
ravissement, nous sommes immortels et nous conservons ici les
images du monde que nous avons habité. Quel bonheur de
songer que tout ce que nous avons aimé existera toujours
autour de nous !... J'étais bien fatigué de la vie
!
— Ne te hâte pas, dit-il, de te
réjouir, car tu appartiens encore au monde d'en haut et tu
as à supporter de rudes années d'épreuves. Le
séjour qui t'enchante a lui-même ses douleurs, ses
luttes et ses dangers. La terre où nous avons vécu
est toujours le théâtre où se nouent et se
dénouent nos destinées; nous sommes les rayons du feu
central qui l'anime et qui déjà s'est affaibli...
— Eh quoi ! dis-je, la terre pourrait
mourir, et nous serions envahis par le néant ?
— Le néant, dit-il, n'existe pas
dans 1e sens qu'on l'entend; mais la terre est elle-même un
corps matériel dont la somme des esprits est l'âme. La
matière ne peut pas plus périr que l'esprit, mais
elle peut se modifier selon le bien et selon le mal. Notre
passé et notre avenir sont solidaires. Nous vivons dans
notre race, et notre race vit en nous ».
Cette idée me devint aussitôt
sensible, et, comme si les murs de la salle se fussent ouverts sur
des perspectives infinies, il me semblait voir une chaîne non
interrompue d'hommes et de femmes en qui j'étais et qui
étaient moi-même; les costumes de tous les peuples,
les images de tous les pays apparaissaient distinctement à
la fois, comme si mes facultés d'attention s'étaient
multipliées sans se confondre, par un
phénomène d'espace analogue à celui du temps
qui concentre un siècle d'action dans une minute de
rêve. Mon étonnement s'accrut en voyant que cette
immense énumération se composait seulement des
personnes qui se trouvaient dans la salle et dont j'avais vu les
images se diviser et se combiner en mille aspects fugitifs.
« Nous sommes sept, dis-je à
mon oncle.
— C'est en effet, dit-il, le nombre
typique de chaque famille humaine, et, par extension, sept fois
sept, et davantage (**) ».
Je ne puis espérer de faire comprendre
cette réponse, qui pour moi-même est restée
très obscure. La métaphysique ne me fournit pas de
termes pour la perception qui me vint alors du rapport de ce nombre
de personnes avec l'harmonie générale. On
conçoit bien dans le père et la mère
l'analogie des forces électriques de la nature; mais comment
établir les centres individuels émanés d'eux,
— dont ils émanent, comme une figure
anémique (b) collective, dont la
combinaison serait à la fois multiple et bornée ?
Autant vaudrait demander compte à la fleur du nombre de ses
pétales ou des divisions de sa corolle..., au sol des
figures qu'il trace, au soleil des couleurs qu'il produit.
V
Tout changeait de forme autour de moi.
L'esprit avec qui je m'entretenais n'avait plus le même
aspect. C'était un jeune homme qui désormais recevait
plutôt de moi les idées qu'il ne me les
communiquait... Étais-je allé trop loin dans ces
hauteurs qui donnent le vertige ? Il me sembla comprendre que ces
questions étaient obscures ou dangereuses, même pour
les esprits du monde que je percevais alors. Peut-être aussi
un pouvoir supérieur m'interdisait-il ces recherches. Je me
vis errant dans les rues d'une cité très populeuse et
inconnue. Je remarquai qu'elle était bossuée de
collines et dominée par un mont tout couvert d'habitations.
À travers le peuple de cette capitale, je distinguais
certains hommes qui paraissaient appartenir à une nation
particulière; leur air vif, résolu, l'accent
énergique de leurs traits me faisaient songer aux races
indépendantes et guerrières des pays de montagnes ou
de certaines îles peu fréquentées par les
étrangers; toutefois c'est au milieu d'une grande ville et
d'une population mélangée et banale qu'ils savaient
maintenir ainsi leur individualité farouche.
Qu'étaient donc ces hommes ? Mon guide me fit gravir des
rues escarpées et bruyantes où retentissaient les
bruits divers de l'industrie. Nous montâmes encore par de
longues séries d'escaliers, au-delà desquels la vue
se découvrit. Çà et là, des terrasses
revêtues de treillages, des jardinets ménagés
sur quelques espaces aplatis, des toits, des pavillons
légèrement construits, peints et sculptés avec
une capricieuse patience; des perspectives reliées par de
longues traînées de verdures grimpantes
séduisaient l'oeil et plaisaient à l'esprit comme
l'aspect d'une oasis délicieuse, d'une solitude
ignorée au-dessus du tumulte et de ces bruits d'en bas, qui
là n'étaient plus qu'un murmure. On a souvent
parlé de nations proscrites, vivant dans l'ombre des
nécropoles et des catacombes; c'était ici le
contraire sans doute. Une race heureuse s'était
créé cette retraite aimée des oiseaux, des
fleurs, de l'air pur et de la clarté. « Ce sont,
me dit mon guide, les anciens habitants de cette montagne qui
domine la ville où nous sommes en ce moment. Longtemps ils
y ont vécu simples de moeurs, aimants et justes, conservant
les vertus naturelles des premiers jours du monde. Le peuple
environnant les honorait et se modelait sur eux ».
Du point où j'étais alors, je
descendis, suivant mon guide, dans une de ces hautes habitations
dont les toits réunis présentaient cet aspect
étrange. Il me semblait que mes pieds s'enfonçaient
dans les couches successives des édifices de
différents âges. Ces fantômes de constructions
en découvraient toujours d'autres où se distinguait
le goût particulier de chaque siècle, et cela me
représentait l'aspect des fouilles que l'on fait dans les
cités antiques, si ce n'est que c'était
aéré, vivant, traversé des mille jeux de la
lumière. Je me trouvai enfin dans une vaste chambre
où je vis un vieillard travaillant devant une table à
je ne sais quel ouvrage d'industrie. — Au
moment où je franchissais la porte, un homme vêtu
de blanc, dont je distinguais mal la figure, me menaça d'une
arme qu'il tenait à la main; mais celui qui m'accompagnait
lui fit signe de s'éloigner. Il semblait qu'on eût
voulu m'empêcher de pénétrer le mystère
de ces retraites. Sans rien demander à mon guide, je compris
par intuition que ces hauteurs et en même temps ces
profondeurs étaient la retraite des habitants primitifs de
la montagne. Bravant toujours le flot envahissant des accumulations
de races nouvelles, ils vivaient là, simples de moeurs,
aimants et justes, adroits, fermes et ingénieux, — et
pacifiquement vainqueurs des masses aveugles qui avaient tant de
fois envahi leur héritage. Eh quoi ! ni corrompus, ni
détruits, ni esclaves; purs, quoique ayant vaincu
l'ignorance; conservant dans l'aisance les vertus de la
pauvreté. — Un enfant s'amusait à terre avec
des cristaux, des coquillages et des pierres gravées,
faisant sans doute un jeu d'une étude. Une femme
âgée, mais belle encore, s'occupait des soins du
ménage. En ce moment, plusieurs jeunes gens entrèrent
avec bruit, comme revenant de leurs travaux. Je m'étonnais
de les voir tous vêtus de blanc; mais il paraît que
c'était une illusion de ma vue; pour la rendre sensible, mon
guide se mit à dessiner leur costume qu'il teignit de
couleurs vives, me faisant comprendre qu'ils étaient ainsi
en réalité. La blancheur qui m'étonnait
provenait peut-être d'un éclat particulier, d'un jeu
de lumière où se confondaient les teintes ordinaires
du prisme. Je sortis de la chambre et je me vis sur une terrasse
disposée en parterre. Là se promenaient et jouaient
des jeunes filles et des enfants. Leurs vêtements me
paraissaient blancs comme les autres, mais ils étaient
agrémentés par des broderies de couleur rose. Ces
personnes étaient si belles, leurs traits si gracieux, et
l'éclat de leur âme transparaissait si vivement
à travers leurs formes délicates, qu'elles
inspiraient toutes une sorte d'amour sans préférence
et sans désir, résumant tous les enivrements des
passions vagues de la jeunesse.
Je ne puis rendre le sentiment que
j'éprouvai au milieu de ces êtres charmants qui
m'étaient chers sans que je les connusse. C'était
comme une famille primitive et céleste, dont les yeux
souriants cherchaient les miens avec une douce compassion. Je me
mis à pleurer à chaudes larmes, comme au souvenir
d'un paradis perdu. Là, je sentis amèrement que
j'étais un passant dans ce monde à la fois
étranger et chéri, et je frémis à la
pensée que je devais retourner dans la vie. En vain, femmes
et enfants se pressaient autour de moi comme pour me retenir.
Déjà leurs formes ravissantes se fondaient en vapeurs
confuses; ces beaux visages pâlissaient, et ces traits
accentués, ces yeux étincelants se perdaient dans une
ombre où luisait encore le dernier éclair du
sourire...
Telle fut cette vision, ou tels furent du
moins les détails principaux dont j'ai gardé le
souvenir. L'état cataleptique où je m'étais
trouvé pendant plusieurs jours me fut expliqué
scientifiquement, et les récits de ceux qui m'avaient vu
ainsi me causaient une sorte d'irritation quand je voyais qu'on
attribuait à l'aberration d'esprit les mouvements ou les
paroles coïncidant avec les diverses phases de ce qui
constituait pour moi une série d'événements
logiques. J'aimais davantage ceux de mes amis qui, par une patiente
complaisance ou par suite d'idées analogues aux miennes, me
faisaient faire de longs récits des choses que j'avais vues
en esprit. L'un d'eux me dit en pleurant : « N'est-ce pas
que c'est vrai qu'il y a un Dieu ? — Oui ! » lui
dis-je avec enthousiasme. Et nous nous embrassâmes comme deux
frères de cette patrie mystique que j'avais entrevue.
— Quel bonheur je trouvai d'abord dans cette conviction !
Ainsi ce doute éternel de l'immortalité de
l'âme qui affecte les meilleurs esprits se trouvait
résolu pour moi. Plus de mort, plus de tristesse, plus
d'inquiétude. Ceux que j'aimais, parents, amis, me donnaient
des signes certains de leur existence éternelle, et je
n'étais plus séparé d'eux que par les heures
du jour. J'attendais celles de la nuit dans une douce
mélancolie.
(**) Sept était le
nombre de la famille de Noé; mais l'un des sept se
rattachait mystérieusement aux générations
antérieures des Éloïm !...
... L'imagination, comme un éclair, me présenta les
dieux multiples de l'Inde comme des images de la famille pour ainsi
dire primitivement concentrée. Je frémis d'aller plus
loin, car dans la Trinité réside encore un
mystère redoutable... Nous sommes nés sous la loi
biblique... [Note de l'auteur].
Notes
(*) On peut d'abord contester que ces deux
chapitres constituent bien un « récit de
rêve » et y voir au contraire une série de
visions extatiques. D'ailleurs, sans tenir compte de la structure
narrative du texte, on verra que le narrateur désigne bien
cette expérience comme une vision en tête du
dernier alinéa, tandis qu'il l'ouvre par un
« transport ». En revanche, les tout derniers
mots situent l'expérience dans la nuit et non plus le soir,
et implicitement durant le sommeil, tandis que la section suivante
s'ouvre par « un rêve que je fis
encore », ce qui revient à désigner
le texte des deux chapitres précédents comme un
rêve.
Mais dans ce cas, rien n'empêche d'y
voir non pas un, mais bien deux rêves, comme le
suggère la division en deux chapitres, ce que rien d'autre
toutefois ne vient confirmer, bien au contraire, puisque la seconde
phrase du chapitre 5 implique nettement que le récit du
chapitre précédent se poursuit.
On retiendra donc que cet ensemble est
« déclaré » comme le
deuxième rêve d'Aurélia. On n'oubliera
pas qu'il est précédé (au chapitre 3)
d'une vision céleste du
même ordre que celles qu'on trouve ici, mais qui elle n'est
pas déclarée comme un rêve.
(1) Selon le recoupement proposé par Jacques
Bony avec un passage du chapitre 4 des Promenades et
souvenir, il s'agit (sous l'identité d'un certain
Olivier Bega, considéré comme un de ses
ancêtres), du peintre hollandais Cornelis Begas.
(2) Le détail d'un des tableaux de Begas
serait le modèle du frontispice de Lorelei, dans le
tableau décrit ici, qui serait la gravure de la toile
« L'Ondine de Lurleifelsen »,
représentant la Lorely, dans le Magazine pittoresque
de novembre 1850, toujours selon Jacques Bony (GF- Flammarion,
1990, p. 347, n. 28 et p. 351, n. 13).
Variantes
(a) Une version primitive d'Aurélia
éditée par Jacques Bony comprend deux ébauches
successives de cet exposé (p. 321-322). L'oiseau
au-dessus de l'horloge était une corneille. L'aïeul
était l'oncle Frédéric, au château de
Johannisbert. Transporté au centre de la terre, le
rêveur se trouve tout de suite dans une vaste salle de
festin, où trônent les « patriarches de la
Bible et les reines de l'Orient ». La seconde et
principale ébauche se termine ainsi : « Je me
sentis plein d'une douce sympathie et d'un juste orgueil en
reconnaissant les traits divins de ma famille. On m'apprit que
j'étais destiné à retourner sur la terre et je
les embrassai tous en pleurant » (p. 322).
(b) Toutes les éditions donnent ici
animique. L'adjectif est-il composé sur
« animer »
(« animé »,
« animation »,
« animateur ») ? Jusqu'à mieux
informé, il faut plutôt lire anémique
qui a du moins un sens dans le contexte.
Références
Gérard de Nerval, OEuvres, texte établi,
annoté et présenté par Albert Béguin et
Jean Richer, Paris, Gallimard (coll.
« Bibliothèque de la pléiade »),
1952, p. 366-372.
Édition originale
Gérard de Nerval, « Aurélia »,
Revue de Paris, (1er janvier 1855, pour la première
partie, 15 février pour la seconde).
Éditions critiques
Gérard de Nerval, OEuvres, texte établi,
annoté et présenté par Albert Béguin et
Jean Richer, Paris, Gallimard (coll.
« Bibliothèque de la pléiade »),
1952, p. 366-372, rééd. 1955,
p. 370-376.
—, Aurélia, éd. de Pierre-Georges
Castex, Paris, SEDES, 1971, p. 31-38.
—, Aurélia [et autres oeuvres], éd. de
Jacques Bony, Paris, Flammarion (coll.
« GF-Flammarion »), 1990, p. 259-266.
—, Aurélia ou Le Rêve et la vie; les Nuits
d'octobre; Petits Châteaux de Bohême; Promenades et
souvenirs, préface et commentaire par Gabrielle
Chamarat-Malandain, Paris, Pocket (coll. « Lire et voir
les classiques »), 1994.
Situation matérielle
Chapitres 4 et 5 (sur 10) de la
première partie.
Situation narrative
La crise qui suit le premier rêve a
conduit le narrateur à la prison. Il en est tiré le
lendemain pour être soigné à une maison de
santé. Il y est visité par plusieurs parents et
amis. C'est dans ce nouveau contexte que ce rêve a lieu.
Suite à la crise du 23 février
1841, Gérard de Nerval avait été conduit
à la maison de Mme de Saint-Marcel. Le 21 mars, une seconde
crise le conduit à la clinique du docteur Esprit Blanche,
où il restera jusqu'au 21 novembre.
Bibliographie
Voir le Premier
rêve dans Aurélia.
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